C’est avec une ferveur contenue que le peuple de droite a accueilli la grande nouvelle : Valérie Pécresse, avec sa coupe de chez Monique, sera la candidate des Républicains (ça fait plus américain que RPR ou UMP) pour l’élection présidentielle d’avril 2022. Vu son pedigree sur le curseur politique, elle aurait aussi bien pu être la candidate du PS, puisqu’elle coche toutes les cases de la bien-pensance. Sans aller au fond des choses à la manière de Faits & Documents, qui est en quelque sorte le mensuel d’E&R alors que le site est son quotidien, nous pouvons dire que la candidate de la droite libérale-libertaire, si elle est élue, ne changera rien du tout. Que les pauvres et les victimes de la mondialisation et du covidisme se le disent.
Un lecteur suisse assidu mais taquin nous a envoyé le lien d’un article du Monde datant de 2006, qui va sûrement faire gagner des voix de gauche à Valoche. Mais d’abord, les présentations. Attention, bien lire entre les lignes, ça ne sera pas trop difficile à nos lecteurs, rompus à tous les sous-entendus…
Jeune porte-parole de l’UMP, née en 1967 et députée des Yvelines, Valérie Pecresse a passé sept années au Conseil d’État. Elle est devenue conseillère de Jacques Chirac sur les technologies de l’information avant d’être considérée comme « ministrable ». Hyperactive, faisant cohabiter activité professionnelle et vie de famille, cette énarque passée par HEC semble s’être solidement installée dans notre paysage politique.
Ce 22 août 2006, Valoche écrit donc une lettre à la Pravda française.
La France est une société métissée qui ne se voit pas comme telle. Il faut pourtant le savoir : les habitants des ghettos et ceux des beaux quartiers finiront par se mélanger. Nos frontières vont s’ouvrir à de nouvelles formes d’immigration, venant d’Asie comme des pays de l’Est. Nous sommes à la croisée des chemins et nous avons peur. La peur de l’autre, de l’étranger.
On construit plus facilement l’avenir lorsque l’on est fier de ce que l’on est, quand on est réconcilié avec son passé. L’histoire de la France est faite de grandeur, d’humanité et nous devons en être fiers. Il y a aussi des mémoires blessées, des personnes sacrifiées et des martyrs. Mais si, en tant que responsable politique, nous passons toute notre énergie à panser des plaies, à réécrire le passé pour le rendre plus acceptable, alors nous ne nous projetons plus dans l’avenir, à savoir la construction d’une société métissée.
On pensait que la droite serait un peu plus souverainiste que ça, mais on s’est trompés, toujours cette satanée candeur qui nous anime. Il faut dire que Valoche, en 2002, est sur la liste des Young Leaders, c’est-à-dire de ces hommes et de ces femmes prometteurs qui travaillent, à l’intérieur de leurs pays respectifs, pour le mondialisme, ou, pour être moins sournois, pour une société mondialisée, américanisée, avec toutes les conséquences que ça implique (et complique) dans la vie quotidienne. On rappelle que la société métissée dont rêve Valoche, c’est très bien sur le papier, moins dans les ghettos.
La profession de foi de la candidate reprise avec une ironie cachée par la RTS (les Suisses, quoi) :
« Merci d’avoir eu cette audace » de désigner une première femme candidate de la droite et « je vais m’en montrer digne », a lancé Valérie Pécresse à la tribune, adressant une pensée « à toutes les femmes de France », et en promettant de « tout donner » dans la campagne présidentielle.
« La droite républicaine est de retour, la droite des convictions, la droite des solutions », a-t-elle martelé.
Valérie Pécresse a également appelé au rassemblement de la droite face au président sortant Emmanuel Macron, dont « la seule obsession » est de « plaire », et contre Éric Zemmour et Marine le Pen, des « marchands de peur » et des « diviseurs ».
« Notre unité fait notre force », a encore plaidé l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, en assurant à chacun des candidats au Congrès, présents samedi au siège des LR, que le « rassemblement ne sera pas que des mots mais des actes ».
Quel discours historique ! Il a sa place dans les grands discours politiques qui ont fait la France sous la Ve. Pensez, « la droite des convictions », « notre unité fait notre force », « pas que des mots mais des actes », où va-t-elle chercher tout ça ?
On se demande, avec cette inspiration quasi divine, comment Valoche ne pourra pas carrément être élue au premier tour, à la majorité absolue. La France est donc sauvée. C’est déjà une bonne chose de faite.
Étrange, ce choix de Valérie #Pecresse, dans son discours, d’évoquer en tout premier son statut de femme… Si cela prime sur le reste et si l’on va au bout de la logique, elle aurait dû appeler en 2017 à voter Le Pen et pas Macron ?
— Gabrielle Cluzel (@gabriellecluzel) December 4, 2021
Malheureusement, sur les réseaux sociaux, des jaloux et des sexistes laissent éclater leur haine, leur anti-pécressisme primaire.
On a retrouvé le discours d’investiture de Valoche, qui commence ainsi :
« Mes chers collègues, je vous retrouve avec plaisir dans cet hémicycle Simone Veil… »
Attendez, elle fait son discours au Panthéon ou quoi ? En fait non.
L’atout numéro 1 de Valoche ? Le charisme
Y a toujours des mécontents
Le dernier tweet, c’est le pire. On a longuement discuté, parfois avec acharnement, à la Rédaction, pour savoir si on avait le droit de le diffuser, et puis à la fin on s’est dit « eh oh merde, c’est de l’info », et l’info prime sur nos petits atermoiements.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation