Ghislaine Maxwell, mondaine ou démone ?

Ghislaine Maxwell, mondaine ou démone ?

     Lundi 29 novembre 2021 s’est ouvert le procès de la présumée complice de Jeffrey Epstein, qui est mort en prison pendant l’été 2019 après avoir été incarcéré pour trafic sexuel de mineurs. S’il s’est officiellement suicidé dans sa cellule, tout laisse à penser qu’il a été tué pour l’empêcher de parler1, tel le colonel Hubert Henry le 31 août 1898 au fort du Mont Valérien en pleine affaire Dreyfus.

Pour éviter que cela se reproduise, Ghislaine Maxwell, fille du magnat de la presse britannique Robert Maxwell, qui fut aussi agent du Mossad2, les services secrets israéliens, après avoir servi le MI63 (l’organisation d’espionnage britannique), est strictement surveillée, rendant ses conditions de détention inhumaines.

 

     Les conditions de vie de la « socialite » – la mondaine en français – comme la qualifie les médias mainstream anglo-saxons, sont passées d’un extrême à l’autre : des résidences luxueuses à une cellule monacale très inconfortable ; du gotha au ghetto en somme…

Si les faits qui lui sont reprochés s’avèrent exacts, et il y a lieu de le croire, ça n’est que justice !

Reste à savoir sur quoi sera basée sa défense. A priori elle compte nier en bloc. Ce qui revient à opérer par inversion accusatoire : si les plaignantes, ses victimes putatives, mentent alors elles calomnient Maxwell, elle la salissent, nuisant à sa réputation pour les motifs d’envie, de jalousie. Eu égard à la quantité de preuves, témoignages, etc., accumulés contre le couple Epstein-Maxwell, auquel il faut ajouter le Français Jean-Louis Benchemoul dit Brunel, qui a été arrêté à Roissy en décembre 2020 alors qu’il comptait quitter le sol français, c’est clairement improbable.

 

     La France est le pays de naissance de Ghislaine Maxwell. Elle a été son refuge quand le FBI, à partir de l’été 2019, s’est mis à sa recherche. Sous la protection du Mossad, l’ancienne employée de la CIA avait plusieurs points de chute qu’elle changeait régulièrement4.

En particulier l’ambassade israélienne à Paris. Mais aussi le château de la Malartrie5, dans le Périgord, région que sa famille connaît bien. Ce château est détenu par la famille Beaupoil de Saint-Aulaire, laquelle a vécu un drame insupportable au moment de la cavale de leur protégée et amie : l’un de ses membres s’est suicidé. Pour les pieux catholiques qu’ils sont cela fait mauvais genre… Un vrai suicide celui-là, incontestable, contrairement à celui de Jeffrey Epstein. Probablement n’est-il pas forcément aisé d’accepter que sa famille se mette dans une panade aussi terrible… c’était quand même la femme la plus recherchée au monde.

 

     Contrairement à ce qui a été dit par la presse après son arrestation le 2 juillet 2020, Ghislaine Maxwell a bien séjourné en France, et notamment à la Malartrie, comme peut le confirmer une source liée à la famille propriétaire dudit château, lequel est par ailleurs le plus beau des châteaux périgourdins, avec une magnifique vue sur la Dordogne. La supposée mère maquerelle Maxwell devait s’apaiser en admirant ce joli cours d’eau entouré de forêts et d’antiques demeures au charme proverbial, lorsque, fugitive, elle devait recouvrir son téléphone de papier aluminium afin d’échapper aux radars de la police américaine, qui la décrit comme une « scélérate » cultivant l’art de la « manipulation »6.

Cette famille de hobereaux du sud-ouest de la France, outre sa complicité avec une criminelle sexuelle présumée, fait l’objet d’une suspicion d’intelligence avec une puissance étrangère. L’appartenance de ses membres à une organisation de chevalerie pose également question : cette société discrète qui singe ces ordres de chevalerie dont le Moyen Âge ne peut qu’en s’enorgueillir n’aurait-elle pas servi de support logistique à la protection rapprochée de Maxwell, étant de facto une structure auxiliaire du Mossad ?

Fort heureusement pour elle, Macron est intégralement soumis au CRIF, et donc à l’État sioniste. Ses frêles admonestations à Glasgow contre le programme d’espionnage des télécommunications Pégasus est le dernier exemple d’une longue liste.

 

     Le procès qui vient de commencer est riche en ramifications internationales : CIA, Mossad, France, Israël… Il met en lumière l’ « habitus » – comme disait Pierre Bourdieu –, autrement dit l’ethos de classe, les façons d’être, de penser et d’agir, des élites globales mobiles7. L’une des caractéristiques de cet « habitus » est le sentiment d’impunité total.

     Celui-là est de surcroît proprement démoniaque : pendant que de très jeunes femmes sont violées, le peuple lui est volé, et la vérité voilée.

 

 

 

1« Arrêté le 6 juillet 2019, l’homme d’affaires s’est pendu dans sa cellule cinq semaines plus tard – un suicide dont certains disent qu’il était en fait un homicide. », peut-on lire dans un article de Vanity Fair du 12 octobre 2020.

2Parmi les nombreux ouvrages qui traitent de ce sujet, voir en particulier Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad (Paris, Nouveau Monde, 2006) et Robert Maxwell, Israel’s Superspy : The Life and Murder of a Media Mogul (Londres, Da Capo Press, 2003) de Martin Dillon et Gordon Thomas.

3Lors de la Deuxième Guerre mondiale, Robert Maxwell « gagna la Grande-Bretagne via Belgrade, Beyrouth et Marseille. Trois semaines après le D-Day, il avait embarqué pour la France et il avait été promu officier après sa première bataille. Maxwell – qui avait déjà, à ce moment-là, adopté une teinte d’accent anglais parfaite en écoutant les discours de Winston Churchill et qui se présentait dorénavant sous le nom typiquement British de Caporal suppléant Leslie Smith – devait recevoir la croix militaire pour avoir sauvé un régiment allié qui s’était fait piéger. Sa bravoure se mélangeait à une certaine cruauté : Ainsi, à une occasion, avait-il tué de sang-froid le maire d’une ville allemande pour étouffer toute résistance. Il avait, une autre fois, retourné sa mitrailleuse contre des soldats allemands qui s’étaient rendus. Néanmoins, ce que Preston dépeint, chez Maxwell, comme un « flair naturel pour le subterfuge » – à l’âge de 23 ans, il avait déjà changé d’identité quatre fois – devait être clairement apprécié par ses supérieurs. Parlant couramment le français, l’allemand, l’anglais, le tchèque, le roumain et le yiddish, l’homme devait être envoyé à Paris, au mois d’octobre 1944, pour rassembler des renseignements sur un soulèvement communiste qui était alors redouté. Après la fin de la guerre, il avait été envoyé en Allemagne et, sur les ruines de Berlin, il avait mené des missions d’espionnage pour le compte des services de renseignement britanniques. Il avait aussi effectué des voyages sous couverture en Tchécoslovaquie, qui devaient se répéter pendant toutes les années 1940 et 1950. », Robert Philpot, « Grandeur et décadence de Robert Maxwell », The Times of Israël, 19 août 2021 (article en ligne).

4« On la dit en Israël, sous la protection du Mossad, avec lequel son père aurait travaillé ; elle serait témoin protégé par le FBI, à la manière des mafieux repentis ; elle se serait réfugiée dans une opulente villa ultra-sécurisée du sud de la France… » écrivait Vanity Fair dans l’article cité plus haut publié au moment de sa cavale.

5Le 2 juillet 2020, James Beal affirmait pour The Sun qu’elle se trouvait dans un château en France : « Ghislaine Maxwell is ‘hiding out at a chateau in France’ to avoid being questioned about paedophile Jeffrey Epstein » (lien de l’article) Ce qui implique qu’un arrangement a été trouvé entre l’establishment américain et Ghislaine Maxwell et que son arrestation a été une mise en scène ; d’ailleurs aucune photo n’a été prise, alors que l’on se souvient de celle de Dominique Strauss-Khan après ses frasques au Sofitel de New York. Des négociations diplomatiques ont dû avoir eu lieu pour forcer les Américains à accepter ce deal. Il faut dire que Ghislaine Maxwell est très liée au monde du renseignement, comme le souligne cet article du 3 décembre 2019 du Sun écrit par Emma Perry ; « Ghislaine Maxwell and Jeffrey Epstein were spies who used underage sex to blackmail politicians, ‘ex-handler’ claims. »

6https://www.parismatch.com/Actu/International/Affaire-Epstein-debut-du-proces-de-Ghislaine-Maxwell-1772850

7La sociologie politique sérieuse nous renseigne que plus on se situe haut dans la hiérarchie sociale, plus on est proche du princeps hujus mundi, ce « Baal » dont les prêtres furent jadis combattus par Élie (cf. livres vétérotestamentaires des Rois). Dans un article consacré à l’affaire Jeffrey Epstein nous avions ressorti une phrase de Karl Marx qui illustre bien cette réalité : « « on voyait se reproduire la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de sʼenrichir, non point par la production, mais par lʼescamotage de la richesse dʼautrui déjà existante ; cʼest notamment aux sommets de la société bourgeoise que lʼassouvissement des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées se déchaînait, et entrait à chaque instant en conflit avec les lois bourgeoises elle-mêmes ; car cʼest là où la jouissance devient crapuleuse, où lʼor, la boue et le sang sʼentremêlent que tout naturellement la richesse provenant du jeu cherche à se satisfaire. Lʼaristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances nʼest pas autre chose que la résurrection du prolétariat en guenilles dans les sommets de la société bourgeoise. » (Les luttes de classes en France, 1850)

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

À propos de l'auteur Vigile.Québec

Vigile ouvre ses pages à tous ceux que le combat pour l’indépendance mobilise. Vigile respecte et encourage la liberté d’expression et accueille les différences qui ne compromettent pas l’avenir de la nation. Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs textes.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You