Le dirigeant autrichien a annoncé samedi 9 octobre qu’il quittait ses fonctions. Ce départ donne satisfaction aux Verts, partenaires des conservateurs au sein de la coalition au pouvoir, qui s’apprêtaient à soutenir une motion de défiance pour forcer Sebastian Kurz à démissionner. Nos services Contenus Sponsorisés par Outbrain
Depuis l’annonce mercredi par le parquet de l’ouverture d’une enquête pour corruption, Sebastian Kurz savait que la situation n’était “plus tenable”, résume Der Standard.
“L’ampleur des accusations puis la pression des gouverneurs des Länder autrichiens ont été déterminantes”, estime le quotidien autrichien. Sebastian Kurz est notamment soupçonné d’avoir utilisé par le passé des fonds gouvernementaux pour s’assurer une couverture médiatique favorable.
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Visé par une enquête pour corruption, le chancelier autrichien Sebastian Kurz démissionne
Publié le 10/10/2021 – 06:43
Depuis l’annonce mercredi par le parquet de l’ouverture d’une enquête pour corruption, Sebastian Kurz savait que la situation n’était “plus tenable”, résume Der Standard.
“L’ampleur des accusations puis la pression des gouverneurs des Länder autrichiens ont été déterminantes”, estime le quotidien autrichien. Sebastian Kurz est notamment soupçonné d’avoir utilisé par le passé des fonds gouvernementaux pour s’assurer une couverture médiatique favorable.À lire aussi Système. En Autriche, la corruption ne profite pas qu’à Sebastian Kurz
Le chancelier conservateur avait jusqu’alors refusé de démissionner, dénonçant des allégations “fabriquées”. Il a finalement décidé de “prendre les devants”, plutôt que de “devoir faire face à la motion de censure qui l’attendait mardi au Parlement, à laquelle il n’aurait probablement pas survécu politiquement”, conclut Der Standard. C’est le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, qui lui succèdera à la chancellerie.
Une nouvelle rupture de coalition évitée
Partenaires minoritaires du gouvernement, les Verts avaient accru leurs critiques au fil des jours. Vendredi, le vice-chancelier et leader des écologistes, Werner Kogler, avait jugé que Sebastian Kurz n’était “plus apte à exercer ses fonctions ”, à l’issue d’entretiens avec les chefs des autres partis.
“Il était compréhensible que les partenaires de la coalition ne puissent pas envisager de continuer à travailler sans heurts avec un chancelier affaibli par la gravité des faits qui lui étaient reprochés. Il aurait déchiré les Verts et avec eux, la coalition : la troisième rupture en quatre ans”, remarque le journaliste de la Kleine Zeitung Hubert Patterer.À lire aussi Justice. Le chancelier Kurz éclaboussé par une nouvelle affaire de corruption en Autriche
Sebastian Kurz avait pour la première fois accédé à la chancellerie en décembre 2017. Associé au parti d’extrême droite FPÖ, il avait vu son gouvernement balayé en mai 2019 par un scandale de corruption, connu sous le nom d’Ibizagate puis était revenu au pouvoir en janvier 2020, cette fois aux côtés des Verts : une coalition qui avait déjà été mise à mal plusieurs fois en raison d’autres affaires et de différences de points de vue sur la question des réfugiés.
Un “pas de côté” plutôt qu’un réel départ de la vie politique autrichienne
Pour Martina Salomon, rédactrice en chef au quotidien Kurier, la démissionde Sebastian Kurz, “donne au gouvernement une chance de continuer à travailler ensemble alors que les Verts ne considéraient plus le chancelier comme ‘apte à occuper le poste’”. Mais ce “pas de côté” ne signifie pas qu’il quitte complètement le pouvoir puisqu’il reste notamment à la tête du parti conservateur ÖVP, formation qui reste au sein de la coalition.
“Du point de vue de l’opposition, la décision de Kurz est perçue comme un simple geste plutôt que comme un changement de système”, remarque également la Süddeutsche Zeitung. “Sebastian Kurz quitte le poste de chancelier mais le système restera celui de Kurz”, a notamment réagi la chef de file du Parti social-démocrate SPÖ, Pamela Rendi-Wagner sur Twitter. Il deviendra le chancelier fantôme et continuera de tirer les fils”.
Noémie Taylor-Rosner
Source : Courrier International
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