L’auteur est président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ)
Au moment où une action collective a été autorisée contre 113 écoles privées de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour l’enseignement à distance offert durant le confinement lors de la première vague de la pandémie, la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) tient à faire une sérieuse mise en garde : d’aucune façon, l’éducation ne peut être réduite seulement à un produit, une marchandise ou un service.
Nous tenons à rappeler cette position fondamentale en réaction au recours récent déposé, qui mentionne notamment que la prestation des écoles n’a pas été conforme aux contrats de services éducatifs.
Au-delà des arguments invoqués dans cette action collective, il nous semble important de rappeler, une bonne fois pour toutes, quelques réalités vécues dans les derniers mois avant de se projeter sur des enjeux plus urgents et plus prioritaires pour le système d’éducation de demain.
Des efforts hors du commun déployés
Tout d’abord, le 13 mars 2020, le premier ministre du Québec, François Legault, annonçait que toutes les écoles, cégeps et universités du Québec étaient dans l’obligation de fermer jusqu’au 30 mars, en raison de la pandémie de la Covid-19. Même si l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans au Québec, nous assistions pour la première fois dans notre histoire à une situation où il était impossible de fréquenter une école pendant cette période, pour cause de force majeure. C’était du jamais vu.
Face à cette nouvelle, les établissements d’enseignement privés et surtout l’ensemble du personnel de l’éducation ont déployé des efforts hors du commun pour permettre aux jeunes de continuer à avoir accès à une éducation de qualité dans les circonstances exceptionnelles de la pandémie.
Des actes posés inestimables
Tout le personnel enseignant, professionnel et de soutien a œuvré, chaque jour, pour adapter tant les apprentissages que leurs environnements (physique et virtuel) aux exigences de l’enseignement à distance et des consignes sanitaires en constante évolution. Ces efforts quotidiens ont permis d’assurer un semblant de normalité et de continuité dans ce contexte bien particulier. L’écoute et la bienveillance démontrées par le personnel à l’égard des élèves pour les aider à surmonter leur anxiété quotidienne ont été inestimables.
Tout a été fait, malgré les nombreuses heures supplémentaires, pour éviter que les élèves payent le gros prix de la pandémie. Les actions quotidiennes du personnel ne doivent pas être réduites à un simple service fourni pour asseoir une contestation judiciaire à des fins marchandes.
Une vision réductrice néfaste
La marchandisation de l’éducation représente une vision réductrice de la réussite éducative et affaiblit la mission éducative. Le séisme qu’a provoqué la pandémie a mis en évidence le rôle central de l’école dans notre société.
Le travail quotidien et le dévouement du personnel de l’éducation (tant dans le réseau public que privé) vont bien au-delà de cette réalité marchande, sous-jacente à cette action collective.
Des énergies et ressources financières mal utilisées
Souhaitons donc que toutes ces énergies de contestation, ainsi que les ressources financières qui y sont engagées, soient plutôt mises à profit pour accompagner tous les élèves du Québec sur le chemin de la réussite éducative et pour garantir des conditions d’apprentissage et des conditions de travail bonifiées pour tout le personnel des réseaux de l’éducation. Les élèves en sortiront gagnants!
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