Transport écologique, une solution : le Robotaxi

Transport écologique, une solution : le Robotaxi

Monsieur Guy Roy, voici une réplique à votre article sur le véhicule électrique (VE) du 12 novembre 2021.

Le VE fait partie des solutions et est incontournable pour la transition énergétique.

Si le véhicule individuel, la congestion et l’étalement urbain est vraiment la source de votre indignation, vous vous trompez de cible.

La meilleure façon de diminuer le nombre de véhicules solo est justement d’acheter un VE.

Un VE est un ordinateur sur 4 roues et la technologie du TaaS ou MaaS (Transport as a Service) autrement dit la technologie du Robotaxi est à nos portes et ce n’est qu’une question de temps où la décision d’acheter une voiture deviendra marginale pour des cas plus précis.

Avec le Robotaxi le coût des trajets deviendra aussi peu qu’un billet d’autobus alors le nombre de personnes qui voudront se débarrasser de tous les problèmes et les coûts d’entretien d’une voiture ira en grandissant pour aboutir à la solution finale quand la question du jour sera `« Est-il légal de laisser un être humain conduire une voiture sur les chemins publics étant donné tous les accidents mortels causés par eux, quand il deviendra impossible de dénier que le Robotaxi est cent fois plus sécuritaire ? »

Je doute même que dans le futur ça soit possible d’acheter une voiture individuelle, qui seront toutes électriques dans un avenir plus proche qu’on pense, parce que le Robotaxi sera une source de revenu importante que les commerçants voudront se réserver. 

Un aperçu de ce nouveau phénomène vient de se réaliser avec Hertz / Uber qui vient de commander 100,000 Tesla et possiblement un autre 150,000 bientôt.

En attendant que ça se concrétise, comment voulez-vous passer votre temps à attendre dans les bouchons de trafic ? Entouré de tuyaux d’échappement qui vomissent du Dioxide d’Azote, NO2, CO2 et toutes ces saloperies qui pourrissent l’air qu’on respire ou entouré de VE zéro émission?

Tous les problèmes que vous exprimez existent déjà avec la bagnole à pollution et ça dure depuis très longtemps bien avant le VE et je suis d’accord en partie avec cette dimension du problème, mais ceci n’a rien à voir avec le VE solo ou pas.

Au lieu de subventionner l’industrie du fossile à coup de $11 millions par minute il est temps de subventionner ceux qui font partie de la solution comme la mobilité électrique.

Ne trouvez-vous pas qu’on a assez stigmatisé le VE dans les médias menteurs et colporté des faussetés à leur sujet commanditées par les pollueurs du fossile? 

Je me suis abonné à L’Aut’Journal pour justement avoir des opinions indépendantes, pas pour lire des trappes à clics comme votre article.

Daniel Grant

PS : Ça fait plus de 3 ans que j’ai cessé de vous polluer avec ma Tesla 3, et c’est bon pour notre énergie locale Hydro-québécoise.

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Réponse de Guy Roy

Cher monsieur Grant,

« La meilleure façon de diminuer le nombre de véhicules solo est justement d’acheter un VE ».

Vous démontrez très mal votre affirmation sauf en statuant que l’achat de VE finira par réduire la flotte de véhicules individuels. Ce que je tente de démontrer si l’on établit que la solution n’est plus la consommation individuelle de véhicules de transport.

C’est vrai qu’en m’en prenant au VE, je me trompe de cible puisque mon but n’est pas de dénoncer l’électrification comme telle, mais au peu de perspective des dirigeants politiques qui s’en tiennent à subventionner les VEs pour en faciliter l’acquisition avec des objectifs électoralistes plutôt que de s’attaquer aux problèmes globaux de la mobilité urbaine ou même rurale. Je voulais en tout premier lieu m’en prendre aux politiques bornés qui ne voient de solution qu’à travers la grande industrie de l’automobile sans exiger d’elle des efforts d’adaptation aux besoins nouveaux.

Ce que je veux dire c’est qu’en substituant le total des véhicules à essence avec des VE, on ignore un problème urbain ou rural que seul le transport collectif peut résoudre.

Vous allez d’ailleurs dans le même sens que moi en affirmant que le Robotaxi réduira la flotte des véhicules individuels puisque les commerçants les plus audacieux offriront du transport à coût moindre à leurs clients. Mais là encore cette flotte de VE ne sera au total beaucoup moins nombreuse que si l’on attribue à chaque consommateur un véhicule collectif que plusieurs pourront utiliser.

Également pourquoi alors ne pas envisager une solution publique planifiée et non pas laissée à la discrétion du grand commerce ?

Nous allons dans le même sens quand nous prévoyons qu’il sera plus facile de se transporter avec des VE, mais socialisés dans leur utilisation au moyen de minivans électriques circulant dans les quartiers de banlieue ou en campagne pour les desservir vers les grands circuits d’autobus électrifiés.

C’est une question de planification dont ne sont pas capables les politiques actuels soumis qu’ils sont à la préservation du capitalisme qui a créé le véhicule individuel et révolutionné la vie urbaine. Il est maintenant temps de la révolutionner autrement par des VE, certes, comme vous le dites, mais collectivisés dans leur utilisation.

Je vous concède que le VE est pratique du point de vue de l’élimination des gaz à effet de serre. Je me trompe là-dessus et vous faites bien de me corriger.

Mais admettez que dans cette transition, on pourrait passer d’une économie basée sur la consommation individuelle de moyen de transport à celle fondée sur une socialisation annoncée de la mobilité comme vous l’évaluez vous-même en parlant de la flotte de location électrifiée de Hertz. Elle pourrait très bien être organisée par l’État en mode Commun-auto sur une grande échelle avec non seulement des moyens électroniques appliqués à la mécanique des véhicules mais aussi aux communications pour avoir accès à des services publics de mobilité beaucoup flexibles au moyen de téléphones cellulaires.

La grande industrie capitaliste est intéressée par l’électrification si les gouvernements continuent de la supporter en subventionnant individuellement les consommateurs, mais pourquoi ne pas produire des véhicules à plus grande incidences collectives plutôt que de perpétuer les chaines de montage elles-mêmes gaspilleuses en ressources et en énergie « de la mine à l’usine » ? C’est cette vision d’un capitalisme borné et retardataire que je conteste, pas l’électrification en soi.

À grand renfort de publicité chèrement payée, les compagnies d’automobiles nous vendent les facilités de l’individuel en ignorant les inconvénients que la mobilité durable corrigera. Il faut des visionnaires comme vous et moi pour contester leurs prétentions et dénoncer la réaction qu’elles incarnent.

Je m’excuse si j’ai heurté votre propre vision du futur qui n’est pas si loin de la mienne, mais qui ignore la transformation d’un mode de production dépassé par les exigences de résoudre TOUS les problèmes de mobilité en profitant de la conjoncture favorable à la transition.

Merci beaucoup de m’avoir ramené à des considérations plus réalistes, mais somme toute moins individualistes.

Guy Roy

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