Des soignants demandent à la Cour de s’interposer entre le vaccin obligatoire et eux

Des soignants demandent à la Cour de s’interposer entre le vaccin obligatoire et eux

Le bouclier de la Cour pour se protéger de la seringue du vaccin : alors que la date butoir du 15 novembre plane toujours sur leurs têtes, des travailleurs du réseau de la santé sont devant un juge mercredi pour lui demander de suspendre l’obligation de se faire vacciner contre la COVID-19.

C’est le gouvernement de François Legault qui a imposé cette obligation par décret : si les soignants ne s’y conforment pas, ils seront suspendus de leur emploi sans solde.

En matinée, leur avocate a plaidé devant le juge Michel Yergeau de la Cour supérieure que « ce décret fait plus de mal à la population que de bien ». C’est là son principal argument : en l’adoptant, le gouvernement du Québec est allé à l’encontre de l’objectif même de la Loi sur la santé publique, qui est de protéger les Québécois, a-t-elle martelé devant le magistrat.

Selon Me Natalia Manole, la suspension des soignants va entraîner une réelle « catastrophe » pour la population : il y aura des ruptures de service dans le réseau de la santé, des chirurgies seront reportées ou annulées, et des cliniques médicales comme des CHSLD devront fermer. « Ça va causer des décès », a-t-elle prévenu.

Elle a donné en exemple le cas de l’hôpital de Lachine : les portes de son urgence seront bientôt barrées entre 15 h et 8 h. « Comme un casse-croûte », a-t-elle dit d’un air grave.

La situation dans le réseau de la santé est déjà catastrophique. Et avec le personnel qui ne pourra plus travailler parce que non vacciné, cela ne va qu’empirer.

L’avocate a alors lu des extraits des déclarations sous serment de travailleurs de la santé – ils sont une centaine à participer à cette demande en justice – qui ont expliqué que s’ils sont contraints de cesser de travailler, ils ne seront pas remplacés et leurs patients seront laissés à eux-mêmes. Les délais de traitement seront encore plus longs et le risque d’erreurs médicales va augmenter parce que les employés restants seront débordés.

« Vous êtes le seul qui peut agir, a-t-elle dit au juge Yergeau. Et cela va sauver des vies, littéralement. »

En date du 26 octobre, Québec rapportait que 18 462 travailleurs du réseau de la santé n’étaient pas adéquatement vaccinés.

Et s’ils sont privés de leur gagne-pain, certains ne pourront plus subvenir à leurs besoins, devront vendre leur maison ou quitter le pays, a rapporté Me Manole. Bon nombre d’entre eux souffrent déjà d’anxiété. Les conséquences pour eux sont indéniables, a-t-elle plaidé.

S’ils se conforment pour ne pas perdre leur emploi, il n’y aura pas de retour en arrière : « on ne peut se faire dévacciner ».

Mais pourquoi refusent-ils le vaccin ? a demandé le magistrat, qui a souligné que seulement 8 l’ont précisé parmi tous ceux qui ont signé une déclaration sous serment.

Ultimement, ce groupe de soignants – parmi lequel on retrouve des infirmières, des médecins et des pharmaciens – veut que le tribunal annule complètement cette obligation vaccinale. Mais d’ici à ce que le procès du décret ait lieu, ils demandent à ne pas avoir à se retrousser la manche.

Le juge a recadré le débat. Pour lui, il se résume ainsi : « Est-ce que le décret viole la Loi sur la santé publique ? C’est ça la question ».

Report

Initialement, Québec avait placé l’ultimatum au 15 octobre, pour ensuite le reporter au 15 novembre, disant craindre que la suspension d’employés entraîne des fermetures de lits et de salles d’opération à travers la province. Puis, plus tôt cette semaine, le premier ministre François Legault a laissé entendre qu’un autre report n’était pas impossible, citant à nouveau la pénurie de personnel.

En faisant cela, il a admis qu’il n’est pas si grave que ces travailleurs continuent à s’occuper des patients et que le vaccin n’est donc pas essentiel pour assurer la sécurité de la population, a ainsi récupéré Me Manole.

L’un de ses témoins a rendu une expertise dans laquelle il propose cette solution : que tout le personnel du réseau de la santé soit testé, avant chaque quart de travail.

Ce qui a tracassé le juge : combien d’employés seront requis pour effectuer cette tâche ? a-t-il demandé. Cela ne va-t-il pas aussi drainer du personnel qui est requis pour les soins aux patients ?

Deux jours d’audience sont prévus au palais de justice de Montréal pour cette demande de suspension. Les avocats du gouvernement du Québec doivent présenter leurs arguments lundi après-midi.

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