Tyrannie sanitaire : de quoi le Sénat est-il le nom ?
« Plus les outils sont intrusifs, plus ils sont efficaces »
Petit rappel nécessaire en cette période où l’on discute un projet de loi qui est un « véritable torchon » comme l’a dit le député et médecin Joachim Son-Forget. Certes, les sénateurs ont récemment voté massivement contre l’obligation vaxinale proposée par les députés (nationaux-)socialistes du parti socialiste ; mais ils avaient quand même pondu ce qui suit dans un rapport daté du 3 juin, signé Véronique GUILLOTIN, Christine LAVARDE et M. René-Paul SAVARY.
Un extrait de la prose de ces fumiers pour vous donner envie de vomir. Mais il permet aussi de faire un état des lieux de la dictature numérique, et de savoir ce qui nous attend, et ce que les GAFAM, après avoir acheté les politiciens de la moitié du monde, ont mis en place dans notre dos :
« Précisons qu’il existe des formes de contrôle ou de contrainte plus implicites, mais non moins efficaces : un portique d’entrée dans le métro qui se mettrait à sonner très fort au passage d’une personne contagieuse ou censée être confinée serait dans la plupart des cas suffisamment dissuasif pour qu’il ne soit même pas nécessaire de transmettre cette information aux autorités chargées de contrôler le respect des règles. Début 2021, la presse a rapporté le cas d’un boîtier connecté, porté autour du cou, qui sonnerait (avec un son de 85 décibels) en cas de non-respect des règles de distanciation par les salariés d’une entreprise. L’initiative a été dénoncée comme anxiogène et inacceptable. Techniquement, toutefois, nul besoin d’un boitier autour du cou : un smartphone peut faire la même chose avec son Bluetooth, et un son de 100 décibels. En Asie, le contrôle social a pris des formes beaucoup moins anecdotiques : en Corée du Sud, les habitants positifs d’un quartier pouvaient être géolocalisés sur une carte accessible à tous, et en Chine, on a vu d’honnêtes citoyens prendre eux-mêmes en charge la « police sanitaire » de leur immeuble. Plus généralement, le système du crédit social (cf. supra), s’il n’implique que rarement des sanctions effectives, se rattache à cette logique de contrôle social. »
« Reprenons l’exemple de la carte des « liens d’amitié » sur Facebook entre les habitants d’East Village et le reste des États-Unis. D’une part, même dans le strict cadre de la modélisation épidémiologique, de telles données sont aujourd’hui sous-exploitées : aucun modèle actuel n’est suffisamment abouti pour en faire une exploitation systématique et en temps réel et pour les croiser avec d’autres données pertinentes (par exemple les données de mobilité), afin qu’elles puissent éclairer et appuyer la décision publique (confinements locaux, etc.). Pourtant, la possibilité existe, les algorithmes se perfectionnent, et les capacités de calcul augmentent : à terme, cette perspective n’a rien d’irréaliste techniquement. »
C’est juste après ÇA, que le crédit Social arrive. © anonyme
Les enjeux de l’identité numérique
« L’identité numérique est la clé de voûte de l’État-plateforme. Celle-ci permettrait à chacun d’accéder à l’ensemble des services publics au moyen d’un identifiant unique prouvant son identité de façon certaine et sécurisée. Elle ouvrirait la voie non seulement à l’allègement considérable des démarches de la vie quotidienne, mais aussi au développement d’une offre de services nouvelle, venant aussi bien de l’État que des collectivités locales et de la sphère sociale, mais aussi du secteur privé ou associatif.
En Estonie, par exemple, l’identité numérique est obligatoire pour tous les citoyens depuis 2007, et l’ensemble de leurs données – santé, fiscalité, justice, éducation, etc. – sont rattachées à un même identifiant. Elle possède la même valeur juridique que la carte d’identité physique, à laquelle elle est adossée, et qui est tout à la fois un titre d’identité, une carte d’électeur, un permis de conduire, une carte Vitale, un abonnement pour les transports, et peut servir à tout autre chose (piscine, bibliothèque, etc.). En Allemagne, le titre d’identité électronique est universel et obligatoire depuis 2010. En Belgique, l’identité numérique est déployée depuis 2004, et permet à tous les citoyens d’accéder à une large gamme de services publics nationaux et locaux. Au total, près de 70 pays dans le monde ont mis en place un dispositif similaire. »
« Le problème est que la France, contrairement à d’autres pays, s’est toujours refusée à franchir le pas décisif : il n’existe pas, à ce jour, d’identité numérique appuyée sur un numéro unique d’identification. Du reste, il n’est même pas obligatoire d’avoir une carte d’identité, une « liberté » théorique qui laisse songeur quand on considère qu’elle est de facto nécessaire pour ouvrir un compte, s’inscrire à un concours, voyager, etc. »
« Quant à la nouvelle carte d’identité (eCNI) déployée cette année, celle-ci offre un niveau de sécurité inédit, notamment grâce aux données biométriques. Elle pourrait être le support d’une future identité électronique, mais le Gouvernement s’est toujours refusé à sortir de l’ambigüité à ce sujet. »
« Il n’y a malheureusement pas de mystère : plus les outils sont intrusifs, plus ils sont efficaces. Face à cet arbitrage, certains pays, notamment asiatiques, n’ont pas hésité longtemps. Leur exemple, à défaut d’être directement transposable, est instructif. En Chine, un « code couleur » en fonction de l’immunité conditionne l’accès à certains lieux, les cas positifs sont géolocalisés sur une carte, et
chacun peut enquêter directement sur trois individus. Tout passe par les incontournables applications WeChat et AliPay. À Taïwan, les données médicales sont croisées avec les fichiers de la police aux frontières et des entreprises de transport. À Singapour, l’utilisation de l’application TraceTogether, la première du genre, est obligatoire. Les enquêtes sont très
intrusives, reposent sur la collaboration des hôtels et des entreprises, et s’appuient volontiers sur la vidéosurveillance. À Hong Kong, les personnes en quarantaine doivent porter un bracelet électronique, et la police n’hésite pas à intervenir. En Corée du Sud, les autorités utilisent toutes les données disponibles, y compris bancaires, et le voisinage est alerté par SMS de la présence des cas confirmés. Au début, leur identité et leur localisation précises étaient rendues publiques.
C’est intrusif et liberticide, oui, mais ça marche. Ces pays ont la plus faible mortalité du monde : avec 12 décès seulement, Taïwan compte 3,5 morts par million d’habitants, au 3e rang mondial, suivi de peu par la Chine (6e rang) puis Singapour (10e rang, avec 31 décès, soit 5,5 morts par million d’habitants). Tout en bas du tableau, on trouve la France, au 136e rang mondial sur 155, avec 1 573 morts par million d’habitants, non loin des États-Unis (142e) et du Brésil (146e). »
Vibrant éloge de la dictature
« L’aspect le plus notable de la stratégie sud-coréenne est que le pays a dès le début fait le choix du ciblage plutôt que des mesures généralisées, et n’a notamment jamais mis en place de confinement ni fermé ses frontières. En revanche, des quarantaines individuelles obligatoires (à domicile, pendant 14 jours), des fermetures ciblées (bars, discothèques, lieux de cultes, etc.), des interdictions d’entrée ciblées (pour les voyageurs en provenance des régions à risque) et des contrôles sanitaires systématiques aux frontières ont été mis en place. Surtout, cette stratégie de ciblage s’est appuyée sur un usage intensif du numérique, avec un contact tracing intrusif et obligatoire, les autorités pouvant exploiter dans leurs enquêtes des données aussi sensibles que les relevés bancaires, les factures téléphoniques détaillées, l’historique de géolocalisation, les images de vidéosurveillance publique ou encore les informations transmises par les administrations et employeurs. Afin de garantir leur efficacité, les quarantaines individuelles ont fait l’objet d’une surveillance stricte, via une application de géolocalisation, déjà utilisée en 2015, qui sonne et alerte directement les forces de l’ordre si les personnes concernées se déplacent, ou si le smartphone est éteint pendant plus de 15 minutes, formant ainsi une véritable « clôture électronique » (« electronic fence »). Afin de vérifier que la personne n’est pas sortie de chez elle sans son smartphone, les autorités l’appellent aléatoirement deux fois par jour, et n’hésitent pas à se déplacer. Le voisinage peut être prévenu par SMS de la présence d’une personne contagieuse. Enfin, les manquements font l’objet de sanctions très dissuasives, allant jusqu’à l’équivalent de 8 257 dollars et un an de prison. Ces mesures peuvent sembler très liberticides, mais il faut d’emblée rappeler que celles-ci, précisément parce qu’elles se sont avérées très efficaces et qu’elles ont permis au pays de repasser sous la barre des
100 cas par jour en moins de deux semaines (sur une population de 52 millions d’habitants) et de s’y maintenir durablement, ont en pratique concerné très peu de monde, tandis que le reste de la population en était épargné. Du reste, la stratégie mise en place par le gouvernement sud-coréen a, jusqu’à la récente remontée du nombre de cas (cf. infra), bénéficié d’un très large soutien de la population, celle-ci faisant preuve à la fois de solidarité, de discipline, parfois de zèle et toujours d’ouverture à l’égard du numérique. »
Elle est pas belle la vie que nous préparent ces braves sénateurs ?
« Dans un cas extrême, les données médicales d’un individu positif pourraient être croisées avec ses données de géolocalisation, et en cas de violation de sa quarantaine, conduire à une information des forces de l’ordre, ou, par exemple, à une désactivation de ses moyens de paiement ou à une amende automatiquement prélevée sur son compte bancaire : c’est la garantie d’une épidémie stoppée en une semaine. Et l’individualisation permise par le numérique permettrait de limiter les mesures aux seules personnes à risque, plutôt que de confiner à l’aveugle un pays tout entier. Dans la gamme des mesures les moins intrusives, on pourrait par exemple imaginer l’envoi automatique d’un SMS à toute personne qui s’éloignerait de son domicile pendant le couvre-feu, à simple titre de rappel, sans transmettre aucune donnée. Techniquement, les opérateurs nous ont confirmé qu’il n’y avait pas de difficulté. Bref, il s’agit de se donner les moyens de réagir dans une logique de riposte graduée. »
Mais attention, hein : rien à voir avec la dictature, non ! La preuve ? Ils l’écrivent :
« Durant les premiers mois de la crise sanitaire, les différents dispositifs évoqués plus haut (code couleur de santé, carte d’itinéraire, contact tracing intrusif, etc.) ont souvent été confondus, dans les pays occidentaux, avec le système du « crédit social », ce système complexe et éclaté de « notation » des individus qu’il est aisé de caricaturer en une version chinoise du Big Brother d’Orwell. »
Quant à la gestion médicale de la « crise », que des « médecins » soignent des « patients », messieurs-dames les sénateurs s’en battent les couilles.
Molles ?
Ah, j’oubliais. Cela n’est rien. L’important, c’est de lutter contre l’immigration. Ah et puis non : l’extrême droite est un danger mortel ! Craignez l’extrême drouâte !
Source : Altersexualité
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