Par Tom Luongo – Le 28 septembre 2021 – Source Gold Goats ‘n Guns
Les élections allemandes sont terminées. Les résultats sont à la fois décourageants et bizarrement réjouissants. Avant de me plonger dans l’analyse, je vais noter quelques éléments qui ressortent. Le lien direct vers le site des résultats du gouvernement allemand est ici.
Observations sur le total des votes :
• Die Linke s’est effondré dans le vote réel. Ils ont à peine réussi à obtenir un siège au Bundestag, car ils avaient besoin soit de 5 % des premiers votes, soit de remporter 3 des sièges de circonscription permanents. Ils ont rempli exactement les deux conditions, ce qui dénote une collusion entre les partis de gauche pour s’assurer que DL obtiendrait les 3 sièges au cas où ils ne franchiraient pas la barre des 5%.
• Les Verts se sont également effondrés dans le scrutin lui-même après avoir atteint 17% dans les derniers sondages et 25% plus tôt dans l’année. Il y a certainement eu une certaine fabrication de consentement de la part des instituts de sondage ou, du moins, cela met en évidence certaines failles méthodologiques dans les sondages.
• La chute des Verts peut également être un indicateur précoce de la sensibilité des Allemands à la hausse des prix de l’énergie. Se mettre au vert, c’est bien si ça ne coûte rien. Sinon, il faut forer, forer, forer, parce que « Baby, it’s cold outside… » 1.
• La CDU et le SPD réunis ont formé une faible majorité, avec la pire performance de tous les temps pour la CDU.
• Ainsi, toute coalition gouvernementale mise en place par Olaf Scholz (leader du SPD) sera très instable.
• Le Davos a manipulé les événements pour faire franchir la ligne à Scholz, je m’attends donc à ce qu’il finisse par l’emporter.
• L’AfD et le FDP ont tous deux obtenu des résultats inférieurs à ceux des sondages, ce qui suggère que la CDU est encore bien plus forte que la presse et les sondeurs ne veulent le faire croire.
• L’AfD est un paramètre négligeable au niveau national, car ils ont constitué une opposition inefficace au cours du dernier gouvernement, permettant à Merkel de ruiner le pays.
• Au mieux, le SPD a une majorité similaire à celle des Démocrates aux États-Unis, mais comme ce sont tous des gauchistes insupportables, ils vont essayer de faire passer un programme avec la plus grande dérive à gauche en Allemagne depuis l’incendie du Reichstag.
Voyons maintenant à quoi ressemblera la disposition du Bundestag :
Zerohedge propose une excellente carte des scénarios de coalition potentiels :
Observations sur le Bundestag :
- La CDU et le SPD se sont échangés des sièges, de -50 à +53…. les électeurs hésitants ont changé d’avis contre le gouvernement actuel mais ne veulent toujours pas de réel changement au sommet.
- Les Verts ont surtout cannibalisé Die Linke, tout en obtenant quelques sièges en surnombre en raison du fonctionnement quasi impénétrable de la représentation proportionnelle en Allemagne.
- Le Bundestag sera plus grand que celui de 2017, avec 23 sièges en plus qui sont allés principalement aux Verts.
- La seule coalition de « gauche » viable est SPD/Verts/FDP (dit Feux de circulation), car Die Linke a obtenu de très mauvais résultats.
- En théorie, le SPD dirigerait le gouvernement, mais la domination des Verts au Bundesrat, grâce à Mme Merkel, déterminera la politique de tout gouvernement qui sera formé, si tant est qu’il y en ait un.
- Si un gouvernement est formé, l’avenir de l’Allemagne est maintenant pro-UE, tout à fait pro-Davos et tout à fait contre la croissance et le dynamisme de l’Allemagne, même si le FDP fait partie de la coalition.
- Merkel n’a pas pu réunir la coalition « Jamaïque » en 2017, alors pourquoi penser qu’Armin Laschet sera capable de la réaliser puisqu’il a perdu son élection de circonscription permanente ?
- Une coalition avec la CDU, les Verts et le FDP est, à mon avis, irréalisable.
- Le personnage central/le faiseur d’influence est maintenant Christian Lindner, chef du FDP, qui est ce qui se rapproche le plus des libéraux classiques des générations précédentes, favorables aux petites entreprises, en Europe.
- Lindner, s’il est intelligent, se rendra compte qu’il a un atout à faire valoir, mais à moins qu’il ne parvienne à nommer le ministre des finances, le FDP n’est pas pertinent. Le Davos ne le permettra pas, à mon avis.
- Cela fait du FDP l’opposé des Verts, idéologiquement, car les marxistes détestent la classe moyenne plus que tout autre chose.
- Les Verts et le FDP se sont déjà affrontés par le passé au niveau des États.
- Personne ne veut parler à l’AfD d’une coalition, l’establishment politique allemand refuse même d’en envisager l’idée.
- La coalition CDU/AfD/FDP serait la plus stable (371 sièges). Preuve en est que le Davos dirige l’Allemagne et que les électeurs allemands sont bien plus conservateurs que le gouvernement qu’ils obtiendront.
- L’AfD a considérablement augmenté ses victoires dans les circonscriptions permanentes, passant de 3 en 2017 à 16 en 2021 (voir ci-dessous).
- Cela fait de l’AfD un parti beaucoup plus important au niveau régional qu’il ne l’était en 2017 et reste un facteur x dangereux pour l’avenir.
- En revanche, les Verts n’ont obtenu que 12 premiers votes.
De plus, le deuxième vote, la préférence de parti directe, était encore plus révélateur, car le territoire de tête de l’AfD est encore plus grand que ses victoires et ils ont obtenu de fortes 2e places au sud-est de Berlin et au sud de Hanovre.
La clé maintenant sera de former un gouvernement, ce qui prendra un certain temps. La présidence restera probablement entre les mains de Frank-Walter Steinmeier, un homme du SPD et membre de l’élite politique allemande, alors ne vous attendez pas à une quelconque interférence pro-liberté à ce niveau. Je soupçonne cependant que les Allemands ne supporteraient pas que Steinmeier agisse ouvertement comme Mattarella en Italie pour le compte du Davos.
Le FDP, s’il est intelligent, négociera âprement son entrée dans une coalition et se méfiera de la réaction de l’électorat allemand en matière de politique en 2022. Ils pourraient considérer les résultats de la coalition entre la CDU et le SPD lors de cette élection comme une réaction de peur. Mais, une fois que les choses se dégradent davantage, c’est là que les gens changent radicalement leurs positions, c’est là que les partis minoritaires peuvent supplanter et investir les partis majoritaires.
Comment pensez-vous que nous avons élu Trump ici aux États-Unis ? Un indice : ce n’était pas une fraude russe, mais une bonne vieille frustration des électeurs.
Cela m’amène au scénario le plus intéressant mais le moins évident, surtout si l’Allemagne continue à connaître une hyperinflation énergétique cet hiver. Et si le FDP refuse de former une coalition avec la CDU ou le SPD ? Et si Lindner obligeait Merkel à mettre en place un gouvernement intérimaire pendant des mois, le temps d’organiser un nouveau vote ?
Merkel reste au pouvoir, pour le plus grand bonheur du Davos, mais il n’y a pas d’ordre du jour sur la table et la dégradation ne fait que s’accentuer.
Il n’est pas à l’avantage du FDP de former un gouvernement dans une économie allemande qui s’effondre pour en prendre la responsabilité. Il vaut mieux pendre les gens qui ont provoqué ça et enrouler cette débâcle autour de leur cou. Il peut littéralement faire campagne maintenant contre les Verts et le bilan de Merkel tout en proclamant que Scholz n’est pas un leader assez fort pour faire avancer l’Allemagne.
Faire partie de la coalition au pouvoir en ce moment peut s’avérer être la pire chose qu’un chef de parti puisse faire pour sa survie à long terme, alors que le pays est si proche d’une inversion politique qui se construit depuis une décennie.
Les récits entourant la Covid-11/09, l’énergie, la vaccination, les ruptures de la chaîne d’approvisionnement et l’inflation s’accélèrent tous au cours de cet hiver, ce qui devrait accélérer les changements au sein de l’électorat allemand.
Merkel a passé cinq mois après les élections de 2017 à essayer de former une coalition, alors ne vous attendez pas à ce que Steinmeier accepte de revenir à ça rapidement. Les négociations vont durer longtemps et cela ne fait que jouer en faveur des partis minoritaires. Plus elles dureront, plus Lindner pourra augmenter son prix pour une éventuelle coalition.
Ce n’est pas optimiste pour les Verts ou les grands partis. L’AfD et le FDP devraient alors être en mesure de faire basculer les grands partis.
Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour comprendre que, quoi qu’il arrive au cours des prochains mois, quiconque tentera de faire avancer l’agenda du Davos devra faire face à une réaction brutale des électeurs allemands conservateurs de la classe moyenne.
Sauver le monde du changement climatique, c’est bien beau quand c’est quelqu’un d’autre qui paie la facture.
Tom Luongo
Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Notes
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Source : Lire l'article complet par Le Saker Francophone
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