Vaccin en vrille
• Articles du 18 octobre 2021. • L’affaire des pilotes de Southwest Airlines refusant l’obligation de vaccin, bien qu’étouffée par la censure officielle, continue à se développer et touche d’autres compagnies (American Airlines). • Cette situation est symbolique d’une organisation en train de se mettre en place, d’une “rébellion” soft contre le vaccin certes, mais d’abord contre une autorité du gouvernement) jugée illégitime. • Situation qui pourrait devenir un modèle de “résistance” à résonnance politique. • Contributions : dedefensa.org et Alex Berenson.
Il est intéressant de suivre l’aventure des pilotes de SouthWest Airlines qui refusent l’obligation du vaccin et suppriment des vols pour faire pression sur leur direction. D’une façon générale, elle est largement en-dessous des radars de la presseSystème et bénéficie donc d’une couverture d’une rare discrétion.
Comme on le voit ci-dessous, l’aventure n’est pas finie et touche les pilotes d’American Airlines, tandis que la direction de SouthWest évolue de plus en plus vers la position de non-obligation, contraire à la décision de Biden mais conforme à celle du gouverneur du Texas, où cette société a son siège social. On voit combien ce conflit dont on parle peu parce qu’il est explosif, croise les principales lignes de tension politique aux USA. Jusqu’ici, c’est l’un des avatars du Covid qui contient potentiellement la plus grande force de ‘néo-politisation’ du Covid (le passage d’une “politisation-politicienne” à une “politisation-déstructurante” et donc antiSystème).
La grande vertu de ce conflit, – vertu de notre point de vue, – c’est la position de puissance des pilotes de ligne dans un conflit qui ne porte pas sur des matières monnayables, syndicales, sectorielles, etc., mais sur une question de principe extrêmement aigue du type civique, des droits individuels où ils entrent directement en conflit avec le pouvoir central ; une question “principielle” qui va au cœur de l’actuel conflit intérieur qui déchire les USA, et qui explique que les pilotes engagés dans le mouvement ne sont pas seulement des anti-vaxx mais des opposants au principe de la contrainte gouvernementale. Tout cela se comprend à partir de cet extrait ci-dessous,
qui décrit la puissance de la position des pilotes (un “bras de levier important”),
qui sont des professionnels super-qualifiés pour maîtriser des machines très complexes, ayant la responsabilité de la sécurité de centaines de personnes ;
qui sont les seuls à pouvoir en dernière instance décider qu’un vol aura ou n’aura pas lieu à moins d’interdictions draconiennes qui ne sont pas en jeu ici (ce pourquoi le mouvement se fait par “annulation de vols” décidées individuellement et “sur le tas”, et nullement par un mouvement de grève ):
« Soyons réalistes : de nombreux employés des compagnies aériennes sont furieux de ces mandats. Surtout les pilotes. Par nature, ils ont tendance à être des autodidactes conservateurs… […]
» Beaucoup d’entre eux ne veulent pas du vaccin. Contrairement à la plupart des gens, ils peuvent faire quelque chose à ce sujet. Ils travaillent dans d’énormes entreprises aux règles de travail TRÈS compliquées, et ils bénéficient de la protection des syndicats. Et ils sont conscients de la fragilité du système, et pas seulement chez Southwest.
» Les compagnies aériennes peuvent passer d’énormes bénéfices à d’énormes pertes en quelques mois, en fonction du prix du carburant et de l’économie globale, – et cela, avant que les règles de voyage de Covid ne viennent compliquer encore plus leur vie d’entreprise. […]
» Cela signifie que les pilotes disposent d’un levier important, s’ils choisissent de l’utiliser. Un petit nombre de congés maladie dans une seule compagnie aérienne peut bloquer les opérations… »
Par ailleurs, et malgré leur aversion pour les grèves selon une attitude typique des professions où l’état d’esprit conservateur et capitaliste domine, les pilotes ont une pleine conscience d’agir pour les autres, pour ceux qui ne peuvent faire de telles actions. D’une façon assez paradoxale et quasiment à contre-emploi, – c’est très dans l’air du temps, – ces professionnels d’esprit très capitaliste, plaident selon un état d’esprit collectif (collectiviste ?! Socialiste ?! Dans tous les cas solidariste) contre une décision d’un pouvoir qualifié par ses adversaires de proche d’être “collectiviste” et “socialiste”, et qui dans tous les cas porte haut et fort une vertu supposée de solidarisme :
« Les pilotes que j'ai entendus ne veulent pas cela, – ils ne sont pas devenus pilotes pour ne pas voler. Mais ils reconnaissent aussi qu’ils parlent au nom de dizaines de millions de travailleurs américains qui sont furieux du choix que leur impose l'administration Biden : leur droit de prendre des décisions médicales pour eux-mêmes, ou leur emploi. »
Les pilotes de ligne occupent une place “privilégiée” pour mener une lutte, bien plus que les personnels soignants de nombreux pays, les dockers italiens et diverses autres corporations à travers le monde qui protestent toutes contre les diverses contraintes de vaccination. Aux États-Unis, ils occupent une position d’autant plus importante parce qu’il s’agit d’un pays où les liaisons aériennes intérieures jouent un rôle central pour la population. L’évolution du PDG de SouthWest, décrite ci-dessous, montre bien l’effet très puissant du comportement des pilotes puisqu’il est passé en une semaine d’une position ferme sur l’obligation de vaccination à une position d’une proposition envisageant un arrangement autour d’une acceptation substantielle sinon maximale d’exemptions de vaccination pour ceux qui le désirent.
Tout cela fait qu’on doit considérer ce mouvement disparate et désordonné mais très efficace comme un modèle de lutte économique et politique contre les pressions gouvernementales, – aux USA et dans d’autres pays ; un mouvement porteur de désordre dans la mécanique de contraintes lancée par le Système… La question essentielle qui se pose si cette situation se poursuit et donne des effets importants est de savoir dans quelle mesure l’administration Biden insisterait pour que son ordonnance (vaccination obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 100 personnes) soit appliquée. Il se créerait alors une situation conflictuelle qui n’aurait plus grand’chose à voir avec la crise sanitaire, et tout avec la crise politique, et particulièrement depuis que le Texas a pris une décision contraire à celle de Biden.
« Préparez-vous pour des turbulences à venir, dit le texte. […]
» 121.5 est en service. L'urgence est réelle. Et pas seulement dans les airs. »
Ci-dessous, on trouve donc un texte de Alex Berenson, sur sont site ‘Alexberenson.substrack.com’.
dedefensa.org
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Des cieux pas si bienveillants
Préparez-vous pour des turbulences à venir.
Hier [14 octobre], American Airlines a vu près de 300 de ses vols annulés, soit près de 10 % de son programme total, bien plus que N'IMPORTE QUEL autre transporteur aux États-Unis (Southwest reste en deuxième position), et 673 autres retardés. Ce n’est sans doute qu’une pure coïncidence si j’ai entendu de nombreux pilotes d’American récriminer cette semaine et si les forums de pilotes sont remplis de colère contre le mandat de vaccination.
C'est aussi sans doute pure coïncidence que Delta, – qui a eu beaucoup moins de problèmes que les autres grandes compagnies, – ait été la seule à NE PAS imposer de vaccin obligatoire.
Entre-temps, bien qu'ils continuent d'insister sur le fait que l'effondrement du week-end dernier n'avait rien, – RIEN, JE VOUS L’ASSURE, – à voir avec leur obligation de vaccination, les dirigeants de Southwest ont radicalement changé leur rhétorique à propos de cette obligation.
Lors d'un appel vidéo le 13 octobre, le PDG de la compagnie a encouragé les employés qui ne veulent pas se faire vacciner à demander des exemptions et a déclaré qu'il ne voulait pas que quiconque perde son emploi à cause des vaccins. La semaine dernière, la formulation était la suivante : « Le non-respect de la politique de vaccination COVID-19 entraînera le licenciement ». (Comme la directive reste en place, il est possible que Southwest décide simplement d’accepter toutes les demandes d'exemption.)
Mais ce n’est pas le plus important.
Soyons réalistes : de nombreux employés des compagnies aériennes sont furieux de ces mandats. Surtout les pilotes. Par nature, ils ont tendance à être des autodidactes conservateurs. Personne ne décide de piloter des avions pour gagner sa vie s’il n’est pas à l’aise avec la pression de ce métier et s’il n’assume pas la responsabilité d’autres personnes (et s’il n’a pas un sacré ego, également, – la vieille blague : comment savez-vous qu'il y a un pilote de F-16 dans la pièce ? Il l’a dit à tout le monde).
Beaucoup d'entre eux ne veulent pas du vaccin. Contrairement à la plupart des gens, ils peuvent faire quelque chose à ce sujet. Ils travaillent dans d’énormes entreprises aux règles de travail TRÈS compliquées, et ils bénéficient de la protection des syndicats. Et ils sont conscients de la fragilité du système, et pas seulement chez Southwest.
Les compagnies aériennes peuvent passer d'énormes bénéfices à d'énormes pertes en quelques mois, en fonction du prix du carburant et de l'économie globale, – et cela, avant que les règles de voyage de Covid ne viennent compliquer encore plus leur vie d’entreprise. […]
Cela signifie que les pilotes disposent d'un levier important, s’ils choisissent de l’utiliser. Un petit nombre de congés maladie dans une seule compagnie aérienne peut bloquer les opérations et entraîner des annulations de vols à l'échelle du système, laissant des dizaines ou des centaines de milliers de personnes bloquées pendant plusieurs jours. Les coûts pour les voyageurs pris au milieu de cette lutte sont très pénalisants ; ils seront bloqués et désorientés dans les aéroports, leurs vacances seront gâchées, ils manqueront des funérailles, des mariages, d’importants rendez-vous d’affaires.
Les pilotes que j'ai entendus ne veulent pas cela, – ils ne sont pas devenus pilotes pour ne pas voler. Mais ils reconnaissent aussi qu’ils parlent au nom de dizaines de millions de travailleurs américains qui sont furieux du choix que leur impose l'administration Biden : leur droit de prendre des décisions médicales pour eux-mêmes, ou leur emploi.
Que va-t-il se passer ? La réponse pourrait se résumer à une danse délicate entre les compagnies aériennes, – en particulier Southwest et American, – et leurs employés. Si les compagnies aériennes signalent que tous ceux qui veulent une exemption peuvent l’obtenir, elles peuvent maintenir la colère à des niveaux gérables.
Dans le cas contraire, et surtout si l’administration Biden intervient pour forcer l’application de sa décision ?
Je vous laisse avec cet e-mail d'hier :
« Je suis un abonné payant et très satisfait de l’être. Je suis également pilote et j'effectue des vols internationaux. Aujourd’hui, lors de notre voyage de retour d’Europe vers l’un des aéroports du Texas, nous avons entendu pas mal de bavardages sur la fréquence d'urgence 121.5 que nous surveillons toujours. Nous avons compris qu'il s'agissait de personnes faisant du “Let’s go Brandon” [symbole des manifestations anti-Biden] et, dans certains cas, pire encore.
Et nous avons entendu cela presque tout le long du chemin après avoir traversé la frontière canadienne. Durant plus de 20 ans, la fréquence est toujours restée silencieuse. Pas aujourd'hui.
121.5 est en service. L'urgence est réelle. Et pas seulement dans les airs. »
Alex Berenson
Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org