Maintenant que la Chine a consacré son statut d’État voyou ; qu’on sait encore mieux dans quelle estime le ROC tient le Québec, surtout depuis que l’animatrice du débat en anglais a indiqué au Globe and Mail que la question pernicieuse avait été approuvée par une douzaine de hauts dirigeants de médias ; que Justin Trudeau se retrouve Gros-Jean comme devant ; que Labeaume s’en va et que Coderre risque de revenir, il est vraiment temps de passer aux choses sérieuses.
Par exemple ceci :
Le genou de Carey Price sera-t-il prêt pour l’ouverture de la saison le 12 octobre?
Gildor Roy en a-t-il encore pour longtemps à District 31?
Grâce à quelle entourloupette Bronfman et son groupe nous feront-ils payer un nouveau stade pour abriter une équipe en garde partagée, alors que nous en avons un qui a coûté un bras et qui n’est pas utilisé?
Quand donc Guillaume Lemay-Thivierge se branchera-t-il et cessera de lever le nez sur les vaccins disponibles?
La limite de papier de toilette chez Costco va-t-elle être levée avant l’Halloween?
Quand on constate qu’on n’a pas assez de 24 heures pour s’occuper de choses sérieuses comme celles-là, c’est à coup sûr une indication que notre civilisation souffre vraiment d’un déficit d’attention à ce qui compte vraiment!
Une société qui aurait perdu le sens des valeurs…
Tiens ! On apprend de la rédactrice en chef du Devoir que l’article le plus lu dans ce journal, il y a quelques jours, avait été Occupation double montre la porte à un candidat trouble. Que l’on ait mis cet article capital en page 8 plutôt qu’en manchette me sidère ! Même dans le sérieux quotidien fondé par Henri Bourassa, on a perdu la capacité de prendre la correcte mesure des choses…
Bon ! Tout le monde aura compris que jusqu’ici, je cède à l’ironie…
On a l’impression que, de plus en plus, la capacité de voir loin, de voir large, s’atrophie pour laisser toute la place à l’insignifiance et donner raison à Milan Kundera, qui a écrit ce chef-d’œuvre cruellement d’actualité, L’insoutenable légèreté de l’être.
Ainsi, si on en croit Gabriel Nadeau-Dubois, la question des champs de compétence entre le fédéral et les provinces serait de l’ordre du futile. « La bataille des compétences avec Ottawa, ça ne m’intéresse pas tant que ça… », a-t-il affirmé récemment. On peut mettre sur le compte de la jeunesse pareille déclaration. N’empêche que nous sommes là en présence d’une immaturité crasse qui ignore des décennies de débats qui, aujourd’hui encore, occupent l’espace politique, pour le meilleur ou pour le pire.
Il y a les compétences. Il y a aussi l’incompétence…
Pour mémoire, il importe de rappeler que même Pierre Elliott-Trudeau, fieffé centralisateur devant l’Éternel, avait fermement condamné en 1957 la volonté d’Ottawa de s’occuper du financement des universités.
On n’a pas oublié la commotion provoquée dans les rangs fédéraux quand le gouvernement québécois, en 1965, a invoqué ce qui est devenu la « doctrine Gérin-Lajoie » pour justifier le prolongement à l’international des compétences provinciales. « Il n’y a, je le répète, aucune raison que le fait d’appliquer une convention internationale soit dissocié du droit de conclure cette convention. Il s’agit de deux étapes essentielles d’une opération unique. Il n’est plus admissible, non plus, que l’État fédéral puisse exercer une sorte de surveillance et de contrôle d’opportunité sur les relations internationales du Québec », avait déclaré le ministre dans un discours qui a toujours son actualité.
Fort de cette nouvelle doctrine, le ministre Jean-Guy Cardinal avait accepté en 1968 l’invitation du gouvernement du Gabon de participer à une réunion des ministres de l’Éducation des pays francophones, sans passer par Ottawa. Ce qui avait provoqué l’ire du premier ministre canadien Lester B. Pearson.
La dernière campagne électorale fédérale a démontré à plus d’un titre ce qui peut arriver quand on ne s’occupe pas de ses propres compétences et qu’on se permet de jouer dans celles des autres.
Alors qu’il est de l’ordre du gouvernement fédéral de s’occuper des questions de défense, du rôle du Canada dans de grandes organisations internationales comme l’ONU, l’OTAN, l’ACEUM (ex-ALENA), l’OCDE, l’OMS, l’UNESCO et autres, pas même la moitié d’une voyelle n’a été écrite là-dessus. Qui a entendu Justin Trudeau présenter un plan pour défendre la compétence du Canada sur l’Arctique, convoité par les pays limitrophes, et pas des moindres, la Russie et les États-Unis ? Et le réchauffement de la planète lié à la question climatique ? À peu près nenni.
Mais le Justin en a mis plein la vue en se mêlant de ce qui ne relève pas d’Ottawa, comme les garderies et la santé, faisant encore une fois la démonstration que si les besoins sont au Québec, les moyens sont à Ottawa. Lièvre maigrichon et cheval bedonnant !
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