par Pierre-Alain Depauw.
Une policière fait beaucoup parler d’elle depuis qu’elle a pris la parole sur la Piazza San Giovanni samedi dernier lors d’un grand rassemblement contre le passeport sanitaire (appelé Green Pass en Italie). Nunzia Alessandra Schilirò n’est pas n’importe qui. Elle est commissaire-adjointe à Rome. Et elle était jusqu’il y a peu très appréciée pour son combat contre les violences contre les femmes. Mais samedi dernier, devant une foule considérable et de nombreuses caméras, elle a pris la parole pour appeler ses collègues policiers à refuser de contrôler le passeport sanitaire. Cette commissaire-adjointe a affirmé que les discriminations sanitaires étaient contraires à la Constitution italienne et qu’il était du devoir des policiers italiens de désobéir à de tels ordres.
« Le Green Pass viole les articles de la première partie de la Constitution. Et si une loi est illégitime, j’ai le devoir de le dire justement parce que je suis une représentante de l’État. Je suis une policière. Je n’ai commis aucun crime ».
Nunzia Alessandra Schilirò est ferme sur sa position. Elle sait qu’elle a pris des risques. Le Ministère a engagé une action disciplinaire à son encontre. Lundi, elle est retournée travailler à la police criminelle. « Certains collègues ne me saluent plus, ils me voient comme un monstre. Pour d’autres, je suis un héros. Je n’en ai pas envie non plus », explique-t-elle depuis son bureau.
Elle sait qu’elle pourrait perdre son emploi pour ce qu’elle a dit samedi. « Absolument oui. J’ai peur que cela puisse se terminer comme ça mais il est essentiel de préciser qu’à ce moment-là j’étais une citoyenne libre. J’étais Nunzia Alessandra Schilirò, je ne portais pas l’uniforme. J’exerçais ma liberté d’expression. Je suis connue comme policière parce que l’administration elle-même m’a envoyée pendant des années à la télévision pour la représenter pour les enquêtes que j’ai menées ».
Les journalistes lui demandent avec insistance si, en tant que policière, elle n’avait pas le devoir de se taire ou de défendre la position officielle du gouvernement. « J’ai quitté la profession d’avocate pour devenir policière, c’était mon choix. Je le répète, si une loi est illégitime j’ai le devoir de le dire selon l’article 54 de la Constitution. Le Green Pass est un instrument de discrimination. Je n’ai commis aucun acte illégal. Je contesterai toute mesure contre moi, je ne m’arrêterai pas. Je ne pourrais pas dire ce que je pense ? »
Les médias du système insistent pour dire qu’elle savait bien que cela lui attirerait des ennuis. Mais elle ne se démonte pas. « Oui, je savais que ça finirait comme ça mais la Constitution est là pour me protéger. L’État a tort et je ne me suis pas trompé en le disant sur la place. Le Pass est illégitime ».
Lorsque les journalistes lui demandent si elle est pour ou contre le vaccin, elle répond qu’elle est pour la liberté de choix. A-t-elle été vaccinée ? « Je ne vais pas répondre à cette question car cela porte atteinte à ma vie privée. Disons que je pourrais obtenir le Green Pass facilement. Mais je ne veux pas d’une carte qui certifie ma santé pour aller au cinéma ou dîner au restaurant ».
À partir du 15 octobre, il sera obligatoire d’avoir le Green Pass pour pouvoir travailler en Italie. Que va-t-elle faire ? « Je n’ai pas encore décidé. J’envisagerai plusieurs manières ». Même de quitter la police ? « J’évalue, je réfléchis à ce qu’il faut faire. Je suis très touchée et déçue par le traitement que l’administration m’a infligé ». Avez-vous reçu des propositions du monde politique ? « Oui. Mais en ce moment je suis policière, je ne vais pas faire de politique ».
source : https://www.medias-presse.info
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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