SANTÉ – En visite à Lyon ce lundi, le président de la République va diriger la cérémonie d’installation du nouveau centre mondial de formation de l’Organisation mondiale de la Santé. À quoi va servir cette académie, que dirigera l’ex-ministre Agnès Buzyn ?
Programme chargé pour Emmanuel Macron à Lyon. Après sa visite au salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation, le chef de l’État doit présider ce lundi la cérémonie d’installation de l’académie de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans la capitale des Gaules. Il sera accompagné de Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’instance.
Une autre haut responsable de l’OMS suivra de près cette inauguration : Agnès Buzyn. L’ancienne ministre de la Santé, qui a quitté le gouvernement début 2020 pour se lancer dans la campagne municipale à Paris, perdue au deuxième tour, va en effet devenir directrice exécutive de cette nouvelle académie, qui déborde d’ambitions.
“La structure de référence en matière de santé publique”, selon Macron
Dotée de technologies pédagogiques de pointe comme l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle, ainsi que d’un centre de simulation d’urgences sanitaires de niveau mondial, l’académie de Lyon ambitionne en effet de former des millions d’agents de santé dans le monde. Ce nouveau pôle, lancé en 2019, a vocation à devenir “la structure de formation de référence en matière de santé publique”, avait déclaré Emmanuel Macron en mai devant l’OMS, précisant que la France allait y investir plus de 120 millions d’euros.
L’académie, en partie financée par les collectivités locales, se situe sur le pôle de recherche en biotechnologie de Gerland, qui abrite déjà le Centre international de recherche contre le cancer et des groupes pharmaceutiques comme Sanofi. “La construction de son campus de 11.000 mètres carrés commencera à la fin de l’année 2021, l’ouverture étant prévue pour 2024”, est-il précisé au sein d’une fiche d’information transmise par l’OMS.
À moins d’une décennie de l’échéance fixée pour la réalisation des objectifs de développement durable, peu de pays sont sur la bonne voie pour atteindre l’ensemble des cibles liées à la santé. Et la pandémie de Covid-19 a montré le rôle indispensable joué par les systèmes et le personnel de santé, face à l’afflux de patients requérant des soins parfois très lourds. Mais malgré une augmentation considérable des effectifs du personnel de santé au niveau mondial, il manquera toujours 18 millions d’agents de santé d’ici à 2030, et les pays à faible revenu seront confrontés aux plus grandes difficultés en matière de perfectionnement de la main-d’œuvre, selon l’OMS.
La principale structure pour répondre aux situations d’urgence sanitaire
Pour cette agence de l’ONU, le principal problème est le suivant : tandis que la base de connaissances en sciences médicales double tous les deux ou trois mois, il faut toujours plus d’une décennie pour que les pratiques et les orientations normatives les plus récentes soient appliquées par l’ensemble du personnel de santé dans le monde. D’où la nécessité d’accroître et d’accélérer la formation professionnelle des agents de santé.
Lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle, l’académie sera le centre de l’OMS pour les programmes de formation ciblant les professionnels en milieu de carrière, tant pour le personnel de l’organisation que pour les étudiants en provenance de l’extérieur. Elle sera également la principale structure consacrée à la formation et à la simulation dans les domaines de la préparation et de la riposte aux situations d’urgence sanitaire.
Si elle n’est pas encore pleinement déployée, le travail de l’académie a pourtant déjà débuté. Elle propose des cours en ligne, avec notamment une application qui utilise la réalité augmentée pour aider les agents de santé à faire face à un défi majeur auquel nombre d’entre eux sont confrontés chaque jour pendant la pandémie : ne pas se faire contaminer par le virus lorsqu’ils s’occupent des patients.
I.N. avec AFP
Source : LCI
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