par Hashtable.
Au détour d’une récente émission de SudRadio (dont la vidéo est disponible sur YouTube) qui m’a été signalée par un lecteur que je remercie au passage, on apprend, atterré, que dans quelques mois à deux ans tout au plus, plus de la moitié des véhicules français ne pourront plus du tout rouler en France. Parions que ceci va mettre un peu d’animation dans ce calme pays !
En effet, dans les prochains mois, plusieurs législations vont entrer en force pour aboutir, d’ici 2025, à la mise en place concrète de « ZFE », ces Zones à Faible Émission, dans lesquelles la circulation sera drastiquement contrôlée, restreinte voire carrément interdite.
Cette information n’est pas nouvelle. Elle circule un peu, ici ou là, à la faveur d’un petit articulet dans l’une ou l’autre presse paresseuse, mais il faut se rendre à l’évidence : lorsque ces informations doivent se comparer avec une bonne empoignade Zemmour-Mélenchon, elles n’intéressent personne et n’ont donc que la place d’un petit entrefilet. Il faut aussi ajouter que les lois correspondantes ont été votées pendant la période de crise sanitaire, en catimini et sans l’indispensable relai médiatique qui aurait dû accompagner ce genre de mesure dont l’impact sur tous les Français promet d’être cataclysmique. Que voulez-vous, les journalistes avaient une autre information à faire passer.
C’est une erreur puisqu’en pratique, la plupart des Français (48% dans un premier temps, puis 80% très vite ensuite) vont être directement concernés.
D’une part, géographiquement, toutes les villes de plus de 150 000 habitants seront rapidement toutes impliquées dans cette nouvelle régression de nos libertés. Et mine de rien, cela en fait, du territoire couvert par ces interdictions ! Se déplacer dans le pays, ce qui se fait traditionnellement d’une agglomération à une autre, va devenir proprement impossible.
D’autre part, concrètement, ces ZFE reviennent à interdire certains types de véhicules en fonction de leur âge et de leur motorisation. Et lorsqu’on analyse l’ampleur des mesures qui seront inéluctablement d’application (c’est voté mes enfants, c’est dans la boîte, plus de recul possible, youpi !), on se dit qu’il pourrait y avoir quelques tensions de surface dans la société française.
Jugez plutôt : déjà appliquées dans certaines métropoles comme Lyon, Grenoble ou Paris (ici, on parle bien de métropole, donc pas la ville seulement mais toute la région autour), ces règles interdiront très prochainement (fin 2022, dans quelques mois, donc) la circulation des véhicules Crit’air 3, 4 et 5 soit 48% du parc automobile français actuellement. Fin 2024, ce sont les véhicules Crit’air 2 qui seront à leur tour concernés, soit 80% du parc actuel.
Bordeaux, Reims, Lyon, et finalement toutes les agglomérations françaises seront emberlificotées dans cette nouvelle hystérie écologiste.
Vous avez aimé la ségrégation sociale à base de pass sanitaire ? Alors vous allez adorer la ségrégation sociale à base de Crit’air !
En tout cas, ségrégation ou non, c’est une magnifique avancée vers la production de lois et de contraintes idiotes : les écologistes, qui prétendent ne pas aimer l’obsolescence programmée, montrent ici toute leur hypocrisie en imposant cette obsolescence à une énorme quantité de véhicules que les Français, dans leur majorité, n’avaient pas l’intention de renouveler dans l’immédiat. Question écologie, on repassera, tout ça pour ajouter un nouveau boulet à ceux nombreux que le pays traîne déjà enchaîné à ses petites jambes et qui permettra rien moins que sa mise à l’arrêt complet assez brutale.
Le but officiel affiché est bien évidemment de pousser à se passer de voiture et à (au pire) posséder une voiture électrique (alors que les tensions sur le réseau s’accumulent à mesure que les mêmes écolos hystériques ferment des centrales nucléaires) ou (au mieux) à basculer vers les transports en commun qui polluent plus encore comme le bus ou qui sont régulièrement en panne comme le train ou… de plus en plus lents.
La France des années 80 filait à la vitesse d’un TGV. Quarante ans plus tard, on sera heureux de rouler, entre deux pannes, à la vitesse d’un petit TER.
Ce but posé est un but idiot, car collectiviste – on décide d’une panoplie de solution pour tous, alors que les cas individuels sont innombrables et ne peuvent pas tous s’adapter à la solution imposée, viole le bon sens de façon flagrante en accroissant la demande électrique alors qu’on diminue les capacités de productions, et reste fondamentalement vicié puisque les capacités des voitures électriques sont moindres que les thermiques, que la pollution qu’elles engendrent avec leurs batteries est très supérieure à celle des thermiques, et que les transports en commun couvrent mal ou très mal le dernier kilomètre qui est finalement le plus important pour la vie de tous les jours.
Et surtout, les effets indésirables de ces ZFE seront douloureux.
On va une fois de plus stigmatiser les pauvres, les campagnards et logiquement les campagnards pauvres.
On va artificiellement rendre plus compliqué de se rendre dans les centres villes et donc rendre le commerce sur place plus difficile, plus coûteux, ce qui va renchérir la vie de tout le monde. Pire : entre les aides distribuées à tire-larigot pour les voitures électriques et ces frictions énormes d’adaptation des commerces et des centres-villes, ceci va se traduire par une baisse de pouvoir d’achat des Français tout en poussant l’inflation. Bien joué.
Enfin, on va ajouter des contraintes de production pour les constructeurs automobiles qu’ils ne pourront pas toutes respecter ; la production automobile en Europe est appelée à subir un choc sans précédent ce qui se traduira par des pertes de compétitivité, des pertes d’emploi et de savoir faire. Un monde de chômeurs qui roulent parfois à vélo pour ne pas aller dans des centres-villes inabordables, voilà qui vend du rêve. Belle écologie politique !
Dans un pays où jamais le besoin de dynamisation n’a été aussi fort, c’est vraiment malin : on calcifie complètement les déplacements en France en les rendant complexes et prohibitifs. Et le pompon est que même si, concrètement, aucun écologiste rabique à la Sardine Ruisseau n’a jamais été élu au pouvoir, ni désigné chef de gouvernement, la tendance, que dis-je, l’élan général de ces vingt dernières années ne laisse aucun doute : on a absolument tout fait pour mettre en place dans le pays la décroissance et son repli sur lui-même, l’abandon rapide de tout ce qui a fait la puissance industrielle et technologique de l’Occident en général et de la France en particulier. Ne relâchons pas les efforts : le succès, fait de pénuries énergétiques, de misère et de faim, est à portée de main !
Ce pays est foutu.
source : https://h16free.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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