Au moment d’écrire ces lignes, nous savons une chose : le Bloc Québécois, même s’il obtient un résultat plutôt décevant, et n’aura pas profité d’une vague, aura à peu près maintenu ses appuis. Il demeure un acteur central du jeu politique canadien, mais ne peut crier victoire. On ne peut non plus le dire vaincu.
Ceux qui rêvent d’écrire la rubrique nécrologique du Bloc oublient que tous les peuples minoritaires ont tendance à envoyer des députés nationalistes dans les institutions communes auxquelles ils sont obligés de participer, comme on le voit en Écosse. Le Bloc est l’expression politique du dysfonctionnement de la relation Canada-Québec.
Bloc
Les nationalistes québécois seront en bonne position pour se faire entendre à Ottawa. Ils auraient pu en avoir une meilleure.
On dira : oui, mais le Bloc n’est parvenu à retrouver une dynamique qu’après le débat anglais, qui s’est transformé en procès du peuple québécois.
Mais il faut comprendre que ce procès n’avait rien d’un dérapage. C’était l’expression, irrépressible, de l’intolérance canadienne à l’endroit du peuple québécois.
Le Canada, lors de ce procès, a simplement exposé au visage des Québécois la réalité du rapport entre nos deux peuples, entre nos deux pays.
On regrettera toutefois le caractère éphémère de cette réaction, et son manque de vigueur, finalement. Car après avoir envoyé quelques dizaines de bloquistes à Ottawa, plusieurs retourneront à leurs petites affaires, en se disant qu’ils ont eu la réaction nécessaire, et peuvent désormais passer à autre chose.
Constance
Nous manquons de constance dans nos réactions politiques. Nous réagissons, mais nous ne parvenons pas vraiment à agir.
Reste à voir ce que fera le Bloc, s’il changera globalement de stratégie.
Cherchera-t-il à jouer le jeu de la fédération, comme s’il s’agissait d’un parti progressiste parmi d’autres, ou cherchera-t-il à profiter de ses dysfonctionnements pour augmenter les pouvoirs du Québec ?
Telle est la question.
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