C’est un tournant dans la politique norvégienne. Lundi soir, l’opposition de gauche a remporté les législatives face à la droite sortante, notamment grâce à la campagne du travailliste Jonas Gahr Støre, probable prochain Premier ministre en Norvège.
Multimillionnaire diplômé de Sciences Po Paris, il a fait une campagne tournée vers « les gens ordinaires » alors qu’il n’a lui-même pas grand-chose à voir avec le commun des mortels. Cet homme svelte et élégant de 61 ans va selon toute vraisemblance prendre les rênes du riche royaume scandinave à la tête d’un gouvernement dont les contours exacts et l’assise parlementaire restent à négocier.
La #Norvège bascule à gauche, et pas qu’un peu : la coalition de gauche, autour du Parti travailliste, obtiendrait entre 98 et 100 sièges sur 169. Ce serait la plus grosse majorité depuis près de trente ans. pic.twitter.com/aCMymyIkO1
— Rachel Garrat-Valcarcel (@Ra_GarVal) September 13, 2021
Les travaillistes semblent même en passe de décrocher une majorité absolue avec leurs alliés de prédilection, le parti du Centre et la Gauche socialiste. Le trio pourrait ainsi se passer des deux autres forces d’opposition, les écologistes de MDG et les communistes de Rødt, avec lesquelles Støre s’est tout de même dit déterminé à discuter. « La Norvège a envoyé un message clair : les élections montrent que le peuple norvégien souhaite une société plus équitable », a-t-il souligné après les résultats.
Pour l’emporter, il a pris son bâton de pèlerin contre les « inégalités sociales » en Norvège, un des pays les plus égalitaires selon l’OCDE mais où le nombre de milliardaires a plus que doublé sous l’équipe de droite sortante. « Maintenant, c’est au tour des gens ordinaires », a-t-il martelé.
[…]
Ses millions, ses études brillantes – l’IEP de Paris puis un bref passage à la London School of Economics et un poste de chercheur à Harvard -, son allure de technocrate chic et même le fait qu’il soit francophone lui donnent un côté élitiste qui fait tiquer, surtout l’aile gauche du parti.
[…]
Fraîchement diplômé, Støre a fait ses classes en tant qu’assistant de la « matriarche » du pays nordique, Gro Harlem Brundtland, quand elle était Première ministre puis directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) [Elle est aussi l’auteur, en 1987, de Notre avenir à tous, dit rapport Brundtland, rédigé sous l’égide de l’ONU, ayant servi de base au Sommet de la Terre en 1992 et faisant la promotion du développement durable, en utilisant cette expression pour la première fois. NDLR].
[…]
L’ »alerte rouge pour l’humanité » lancée début août par les experts de l’ONU sur le climat (Giec) a placé la question du réchauffement au coeur de la campagne électorale et forcé le royaume à une réflexion sur le sort des activités pétrolières, alors que le secteur représente 14% du Produit intérieur brut norvégien, plus de 40% des exportations et 160 000 emplois directs.
[…]
MDG avait conditionné son soutien à l’arrêt immédiat de l’exploration pétrolière dans le pays, un ultimatum rejeté par Støre. Ce dernier préconise – comme ses adversaires conservateurs – une sortie douce et progressive de l’économie pétrolière.
[…]
Lire l’intégralité de l’article sur lexpress.fr
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation