« J’appartiens à une génération qui souscrit aux valeurs d’un idéalisme extrême. Ma vie entière a été un combat sans fin entre l’idéalisme et la réalité, entre la quotidienneté et la vision ».
Que ce soit la vision généreuse de Zorba le Grec, personnage du grand romancier crétois Níkos Kazantzákis, incarné par Anthony Quinn qui danse le sirtaki au début des années 60 sur sa musique folklorique faisant renaître l’instrument populaire grec par excellence, le bouzouki, ou celle du petit juge incarné par Jean-Louis Trintignant qui a le courage contre la dictature militaire (qui emprisonne le compositeur) de rendre justice à la veuve du député Grigoris Lambrakis incarné par Yves Montand dans le chef d’œuvre de Jorge Semprun et Costa-Gavras, le film Z, inspiré par les écrits de Vassilis Vassilikos, la musique de Theodorakis origine d’une rencontre avec la simplicité motivique de la Cinquième symphonie de Beethoven : « C’est un film allemand sur Beethoven qui a déterminé en mon plus jeune âge ma vocation de musicien. ».
Elle est celle d’un héros-artiste-engagé que Pierre Falardeau, qui s’y connaissait en la matière, estimait le plus grand de tous au monde.
La rectrice Paule Leduc de l’UQAM lui a décerné à ma suggestion (influencée sans doute par Maryvonne Kendergian et Dimitri Roussopoulos) un doctorat honorifique à l’occasion de sa direction à la Basilique Notre-Dame de son chef d’œuvre, Canto general de Pablo Neruda à la fin du siècle dernier.
Z : il est vivant! D’ailleurs, on écrivait sur lui il y a à peine deux semaines[i], en rappelant son intégrité et sa lutte contre les dépenses militaires excessives, une réalité insuffisamment dénoncée par le dernier film de Costa-Gavras[ii], Conversations secrètes.
[i] http://www.artistespourlapaix.org/?p=20672 L’étonnante vision écologique de mon père Yves prévoyait-elle l’intensité du réchauffement climatique qui affecte aujourd’hui cruellement notamment la Californie, la Colombie-Britannique et la Grèce ? Surendettés avec des achats militaires dont le pays n’a nul besoin, les Grecs ont connu un effondrement économique dramatique occasionnant suicides, exils et morts de miséreux par centaines de milliers. Héros de la résistance contre le régime militariste des colonels, Mikis Theodorakis avait démissionné tour à tour de ses postes de ministre dans les partis tant de la gauche des Papandreou que de la droite des Karamanlis, parce que leurs leaders avaient fait de la Grèce le seul pays de l’OTAN (avec les États-Unis) à s’armer jusqu’à 3% de son PIB; les mêmes banques françaises et allemandes qui avaient financé leurs acquisitions militaires à hauts taux avec des bonus avantageux pour les partis corrompus, ont exigé d’être remboursées intégralement, causant une faillite qui a considérablement abaissé le niveau de vie de sa population exsangue.
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