par Nicolas Bonnal.
Passée la première joie, un peu de réflexion…
On laisse aux amateurs le soin de faire des comparaisons avec Saïgon. Aujourd’hui le Vietnam bosse pour les actionnaires de Gap et est un allié des USA contre la Chine : cela valait bien quatre millions de morts sous quelques bombes, non ?
Personne ne semble remarquer que les hélicos et la panique filmés pourraient être faits à dessein ; que le C-17 porte le beau nombre de 11/09 près de son beau museau ; et que le nombre des victimes, comme dirait Léon Bloy, tempère notre joie. Il n’y a pas eu un seul combat, ni à Kaboul ni dans les autres villes : il n’y a rien en face des Taliban comme si on était contents de les laisser faire. Le laissez-faire poussé à ce point devrait en interpeller certains. Il n’existe pas plus dans la guerre que dans l’économie où il n’y a que la main de l’État et des minorités qui décident de tout. Et si les Américains avaient voulu raser de frais, ils auraient pu le faire, avec la bénédiction de la Chine et de la Russie, censées être les grands profiteurs de cette guerre soi-disant mortelle. Mais ils avaient mieux à faire visiblement.
Après on apprend grâce à Meyssan que l’actuel leader des Taliban est un ancien disciple/pensionnaire du Dr Seligman à Guantanamo. Les amateurs d’impuissance apprise vont être servis, qui attendent ici ou là aussi une libération des peuples occidentaux face à la dictature de Bill Gates et consorts (voyez le texte effarant de Liliane à ce sujet). On se rend compte aussi que les Taliban ont été diablement relookés ; ils adorent se faire photographier comme des modèles avec leur barbe en frisette, des babouches et des kalaches bien propres et des vêtements fraîchement repassés (dixit ma femme qui entre deux sonates et deux traductions adore repasser). Ces gars-là n’ont plus l’air trop martial. Ou plutôt ils n’ont que l’air martial. À eux de s’occuper d’un pays qui ruinait le budget US.
Ensuite il y a la comédie médiatique : on dramatise, on pleurniche, on commente, et puis on ne fait rien. On est dans le jeu de rôles traditionnel comme d’habitude. Ce qui se passe après va bien nous amuser, et aussi bien en décevoir : pensez donc, les Taliban deviennent féministes, ils enverront une de leurs ministres en burqa voir Merkel et Lagarde.
Un rappel quand même avec Patrice :
« Le sort du pays s’est joué il y a plus de 18 mois quand Trump a vendu les Afghans aux Taliban et a tout cédé au Qatar et au Pakistan. Le gouvernement afghan a été mis à l’écart de ces négociations par lesquelles l’Amérique s’engageait à abandonner le pays et à libérer plus de 5 000 Taliban. L’armée afghane qui avait perdu 50 000 morts s’est sentie trahie et a baissé les armes… »
Après la guerre de l’opium, celle du lithium. On verra qui va l’extraire…
Lisez Kipling, c’est plus PROPRE.
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