par Philippe Rosenthal.
Dans une analyse réalisée par Michael Peck, contributeur à Forbes Défense, rédacteur en chef de Uncommon Defense, analyste senior pour Wikistrat, celui-ci rappelle que lors des guerres arabo-israéliennes de 1967 et 1973, un tel combat n’était nullement exclu.
Dans son analyse, on observe les manœuvres dangereuses de l’État hébreu dans cette région alors que les braises sont très actives et menacent de faire sauter le baril de poudre qu’est cette zone si sensible.
Confusion au Moyen-Orient
Michael Peck explique qu’aujourd’hui, la Russie parvient à maintenir de bons liens avec Israël, mais que la situation en Syrie peut les brouiller, expliquant que Moscou est fatiguée des frappes aériennes de Tsahal sur la Syrie, surtout que les Russes pourraient également en devenir des victimes. « Israël reste déterminé à continuer de pilonner les forces iraniennes en Syrie dans le but de maintenir les forces de Téhéran à l’écart de la frontière nord d’Israël. Dans le même temps, la Russie a des milliers de soldats en Syrie qui pourraient être pris entre deux feux, voire devenir des belligérants si Moscou se lasse de voir son allié syrien se faire matraquer », écrit-t-il. En outre, Israël ne tolère pas les missiles iraniens situés en Syrie. Donc, pour l’expert : « Israël et la Russie pourraient entrer en guerre au cours de la prochaine décennie ».
« Le prix à payer »
L’auteur pose la question du comportement des États-Unis si Israël et la Russie rentrent dans une confrontation. Ayant interrogé un haut responsable des Forces de Défense israéliennes (FDI) lors d’une récente interview à Jérusalem, ce personnage pas cité, déclare « aucun de nous ne souhaite une confrontation militaire », car « cela serait préjudiciable aux deux parties ». Pourtant, Michael Peck avertit que la politique d’Israël se résume en une phrase : « Il fera tout ce qu’il juge nécessaire pour expulser les forces iraniennes de Syrie » ; « et si la Russie n’aime pas ça, alors c’est juste le prix à payer pour s’assurer que la Syrie ne devienne pas une autre base iranienne de roquettes à la frontière d’Israël ». Il précise que même si les relations entre Jérusalem et Moscou sont bien plus chaleureuses que pendant la Guerre froide et malgré l’existence d’une certaine convivialité et un désir de coopération en surface, « il se cache sous les sourires la méfiance et un conflit d’intérêts fondamentaux ».
« Les Russes ne sont pas nos alliés »
L’agent de Tsahal a expliqué à l’analyste que « personne en Israël n’est confus au sujet de qui sont les Russes et avec qui ils sont alignés », soulignant que « les Russes ne sont pas nos alliés », que « c’est un euphémisme » puisque « nous avons un allié, ce sont les États-Unis », et « les Russes sont là pour des objectifs totalement différents » car « ils soutiennent un régime [la Syrie] qui a pour objectif déclaré d’anéantir Israël s’il le pouvait » et « ils font, également, partie d’une coalition qui soutient l’Iran ». L’État hébreu oublie, donc, le sacrifice des soldats russes pour libérer l’Europe et Auschwitz, au lieu de discuter avec Moscou pour préserver la paix et tenir des leçons de l’histoire récente.
Israël tente le diable
Le collaborateur de The National Interest affirme qu’Israël agit avec « facilité » dans ses opérations militaires et qu’elles peuvent déclencher un incident évident. Relatant une frappe israélienne en septembre 2018 contre des dépôts de munitions dans l’ouest de la Syrie, Michael Peck remet en mémoire que « des missiles antiaériens lancés par des artilleurs syriens ont accidentellement abattu un avion de surveillance russe Il-20, tuant quinze personnes », « qu’Israël nie les accusations russes selon lesquelles il a délibérément utilisé l’avion russe comme couverture ou n’a pas averti suffisamment Moscou du raid ». Le résultat est, comme il l’écrit, c’est que « la Russie a toujours blâmé Israël pour l’incident et a riposté en fournissant des missiles anti-aériens S-300 avancés à la Syrie ».
Israël est disposé à affronter la Russie
Le responsable de Tsahal affirme dans l’article du The National Interest que « nous [Israël] pouvons – et nous avons l’intention de – rendre les choses aussi difficiles que possible et infliger un prix que les Iraniens ne sont pas prêts à payer », donnant en exemple l’action de l’armée de l’air israélienne qui vient de le faire en attaquant « des cibles iraniennes et du Hezbollah des centaines de fois », comme annoncé par Benjamin Netanyahou après une attaque dévastatrice contre des dépôts d’armes iraniens près de l’aéroport international de Damas en janvier. Ainsi, à la question « si la Russie dissuaderait les raids israéliens en Syrie », le chef de Tsahal a répondu : « Nous continuons à mettre en œuvre nos plans » ; « Nos activités suggèrent que nous jouissons malgré tout d’une grande liberté d’action ». Même l’analyste militaire paraît estomaqué quand le responsable de Tsahal rajoute que nous sommes « disposés » à se battre pour cette liberté d’action, c’est à dire à risquer une déflagration pouvant avoir des conséquences internationales.
Israël disposé à faire sauter le baril de poudre
Ainsi, la question évidente posée dans The National Interest est, pour l’analyste, puisque l’État hébreu est disposé à continuer ses raids, bombardement et attaques même en ayant le désaccord de Moscou, de savoir si Israël peut cibler l’Iran en Syrie sans déclencher un affrontement avec la Russie mais aussi de savoir si les tensions entre Israël et la Russie pourraient conduire à un affrontement entre les troupes américaines et russes ? Michael Peck fait comprendre qu’Israël ne veut pas reculer mais que quelqu’un devra le faire, précisant que « l’Iran n’est pas sur le point d’abandonner son avant-poste à la frontière d’Israël et que la Russie ne peut probablement pas les y forcer ». Et comme, d’après l’analyste, Israël est farouchement déterminé à arrêter l’Iran, on peut croire selon l’affirmation du responsable de Tsahal que l’État hébreu ne va pas écouter la diplomatie russe qui tente d’éviter un conflit au Moyen-Orient : « Nous avons prouvé depuis plus de 70 ans en tant qu’État souverain que vous ne nous bousculez pas ». Sachant que les États-Unis sont considérés comme l’allié de l’État hébreu, on imagine l’engrenage apocalyptique qui s’en découlerait
source : http://www.observateurcontinental.fr
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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