Cherche english non-postillonneur

Cherche english non-postillonneur

Cherche english non-postillonneur

2 août 2021 – L’excellent commentateur Robert Bridge, le malheureux, est tombé sur un article qui l’a si profondément ébranlé qu’il en est effectivement tombé par terre, comme mis KO. C’est dans tous les cas l’impression que j’en ai, et je compatis en le lisant car j’aime bien Robert Bridge…

Mais voici : l’article qui envoie dinguer le pauvre Bridge explique que les gens qui pratiquent l’anglais sont plus portés que les autres à postillonner, et donc à répandre le Covid maudit. C’est ainsi que le veut la langue de Shakespeare, qui utilise des “consonnes postillonneuses” en nombre plus élevé que, par exemple et bon exemple, la langue de Molière. Bridge, effectivement tombé, a bien de la peine à se ramasser ; il s’y essaie tout de même et se met à son propre article. Cela donne ceci avec, ô surprise ! une matière scientifique ; méfiez-vous donc de la science et de ses pièges dissimulés, ô braves et si distingués “sachants”…

« Alors que je pensais avoir entendu toutes les histoires grotesques imaginables sur le Covid, voici qu’arrive un article suggérant que les anglophones “postillonneurs” seraient des super-propagateurs. S'agirait-il d’une nouvelle “justification” pour nous faire nous re-masquer ?

» Parallèlement à l’énorme volte-face de l’administration Biden sur le protocole Covid [voir ici], qui exige désormais que les Américains, – quel que soit leur statut vaccinal, – recommencent à porter un masque en public, ‘Forbes’ a publié un article suggérant que les anglophones sont les plus grands propagateurs du coronavirus.

» Au début, j’ai été tenté de rejeter cet article, écrit par une certaine Alison Escalante, comme une provocation classique, une autre de ces tirades de style wokeniste dans le genre “les maths sont le produit du suprémacisme blanc”. Mais je me suis rendu compte que l’idée est tellement stupide qu’elle frise le génie, ou plutôt le mauvais génie. Je reviendrai sur ce point un peu plus tard. Tout d’abord, comment est-il possible que parler anglais puisse propager plus de coronavirus que d'autres langues ?

» Cette théorie repose sur une étude scientifique de 2003 selon laquelle la raison pour laquelle les Américains qui se sont rendus en Chine [dans une période donnée] ont été infectés par le virus du SRAS est que la langue anglaise est truffée de “consonnes expiratrices”, c’est-à-dire de lettres qui font postillonner, comme “p”, “t” et “k”, qui sont censées produire de nombreuses gouttelettes en suspension dans l’air.

» Les chercheurs étaient perplexes quant à la raison pour laquelle les Japonais qui se sont rendus en Chine au même moment (2003) que les Américains n’ont enregistré aucun cas de SRAS.  […]

» Pour tenter d’expliquer le dilemme, les chercheurs ont présenté le scénario fictif et très peu scientifique suivant : “Le préposé chinois d’une boutique de souvenirs a probablement parlé aux touristes américains en anglais et aux touristes japonais en japonais. Si le vendeur est dans les premiers stades du SRAS et ne tousse pas… les touristes américains seront plus exposés aux gouttelettes infectieuses que les touristes japonais”… »

Là-dessus, Bridge s’emporte, devant la piètre scientificité de la preuve scientifique (le préposé de la boutique qui a vu le touriste qui a vu le touriste qui a vu le touriste…) ; puis il s’emporte encore plus devant le développement de madame Escalante qui écrit, après avoir cité d’autres études, que non, après tout, « ces chiffres n’ont pas atteint une signification statistique » ; mais que oui, après tout, « l’observation est néanmoins intéressante ».

C’est assez fascinant, cet espèce d’escalier en colimaçon, entre Bridge qui est furieux, qui clame “quelle nullité” puis “c’en est presque génial”, avant d’enchaîner sur d’autres interventions ; cette Escalante, qui vous explique que les anglophones sont postillonneur-c’est-prouvé, donc qu'ils doivent porter des masques, pour poursuivre en disant que non ce n’est pas vraiment prouvé, pour conclure que, par conséquent c’est bien l’assurance que tout le monde, pas seulement les anglophones-postillonneur, doit porter le masque.

En effet, Bridge continue en enchaînant les catastrophiques interactions, avec toujours, en rythmique, en obsession, le “portez le masque, portez le masque !” :

« Le paragraphe de conclusion [de l’article d’Escalante] met en évidence tout l’intérêt de cet article journalistique sans le moindre esprit critique : “Quelle que soit la langue que nous parlons, le port du masque est un moyen pratique d’atténuer ce problème. Lorsque nous parlons avec des masques, nous gardons nos gouttelettes pour nous”.

» Traduction : habituez-vous à porter ce masque pour toujours, surtout si vous parlez anglais, car même le fait d’engager un badinage décontracté est une activité pleine de germes. Peu importe que traverser la rue, se baigner ou prendre une douche comporte également des risques inhérents, mais nous le faisons quand même.

» Ce n’est pas la première fois que tenir une conversation est considéré comme risqué. Au début du mois, la responsable de la santé en Australie, Kerry Chant, après avoir signalé une légère augmentation du nombre de cas de Covid, a conseillé de manière choquante aux gens de mettre fin aux “petites conversations”.

» “Donc, même si vous rencontrez votre voisin dans le centre commercial … n’entamez pas la conversation”, a déclaré Chant lors d'une conférence de presse. “C’est le moment de réduire tout contact humain avec les autres”. »

Il est vrai qu’il y a peine et terreur tout ensemble à voir cette effroyable et redoutable Chant, reine de la Santé en Australie, nous dire, véritable robot(e), totalement déshumanisée, mécanique, d’une fureur vide et maîtrisée, imprécatrice sans vie, ennemie intime de l’âme et de l’éternité :
« DON’T ACT LIKE A HUMAN. DON’T TALK TO YOUR FRIENDS, EVEN WHEN MASKED. DON’T BE FRIENDLY. THIS IS NOT THE TIME… »

Et Bridge de s’exclamer : “non seulement ils veulent qu’on porte le masque pour toujours, mais aussi qu’on se taise !”. Il termine alors, sobrement mais provocativement, etc. :
« Parlez maintenant, mesdames et messieurs, sinon reposez en paix. »

J’avoue, je ne sais pourquoi, avoir été encore plus touché par cet article que par cent autres qui défilent depuis des mois, charriant comme une banquise désargentée ces débris immenses et innombrables d’une sorte de simulacre d’éternité de la Bêtise. (Certes, “bêtise métahistorique”, indeed.) Pourquoi celui-là et pas un autre ? Je ne sais, sans doute un état de l’âme vagabonde et de l’humeur fantasque, ou bien alors faut-il en revenir à la première idée qui m’avait effleuré, en revenant à quelques mots à peine émondés du terme de l’idée, qu’écrit Bridge :
« l’idée est tellement stupide qu’elle frise le génie… » (et moi écartant : « … ou plutôt le mauvais génie »)

Peut-être bien en effet qu’elle “frise le génie”, si l’on en restait à l’idée initiale de l’“english-postillonneur”, et c’est-à-dire essentiellement de l’“international-english”, ce sabir globalisé dont Shakespeare ne comprendrait pas un seul de ces fucking-mots, qui est devenu notre langue basse-vernaculaire, notre “vernacular language”, employée sans arrêt ni respirer tout au long des chaînes de la globalisation, laquelle est elle-même cette vernaculation du monde. En tordant ainsi le sens des choses, en leur faisant rendre gorge dans cette époque d’un million de millions de folies, d’un million de millions de masques, d’un million de millions de folies masquées et démasquées, effectivement vous en venez à vous dire que l’“international-english” est bien l’“english-postillonneur” dont on nous parle, et que c’est bien lui qui transmet cet impitoyable virus qui nous rend fous, – sauf à se tenir à prudente “distance sanitaire”, derrière l’impitoyable carapace de l’inconnaissance.

Il y a dans cette séquence, dans cette hypercrise qui s’enroule sur elle-même comme mille nœuds gordiens de vipère, il y a tant de folies et de bêtises proclamées, que l’on doit parvenir, à un moment ou l’autre, à distinguer une lumière, vous savez cette vérité-de-situation qui nous est chère, la vérité-de-situation suprême.

Curieusement, me dis-je, pour cet instant transporté et bien-heureux, c’est dans cette image qu’on doit mettre à jour et en pleine lumière la vérité-de-situation ; cette image de l’“english-postillonneur” transcrit en “international-english” dont agonisent les Anglais eux-mêmes, eux qui sont si fiers de la pseudo-universalité de leur langue sans discerner que c’est une langue de vipère qui répand, – non pas la terreur mais, à la différence de la peste, la terreur-bouffe dont La Fontaine aurait pu faire mille et mille fables.

Vous comprenez alors que l’on est sur le point de percer le Mystère. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu », dit le “Prologue de l’évangile selon Jean” ; je dirais alors qu’à la fin du Simulacre selon Covid était l’“english-postillonneur”, traduction covidienne de l’“international-english”…

C’est par la reconquête du Verbe que se fera la transmutation des valeurs, du vernicular-Covid, terminus de l’impasse où nous nous sommes aventurés bien imprudemment et sottement, à l’Effondrement du Système. Le postillon venu à bout du Covid-Système, après l’avoir aimablement transmis à la population du monde.

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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