J’adore la Corona bien fraîche ! — Je vis je meurs je me brûle et me noie j’ai chaud extrême en endurant froidure*

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La perle du jour, lu sur FB : « Vaccination COVID Brésil/France. Relation d’expérience : mon parcours vaccinal COVID entre le Brésil et la France. »

« Résident au Brésil, vacciné Coronavac, deux injections en avril 2021. J’ai depuis publié plusieurs textes sur Fb concernant la lenteur du processus de reconnaissance de ce vaccin par l’EU et la France après qu’il ait été reconnu en urgence par l’OMS pour permettre sa distribution aux pays pauvres via le dispositif international COVAX auquel la France participe. Me voilà pris aujourd’hui dans une situation contradictoire.

En voyage en France depuis mi-juin, j’ai donc dû faire la quarantaine des voyageurs en provenance d’un pays classé rouge. Voyant se mettre en place le Pass sanitaire en France et le certificat COVID numérique UE, j’ai logiquement cherché à voir dans quelle mesure et comment il me serait possible d’y intégrer mon parcours vaccinal. Après de nombreuses recherches et appels tel aux différents organismes en charge de la vaccination et de son information, on m’a suggéré hier de faire un test sérologique de recherche d’anticorps avec l’idée que son résultat positif pourrait me ranger dans la même liste que les contaminés et ainsi recevoir une seule dose et le certificat. Surprise, le résultat du test sérologique Biosynex est complétement négatif : il y a deux types d’anticorps (IgG et IgM), ceux qui réagissent à une infection et ceux qui réagissent à un vaccin. Tous les deux négatifs (c’était un test en pharmacie qui ne décèle que la négativité ou la positivité sans la mesurer ; pour la mesure précise du dosage d’anticorps il faut faire le test analysé en laboratoire). Pas vraiment d’orientation dans la pharmacie sinon de refaire le test en labo (avec prise de rendez-vous quelque peu saturés en ce moment). De toute façon, au mieux j’aurais un tout petit fond d’anticorps à peine visible. Je me suis donc remis sur Doctolib pour chercher un créneau de vaccination en me disant que le mieux serait de poser les questions sur ce que je devais faire aux vaccinateurs puisque personne ne m’avait donné une orientation claire. Cependant, suite au dernier discours présidentiel, il ne reste plus à Paris que quelques places pour de l’Astrazeneca et du Jansen (une dose) et pas de prévision précise pour un renouvellement malgré des messages rassurants sur de prochains réapprovisionnements. J’avais donc opté pour un rendez-vous Astrazeneca aujourd’hui à 13h dans une pharmacie (peu de centres de vaccination sont ouverts car ils n’ont pour l’instant plus de vaccins et seules les pharmacies ont des créneaux libres). En attendant, je me suis remis à naviguer pendant des heures sur le site Doctolib entre Paris et sa banlieue et une case Pfizer est apparue à 11h. J’y suis donc allé ce matin.

Les choses ne sont pas simples car contrairement à ce qu’ont pu laisser entendre certains expatriés sur les réseaux sociaux, il ne semble pas qu’il y ait un protocole formellement défini pour notre cas (en l’occurrence celui de considérer les vaccinés complets avec un vaccin non reconnu comme les personnes ayant été infectées). C’est un peu selon chaque cas. J’ai beaucoup discuté avec le vaccinateur qui m’a dit que les vaccins non reconnus par l’UE semblent en fait très peu réactifs et qu’il est risqué de compter sur leur efficacité pour une large population, ce qui expliquerait les hésitations de l’UE. On aurait donc consciemment autorisé des vaccins à faible potentiel de réactivité pour tous comme le Coronavac pour alimenter le dispositif d’urgence Covax et réservé les vaccins à plus forte réactivité produits en Europe et en Amérique du Nord pour les populations qui y vivent. Les expatriés vaccinés dans leur pays de résidence avec ces vaccins devenant ainsi le poil à gratter dans ce jeu des inégalités inavouable.

Après s’être renseigné auprès de ses collègues et m’avoir précisé qu’en matière de vaccination, la notion de surdose n’existe pas, le vaccinateur m’a conseillé de faire un nouveau parcours complet à deux doses de Pfizer par prudence (puisqu’il disposait pour moi d’une dose de ce vaccin qui est aussi accessible au Brésil). Je lui ai expliqué que je n’aurais pas le temps pour faire tout en France mais que j’aurais besoin du certificat pour pouvoir ne pas être contraint aux quarantaines dans des déplacements en Europe et en Amérique du Nord quand les frontières seront à nouveau ouvertes. Comme il est impossible d’imaginer attendre une deuxième dose à faire au Brésil et qui serait ensuite intégrée dans le certificat européen, j’ai donc obtenu ce certificat avec une seule dose 1/1 (comme c’est le cas pour les personnes ayant été infectées) avec forte recommandation pour ma santé et celle des autres, de faire dès que possible quelque part, une deuxième injection. Il m’a aussi informé que la plupart des vaccinateurs qu’il connaît ont déjà prévu de se faire faire un rappel de 3e injection à partir de septembre et qu’il est probable que cela soit étendu à d’autres secteurs.

Il me reste maintenant à voir si et quand je pourrai faire une seconde injection de Pfizer au Brésil pour être sûr de compléter mon parcours de protection vaccinale. Peut-être en présentant le résultat sérologique négatif qui prouve que pour moi, la vaccination Coronavac a été un échec. Je vais également conseiller à mes proches au Brésil de faire un test sérologique en labo (avec dosage) pour pouvoir argumenter selon le dosage, soit la nécessité d’une troisième injection Coronavac, soit d’au moins une injection d’un des vaccins à plus fort potentiel de réactivité. Cela ne va pas être simple j’imagine. »

Un brave petit soldat, qui arrive là où on veut qu’il arrive :

« (…) Peut-être en présentant le résultat sérologique négatif qui prouve que pour moi, la vaccination Coronavac a été un échec.(…) »,

en passant par les étapes intermédiaires, suggérés par les « vaccinateurs » (quel terme épouvantable, mais qui, malheureusement, existe bien, j’ai vérifié), dont les propos sont bus comme des paroles d’évangile :

« (…) J’ai beaucoup discuté avec le vaccinateur qui m’a dit que les vaccins non reconnus par l’UE semblent en fait très peu réactifs et qu’il est risqué de compter sur leur efficacité pour une large population, ce qui expliquerait les hésitations de l’UE. On aurait donc consciemment autorisé des vaccins à faible potentiel de réactivité pour tous comme le Coronavac pour alimenter le dispositif d’urgence Covax et réservé les vaccins à plus forte réactivité produits en Europe et en Amérique du Nord pour les populations qui y vivent.(…) »

« les vaccins non reconnus par l’UE semblent en fait très peu réactifs »

Peu importe qu’on lise sur le portail de l’Institut Butantan (Brésil – l’Institut de recherche médicale de référence en Amérique du Sud – l’Institut Pasteur local – texte du 02 juillet dernier) :

« (…) Foram quase 28 mil adultos vacinados, sendo que aproximadamente 10 mil deles transitam diariamente entre Serrana e Ribeirão Preto – cidade da região onde há alta de casos de Covid-19. A aplicação da CoronaVac fez os casos sintomáticos de Covid-19 caírem 80%, as internações, 86%, e as mortes, 95% em Serrana (…) »

Traduction : (…) « Près de 28 000 adultes ont été vaccinés, et environ 10 000 d’entre eux font quotidiennement la navette entre Serrana et Ribeirão Preto – une ville de la région où le nombre de cas de Covid-19 est élevé. L’application du CoronaVac a fait chuter les cas symptomatiques de Covid-19 de 80%, les admissions à l’hôpital de 86% et les décès de 95% à Serrana (…) »

C’est vrai que ce sont des chiffres qui montrent vraiment un très faible potentiel de réactivité…

Résultat des courses : fort de votre vaccin à « forte réactivité », vous pouvez entrer au Brésil, sans quarantaine, sans re-vaccination sur place, sans invraisemblable parcours du combattant décrit plus haut.

Mais si vous habitez au Brésil, ou dans un autre pays de métèques catalogué « rouge » (assez bien trouvé), vous serez obligé, arrivé en France, de faire une quarantaine, voire de vous faire re-vacciner (on arrivera bien à vous y mener, étant donné l’extrême fiabilité des tests) avec un vaccin, cette fois-ci, avec un « fort potentiel de réactivité » (le stagiaire de Ministère qui a trouvé cette formule de langage est promis à un grand avenir), fabriqué en Europe ou aux États-Unis… Tout cela malgré l’OMS…

Il faut dire que le Coronavac a été développé par Sinovac (Chinois) et est fabriqué par l’Institut Butantan (Brésil). Une alliance tout à fait insupportable, que nos dirigeants déplorent. Le secrétaire d’État français aux Affaires étrangères, Clément Beaune, a carrément déclaré que « La France ne reconnaîtra pas un touriste vacciné avec un vaccin russe ou chinois ». C’est franc du collier, le doigt collé sur la couture du pantalon.

À propos de pantalon, le non-gouvernement brésilien a exprimé sa (?) décision d’arrêter la production de Coronavac.

On vit dans un monde formidable.

* Louise Labé (1524 – 1566), merveilleuse poétesse, avait en outre un don de voyance et prévu les conséquences du réchauffement climatique…

PS : avez-vous constitué votre portefeuille d’actions Pfizer ? Il est peut-être encore temps… Le patron de Pfizer gagne 1,65 millions de dollars par mois, il doit y avoir moyen de gratter un peu (ils appellent ça le « ruissellement » –- personnellement, en matière de ruissellement, je ne vois que les larmes…)

https://butantan.gov.br/noticias/dados-que-vao-alem-da-eficacia-coronavac-e-a-primeira-vacina-a-comprovar-sua-efetividade-no-mundo-real

https://www.lechotouristique.com/article/clement-beaune-la-france-ne-reconnaitra-pas-un-touriste-vaccine-avec-un-vaccin-russe-ou-chinois

https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/covid-le-pdg-de-pfizer-a-vendu-56-millions-de-dollars-dactions-le-jour-de-lannonce-de-lefficacite-de-son-vaccin-1264205

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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