par Candice Vacle.
Les chiens renifleurs de personnes infectées par le Covid-19 peuvent-ils radicalement changer la donne concernant les épidémies et les mesures Covid-19 ?
Qui sont ces chiens renifleurs ? Que nous apprend, à ce sujet, l’étude collaborative du bataillon des marins-pompiers de Marseille et de l’Institut Hospitalo-Universitaire en Maladies Infectieuses de Marseille (IHU) ?
Les chiens renifleurs peuvent détecter une personne infectée par le Covid-19 extrêmement rapidement. Pour y parvenir, il leur suffit d’être près d’une personne à détecter même si celle-ci lui passe devant le nez en marchant tranquillement. Cependant, les marins-pompiers de Marseille préfèrent « progresser dans le domaine du contrôle […] en essayant d’immobiliser les personnes quelques secondes pour faciliter la vie du chien ».
Il faut donc seulement « quelques secondes » à un chien renifleur pour détecter une personne infectée par le Covid-19. [1] Quelle capacité remarquable et étonnante !
Ainsi, les chiens renifleurs peuvent « vérifier 40 personnes en moins de 10 minutes ». (À partir de la minute 7:50) Cependant, précise le service communication du Bataillon des marins-pompiers de Marseille, « en ce moment, les chiens peuvent s’ennuyer, se fatiguer. La plage d’efficacité d’un chien est plutôt de 20 minutes de travail. C’est la raison pour laquelle nous formons de nombreux autres chiens ».[1]
Ces chiens renifleurs « détecte[nt] tous les variants », anglais, indien, sud-africain, etc.[2] Ceci laisse-t-il présager que les chiens renifleurs pourront détecter les personnes infectées par les variants du Covid-19 à venir ?
« Il y a de fortes chances, en effet…nous ferons des tests à chaque nouveau variant détecté pour vérifier », écrit le service communication du Bataillon des marins-pompiers de Marseille.[1]
Les détections des chiens renifleurs ont un pourcentage d’efficacité et de rapidité supérieur aux tests existants (PCR, etc.)[1]. Néanmoins, cette détection est ensuite vérifiée par un test biologique appelé « Ultra-Fast-PCR [PCR très rapide] ». Ceci pour une raison morale et par sécurité car « le chien peut se révéler hyper-sensible, plus qu’une PCR ». Ainsi, le chien renifleur « est l’élément central d’une équipe de marins-pompiers qui arme la Cellule Mobile d’intervention Biologique (CMIB) », explique le service communication du Bataillon des marins-pompiers de Marseille.[1]
La sensibilité du test olfactif canin est de 96%.[2] (Minute 2:43)
Les chiens renifleurs détectent-ils les personnes peu ou pas symptomatiques Covid-19 ?
« Effectivement les chiens semblent détecter les individus de façon indépendante de leur état clinique, symptomatique ou pas », écrit le Pr Bernard La Scola, médecin microbiologiste, virologue et directeur du laboratoire P3 de l’IHU.
La formation d’un chien renifleur est rapide, « moins d’une semaine. »[2] (À partir de la minute 5:40)
Un chien renifleur indique à son maître-chien qu’une personne est infectée par le Covid-19 par un signe comportemental appris lors du dressage tel le fait de lever la patte, s’asseoir ou se coucher. Puis, il attend sa récompense de travail (caresse ou friandise).
Ces informations sont issues de l’étude collaborative du bataillon des marins-pompiers de Marseille et du laboratoire P3 dirigé par le professeur Bernard La Scola au sein de l’IHU. Cette étude est en partie relatée dans cette vidéo intitulée « Des chiens dressés pour traquer le covid : marins pompiers et IHU de Marseille ».
Cette étude a l’avantage d’avoir suivi un protocole scientifique pour former et vérifier les performances de ces chiens renifleurs, et d’avoir mis au point une solution pour former rapidement des chiens renifleurs Covid-19, en l’absence d’épidémie. En effet, les marins-pompiers manquant de patients infectés par le Covid-19 (du fait de la baisse importante des cas de patients Covid-19), l’IHU a mis au point un « leurre pour entraîner les chiens » à partir d’une « solution à base de virus. » Cette technique donne des « résultats aussi bons » qu’avec la technique originelle utilisant des compresses de sueur de patients infectés. Cette méthode est sans risque pour le chien et le maître-chien.[2] (De la minute 2:49 à la minute 5:36) Grâce à ce leurre, les maîtres chiens pourraient augmenter le nombre de formations de chiens renifleurs.[1] (À partir de la minute 5:40) Le professeur La Scola explique que son laboratoire P3 peut « répondre sans problème à un besoin » de leurre Covid-19 pour chien renifleur en cas de besoin national, ou au delà des frontières de la France. Pour cela, le professeur La Scola a seulement besoin d’une personne qualifiée supplémentaire dans son laboratoire pour préparer et conditionner ces solutions.[2] (À partir de la minute 6:50)
Ces chiens renifleurs peuvent-ils être une solution salutaire dans la crise du Covid-19 ?
De tels chiens spécialement entraînés à dépister le Covid-19 pourraient, sans doute, fortement contribuer à réduire, limiter ou empêcher une propagation d’épidémie ; en bref, permettre un contrôle de l’épidémie de Covid-19. Cela pourrait, sans doute, avoir pour conséquence de rendre inutile les mesures Covid-19 dans de nombreuses circonstances. Dit autrement, les chiens renifleurs, grâce à leurs détections des personnes infectées par le Covid-19, pourraient, sans doute, indirectement, nous libérer du masque, remettre en cause la distanciation sociale, et apaiser la peur de contaminer ou d’être contaminé par autrui.
Ces chiens renifleurs sont déjà au travail à l’aéroport de Marseille.
Est-ce une idée en période d’épidémie de Covid-19 que ces chiens renifleurs soient postés avec leur maître-chien à l’entrée des établissements rassemblant du public ?
Imaginons, à l’école, le soulagement et la joie des enfants d’être libérés du masque grâce à un chien renifleur. Dans une telle situation, bien des enfants ayant souffert du port du masque obligatoire aimeraient à nouveau venir à l’école pour voir ce chien-sauveur grâce à qui il est possible d’enlever le masque.
Imaginons aussi le « soulagement » des malades (ou mourants) à l’hôpital ou dans les EHPADs à pouvoir être visités par leurs proches, grâce au contrôle olfactif talentueux de ces animaux fidèles souvent prompts naturellement à vouloir aider les humains.
Il y a là, peut-être, avec suffisamment d’organisation, une porte de sortie aux épidémies de Covid-19 et aux mesures liberticides qui s’y rattachent. Par là même, les chiens renifleurs pourraient aussi devenir un argument contre la prise de risque d’une vaccination obligatoire généralisée contre le Covid-19. Si un tel projet de chiens renifleurs se répandait en France et en Europe, alors le pass sanitaire Covid-19 et le Certificat Covid numérique de l’Union Européenne ne deviendraient-ils pas obsolètes ?
Comment font les chiens pour détecter les personnes infectées par le Covid-19 ?
« L’intérieur de leur truffe est recouvert de 200 millions de cellules olfactives (contre seulement 5 millions chez nous, insensibles bipèdes) qui leur offrent un sens de l’odorat qu’aucun procédé physico-chimique, aucun « nez artificiel », ne peut encore égaler », écrit l’unité CNRS de l’Université de Strasbourg à propos des chiens renifleurs.
Leur capacité olfactive exceptionnelle est entraînée à détecter les personnes infectées par le Covid-19, lors du dressage par le maître-chien, avec un protocole spécifique.
Est-ce nouveau que des médecins et scientifiques travaillent avec des chiens pour détecter une maladie ou un problème ?
Des chiens sont entraînés à détecter de la drogue, des armes, de l’argent, des explosifs, des personnes bloquées sous les décombres, les problèmes glycémiques des diabétiques ou le paludisme ; des études suggèrent qu’ils peuvent aussi sentir certains cancers.[4],
D’où vient cette idée de chien renifleur de personnes infectées par le Covid-19 ?
« Il y a un an, la France a été l’un des premiers pays au monde à former des chiens capables de détecter une infection par le virus du SARS-CoV 2. Mais contrairement à d’autres, les autorités hexagonales n’ont pas validé officiellement cette technique de dépistage », écrit France Inter le 5 avril 2021.
Il y a eu notamment, dès mars 2020, le projet Nosaïs-Covid-19, dans lequel Dominique Grandjean professeur très renommée de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), colonel de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris en charge des équipes cynotechniques formant et utilisant des chiens renifleurs, et conseiller technique de la zone de défense Île-de-France, a validé scientifiquement une méthode de formation de chiens détecteurs afin d’identifier les patients Covid positifs sur la base d’un échantillon de sueur humaine recueillie sous les aisselles avec des compresses (un prélèvement non invasif et non contaminant).
Avec ce support méthodologique, en janvier 2021, l’ENVA, le service des maladies infectieuses du CHU de Bordeaux et Ceva Santé Animale (1er laboratoire vétérinaire français) et d’autres partenaires « ont initié […] un programme de formation de chiens détecteurs de la Covid 19, appelé Cynocov. Cette expérimentation met en commun leurs expertises transdisciplinaires (santé humaine, santé vétérinaire et cynophiles) avec pour particularité de former des chiens capables de reconnaître, dès le début de l’infection, l’odeur d’un individu positif à la Covid-19 en reniflant sa transpiration ». Ce protocole d’expérimentation ciblait des patients faiblement symptomatiques Covid-19 et « la moyenne observée pour la sensibilité et spécificité des chiens [était] de l’ordre de 95% ».[9]
Il existe aussi une recherche de l’Unité CNRS de l’Université de Strasbourg publié en juin 2020, intitulée : « Covid-19 : les chiens renifleurs à la rescousse ? »[4]
Le 19 mai 2021, l’AP-HP publie dans un communiqué de presse, suite à l’étude Salicov menée par le professeur Dominique Grandjean en collaboration avec l’AP-HP, l’ARS et le Conseil régional d’Ile-de-France, et l’ENVA : « La sensibilité du test olfactif canin est de 97% ». « Ces résultats confirment scientifiquement la capacité des chiens à détecter une signature olfactive de la COVID-19 ».
Quelles sont les décisions prises par le gouvernement concernant les chiens renifleurs du Covid-19, à présent ?
Le service presse de la Direction générale de la Santé répond :
« Plusieurs études sont menées en complément (évaluation de la détection olfactive à partir de masques portés par les personnes à tester; et évaluation d’un support permettant de recueillir les odeurs par simple frottement de mains) ».
Ce début de réponse pose question. Cela veut-il dire qu’on demande à un chien renifleur d’évaluer si une personne est Covid positive à partir du masque porté par cette même personne (au lieu que le chien sente directement la personne qui porte le masque) ? Si oui, pourquoi ne pas laisser le chien renifleur directement sentir la personne ? Cela veut-il dire qu’on demande à un chien renifleur d’évaluer si une personne est Covid positive à partir d’un support permettant de recueillir l’odeur de cette personne par simple frottement de mains ? Ou bien, cela veut-il dire que ce masque ou support servent à la formation des chiens renifleurs ?
Pourquoi, plus simplement, ne pas appliquer les méthodes qui fonctionnent déjà comme l’étude Salicov qui a été reconnue scientifiquement par l’AP-HP ou celle de l’IHU citée ci-dessus ?
Le service presse de la Direction générale de la Santé poursuit :
« Après ces résultats très concluants [étude Salicov], le Ministère souhaite passer à une phase d’opérationnalisation. Pour ce faire, deux expérimentations en vie réelle sont et seront déployées afin d’identifier les potentiels freins à l’utilisation de ce dispositif au sein d’environnements spécifiques :
- 1 expérimentation en cours à l’aéroport et au port de Marseille ;
- 1 expérimentation en cours de calage pour les toutes prochaines semaines dans un des aéroports de Paris.
Si les résultats se montrent concluants, un déploiement [de chiens renifleurs] sera effectué cet été afin de venir compléter l’arsenal de dépistage actuel ».[11]
Les marins-pompiers de Marseille ont déjà validé la phase d’évaluation opérationnelle des chiens renifleurs de personnes infectées par le Covid-19 en situation de vie réelle notamment en pleine rue ou en EHPAD[2]. (À partir de la minute 4:35) Le service presse de la Direction générale de la Santé l’ignore peut-être.
Avec le super-pouvoir d’olfaction des chiens renifleurs sous l’œil expert de leur maître-chien, il y a là, semble-t-il, une piste pour sortir de la crise du Covid-19 : prévenir une propagation épidémique et éviter des mesures liberticides.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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