Un bouquet de 1000 petits hymnes régionaux
Pour mousser la fierté régionale
L’autre jour à la télé, il y avait le talentueux chanteur fantaisiste et homme-orchestre accompli Damien Robitaille qui s’est mis à chanter au piano un tas de chansons de son cru sur diverses régions et villes du Québec qu’il avait visitées en tournée: Saguenay, Abitibi-Témiscamingue, Shawinigan, Québec, agrémentées de paroles humoristiques et d’onomatopées ludiques.
En l’écoutant, je me suis dit que ce serait amusant que chaque ville, chaque village du Québec possède sa petite chanson, son thème musical, son petit air représentatif, son « jingle » pour l’identifier.
La « petite toune » aurait mille applications. Elle pourrait être jouée sous forme instrumentale au début de la réunion du conseil municipal, par la fanfare scolaire lors du défilé du 24 juin, reprise en coeur par le public avant un match sportif local, comme musique de fond lorsque la ligne téléphonique est en attente aux numéros municipaux, à l’école le matin avant le salut au drapeau québécois, dans les pubs destination vacances au Québec. Les gens pourraient les utiliser comme sonnerie de cellulaire.
Lorsqu’on présenterait un invité à la télé, il serait introduit par le thème de sa ville natale.
Plusieurs de nos belles villes possèdent déjà des airs dans lesquels on les mentionne:
(Cliquez sur le titre de chaque chanson pour l’entendre)
– À Québec au clair de lune, de Marius Delisle ou Les ailes d’un ange, de Robert Charlebois
– Montréal, de Beau Dommage ou Je rentre à Montréal, d’Ariane Moffatt
– Les Escousmins, cités dans Rouler la nuit, de Beau Dommage
– L’Île Perrot, citée dans Motel « Mon repos », de Beau Dommage
– l’Île d’Orléans, dans Le tour de l’île, de Félix Leclerc
– Entre Matane et Bâton Rouge, d’Isabelle Boulay
– Sainte-Foy, dans I lost my baby, de Jean Leloup
– À Sainte-Adèle, P.Q. de Jean-Pierre Ferland
– Rigaud, dans En revenant de Rigaud, de Lucien Boyer
– Gatineau, dans Ma jolie Louise, de Daniel Lanoie
– La Gaspésie, dans La Gaspésienne pure laine, de Madame Bolduc
Plusieurs chansons country québécoises vantent les beautés de la Gaspésie et des autres régions.
Les compositeurs locaux pourraient composer une chanson dans le cadre d’un concours pour encourager la culture. Condition pour y participer: habiter à ces endroit.
Certains compositeurs locaux célèbres pourraient composer pour leur patelin: Richard Séguin pour son coin de pays en Estrie (Saint-Venant-de-Paquette), Fred Pellerin pour Saint-Élie-de-Caxton, Richard Desjardins pour Rouyn-Noranda, Gilles Vigneault pour Natashquan.
Le ministère de la culture pourrait se charger de piloter ce beau projet rassembleur qui susciterait participation, engouement et enthousiasme, en collaboration avec les médias, les émissions de radio ou de télé.
Un site permettrait de les entendre toutes regroupées et de télécharger la sonnerie de cellulaire.
Chaque thème régional deviendrait une espèce d’emblème musical, comme la chanson officielle du Carnaval de Québec « Carnaval, mardi-gras, carnaval » devenue indissociable de l’événement, ou encore le célèbre thème d’Expo 67, « Un jour, un jour », composé par Stéphanne Venne qui est gravé de manière indélébile dans nos mémoires.
Le Québec possède son hymne national officieux, Gens du pays, de Gilles Vigneault. Ce thème musical adopté par tous se verrait entouré de 1000 autres petits hymnes régionaux.
Un tel projet augmentera le sentiment de fierté d’être de quelque part. Cela valorisera le sentiment d’appartenance à chaque région, raffermira l’importance accordée à ses origines, peu importe la région du Québec d’où l’on provienne. Car ce qui compte après tout, c’est d’être d’ici, de se sentir profondément enraciné, et de posséder la certitude qu’on n’aurait pas voulu naître ailleurs pour rien au monde.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec