Ce texte traite de la lettre des anciens militaires du 14 avril dernier et des procédures de sanction lancées contre 6 anciens généraux qui ont eu « l’incroyable audace » de défendre, devant les médias, la lettre d’alerte à nos gouvernants face à des politiques et commentateurs qui en diffamaient les signataires. Les journaux s’en font l’écho depuis trois jours sans vraiment savoir de quoi ils parlent et il est donc temps d’opérer à visage découvert. Il est temps que les citoyens de ce pays aient enfin l’information à la source.
Les 6 anciens généraux dressent dans une Tribune un nouveau constat concernant la procédure disciplinaire dont ils sont l’objet et ils lancent un appel aux citoyens de ce pays.
Le titre de la tribune est évocateur : J’ACCUSE (suite à Zola) et Je LANCE UN APPEL (référence à de Gaulle). Les noms des désignés coupables apparaîtront en pleine lumière puisque ce sont les signataires de cette tribune qui vient « en réaction » à la procédure lancée à leur encontre et à l’exploitation médiatique qui en est faite à leur détriment.
Ce sera donc à l’opinion de trancher. Nul doute que les médias mainstream subventionnés vont se déchaîner contre nous, comme ils l’ont fait depuis le début de cette affaire avec la plus grande mauvaise foi. Nous tiendrons fermement nos positions et notre combat ne fait que commencer.
Merci à tous de la diffusion la plus large possible de ce texte que vous pourrez retrouver sur le site Place d’Arme, à partir du 18 juin 06h00 dans sa version originale. Il vous est adressé en Pièces jointes sous deux formats ~ Dominique Delawarde
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par Général de Cacqueray, Général Coustou, Général Delawarde, Général Gaubert, Général Martinez, Général de Richoufftz.
En ce jour anniversaire de l’appel du 18 juin, alors que 6 des 61 généraux, ayant signé une lettre d’alerte à nos gouvernants publiée le 14 Avril dernier, sont convoqués à comparaître devant un « Conseil supérieur des Forces armées » pour y être sanctionnés, bien qu’ils aient quitté l’activité depuis 10 à 20 ans, qu’ils jouissent paisiblement de leur retraite et de leurs petits enfants, et qu’ils se perçoivent comme des citoyens à part entière, j’ai une pensée émue pour deux personnages dont les condamnations par une justice militaire aussi expéditive qu’injuste ont marqué l’histoire de notre pays. Certains les auront peut être déjà reconnus dans cet avant propos, puisqu’il s’agit du capitaine Alfred Dreyfus et du général Charles de Gaulle. Je conclurai cette tribune en ACCUSANT …, puis en LANÇANT UN APPEL …
Deux brefs rappels historiques
1 – Le 22 décembre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, innocent du crime de trahison dont on l’accuse, est condamné à la déportation à perpétuité par l’unanimité d’un conseil de guerre militaire. À partir du 25 novembre 1897, Émile Zola publie une série d’articles dans divers journaux et détricote le dossier monté à charge contre Dreyfus. C’est le 13 janvier 1898 qu’il publie dans le journal l’Aurore son célèbre article devenu historique : « J’accuse », titre que je reprends aujourd’hui avec beaucoup d’humilité.
Le 3 juin 1899 le jugement de 1894 est cassé. Le Ministère de la Guerre de l’époque ne se rendra pas sans combattre. Il poursuit avec hargne son combat contre Dreyfus. Le mensonge et la production de preuves fausses ou fabriquées seront ses armes principales. Il finit par obtenir une deuxième condamnation de Dreyfus le 9 septembre 1899 par le Conseil de Guerre de Rennes. Mais le capitaine Dreyfus dont l’innocence ne fait plus aucun doute est gracié dix jours plus tard par le président de la République Émile Loubet. Il sera totalement réhabilité le 12 juillet 1906 12 ans après sa première condamnation.
Cette affaire Dreyfus a montré au monde entier les limites de la Justice militaire française, mais surtout la duplicité des politiciens et des médias qui l’ont instrumentalisée. Ce qu’il y a eu de plus choquant reste cette « unanimité » des juges militaires, probablement plus soucieux de leur carrière que de la justice, et leur empressement à condamner par deux fois un innocent, allant jusqu’à innocenter le véritable coupable. C’est aussi l’acharnement des ministres de la Guerre successifs à vouloir faire triompher leur point de vue, allant jusqu’à la falsification des pièces du dossier et à leur interprétation tendancieuse. Et c’est enfin l’habileté diabolique des politiciens qui, réalisant qu’ils avaient perdu, ont fait voter une loi d’amnistie dès novembre 1899, loi qui mettait à l’abri des poursuites tous les instigateurs de cette triste affaire.
C’est sur la base de cette affaire Dreyfus que Théodore Herzl a fondé le sionisme dont nous connaissons tous l’importance dans la géopolitique mondiale contemporaine …
2 – Le 4 juillet 1940, deux semaines après son appel du 18 juin, commémoré avec ferveur aujourd’hui, sept généraux d’un tribunal militaire de Toulouse condamnaient Charles de Gaulle, alors exilé à Londres, à quatre ans de prison et cent francs d’amende pour avoir appelé des militaires à la désobéissance dans son discours du 18 juin.
La peine était « légère » et acquise seulement à la majorité. Peut-être parce que le président tarnais et juif du tribunal, le général André Boris, commençait déjà à entrer en Résistance ? Parce que le verdict trop clément ne lui convenait pas, l’exécutif vichyste imposa une autre procédure auprès de la cour martiale de Clermont-Ferrand. Là, le tribunal sera bien plus sévère : le 2 août 1940, de Gaulle est condamné à mort par contumace pour trahison et privé de ses biens.
Cette condamnation sera annulée après la Libération, comme d’ailleurs celle de la cour d’appel de Toulouse qui s’est re-réunie après la guerre pour effacer sa décision de juillet 1940. Entre les deux décisions de la cour d’appel de Toulouse, le procureur général Lespinasse qui avait requis avec zèle au sein de la Section spéciale de Toulouse, avait lui aussi été déclaré coupable, condamné à mort par contumace par des résistants et exécuté en 1943. Cela n’a probablement pas suffi au Général De Gaulle, car sa venue place du Capitole à Toulouse pour la Libération en 1944, en tant que chef du gouvernement provisoire, est restée marquée dans les annales par sa froideur, certains parlant même de mépris.
Dans cette nouvelle affaire, la partialité, le caractère expéditif et brutal d’une justice militaire soumise au bon vouloir de l’exécutif du moment est apparu en pleine lumière. En clair la culpabilité est décidée sans débat contradictoire par l’exécutif, le verdict est connu avant même le procès. Ce sont des procès de type stalinien qui vont nous servir de références pour expliquer ce qui se passe aujourd’hui, au XXIe siècle, dans notre pays.
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Que se passe-t-il donc aujourd’hui en France ?
Le 14 avril dernier, « une lettre ouverte à nos gouvernants » est publiée sur un site internet à l’initiative d’un ancien capitaine de Gendarmerie. Le texte est ouvert à la signature des anciens militaires. Plus de 27 000 anciens militaires dont plus de 60 anciens généraux la signent dans les semaines qui suivent. Le 21 avril, cette lettre est reprise par le journal Valeurs Actuelles qui y ajoute un titre.
Cette lettre est ni plus ni moins qu’un constat de délitement et d’une montée régulière de la violence dans notre pays ; constat déjà dressé par de nombreux hommes politiques de tous bords et, en particulier, par l’ancien ministre de l’intérieur Gérard Collomb qui évoquait clairement un « face à face » à venir entre communautés. Selon un sondage Harris Interactive, 84% des français adhéreraient aujourd’hui à ce constat. Cette lettre invite nos gouvernants à agir pour éviter que la situation ne s’aggrave et qu’elle ne débouche sur des troubles de plus en plus sérieux pouvant aller jusqu’à une guerre civile, guerre que personne ne souhaite, évidemment.
Par une interprétation plus que tendancieuse du texte, Monsieur Mélenchon et 22 autres parlementaires voient, dans cette lettre « un appel à l’insurrection » et demande au Procureur de Paris, Rémi Heitz, de se saisir de cette affaire le 26 avril.
Le 4 mai, le Procureur de Paris déboute les plaignants et écrit notamment : « ce texte ne recèle pas en lui-même de provocations à commettre des infractions pas plus qu’il ne contient d’appel à la haine, à la discrimination ou à la violence ».
« Le crime de provocation à des rassemblements d’insurgés et le délit de provocation à la désobéissance des militaires ou des assujettis à toute forme du service national, prévus par le Code pénal, ne paraissent pas davantage pouvoir trouver à s’appliquer aux développements figurant dans cette tribune ».
« Si l’appréciation d’une éventuelle qualification disciplinaire des propos concernés, au regard du Code de la défense, relève des autorités compétentes, il doit être constaté qu’aucune suite judiciaire ou pénale ne peut en l’état être réservée à ceux-ci ».
Mais le 26 avril, en écho à monsieur Mélenchon, après être resté plus de douze jours silencieux, l’exécutif lâche « ses chiens » pour attaquer la lettre des anciens militaires avec la plus grande véhémence et la plus totale mauvaise foi. Il est aidé dans son combat par monsieur Mélenchon, bien sûr, mais aussi par la meute des médias mainstream subventionnés qui lui est dévouée (à quelques exceptions près). Madame Pannier Runacher, Madame Parly et même Monsieur Castex sont parmi les plus virulents. Des mots qui relèvent de la diffamation sont prononcés à l’égard des anciens militaires : factieux, séditieux, putschistes, même si ces paroles baissent d’un ton après que le procureur de Paris ait rendu sa réponse.
Soumis à cette avalanche de critiques diffamatoires, les anciens militaires ne se résolvent pas à subir en silence, comme le souhaiterait l’exécutif. Des plaintes en diffamation sont donc lancées devant la cour de Justice de la République contre une ministre, d’autres le seront dans les jours qui viennent. 6 des 61 généraux signataires défendent fermement la tribune en intervenant dans les médias mainstream, « en réaction » aux attaques dont celle ci est l’objet. Il s’agit bien sûr d’un droit de réponse auquel tout citoyen de ce pays a droit lorsqu’il est injustement attaqué ou diffamé.
Mais que mijote alors l’exécutif dans le secret des cabinets ministériels ?
L’exécutif réalise que ses premières réactions n’ont pas suffi à faire taire les défenseurs de « la lettre à nos gouvernants », bien au contraire. Une deuxième lettre ouverte émanant de personnels militaires en activité paraît d’ailleurs dans Valeurs actuelles « en réaction » aux diffamations dont sont l’objet les anciens militaires.
Gêné par l’ampleur de cette affaire à un mois des élections régionales, l’exécutif prépare sa riposte avec pour objectif de faire diversion et de passer à autre chose. Il a d’ores et déjà annoncé dans les médias que les personnels en activité ayant signé la première lettre seraient sanctionnés, que les sanctions frapperaient davantage les plus hauts gradés et que la sanction serait la radiation des cadres. Mais la ministre est embarrassée par les « retraités » et le nombre de signataires. Plus de 27 000 anciens militaires ? C’est beaucoup…
La ministre des Armées ne peut rien faire sur les retraités qui ont une totale liberté d’expression aux termes de la Constitution. Elle va donc cibler les anciens généraux signataires dans une tentative de « décapitation » du groupe de signataires qualifié de « factieux » au seul motif qu’il sonnait le tocsin. Mais 61 généraux est un nombre encore trop important pour composer une « charrette ».
Alors, la ministre de la Défense va en sélectionner 6, jugés les plus ardents parce qu’ils se sont exprimés dans les médias pour défendre leur lettre ouverte face aux attaques des suppôts de l’exécutif. On passe alors de la « décapitation » à la « décimation » : sanction brutale et sauvage appliquée dans la Rome antique aux unités rebelles.
Les six impétrants sont des septuagénaires. Comme des légions de fonctionnaires, cinq d’entre eux perçoivent une « pension de retraite » du service ad hoc du Ministère de l’Économie et des Finances depuis des années et ne sont plus « rappelables ». Ils ne sont donc plus « 2S » à part entière puisqu’un général 2S est rappelable et perçoit une « solde de réserve » du Ministère des Armées. Qu’à cela ne tienne, le Ministère des Armées, va faire « comme si ».
En clair, pour ce Ministère, un militaire devenu général devrait se taire jusqu’à la fin de ses jours, et ne l’ouvrir que pour chanter les louanges de l’exécutif en place, ce que certains courtisans font d’ailleurs avec un grand talent.
Comme dans l’affaire de Alfred Dreyfus ou la condamnation de Charles de Gaulle, la ministre entre désormais dans l’instrumentalisation des instances disciplinaires militaires en se fondant sur un code de la Défense aujourd’hui complètement obsolète au regard des droits français et européens du XXIe siècle et dont il faut tordre l’esprit du texte pour l’appliquer à des généraux retraités et plus que septuagénaires. Mais la ministre, comme ses prédécesseurs des affaires Dreyfus ou de Gaulle, est tenace. Elle connaît la justice à laquelle elle a déjà eu affaire lors d’un parcours professionnel qui est loin d’être « exemplaire », si l’on en croit la capture d’écran ci-après de Wikipédia qui l’évoque.
Notons que ce que nous révèle Wikipédia pourrait bien n’être que la partie émergée de l’iceberg …
La ministre est également fille d’une conseillère d’État, ce qui peut s’avérer utile dans un bras de fer judiciaire qui se conclurait devant le Conseil d’État. Les conflits d’intérêt sont devenus monnaies courantes aujourd’hui dans les cercles du pouvoir. Bref la ministre ne reculera devant rien.
Capture d’écran d’un extrait de la page Wikipédia dédiée à Madame la ministre des Armées :
À ce stade de l’exposé des faits, il est intéressant de noter que tous nos principaux diffamateurs ont été directement impliqués dans des affaires judiciaires troublantes plus ou moins récemment. Monsieur Mélenchon, pour sa part, est un grand spécialiste de l’appel à l’insurrection.
Il l’est donc aussi, de l’inversion accusatoire à notre égard…
Quant à Madame Pannier-Runacher, un article documenté de Politico interroge :
Il est également intéressant de rappeler qu’un président de la République en exercice et donc chef des Armées (François Hollande), a pu accorder 61 entretiens à deux journalistes d’investigation qui en ont fait un livre de 672 pages rendu accessible au public en 2016.
Ce livre a pour titre « Un Président ne devrait pas dire ça » et pour sous titre : « les secrets d’un quinquennat ». Ce chef des Armées françaises a donc dit ce qu’il ne devait pas dire et a livré au passage quelques secrets militaires, mettant en jeu la vie de ses soldats. Il n’a pas, à ma connaissance, été inquiété par la Justice ni n’a comparu devant un Conseil supérieur des Forces armées. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs ».
À ce simple rappel historique, le lecteur mesurera l’énormité de la mascarade qui se prépare pour de simples lanceurs d’alertes qui ont su défendre contre des politiques de mauvaise foi, l’alarme qu’ils avaient sonnée.
Rappelons enfin qu’on accuse les généraux signataires et défenseurs de la tribune d’avoir porté atteinte à « l’image des Armées ». Sachant que le verdict sera prononcé par le chef des Armées (juge disciplinaire) que l’on voit sur les deux « images » qui suivent (il y en a beaucoup d’autres …), je laisse les lecteurs « électeurs » et les membres du CSFA juger par eux même qui du juge disciplinaire (le président) ou des « déclarés coupables » porte atteinte à « l’Image » des Armées.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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