par Raoul de Beaumanoir.
« La Liberté vous rendra libre »
Sortir de la caverne
Il n’est jamais aisé de commencer une chronique, un éditorial ou même le premier d’une série d’articles. La question du « que dire ? » est prégnante, elle vire même à l’obsession. Ainsi, lorsque j’ai commencé à travailler avec Franck Pengam sur l’idée, la forme et l’utilité de la prose qu’il voulait me voir écrire, le concept est venu rapidement, mais, douloureusement, mes méninges s’en plaignent encore. Jusqu’à ce que l’évidence me frappe comme la foudre, ou comme un habitant de la Drôme. Rayez la mention inutile.
Quelle est l’utilité d’un site comme Géopolitique Profonde ? De là, découlait tout le reste. L’intérêt de cet outil n’est pas d’être un simple instrument de ré information qui vous permet de trouver un point de vue que vous n’aurez pas ailleurs. C’est cela, certes, mais c’est bien plus que cela. C’est un moyen de reprendre le contrôle de votre vie. Ne nous voilons pas la face, le contrôle de votre vie passe essentiellement par le contrôle de votre argent et de votre patrimoine.
L’hommage que je souhaitais rendre alors, dans le nom général de cette série d’éditoriaux, que je vous proposerai humblement, me paraissait évident. Il est celui d’un ouvrage du professeur Ludwig von Mises « Planifier la liberté ». J’espère que ce grand professeur ne m’en voudra pas d’avoir changé l’article défini pour un possessif. Après tout, la liberté de pouvoir acquérir, faire croître et de disposer de ses revenus et de son patrimoine n’est pas simplement une liberté souhaitable pour la prospérité commune -elle l’est bien sûr. C’est aussi une liberté intime, car c’est une liberté liée à deux contraintes qui font la vie des hommes : la sueur de votre front, sous le régime du salariat ou comme indépendant et, les risques que vous décidez de prendre en votre âme et conscience.
Il s’agit aussi de votre liberté au-delà de ses aspects financiers. La liberté de votre esprit dépend de la pluralité des points de vue qui vous sont proposés et de votre capacité à appréhender ces divers points de vue avec votre esprit critique. Cela suppose, à la façon d’une plante, de nourrir votre esprit avec des nutriments de qualités, ici, l’information. Or, c’est la façon dont vous enrichissez votre esprit qui influe grandement sur la façon dont vous allez agir, et donc, vous enrichir financièrement. On peut s’enrichir en étant inculte, certainement pas en étant bête.
Cher lecteur, vous me demanderez sans doute, et à très juste titre, ce que j’entends par « la » liberté ? Entends-je par là la définition moderne et libérale de la liberté ? Assurément non. Croyez le bien, chers lecteurs, la liberté est une chose puissante. Ce n’est pas pour rien qu’elle constitue la pierre angulaire des travaux d’éminents penseurs et qu’elle est le fondement de tous les régimes politiques.
Oui, vous m’avez bien lu, tout régime politique aspire à la liberté. Les régimes communistes entendaient libérer l’humanité du conflit de classe, les nazis du conflit de race. La République romaine entendait garantir la liberté du peuple romain contre la tyrannie, la monarchie française garantissait les droits, privilèges et libertés de ses sujets au nom de Dieu, ce qui expliquait qu’on lui déposa l’entièreté, en théorie, de la puissance publique.
Tout le monde aspire à la liberté, c’est établi, mais de laquelle parlons-nous ? Je parle, pour ma part, de la liberté entendue comme responsabilité. Cela peut paraitre banal, mais c’est en vérité, lecteurs, ce qui doit guider l’action de l’honnête homme dans sa vie, et c’est cette responsabilité qui fait le cœur de la pensée que j’essaierai de développer ici, c’est celle-ci qui incite à la planification, et ensuite, à l’action éclairée par la raison.
Et cette liberté est directement connectée à la vérité, c’est mon second hommage, celui à Saint-Jean l’Evangéliste, dont les sages paroles président comme sous-titre et devise de nos travaux. La vérité vous rendra libre. Il n’y a pas de liberté sans vérité. Le Général De Gaulle l’avait exprimé en des termes peut-être plus pratiques : il n’y a pas de politique en dehors des réalités. Il faut ici entendre politique en son sens latin de politicus : ce qui a trait au gouvernement des hommes. Au gouvernement collectif bien sûr, mais aussi au gouvernement individuel que chacun doit exercer sur lui-même. La réalité fonde l’action, c’est l’action dans le réel qui rend libre.
Et, cher lecteur, c’est une contrainte infinie, c’est sans cesse se comprimer, se contraindre et se rabougrir dans son égo, pour se grandir dans la condition d’homme. Cela demande des efforts et de la souffrance, et ne se couronne pas toujours de succès. C’est dur, c’est la vie.
Notre objectif : taper dans le fond
Vous me demanderez, chers lecteurs, après ce développement de haute volée, de quoi nous allons parler plus précisément ? Car, je vous vois, vous n’avez pas envie d’assister à une énième séance d’onanisme virtuel comme on en voit trop souvent sur internet, et je ne suis pas aussi drôle que votre tonton raciste des dîners de famille du dimanche, par conséquent, il faut plus que cela. Vous voulez savoir, Ventre-Saint Gris, de quoi qu’on va causer ?
Je réponds.
Nous parlerons de tout ce qui peut vous permettre de comprendre le monde qui vous entoure, nous parlerons du réel. Nous parlerons de tout, mais surtout, d’économie, sous toutes ses formes, des théories les plus académiques jusqu’aux petits artisans qui doivent faire face quotidiennement à ce qui est décidé par la cabale des importants de notre monde moderne. Nous déchiffrerons ensemble pourquoi on vous entube, et comment vous défendre, idéologiquement, moralement et lorsqu’il y a lieu, financièrement.
Nous verrons comment des forces qui vous dépassent influent sur votre vie, et nous verrons comment surfer dessus pour ne pas être submergées par elles. Parce que les solutions existent, souvent en plus grand nombre qu’on ne le pourrait penser de prime abord face à une situation défavorable. C’est toujours dans l’intérêt du dominant de vous faire croire que vous avez la main clouée sur la table. Surtout lorsque c’est faux.
En clair, nous parlerons de fond, dans une optique de réinformation, mais toujours avec ce souci de l’action, toujours avec le souci de vous montrer le dessous des cartes pour que vous puissiez prendre des décisions éclairées pour votre avenir. Je suis absolument attaché à cette méthodologie, qui est celle que propose Géopolitique Profonde, et à laquelle j’adhère.
C’est la raison pour laquelle, en plus des éditos hebdomadaires, « Planifier sa liberté » comportera aussi, une fois par mois, une revue de presse de l’actualité, composée d’une dizaine d’articles assaisonnés par un commentaire critique de votre serviteur. Afin de vous montrer sur des points parfois très précis, quels enjeux sont posés pour vous et votre vie quotidienne.
Taper dans le fond, oui, mais, avec beauté, méthode et panache
Le XVIIe siècle a cela de magnifique qu’il a posé, avec génie, les bases littéraires de la politique, si oubliée dans notre temps d’orateurs médiocres et de communicant glacés. Je souhaite, chers lecteurs, m’adresser à vous avec l’équilibre, la balance et la chaleur de ce Grand Siècle, que deux auteurs, en deux phrases, ont impeccablement résumés.
Avec Boileau, je dis d’abord « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire le viennent aisément ».
Ou bien, comme le disait mon grand-père : quand c’est flou, il y a un loup. Je m’attacherai à accorder le plus grand cas à lever les concepts qui apparaissent parfois un peu ésotériques. Il faut distinguer en cela la complexité de la complication. Oui, les phénomènes sont complexes. Oui, ils ont des causes multiples et paradoxales. Mais, entendez bien ceci, lecteurs, rien n’est jamais compliqué. Quand on vous dit qu’une chose est compliquée, c’est qu’on ne veut pas que vous la compreniez et que celui qui ne veut pas que vous la compreniez retire un profit de l’obscurité de votre esprit. Pour ma part, je suis un homme de lumière, j’aime être éclairé ou éclairant dans la mesure de mes moyens.
C’est pour cela qu’avec La Fontaine, je dis qu’il faut plaire et instruire. Le style aride ne me sied pas, je préfère la prose primesautière et légère, je veux, lecteur, vous amuser. Vous amuser et non vous divertir, je ne suis pas là pour vous procurer une évasion du monde réel. Les paradis artificiels vous offriront toutes les escapades que je ne pourrais jamais prétendre procurer. Je vous propose l’euphorie, non par le rail de coke, mais par une bonne ligne de réel. Plaire est le moyen, instruire est le but.
Et vous dans tout cela ?
Vous vous demandez, lecteurs, pourquoi j’en viens à cette partie où c’est vous qui serez à l’honneur. Toute personne qui écrit pour des lecteurs doit se demander tôt ou tard quel rôle devra jouer celui qui lira. Pour ma part, je préfère les lecteurs actifs. Ceux qui donnent leur opinion, qui discutent de façon utile et constructive, ceux qui ne se contentent pas de recevoir le savoir et de le digérer passivement, mais qui apportent leur pierre à l’édifice. Le lien entre l’auteur et le lecteur est un lien intime, presque charnel.
N’hésitez donc pas à commenter. Je m’engage à répondre à tous ceux de nos lecteurs qui prendront la peine de faire des remarques argumentées ou qui signaleront aussi mes erreurs, car, n’oubliez jamais que d’aussi haut que l’on écrive, on ne le fait jamais que sur son c…anapé ? L’erreur est humaine, l’humilité aussi.
J’espère, pour finir, que vous prendrez autant de plaisir à patienter à chaque nouvel article du mardi, que moi à les écrire, c’est tout le mal que je vous souhaite, c’est tout le mal que je me souhaite.
Et maintenant que les présentations sont faites, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, pour un édito qui vous expliquera pourquoi vendre l’or de la France pour « développer » l’Afrique est non seulement une trahison, mais une escroquerie pour les Africains.
Je vous souhaite tout le bonheur du monde d’ici là !
Bien à vous,
source : https://geopolitique-profonde.com
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