Je connais ta tribulation et ta pauvreté bien que tu sois riche, et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. (Apocalypse 2–9)
Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six-cent-soixante-six. (Apocalypse 13–17)
Le Messie de 1666
C’est dans sa ville natale de Smyrne, qu’en décembre 1665, Sabbataï Tsevi se proclama « l’oint du Dieu de Jacob, rédempteur d’Israël », et fixa la date de la rédemption au 15e jour de Sivan 5426, correspondant au 18 (6+6+6) du 6e mois de 1666. Le nombre de la bête marquera le plus important mouvement messianique du judaïsme depuis la destruction du second temple.
Sabbataï Tsevi naquit en 1626 et, dès l’âge de 18 ans, était déjà considéré par ses maîtres comme un grand kabbaliste. Il fut l’inspirateur de la secte turque des Sabbatéens ou Dönmeh et provoqua, au sein du judaïsme, un schisme profond, qui s’accentua, un siècle plus tard, avec Jacob Frank. Celui-ci se déclara comme son successeur et il propagea en Europe la doctrine sabbatéenne, qui devint le sabbatéo-frankisme, ou le frankisme.
Sabbataï Tsevi, Jacob Frank et leurs adeptes se distingueront par leur rejet de toute loi morale ou religieuse, en plus d’une apparente flexibilité religieuse. Tout en restant des kabbalistes dans l’âme, ils prétenderont être des juifs respectueux de la Torah, ou se convertiront, les uns à l’islam, les autres au catholicisme, qu’ils subvertiront de l’intérieur. Pour les sabbatéo-frankistes la vrai foi ne peut être celle qu’on professe, elle doit rester cachée. Nous avons ici les fondements du mensonge et de l’inversion qui caractérisent les agissements de cette secte, qui subit dans son histoire l’excommunication de la communauté juive, mais réussit à reprendre l’ascendant sur celle-ci à partir de Weishaupt, en tant que sorte d’État profond du judaïsme, jusqu’à en prendre le contrôle total, comme c’est le cas aujourd’hui.
La kabbale lourianique
L’avènement de Sabbataï Tsevi ne peut être dissocié de l’influence considérable, qu’eurent sur le monde juif, les concepts théologiques de la kabbale lourianique (Isaac Louria, 1534–1572) :
« Les spéculations mystiques lourianiques sur la nature de la rédemption et du « monde restauré » (olam ha-tikkun) qui devait suivre, ajoutèrent de nouveaux contenus et de nouvelles dimensions au mythe populaire messianique d’un héros national conquérant, l’élevant au niveau d’un drame cosmique suprême : le processus rédempteur n’est plus conçu comme une simple réalisation de l’émancipation temporelle d’Israël du joug des Gentils, mais comme une transformation fondamentale de la Création tout entière, touchant aussi bien les mondes matériels que spirituels et conduisant à une rectification de la catastrophe primordiale de « la brisure des vases » (chevirat ha-kelim), au cours de laquelle les mondes divins retrouveront leur unité et leur perfection originelles. »
Selon Isaac Louria, c’est Dieu lui-même qui serait à l’origine de la catastrophe primordiale, car, lors de la création, Il aurait sous-estimé la puissance de sa lumière divine :
« Les trois premières « sefirot », les trois premiers vases – la Couronne (Keter), la Sagesse (Hokhmah), l’Intelligence (Binah) – disposent d’un réceptacle assez solide pour supporter la croissance de l’intensité lumineuse, mais les vases des sept autres « sefirot » sont trop fragiles pour contenir l’afflux de la lumière. Ils se brisent. C’est la « chevirat hakelim. » »
Si la kabbale lourianique a exercé une influence aussi profonde sur la communauté juive, c’est qu’elle a donné une dimension cosmique à la question, qui tourmentait le monde juif dans la période faisant suite à la catastrophe de 1492, sur la nature de la diaspora (galout) et de la rédemption. La kabbale lourianique expliquera que lors du chevirat hakelim, des étincelles de la lumière divine tombèrent dans les profondeurs où résident les forces des ténèbres, du mal et de l’impureté. Ces étincelles étaient celles de la shekhina, la manifestation de l’aspect féminin de la divinité. Ainsi, il en résulta aussi une « diaspora » d’une partie du divin, ces étincelles de la shekhina, qui aspirent à retourner à leur source divine, mais qui ne le peuvent, tant qu’elles ne sont pas secourues.
Gershom Scholem, la haute autorité en matière de kabbale, le résume ainsi :
« Nous avons ici une image cosmique de la diaspora (galout), non pas la diaspora du seul peuple d’Israël, mais la diaspora de la « shekhinah » dès l’origine même de sa venue en existence. Tout ce qui se passe dans le monde n’est qu’une expression de cette diaspora originelle et fondamentale. Toute existence, y compris, « pour ainsi dire », Dieu, réside dans la diaspora. »
Voilà donc le drame originel au cœur de la cosmogonie kabbalistique, d’où découlera le concept de la nécessaire « réparation du monde » : tikkoun olam. Et ce sera au peuple élu qu’incombera la tâche de « réparer » le monde et de restaurer l’harmonie universelle.
On doit aussi à Isaac Louria d’avoir énoncé le principe selon lequel il ne faut pas s’en remettre passivement à la volonté divine pour la rédemption, mais qu’il faut y travailler activement, afin de hâter sa venue. C’est ce principe kabbalistique qui est à la racine du sionisme et que rejettent les tenants de la vraie foi juive, qui considèrent que « le sionisme est un mouvement fondamentalement hérétique qui nie l’impératif divin selon lequel les juifs doivent rester en exil jusqu’au jour du miracle de la rédemption de toute l’humanité »
Kabbale et satanisme
Ce qui frappe, de prime abord, dans la kabbale, c’est la remise en cause, dans sa cosmogonie, de la perfection de la création divine, avec cette mission donnée à l’homme de « réparer » les manquements à la création, que Dieu aurait été incapable de prévoir. Ce pouvoir, prêté au peuple élu sur la création, semble franchir l’ultime frontière de l’hubris et empiéter sur le domaine de Satan.
Un des attributs du satanisme est aussi l’inversion des valeurs, ce que les sabbatéens mettent en pratique par leur concept de « rédemption par le péché », par lequel toutes les perversions imaginables sont permises.
Les kabbalistes ont repris à leur compte un principe occulte que les sociétés secrètes, à travers les âges, ont enseigné :
« Le mystique peut trouver la rédemption à travers une volonté héroïque de faire le mal au nom d’une ascension rédemptrice ultérieure vers le plus haut bien spirituel ; l’immersion dans le tréfonds du plus bas devient ainsi un chemin vers la rédemption : … connu par l’expression hébraïque, « Yeridah zorekh aliyah », à savoir la descente en vue de l’ascension, la transgression en vue du repentir »
Et ils en ont trouvé une justification dans une citation du Talmud :
« « Le Fils de David viendra dans un temps ou complètement coupable ou complètement innocent » (Sanhedrin,98 a.). De cette épigramme, beaucoup de sabbatiens en ont tiré la conclusion morale : puisque nous ne pouvons pas tous être des saints, soyons tous pécheurs. »
Une des plus grandes organisations du judaïsme « orthodoxe » mondial d’aujourd’hui (sioniste et kabbaliste), Chabad, ne semble avoir aucune réserve sur ce même concept :
« La règle est que pour réaliser une ascension, il faut d’abord qu’il y ait une descente. C’est une révélation stupéfiante. C’est une révélation si grande qu’elle change à jamais l’appréciation que l’on a du monde. Il n’y a pas de mal dans le monde. »
Parallèlement aux enseignements théologiques et mystiques de la kabbale, il y a, officiellement, aussi une kabbale qui s’apparente aux sciences occultes et à la sorcellerie.
Gershom Scholem nous apprend que la kabbale se compose de deux éléments :
« Une kabbale spéculative (kabbalah iyyunit), dont l’intérêt premier est la guidance spirituelle intérieure de l’individu, et une « kabbale pratique » (kabbalah ma ”ait), qui s’intéresse avant tout à la pratique de la magie. »
« Les lignes ostensibles tracées par les kabbalistes pour fixer les limites de la magie permise ont souvent été dépassées et obscurcies, avec pour conséquence l’apparition dans la kabbale pratique d’une bonne partie de magie « noire » – c’est-à-dire de la magie destinée à nuire à autrui… ou qui utilisait « les noms impies » (shemot ha-tum ”a1, Sanhedrin 91 a) de diverses puissances sombres et démoniaques… Dans le Tikkunei Zohar, la manipulation de ces forces est considérée comme justifiable dans certaines circonstances. »
Il ajoute :
« Souvent, les pratiques de magie blanche des amulettes et des charmes protecteurs côtoient l’invocation de démons, les incantations et les formules à but privé (raccourcis magiques, découverte d’un trésor caché, imprenabilité face à ses ennemis, etc.), voire la magie sexuelle et la nécromancie… Parmi les ouvrages kabbalistiques plus anciens, particulièrement riches en matériel emprunté à la kabbale pratique, figurent le Zohar, les écrits de Joseph b. Shalom Ashkenazi… »
Il convient de mentionner ici que le Zohar est considéré comme la « Bible » de la kabbale.
La kabbale et le satanisme qui lui est associé, ont aussi été utilisés par le complexe médiatico-industriel dans son entreprise de destruction de la base chrétienne de notre société. Outre la promotion faite chez des jeunes de la fête de Halloween, Hollywood a aussi, par l’entremise du star-système, tenté de populariser la kabbale auprès de son audience.
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