Un article bien moisi pondu par le Figaro.
Martine Wonner est accusée par le collectif FakeMed de relayer régulièrement de fausses informations autour du coronavirus.
«Madame @MartineWonner, nous vous donnons rdv en chambre disciplinaire de première instance». Mardi 1er juin, le collectif de médecins FakeMed s’est directement adressé à la députée du Bas-Rhin Martine Wonner (ex-LREM, membre du groupe Libertés et Territoires à l’Assemblée nationale) contre laquelle il a porté plainte le lendemain auprès de l’Ordre des médecins. FakeMed reproche à l’élue d’alimenter la désinformation médicale en relayant de fausses allégations sur le Covid-19. Martine Wonner, psychiatre, a notamment pris position publiquement contre les vaccins à ARN messager, le port du masque et les traitements anti-Covid.
Élue en 2017, Martine Wonner a été exclue en 2020 du groupe LREM après s’être opposée au confinement. L’élue a porté de graves accusations à l’encontre des soignants, lors d’un rassemblement à Marseille, le 22 mai dernier. Entourée de centaines de sympathisants, la députée a assuré que des «personnes âgées ont été achevées, assassinées, seules, avec le rivotril», un médicament utilisé dans les soins palliatifs, lors de la première vague. «Et ceci est totalement impardonnable, et ceci s’appelle un “crime contre l’Humanité”», a-t-elle ajouté.
Le collectif FakeMed a vivement réagi à ses déclarations sur Twitter. «Nous luttons chaque jour contre les fausses informations en santé, quand une consœur bafoue à répétition les règles du code de déontologie. Ne laissons plus faire.» Interrogé par Le Figaro, Cyril Vidal, président de ce collectif, a expliqué les raisons de leur indignation. «Lorsqu’on est soignant et inscrit au conseil de l’Ordre, c’est inacceptable de tenir des propos qui ne s’appuient sur aucune donnée fiable en santé. Martine Wonner s’exprime en tant que médecin ce qui donne un certain crédit à son discours. Elle use également de sa place de parlementaire pour s’offrir une tribune en s’exprimant devant l’Assemblée.»
Des propos «scientifiquement infondés»
Depuis le début de la crise sanitaire, Martine Wonner a «bafoué à de nombreuses reprises le code de déontologie», soutient le président du collectif FakeMed. Selon lui, ses propos scientifiques ne sont pas fondés : «Ce qui est par exemple choquant, c’est la mise à disposition du grand public et des professionnels de santé d’un “protocole”, censé prévenir le Covid-19 grâce à des substances, comme les huiles essentielles ou de l’hydroxychloroquine. Or, leur efficacité n’est pas prouvée contre la maladie.» L’Ordre des médecins avait d’ailleurs mis en garde en février 2021 contre ce protocole scientifiquement infondé, dont la députée a fait la promotion à plusieurs reprises.
Fondatrice d’un autre collectif médical appelé «Laissons les médecins prescrire», Martine Wonner conseille sur son site d’autres traitements, comme la sophrologie, le zinc, la vitamine C et D, l’homéopathie, l’ivermectine, afin de lutter contre le virus.
«Le seul vaccin qui fonctionne, c’est celui des Chinois»
En avril 2021, en Bretagne, l’élue s’en est prise aux vaccins à ARN messager, lors d’un rassemblement sans masque à Quimperlé (Finistère). Elle a qualifié ces vaccins «d’espèce de cochonnerie génétiquement modifiée», lançant que «le seul vaccin qui fonctionne, c’est celui des Chinois, parce que c’est un vaccin normal, à virus atténué», dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Auparavant, en octobre 2020, Martine Wonner avait également affirmé lors d’une intervention à l’Assemblée que «le masque ne sert strictement à rien.» Elle citait comme source le Center for Disease Control américain. «Le CDC, qui est l’équivalent de notre Conseil scientifique et de la Haute Autorité de santé réunis, vient de prendre des mesures pour expliquer que le virus circule par manuportage, et qu’il n’a jamais été prouvé qu’il soit aérien», a-t-elle soutenu. Cette information a été démentie par l’autorité américaine.
Pour le président du collectif FakeMed, «l’Ordre des médecins doit absolument réagir face à ces praticiens qui diffusent de fausses informations médicales. La pandémie de Covid s’est accompagnée d’une infodémie tout aussi préoccupante. Il faut rappeler à l’ordre Martine Wonner mais également l’ensemble des soignants qui dérivent, afin que le monde médical ne soit pas davantage discrédité.»
Contactée par Le Figaro, Martine Wonner n’a pas répondu à nos sollicitations. Dans un communiqué, son avocat, Maître Carlo Alberto Brusa, a dénoncé des «attaques et des menaces d’une particulière gravité.» Il estime qu’il «ne ressort aucunement que Madame la députée Martine Wonner ait tenu des propos à l’encontre du personnel médical et des soignants.»
Interrogé par Le Figaro, Me Carlo Alberto Brusa estime que la plainte du collectif FakeMed n’est pas recevable. «Martine Wonner fait l’objet d’attaques diffamatoires, injurieuses voire calomnieuses. Ce dénigrement dont elle fait l’objet est scandaleux. Je défendrai Madame Wonner de la manière la plus forte, avec des actions en responsabilité, prévient l’avocat. Ces médecins qui la critiquent, s’érigent en donneurs de leçons, en princes de la vérité, en rois de la dictature de la pensée unique, seront renvoyés à leurs chères études». Présent lors de l’allocution de Madame Wonner à Marseille, Me Carlo Alberto Brusa assure que sa cliente n’a pas accusé les soignants de «crime contre l’Humanité.» Pour son avocat, Martine Wonner s’exprime toujours en tant que députée de la République, tout en apportant ses connaissances crédibles de médecin.
Source : Figaro
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