Par Robert Bibeau.
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12.05.2021-tactique-English-Italiano-Spanish
Selon que l’on considère la crise du Covid-19 comme une épidémie virologique ayant déclenché accidentellement une crise sanitaire mondiale dans laquelle les gouvernements ont été entraînés contre leur gré; ou selon que l’on considère plutôt que cette crise sanitaire opportune (pour qui?) a été instrumentalisée par les États bourgeois afin de préparer les conditions d’une guerre totale entre puissances impériales pour le partage des marchés – les tactiques de résistance populaire aux mesures totalitaires de restrictions diffèrent grandement.
Selon la première perspective, militant, expert, et politicien godillots adhèrent aux mantras officiels et proposent de soutenir inconditionnellement (ou conditionnellement) le gouvernement des milliardaires. Les plus hardis – ceux plus près des strapontins du pouvoir gouvernemental bourgeois – critiqueront l’exécutif de ne pas en faire assez afin de se positionner sur l’échiquier électoral. La gauche électoraliste et opportuniste, épousant le discours dominant, laissera croire que l’État des riches pourrait être réquisitionné pour « faire payer les riches » pour cette calamité pandémique. Brésil: analyse de la crise sanitaire par la gauche brésilienne – les 7 du quebec et ici: https://les7duquebec.net/archives/263853
Ce sont les tactiques usuelles par lesquelles l’aile gauche de la bourgeoisie éloigne la colère populaire et protège la classe du grand capital hégémonique. Pour ceux-là, l’analyse des effets de la crise « sanitaire » va comme suit:
« La politique des politiciens au service des entreprises capitalistes a été la défense de ladite « économie ». Chaque politicien essayant de défendre les intérêts des capitalistes nationaux, accomplis sa mission sous la bannière du nationalisme et de la patrie en danger (sic). Il a tout d’abord nié la pandémie, n’a pas pris les mesures coûteuses nécessaires et il a avancé toutes sortes de politiques criminelles pour défendre « l’économie » (les capitalistes nationaux). Ainsi, nous avons vu la concurrence pour faire des masques, le non-accord scandaleux entre les groupes pharmaceutiques sur la fabrication des vaccins, et ainsi de suite, comme la grossière interdiction de certains vaccins tout simplement parce qu’ils viennent de Russie (pays capitaliste concurrent) ou de Chine sous des prétextes cousus de fil blanc. Si nous suivons le fil conducteur, les besoins du capitalisme, la recherche du profit maximal, on comprend parfaitement la politique sanitaire du gouvernement. Les semi-confinements, « l’incapacité » de l’industrie pharmaceutique à produire un vaccin français (en fait, la non-rentabilité de ce vaccin francilien), la non-mise en production des masques, la non-distribution des « purificateurs d’air » dans les écoles et les lieux du travail, le refus obstiné de chercher ou d’essayer des thérapeutiques proposées par des professeurs et par la pratique curative des médecins. Si on avait fait selon un plan mondial, concentrer les moyens, les chercheurs, les propositions et leurs études, avec un confinement strict pendant un mois ou deux, tout en prenant toutes les mesures nécessaires pour éviter la contagion, mais aux frais des capitalistes, on en parlerait peut-être plus, aujourd’hui, du Covid et de ses variants. Mais, dans l’intérêt de la minorité qui gouverne il « fallait » faire « tourner la machine à profit », ouvrir les écoles, tout en maintenant les transports en commun pleins à craquer. C’est ainsi que pour remplir les poches de Big Pharma, les larbins politiciens ont proposé des drogues qui, selon des chercheurs, ont développé des variants ou étaient inutiles. À côté de cela, ils ont empêché par tous les moyens, l’apparition des alternatives thérapeutiques malgré les études et la pratique des médecins de terrain. »
Il n’y a que la gauche pour croire un instant que l’État capitaliste au service des riches puisse taxer le capital pour assurer la sécurité des travailleurs ? Même dans les quelques pays développés, où les gouvernements de larbins ont versé des aumônes aux travailleurs confinés et mis au chômage forcé, l’ouvrier sait très bien qu’il devra rembourser chaque dollar reçu de l’État spoliateur et inquisiteur. Ainsi, au Chili, l’État de gauche a déjà commencé à piller les fonds de pension ouvriers alors que la pandémie n’est pas finie : Chili, le pillage des fonds de pension ouvriers a commencé…quel sera le prochain État à le faire? – les 7 du quebec ici https://les7duquebec.net/archives/263843
Selon la deuxième perspective, une question oriente le déploiement et la tactique du combat populaire: qu’est-ce qui oriente « la politique sanitaire de la classe dirigeante et de son gouvernement »?
C’est tout d’abord l’entretien de la force de travail pour de bonnes conditions d’exploitation. Le coût des heures perdues pour maladie a été réduit de manière très importante en pays développés où la main-d’oeuvre coûte cher, alors que la productivité des ouvriers a augmenté.
Ainsi, la maltraitance des esclaves était relativement proportionnelle à leur disponibilité. Quand ils ont diminué en nombre suite à la perte de puissance de l’Empire romain, ou à leur coût d’entretien trop élevé, ils ont été libérés ou exterminés. Des théories religieuses et philosophiques sont venues justifier leur condition de vie misérable.
À l’époque féodale puis capitaliste, ce fut le coût d’entretien et les soins des classes dominantes et d’une frange de la population qui était socialement nécessaire qui deviennent déterminants pour fixer la politique sanitaire des gouvernements, pourvu que cet entretien sanitaire rapporte davantage que ce qu’il coûte. Quand il y a surabondance de la force de travail (ou quand les moyens matériels ne sont pas disponibles), selon le critère de rentabilité, on réduit ou on supprime les services sanitaires pour la maintenance de la force de travail aliénée et spoliée.
Quand il y a crise des profits du capital, comme c’est le cas depuis des décennies, les godillots politiques qui gouvernent réduisent d’abord les coûts indirects, dont l’entretien sanitaire de la force de travail. Même que les riches s’attaquent aux conditions de la reproduction de l’espèce (suppressions des avantages aux familles nombreuses) et aux soins palliatifs et essayent de les rentabiliser à leur profit pour compenser la chute de rentabilité de la production marchande.
C’est la raison qui fait qu’au milieu d’une pandémie l’État bourgeois continue de fermer des lits d’hôpitaux et de réduire les services sanitaires.
Ce ne sont pas les « sentiments humains » (même si cet argument est largement utilisé pour tout justifier) qui dictent la politique sanitaire, mais la question centrale d’une société au service du capital et de sa rentabilité, la question du profit maximal dans un monde de concurrence et de guerre tarifaire perpétuelle entre entreprises et nations exploiteuses.
La porte de sortie ultime serait d’organiser une nouvelle société dont la concurrence serait remplacée par la coopération servant les besoins écologiques et matériels de l’humanité. Pour cela il faut mettre fin au système d’États-nations capitalistes et bourgeois qui est devenu une entrave majeure tant pour la politique sanitaire sociale que pour l’économie reposant sur un mode archaïque de production des biens et des services. La crise du Covid est la crise du système capitaliste, incapable de s’occuper d’autre chose que des profits au profit d’une petite minorité.
La crise du Covid est la crise politique des salariés et du peuple en général qui se laisse encore berner par les politiciens corrompus, les Macron, Johnson, Trump, Biden, et autres Poutine qui gouvernent au bénéfice d’une poignée d’hommes et de femmes corrompus qui grâce à ce système économique moribond exclue tout principe de « besoins humains » dont ils se moquent, pas par « méchanceté », mais poussés par la logique infernale du système du capital dont la seule raison d’être est le profit. Nous devons abolir la société du profit pour guérir de toutes ses calamités.
En ce temps de pandémie sociale l’unique tactique prolétarienne consiste à résister de toutes les manières aux confinements, aux couvre-feux et à toutes les mesures politiques restrictives et inquisitoires et à toutes les mesures économiques visant à faire payer les travailleurs pour la guerre sanitaire, commerciale et politique préparant une troisième guerre mondiale à l’aide d’armes bactériologiques de destruction massive.
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec