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La liberté de la presse est (était) chose sérieuse aux États-Unis et la presse est la seule industrie qui soit protégée par la constitution des États-Unis. Cela tient au fait que « les Pères fondateurs de la République » (commerçants réfractaires aux impôts ou grands propriétaires de plantations, esclaves inclus) voulaient assurer un contrepoids face à l’État central, dont ils ignoraient si un jour celui-ci tomberait en de mauvaises mains, par exemple celles des banques. Ceci entraina de très nombreuse disputes entre Thomas Jefferson (qui pensait à la souveraineté du pays face à la finance de Londres) et Alexander Hamilton (qui au contraire admirait le modèle bancaire britannique, source de prospérité).
Snowden/2013, point d’inflexion
Autre exemple de « mauvaises mains », dans ce cas à géométrie variable, celles de la « sécurité nationale » : la presse, pendant longtemps en effet, avait su confronter l’appareil de l’État profond, attitude qui culmina dans l’affaire des Pentagon Papers, dans les années 70, et ce avec le plein soutien de la Cour suprême des États-Unis. Mais c’est à partir de l’affaire Snowden (qui divulgua en 2013 des informations secrètes aux journalistes Glenn Greenwald et Laura Poitras) que la galaxie de la sécurité nationale a montré les dents. Cette évolution a été d’autant plus facile que les journalistes, payés par des entreprises de presse au capital social de plus en plus concentré, sont progressivement devenus des distributeurs de nouvelles prérédigées par l’establishment des agences de presse. Bref, l’intrusion du « Big Business » comme du « Big Government », renforcée par la culture de l’instantané en continu, ont ainsi asphyxié l’essence même du journalisme.
La CIA comme booster de carrière pour certains journalistes
Il existe cependant des voix dissonantes qui se concentrent sur un sujet particulier : la contamination de l’information par la kyrielle d’agences américaines de renseignement et de déstabilisation. Ainsi, en avril 2021, du Cato Institute, qui a reproduit un article sur les manipulations de la presse par la CIA. Ce qui ajoute une bonne dose de crédibilité au récent brûlot de Glenn Greenwald, qui affirme qu’être conciliant avec la CIA serait un excellent moyen pour les journalistes d’assurer leur carrière. Greenwald dénonce la corruptrice consanguinité qui s’est ainsi répandue entre journalisme et CIA en citant un certain nombre ce cas concrets partant de la fausse guerre en Irak à aujourd’hui, sans oublier le soi-disant Russiagate.
Son verdict est clair : « Pour bien comprendre comment les grands médias fonctionnent, il faut faire sien l’axiome suivant : ceux qui servent de propagandistes au complexe étatique de la sécurité nationale n’auront jamais de comptes à rendre. Bien au contraire, plus ils répandront, agressivement et imprudemment, les argumentaires et manipulations pro-guerre de la CIA, plus ils seront récompensés par le complexe ».
L’exemple Jeffrey Goldberg
Glenn Greenwald, commence par cibler le journaliste Jeffrey Goldberg, réputé pour sa campagne visant à assimiler Saddam Hussein à Al-Qaeda, en préalable à l’anéantissement de l’Irak. Il cite ses articles ou interviews, qui provoquèrent les compliments de la presse, jusqu’à lui valoir de nombreux prix, ainsi que son CV en fait état. Depuis, la carrière de Goldberg n’a fait que croître. Braconné en 2017 sur les terres du New Yorker par The Atlantic, Goldberg a naturellement embrayé dans la campagne de changement de régime visant à détruire Trump, insulte vivante à l’arrogance tranquille du parti unique de Washington.
Ken Dilanian, de la CIA à NBC
Autre figure emblématique, Ken Dilanian. Greenwald note que ce journaliste du Los Angeles Times a collaboré avec la CIA, diffusant la version de son ex-directeur John Brennan sur l’absence de victimes innocentes lors de certains bombardements, ou bien a tout simplement soumis avant publication certains de ses textes à l’agence, selon une enquête du site The Intercept. Naturellement , la carrière de Dilanian a rapidement progressé, d’abord au sein de l’agence Associated Press, puis chez NBC, où ce « correspondant à la Sécurité nationale » a largement promu la campagne du Russiagate (dont nous avons amplement parlé dans ces colonnes), avec un accent tout particulier sur Donald Trump Junior, accusé à tort d’avoir reçu d’avance certains éléments de Wikileaks. Une information que Dilanian affirmait avoir vérifié auprès de sources indépendantes. Cependant que CNN se rétractait sur le même sujet peu de temps après.
Natasha Bertrand, élève de Goldberg, promue
Quant à CNN, la chaine vient de recruter une journaliste brillante de Politico, autre organe porté par les vents du sens de l’histoire impériale américaine. Il s’agit, nous dit Greenwald, de Natasha Bertrand, initialement recrutée par The Business Insider, puis par Jeffrey Goldberg pour The Atlantic, avant de rejoindre Rachel Maddow chez NBC. Bertrand, spécialiste du Dossier Steele, fait générateur du coup d’État semi-légal raté contre Donald Trump (nous en avions parlé ici et ici), va désormais couvrir les sujets de sécurité nationale. Il est à noter que Si Natasha Bertrand a été récompensée par son accession à CNN, ayant participé à la campagne d’extinction du scandale Hunter Biden en faisant usage de l’habituel argument de la désinformation russe, Greenwald, lui, a été puni : voulant enquêter sur les révélations du New York Post parues sur le fils de Joe Biden avant l’élection, celui-ci a été forcé à sa démission du médium qu’il avait lui-même fondé.
Coup d’État rampant
Pour conclure, nous avions à plusieurs reprises signalé à nos lecteurs que les États-Unis ont été le théâtre d’un coup d’État rampant depuis l’élection de Donald Trump à la présidence, jusqu’à son second impeachment, posthume et cinématique, destiné à criminaliser moralement ses 75 millions de partisans. La manœuvre commença au sein des rouages de l’État permanent, pour se démultiplier par une privatisation de la censure confiée aux géants du tout numérique et des médias sociaux. Elle se poursuit aujourd’hui par une guerre acharnée contre tout ce qui de près ou de loin peut ressembler au Trumpisme, nous en avions parlé en novembre 2020. Et nous aurons en temps utile l’occasion de faire un point sur cette nouvelle Révolution américaine qui a l’honnêteté de se présenter comme telle. Avec l’appui des agences de renseignement, du Département de la Justice, ainsi que des médias écrits, télévisuels ou numériques qui, sans nul doute, préparent les prochaines législatives en démoralisant ou intimidant une partie de l’électorat. Cependant que les idiots utiles, les chefs de clans républicains se diviseront pour espérer être Khan à la place du Khan.
source : https://www.ojim.fr
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