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par Mikhail Gamandiy-Egorov.
L’establishment étasunien ne lésine pas sur les moyens afin de saper l’interaction de Khartoum avec Pékin et Moscou. Le même establishment qui, il y a encore récemment, considérait ce pays africain comme sponsor du terrorisme. Retour sur la question.
Depuis l’annonce en novembre dernier de la création d’une base navale russe près de Port-Soudan – principal port du pays situé sur la mer Rouge, Washington tente au maximum de nuire à ce projet. Pour cela, l’establishment étasunien mise sur plusieurs orientations : diplomatique, économique, sécuritaire, sans oublier le lobbying de ses proxys arabes et africains.
De façon plus générale, les États-Unis en tentant par tous les moyens de s’implanter au Soudan, ne visent pas seulement la Russie, mais également un autre des principaux adversaires officiels de Washington – la Chine, fortement présente sur le plan économique dans le pays. Sans oublier l’Iran.
Pour rappel, un navire de guerre US avait accosté en mars dernier au Port-Soudan – un jour seulement après l’arrivée au même endroit de la frégate russe de classe Amiral Grigorovitch. Un peu plus tôt, en décembre dernier, les États-Unis avaient retiré le Soudan de leur liste des pays soutenant le terrorisme. Une liste dans lequel Khartoum se trouvait depuis 1993…
Ce n’est pas tout : Washington a mis à contribution le Fonds monétaire international (FMI). Après tout, tous les moyens sont bons pour tenter à contrer l’influence grandissante de Pékin et Moscou.
L’offensive washingtonienne et de ses supplétifs ne se limitera aux secteurs mentionnés, mais touchera même aux médias. Peu surprenant d’ailleurs lorsqu’on connait la complicité existante entre l’establishment politique occidental et la presse mainstream, sans oublier les affiliés. En ce sens, plusieurs médias arabes avaient annoncé la prétendue suspension par le Soudan de l’accord avec la Russie pour l’établissement de la base navale. Parmi eux Al-Arabiya et Sky News Arabia.
Une information rapidement démentie par l’Ambassade russe à Khartoum, qui avait répondu que « les plans technico-militaires entre les deux pays sont toujours d’actualité ». Tout en ajoutant que les déclarations contraires sont loin de la réalité. Les informations diffusées par les médias arabes cités n’ont reçu d’ailleurs aucune confirmation du côté des responsables soudanais.
Une chose demeure pour autant certaine. L’establishment US continuera de déployer tous les moyens à sa disposition pour tenter à faire saboter l’interaction de Khartoum dans ses projets stratégiques avec Moscou et Pékin. Le tout au moment où l’influence de l’axe des partisans de la multipolarité, devenue une réalité mondiale, ne cesse de monter en puissance, tout en affaiblissant les rêves des nostalgiques du retour à l’ordre unipolaire dépassé.
Il reste à ne pas oublier que la Russie, comme la Chine, disposent également de nombre d’instruments leur permettant d’aller jusqu’au bout de leurs projets. Géopolitiques, géoéconomiques comme sécuritaires. Le tout au moment même que dans la région concernée, Washington continue de perdre des positions, notamment en Éthiopie, où l’influence sino-russe bat son plein.
En conclusion il faudrait peut-être rappeler que sur le moyen-long terme, la stratégie propre à un jeu d’échecs aura toujours le dessus sur celle du poker qui quant à elle ne peut être que sur le court terme. En ce sens, l’axe non seulement des partisans de la multipolarité, mais également de grandes civilisations mondiales, fera fort probablement la différence. Au grand désarroi de Washington et de ses suiveurs jusqu’au-boutistes.
source : http://www.observateurcontinental.fr
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