“On a fait de Napoléon mille portraits psychologiques, intellectuels, moraux, porté sur lui autant de jugements. Il échappe toujours par quelques lignes des pages où on essaie de l’enfermer. Il est insaisissable, non parce qu’il est infini, mais parce qu’il a varié comme les situations où le sort le mettait.”
C’est le défi que Bainville tente de relever dans cet ouvrage qui montre tous les Napoléons, du jeune militaire corse venu en France pour voir ce qu’il est possible de faire dans ce pays gangrené par la Révolution à l’auto-consécration de César moderne.
“La guerre est une révolution comme les révolutions sont la guerre. Soixante batailles rangées livrées par Bonaparte ont laissé derrière elles un monde nouveau. Alors il semble le père d’une société dont il n’a été que l’accoucheur.” Napoléon est l’homme de la transition, celui qui a achevé la Révolution.
L’épopée de ce jeune officier devenu empereur a produit une transformation profonde du principe européen de souveraineté. Sous son action l’Italie, la Pologne, de nombreuses petites républiques d’Europe centrale s’affirment comme des Nations, et l’unité européenne n’est plus garantie par une Alliance entre Rois mais par des traités entre Nations. “Tout peuple le regarde à la fois comme son tyran et son libérateur. Il apparaît comme une des plus grandes forces révolutionnaires de l’histoire, comme un primum movens de l’humanité.”
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