Par James Howard Kunstler – Le 5 avril 2021 – Source kunstler.com
À quoi pensaient les dirigeants de ces puissantes entreprises – ces chevaliers de conseils d’administration, ces génies du capitalisme, ces moralistes nonpareils – lorsqu’ils ont rayé Atlanta comme ville hôte du All-Star Game au milieu de l’été afin de « protester » contre l’adoption par la Géorgie d’une loi exigeant l’identification des électeurs ? Sûrement qu’ils frappaient un coup juste contre le racisme systémique. Et puis, le reste du monde s’est rendu compte – presque immédiatement – que la Major League Baseball exige que les acheteurs de billets en ligne présentent une pièce d’identité lorsqu’ils vont chercher leurs billets dans n’importe quel stade… et que Delta Airlines exige que les passagers présentent une pièce d’identité (bien sûr) avant d’être autorisés à prendre l’un de leurs avions… et que diverses autres sociétés qui se sont laissées entraîner dans cette nouvelle arnaque, comme Nike, Coca-Cola et Calvin Klein, soutiennent le travail forcé dans les pays asiatiques qui fabriquent leurs produits.
Ils sont réveillés, vous voyez. Les tentacules de la Wokerie ont atteint le moindre compartiment de la vie américaine maintenant, plus efficacement encore que le coronavirus de la Covid-19. Cette Wokerie a émergé sur la scène en 2014 lorsque l’adolescent incapable Michael Brown a été abattu par l’officier de police Darren Wilson lors de son arrestation à Ferguson, Missouri, un événement qui a donné le coup d’envoi du mouvement Black Lives Matter. La panique morale déclenchée par BLM s’est avérée être un dispositif spectaculairement efficace pour repousser la vérité de la situation, et de beaucoup d’autres comme celle-ci, à savoir que Michael Brown a résisté à l’arrestation, s’est battu avec l’officier Wilson et l’a menacé avant de se faire tirer dessus.
La panique morale des Éveillés qui en a découlé a effectivement supprimé deux vérités sur les relations entre la police et l’Amérique noire : 1) les Noirs ont commis des crimes contre la vie et la propriété à un taux disproportionné par rapport à leur pourcentage dans la population américaine, et 2) le nombre de Noirs non armés tués par la police était statistiquement minuscule, et dans la plupart des cas, il s’agissait de personnes résistant à leur arrestation ou se battant avec la police. À l’approche de l’élection de 2016, le parti Démocrate a compris qu’il était dans son intérêt de cultiver la panique morale des Éveillés afin de mobiliser le bloc de vote noir si crucial pour la victoire dans les urnes.
Avec l’aide de leurs alliés dans les médias d’information et des idéologues dorlotés de la faculté sur les campus, les Démocrates ont alimenté cette panique morale jusqu’à ce qu’elle se transforme en une hystérie de masse historique tout aussi insensée que les hystéries autour de la sorcellerie du Moyen Âge en Europe. Puis M. Trump est arrivé, infligeant un traumatisme sauvage à la gauche, et après son élection, les médias d’information et les croisés des campus ont été rejoints par des agents très bien placés dans la bureaucratie fédérale – en particulier la Communauté des services de renseignement, avec ses armes pour désordonner l’opinion publique, et le Département de la Justice, avec sa capacité à ruiner des vies et des réputations – pour écraser M. Trump et tous ceux qui s’opposaient à la volonté de puissance de la gauche.
Ils ont continué ainsi pendant quatre ans, utilisant tous les moyens de la bureaucratie pour chasser M. Trump du pouvoir tout en faisant délibérément du gaslighting, du canular, de l’égarement et de l’embrouille avec le public. Dans le processus, le parti Démocrate est devenu l’otage des pires éléments parmi ses partisans et ses fantassins : les escrocs du racisme, les détraqués du genre, les sociopathes criminels, les marxistes de limousine, les escrocs de Wall Street, les mégalomanes de la Silicon Valley, et même les adversaires étrangers de l’Amérique – comme en témoignent les transactions lucratives de la famille Biden avec le parti qui dirige la Chine.
En 2020, la Chine a offert aux Démocrates leur plus grand cadeau, la Covid-19, un moyen de détruire l’économie américaine et une excuse pour réduire les droits constitutionnels des Américains à diverses libertés de parole, d’expression en ligne, de mouvement, d’association, d’autodéfense et de liberté économique. Enfin, en parvenant à faire élire l’inerte et incompétent Joe Biden par fraude électorale, le parti est allé un peu trop loin.
Toutes les hystéries sociales suivent leur cours. Elles sont à court de nouveaux gags et de nouvelles recrues. Leurs tropes deviennent fatigantes, voire comiques, comme les piliers woks du « racisme », de la « misogynie » et de la « suprématie blanche ». Leurs incitations se révèlent manifestement malhonnêtes. Les punitions qu’ils recherchent semblent de plus en plus tordues et sadiques. Le comportement qu’ils induisent commence à paraître manifestement insensé. C’est là que l’Amérique se trouve maintenant.
Afin de faire tourner le volant de l’hystérie pendant l’année 2020, les Démocrates ont transformé la mort de George Floyd en une nouvelle version améliorée de l’affaire Michael Brown, afin de donner du jus à BLM pour les élections d’automne. Cette fois, il y avait des caméras vidéo à profusion sur la scène pour capturer ce qui s’est avéré être une intrigue ambiguë et trompeuse. La moitié du monde a été choquée par la vue de Derek Chauvin à genoux sur le cou de George Floyd à cette intersection de Minneapolis. Ça n’avait vraiment pas l’air bon. Maintenant que l’ancien officier Chauvin est jugé pour meurtre au deuxième et au troisième degré et homicide involontaire, l’accusation a passé une semaine à démontrer à quel point cela avait l’air mauvais, avec un témoin après l’autre qui a décrit comment il s’est senti de voir George Floyd mourir. Bien sûr, regarder n’importe quoi mourir peut être horrifiant. C’était, en substance, un détournement entièrement sentimental pour l’accusation.
La défense est prête à présenter des faits qui racontent une histoire différente : celle d’un criminel violent et d’un toxicomane sous l’emprise de niveaux dangereux de narcotiques et de stimulants, avec un éventail impressionnant de problèmes médicaux, dont la Covid-19, qui a refusé de suivre les instructions de la police, et d’une manière qui semblait dérangée, ce qui a conduit à sa maîtrise par une procédure de police approuvée pour éviter de nuire à lui-même et aux autres. Le conseil municipal de Minneapolis a déjà fait capoter le procès avant qu’il ne commence en accordant un règlement de 27 millions de dollars à la famille Floyd, imputant officiellement la culpabilité à M. Chauvin. BLM a clairement fait savoir qu’il n’accepterait pas un acquittement.
Même une condamnation est susceptible d’inspirer des émeutes alors que la danse de la victoire s’emballe dans la chaude nuit du printemps. A en juger par les soulèvements de BLM de l’année dernière, ville après ville, le précédent a été établi que la violence populaire est justifiée et sans conséquences. Quelque chose me dit que cette erreur particulière dans la pensée politique ne sera pas tolérée cette fois-ci. L’hystérie du réveil et les escroqueries qui en découlent ont fait leur temps. Quelque chose d’autre s’est réveillé dans ce pays : la reconnaissance du fait que nous avons de sérieux problèmes, que nos adversaires [géopolitiques, NdT] s’amusent avec nous alors que nous agissons stupidement, que nous sommes devenus nos propres pires ennemis, qu’être fou n’est pas une vertu.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone
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