
La RTS (Radio télévision suisse) recèle des archives en or. On ne peut pas en dire autant de l’INA, qui les garde jalousement, ne les délivre qu’au compte-gouttes et parfois contre monnaie, alors qu’on les a financées depuis les débuts de la télé en France (1949 techniquement, mais 1960 pratiquement), et depuis la création de l’INA en 1975.
Aujourd’hui, on exhume un sujet de 1964 sur le peintre britannique Francis Bacon, qui reconnaît avec une humilité non feinte qu’il n’arrive pas à la cheville de Velasquez et Rembrandt, qui « ont tout fait ». Pour le grand public, il restera le peintre alcoolique qui dessine des visages tordus, un effet probable du gin ou du vin blanc. En plus, il fume. Il ne manquerait plus qu’il soit homo !
Les publics non avertis ou trop sensibles – on pense à Finky – devront absolument fermer les yeux à 1’07 sur deux photos qui rappellent des heures assez peu lumineuses.
Le second intérêt de ces archives, c’est de montrer un temps révolu, par exemple celui du journaliste curieux, non intrusif, patient, cultivé, accoucheur, loin des petits princes arrogants du jour qui se prennent pour des stars – on pense au multipistonné Duhamel Jr – alors qu’ils ne sont que des passe-plats, des porteurs d’eau, comme on dit dans le foot. Ne pas confondre Deschamps et Ronaldinho !
Par exemple, et là on va s’amuser un peu, face à Bacon, Fogiel aurait posé des questions sur son mec, sur leur volonté d’adopter, sur l’homophobie. Ardisson lui aurait demandé s’il prend de la coke, s’il partouze avec son mec, et s’il a « déjà essayé une gonzesse ». Salamé lui aurait demandé s’il vote socialiste (elle ne connaît pas le mot travailliste, qu’elle croit réservé aux ouvriers ou aux pauvres), et si éventuellement, en prenant la nationalité française, il pourrait voter pour un certain Glucksmann. Hanouna lui aurait demandé tout de suite combien vaut une toile, combien ça gagne un peintre, et s’il peut faire TPMP avec des nouilles dans le slip devant Delormeau.
Il y a soixante ans, le journaliste, qu’il soit suisse ou français, se tenait mieux. Là, on est en intérieurs, mais ces reportages montrent beaucoup les extérieurs, la vie d’avant, car le monde occidental de l’après-guerre a été totalement bouleversé. Les Français sont friands de vie d’avant, et les comptes Facebook sur le vieux Belleville ou le vieux XIIIe pullulent. Les gens s’y retrouvent, font commu, comme disent les jeunes.
Cela ne prouve pas que la population vieillit, mentalement ou physiquement, mais qu’elle cherche un placement sûr, des certitudes, de quoi s’accrocher aux vieilles branches, dans un monde bouleversé par les mondialistes, qui appliquent le programme de l’Agenda 2030 à marche forcée. Au besoin, en éliminant la population rétive.
Nos descendants hallucineront quand ils découvriront la France de 2020, par exemple. Pour eux, ce seront des heures sombres.
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