C’est bon, là ?
On peut, maintenant ?
La ligne a été franchie depuis belle lurette, non ?
Ou pas encore ?
Sinon, c’est quoi exactement la règle ?
Et que dicte la bienséance ?
Parce que je ne voudrais froisser personne.
C’est important, de ne pas froisser.
Ouais, le respect, la démocratie, la civilisation, tout ça.
Mais quand même… je me pose des questions.
Parce qu’à un moment donné, il y a de quoi.
Personnellement, ça fait déjà un bail.
Mais j’avais encore quelques réticences.
Dues probablement à l’idée de ne pas tomber aussi bas.
Aussi bas qu’eux.
De ne pas leur ressembler.
De garder mes distances.
D’éviter la contagion.
De préserver la flamme de l’humanité.
Grosse responsabilité, j’en conviens.
Trop, pour mes épaules ?
Mais à un stade, ça bascule. Forcément.
Un alignement du vocabulaire et de la pensée.
Trouver les mots justes.
Sans surenchères, ni gratuités.
Être la voix des sans voix, en quelque sorte.
Wow. Parlons de mégalomanie.
Mais me voici au bord du gouffre.
Avec un léger vertige.
En signe d’abandon, j’écarte les bras.
Et me penche en avant.
Je tombe.
J’arrive.
Me voici.
« Sionistes, vous êtes des ordures et la lie de l’humanité. »
Je me relève.
Même pas mal.
Viktor DEDAJ
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir