
A l’occasion des funérailles du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, et de son successeur assassiné immédiatement après sa nomination, Sayed Hachem Safi al-dine, tenues le 23 février à Beyrouth, nous traduisons, en guise d’hommage, le dernier discours de celui qui est et restera probablement, par ses accomplissements, son éthique et sa crédibilité, le plus grand des dirigeants arabes de l’histoire moderne.
Malgré la décapitation du Parti de Dieu et la dévastation du Liban, l’agresseur israélien a été tenu en échec par la Résistance libanaise et a été contraint de demander lui-même un cessez-le feu, et la promesse de Son Eminence formulée ci-dessous a été tenue : les colons israéliens n’ont pas pu regagner les colonies du nord avant le cessez-le-feu à Gaza (la plupart ne sont toujours pas revenus).
Ce discours est un témoignage éloquent de la détermination farouche du Hezbollah à soutenir la cause palestinienne, qui constitue littéralement sa boussole, quand bien même le prix à payer serait exorbitant. Un front de soutien au Hamas avait été ouvert par le Hezbollah dès le 8 octobre, comme l’avait évoqué Nasrallah dans son premier discours après le Déluge d’Al-Aqsa (que nous avions traduit), et n’avait pas cessé depuis. A l’heure de vérité, le Hezbollah libanais s’est révélé l’allié le plus précieux de la Palestine.
Aimé Césaire disait « il est place pour tous au rendez-vous de la conquête ». La Libération d’Al-Quds (Jérusalem) n’en est pas moins inévitable après le martyre de Hassan Nasrallah, mais ceux qui prétendent soutenir la Palestine sans soutenir ses principaux alliés au sein de l’Axe de la Résistance sont soit des ignorants, soit des hypocrites – tout comme ceux qui se revendiquent défenseurs des droits des Palestiniens tout en condamnant le Hamas et le Déluge d’Al-Aqsa lancé le 7 octobre. Lorsque toute la Palestine sera libérée, TOUTE, il ne faudra laisser aucune place aux opportunistes désireux de s’approprier cette victoire ou de réécrire leur propre histoire.
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 19 septembre 2024, au lendemain de l’attentat terroriste israélien contre les bipeurs puis les talkie-walkie du Hezbollah, et 8 jours avant son assassinat par 85 bombes d’une tonne chacune.
Introduction
- La situation actuelle
1/ L’aspect moral et humanitaire
2/ L’attaque aux bipeurs et aux talkie-walkies piégés
- Les intentions de l’ennemi
- Un coup dur et sans précédent
- Le contexte depuis le 8 octobre
- Les objectifs d’Israël et la manière de les contrecarrer
3/ La position du Hezbollah face à ces attaques
- L’illusoire « ceinture de sécurité » au sud-Liban
- Quelle sera la riposte du Hezbollah ?
Conclusion
Source : Al-Manar
Traduction : lecridespeuples.substack.com
Introduction
Je cherche refuge auprès de Dieu contre le diable maudit. Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Dieu, Seigneur des Mondes, et que les prières et les salutations soient sur notre Maître et Prophète, le Sceau des Prophètes, Abul Qassim Mohammad b. Abdallah, ainsi que sur sa famille noble et pure, sur ses compagnons choisis et fidèles, ainsi que sur l’ensemble des Prophètes et des Messagers. Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions.
Ce qui a motivé mon intervention aujourd’hui, ce sont les événements qui se sont déroulés au cours de ces deux derniers jours, en particulier mardi [17] et mercredi [18 septembre]. J’avais initialement prévu ma prochaine allocution pour l’anniversaire du Déluge d’Al-Aqsa, pour lequel je me préparais, afin de vous présenter une évaluation complète, profonde et exhaustive des événements d’une année entière de confrontation sanglante entre l’Axe de la Résistance et cette entité sioniste usurpatrice. Cependant, ce qui s’est produit ces deux jours exige évidemment une prise de parole, une évaluation et une position claire.
Avant de commencer, il me faut naturellement adresser mes félicitations à tous les musulmans à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du plus grand des prophètes de Dieu, Abû al-Qâsim Muhammad ibn Abdallah (que la paix soit sur lui et sa famille), que Dieu le Très-Haut a envoyé comme une miséricorde pour l’humanité, le Sceau des prophètes, le Maître des messagers, et l’homme qui est devenu une Nation à lui seul, éternelle jusqu’au Jour du Jugement. Je félicite également les musulmans et le monde entier pour l’anniversaire de la naissance de son descendant, l’Imam Ja’far al-Sadiq (que la paix soit sur lui), l’un des plus éminents maîtres des juristes, savants et imams, à qui il a été donné de répandre les sciences du Messager de Dieu (que la paix soit sur lui et sa famille) au point de raviver l’Islam pendant des siècles.
Je tiens également à signaler que nous avions prévu d’organiser aujourd’hui la cérémonie du quarantième jour en mémoire du défunt Ayatollah Sheikh Hassan Trad (que Dieu lui fasse miséricorde), mais en raison des circonstances actuelles, celle-ci a été reportée. Avec son départ, nous avons perdu un grand mujtahid, un juriste éminent, un érudit de renom, un maître distingué, et une figure d’exemplarité en matière de piété, de moralité, de sincérité et de présence spirituelle, éthique et paternelle. Il fut un père pour tous et un fervent soutien de la Résistance, en particulier des opérations martyres. Que Dieu lui accorde Sa miséricorde et Sa satisfaction.
La situation actuelle
Quant à la situation actuelle, je souhaite commencer par les paroles du Très-Haut :
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
« Si une blessure vous atteint, une blessure semblable a déjà atteint les autres. Telles sont les journées que Nous faisons alterner parmi les gens, afin que Dieu distingue ceux qui croient et choisisse parmi vous des martyrs. Et Dieu n’aime pas les injustes. » (Coran, 3:140)
Et Dieu le Très-Haut dit encore :
« Ne faiblissez pas dans la poursuite de l’ennemi. Si vous souffrez, eux aussi souffrent comme vous souffrez, mais vous espérez de Dieu ce qu’ils n’espèrent pas. Et Dieu est Omniscient et Sage. » (Coran, 4:104)
En abordant ces événements récents, je diviserai mon discours en trois parties :
L’aspect moral et humanitaire des événements que nous avons vécus ces deux derniers jours.
Ce qui s’est passé et la manière d’y faire face.
La position globale, c’est-à-dire la position politique et jihadiste à adopter face à ces développements.
1/ L’aspect moral et humanitaire
Premièrement, je me dois de m’adresser aux familles des martyrs tombés ces derniers jours – qu’ils soient victimes des attentats à l’intérieur du pays ou martyrs du front au sud-Liban –, j’adresse mes plus sincères condoléances pour la perte de leurs êtres chers et mes plus chaleureuses félicitations pour l’honneur divin qu’ils ont reçu en voyant leurs bien-aimés accéder au martyre. Je prie également pour un prompt rétablissement des blessés et demande à Dieu de leur accorder patience et endurance, par Sa Grâce. Je reviendrai à la prise de position des blessés, des familles des martyrs et des masses de la Résistance au fil de mon discours.
Je remercie le gouvernement libanais, le ministère de la Santé, les hôpitaux, les centres médicaux, les institutions de la défense civile sous toutes leurs appellations, les équipes de secours, les autorités sanitaires, ainsi que les médecins et infirmiers qui ont accompli un travail exemplaire. Des médecins ont œuvré sans relâche, jour et nuit. Nous faisons face à une problématique au Liban : le nombre de blessures oculaires est élevé et les hôpitaux ne sont pas suffisamment équipés pour ce type de lésions, ce qui entraîne une pression accrue et parfois des retards. Mais ces délais ne sont pas dus à une négligence, bien au contraire. Ces deux derniers jours, nous avons été témoins d’un engagement positif, sérieux et généralisé, ainsi que d’un niveau de mobilisation et d’intérêt remarquables. Nous leur en sommes reconnaissants.
Merci à tous ceux qui ont donné leur sang dans différentes régions du Liban, au point que certains ont décrit la mobilisation de mardi comme la plus grande opération de don de sang de l’histoire du Liban. Merci à ceux qui ont transporté les blessés, sur leurs épaules, en voiture ou à moto, car comme vous l’avez vu, les explosions se sont produites sur les routes, dans les magasins, etc. Nous y reviendrons. Merci à ceux qui ont exprimé leur disposition à donner leurs organes aux blessés.
Merci aux médecins qui ont ouvert leurs cliniques gratuitement, jour et nuit. Merci à notre cher peuple libanais dans toutes ses composantes qui, au-delà des divergences sectaires et politiques, malgré les divergences et antagonismes, dans toutes les régions, a manifesté une solidarité sincère et profonde. Merci aux dirigeants qui ont exprimé leur soutien, des présidents aux autorités religieuses et politiques, en passant par les ministres, députés, partis, courants politiques, élites, médias, institutions sociales, culturelles et syndicales, etc.
Parmi les bénédictions de ce sang pur qui a été versé, et de cette injustice que nous avons vécue ces derniers jours, nous avons été témoins une nouvelle fois au Liban d’une épopée humanitaire et morale de grande ampleur, à l’échelle nationale et humaine, comme nous n’en avions pas vu depuis longtemps. C’est l’une des grâces de Dieu le Très-Haut et l’une des bénédictions de ce sang et de ces sacrifices.
Nous devons également remercier les nations qui se sont empressées d’apporter leur soutien en envoyant des équipes médicales et du matériel, comme le gouvernement irakien et la République islamique d’Iran, qui a dépêché un avion pour transporter des dizaines de blessés hier, et d’autres avions viendront, ainsi que le gouvernement syrien, qui nous a ouvert les portes de ses hôpitaux, avec le transport de blessés aux hôpitaux de Damas. Nous exprimons aussi notre gratitude aux pays qui ont pris contact avec le gouvernement libanais pour lui annoncer leur disposition à fournir une assistance, ainsi qu’à tous ceux qui ont condamné ce crime israélien odieux – qu’il s’agisse d’États, de partis, de mouvements ou d’institutions, et en particulier aux forces de l’Axe de la résistance en Palestine, au Yémen, en Irak, en Syrie et ailleurs. Les remerciements sont le premier point.
Et en premier et dernier lieu, nous rendons grâce à Dieu Tout-Puissant pour l’affliction et l’épreuve qu’Il nous a imposées, pour Son aide et Son assistance, et pour nous avoir épargné de plus grandes afflictions.
2/ L’attaque aux bipeurs et aux talkie-walkies piégés
Deuxièmement, venons-en à ce qui s’est passé mardi et mercredi. Je vais le résumer brièvement en guise d’introduction, même si tout le monde le sait. Mardi, l’ennemi israélien a pris pour cible des milliers de bipeurs et les a fait exploser simultanément. Dans cette opération, l’ennemi a dépassé toutes les limites, piétiné toutes les lois et transgressé toutes les lignes rouges, sans se soucier de quoi que ce soit, ni sur le plan moral, ni sur le plan humain, ni sur le plan légal.
Les explosions ont eu lieu pour certaines d’entre elles dans des hôpitaux, car certains détenteurs de ces appareils y travaillaient, mais aussi dans des pharmacies, des marchés, des magasins, des maisons, des voitures et sur la voie publique, où se trouvaient de nombreux civils, y compris des femmes et des enfants. L’ennemi ne visait pas seulement les combattants et les cadres du Hezbollah, mais aussi tout l’environnement dans lequel ils évoluaient, en sutilisant un appareil civil largement utilisé par la population, et ce dans le monde entier et pas seulement au Liban, notamment dans les hôpitaux, les cabinets médicaux, les entreprises commerciales et les services de transport, etc., qui tous utilisent ces bipeurs. Le lendemain, mercredi, l’ennemi a récidivé en déclenchant des explosions à distance à travers des talkie-walkies, encore une fois sans se soucier de l’endroit où se trouvaient leurs porteurs. Il n’était pas nécessaire que la cible soit sur une personne en particulier : l’appareil pouvait se trouver sur une table, à l’hôpital, dans une pharmacie, dans la rue ou à domicile.
Cette agression a causé la mort de dizaines de martyrs, dont des enfants, des femmes et des civils, ainsi que des milliers de blessés plus ou moins graves. Le bilan réel émergera avec le temps, car de nombreux blessés ont été hospitalisés et sont sortis sans être comptés, tandis que d’autres ont pu être comptabilisés plusieurs fois. Mais le bilan est très lourd.
Les intentions de l’ennemi
Si nous voulons analyser les intentions de l’ennemi, car ce qui s’est produit est différent (de ce qu’il avait planifié), l’ennemi a ciblé un ensemble de bipeurs, et le moment viendra d’en parler en détail. Il savait que ces dispositifs étaient au nombre de plus de 4 000 et supposait qu’ils avaient été distribués parmi les jeunes du Hezbollah, hommes et femmes, appartenant à diverses unités et organisations. Lorsqu’il les a fait exploser, son objectif était clair au niveau des intentions : il voulait délibérément tuer 4 000 personnes en une minute. Au minimum, il voulait tuer 4 000 personnes en une minute. Et cela ne prend pas en compte les explosions des talkie-walkies mercredi. Nous parlons ici uniquement des bipeurs, et ce indépendamment du nombre de victimes collatérales — qu’il s’agisse de personnes dans les hôpitaux, les pharmacies, les marchés, les maisons, les voitures ou les rues. Telle était l’intention de l’ennemi, et le niveau de crime auquel il est parvenu. Puis, le lendemain, il a cherché à éliminer des milliers de détenteurs ou d’utilisateurs de talkie-walkie. Pour ne pas dire « des milliers » (ce qui pourrait être exagéré), disons au moins « mille », car les blessés se comptent par centaines et les martyrs par dizaines ce mercredi.
En résumé, pour donner le nombre minimum, disons qu’en seulement deux jours, en une minute le mardi et une autre minute le mercredi, l’ennemi israélien a voulu tuer au moins 5 000 personnes en l’espace de deux minutes, sans le moindre égard pour quoi que ce soit. Il ne s’est aucunement soucié du lieu des assassinats et de la manière dont ils seraient perpétrés, misant sur le fait que même les blessés, dans un contexte de chaos et face à l’incapacité des hôpitaux à les prendre en charge, finiraient par succomber pour un grand nombre d’entre eux.
Comment qualifier cet acte criminel ? Il s’agit d’une opération terroriste de grande ampleur, d’un génocide, d’un massacre. Nous adopterons désormais les expressions « massacre du mardi » et « massacre du mercredi », ou encore « les massacres du mardi et du mercredi », afin qu’ils s’ajoutent aux nombreuses tueries de masse perpétrées par l’ennemi depuis l’implantation de cette tumeur cancéreuse dans notre région, de ce mal absolu dans notre région. Il s’agit d’un génocide, d’une agression d’une ampleur sans précédent contre le Liban, son peuple, sa Résistance, sa souveraineté et sa sécurité. C’est un crime de guerre, une déclaration de guerre même. Cette opération peut être à juste titre qualifiée par tous les termes (tant le degré d’atrocité est inégalé). Telle était donc l’intention de l’ennemi.
Cependant, grâce à la miséricorde, à la bienveillance et à la générosité de Dieu le Très-Haut et l’Exalté, une grande partie de cette tragédie a été évitée. Dieu nous a épargnés d’une grande partie de l’affliction. Pourquoi ? D’un côté, beaucoup de blessures étaient légères alors que les blessés auraient pu être au nombre des martyrs. Un certains nombre de bipeurs étaient hors service, c’est-à-dire éteints, ou éloignés des frères (qui les détenaient), ou même pas encore distribués. Cela n’a rien à voir avec les intentions de l’ennemi, qui sont comme je les ai décrites. Par la providence divine et la miséricorde de Dieu, ainsi que grâce aux efforts humains que nous avons commencé par remercier, le fait que la solidarité extraordinaire du peuple n’ait laissé aucun blessé au sol, aucun blessé dans les rues, les ambulances, la défense civile, la croix-rouge, le croissant rouge, toutes les organisations de santé, les scouts, etc., la présence et la ferveur du peuple, la coopération de l’armée, des services de sécurité, des hôpitaux, des médecins, etc., tout cela a fait que cette catastrophe a été en partie atténuée. Tout cela a contribué à contrecarrer en grande partie les plans de l’ennemi. Si, comme nous l’avons dit, l’un de ses objectifs était de tuer 5 000 personnes, une grande partie de ce dessein a été mise en échec, grâce à la grâce divine, aux efforts sincères des hommes, au courage, au patriotisme et à la forte implication de toutes les composantes officielles et populaires de notre peuple.
Quant à savoir comment cet acte a été commis, nous avons mis en place plusieurs comités d’enquête internes, techniques et sécuritaires, pour examiner toutes les hypothèses et scénarios entourant ces attaques. Nous avons atteint une conclusion quasi définitive quant aux explositions, mais nous avons encore besoin de temps pour la confirmer. Cette affaire est soumise à une investigation rigoureuse, qui remonte à l’entreprise qui a vendu ces appareils, leur fabrication, leur transport, leur arrivée au Liban, leur distribution, jusqu’au moment précis de leur détonation. Nous atteindrons bientôt des conclusions claires et définitives, avec la grâce de Dieu, et nous en tirerons les conséquences. Je ne vais pas accélérer les choses pour exposer dès maintenant les aspects techniques et technologiques pour l’instant. Il y a des analyses, des hypothèses et des théories en cours, mais nous devons attendre un peu d’avoir des conclusions certaines et confirmées.
Un coup dur et sans précédent
Mais ce qui est indéniable, car nous sommes des gens réalistes qui n’exagérons pas les faits (ni ne les minimisons), il ne fait aucun doute que nous avons subi un grand coup, tant sur le plan sécuritaire qu’humain, d’une ampleur inédite dans toute l’histoire de la Résistance, du moins au Liban. Ce niveau d’agression est sans précédent dans l’histoire du Liban, et est peut-être sans précédent dans l’histoire du conflit avec l’ennemi israélien à l’échelle de la région, voire sans précédent dans le monde entier au niveau de la nature de cette agression, de ces tueries et de ce crime, à savoir l’utilisation de bipeurs ou talkie-walkies détenus par des gens et leur détonation sans considération pour le lieu où ils se trouvent.
Oui, nous avons subi un coup dur et douloureux, mais c’est la nature de la guerre et du conflit. Nous savons que notre ennemi possède une supériorité au niveau technologique, et nous n’avons jamais prétendu le contraire. Car Israël n’est pas seul : avec lui se tiennent les Etats-Unis, l’Occident, l’OTAN et toutes les puissances qui détiennent les technologies les plus avancées au monde, et qui se trouvent dans le camp adverse. Lorsque nous entrons dans ce conflit, nous misons sur l’effort, le djihad, les sacrifices, le temps, l’usure et l’accumulation de points jusqu’à la victoire. Et nous avons déjà remporté plusieurs victoires jusqu’à présent. Mais la nature de la guerre a toujours été, à travers l’histoire, et quelles que soient les parties belligérantes, « une alternance, un jour en notre faveur, un jour en faveur de notre ennemi » (propos de l’Imam Ali). Un jour nous subissons, et un jour nous triomphons.
Mardi et mercredi ont été deux journées éprouvantes, lourdes de sang et de souffrance. Ce fut un test immense. Mais, avec l’aide de Dieu, et j’y reviendrai plus tard, nous saurons surmonter cette épreuve avec fierté et la tête haute. L’important, c’est que le coup ne te mette pas au sol, si grand et si puissant qu’il soit. Je vous le dis avec assurance, confiance et foi en Dieu : ce coup fort, puissant et sans précédent ne nous a pas mis au sol, et ne nous mettra pas au sol, avec la grâce de Dieu. De cette épreuve et des leçons qu’elle nous apporte, nous ressortirons plus forts, plus solides et plus résolus, plus déterminés et plus capables de faire face à toutes les hypothèses et à tous les dangers.
Le contexte depuis le 8 octobre
Pourquoi l’ennemi a-t-il commis ce crime, ce massacre ? Le contexte et les objectifs sont cruciaux pour comprendre ce qui s’est passé. Nous devons saisir l’intention derrière cette attaque majeure, car cette compréhension est essentielle pour contrecarrer, affronter et répondre à ce grand crime perpétré par l’ennemi. Rappelons que l’« Opération Déluge d’Al-Aqsa » a été lancée le 7 octobre 2023, et que nous nous apprêtons à marquer son premier anniversaire dans quelques semaines. Une année entière s’est écoulée depuis ce Déluge béni. Le front de soutien libanais s’est ouvert dès le 8 octobre et s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. Ce front s’est révélé efficace, influent et a exercé une pression considérable sur l’ennemi, comme en témoigne son comportement. Peu importe ce que certains peuvent dire ici et là, le débat sur cette question a toujours existé, car dès le premier jour, certains ont adopté l’idée qu’il n’y avait aucun intérêt, aucun bénéfice, que cet effort ( de soutien à Gaza de la part du Hezbollah) resterait vain. C’est ce que nous appelons le dénigrement et la démoralisation.
Mais ce qui compte réellement, c’est ce que l’ennemi lui-même dit et reconnaît. Lorsque nous écoutons ses dirigeants actuels et anciens – ministres de la Défense, généraux, chefs d’état-major, commandants de divisions et régions militaires, responsables des services de sécurité au sein de l’entité ennemie –, la manière dont ils évaluent la situation au front nord, c’est cela qui est important, et non l’opinion de ceux qui, de loin, sans informations ni suivi, ignorent ce qui se passe sur le front, et encore moins au cœur même de l’entité sioniste et ce que disent les Israéliens eux-mêmes, si nous accordons le bénéfice du doute (à toutes ces voix libanaises et arabes qui dénigrent le Hezbollah).
Par exemple, lorsqu’un ancien chef d’état-major adjoint reconnaît que ce qui se passe dans le nord depuis plusieurs mois constitue la première défaite historique d’Israël au nord. D’autres déclarent : « Il ne fait aucun doute que le Hezbollah réalise des avancées stratégiques dans le nord. » C’est eux qui parlent d’accomplissements stratégiques, d’une défaite historique, c’est eux qui disent qu’ils ont perdu la région nord. C’est eux qui parlent d’une ceinture de sécurité à l’intérieur de l’entité, le long de la frontière nord, pour la première fois en 75 ans (jusque-là, Israël imposait des ceintures de sécurité à l’intérieur des pays voisins : Liban, Syrie, etc.). C’est eux qui parlent de l’ampleur des déplacements de population (plus de 200 000 colons israéliens ont dû évacuer la frontière libanaise), ainsi que les pertes économiques qui frappent l’industrie, l’agriculture et le tourisme dans cette région. C’est eux qui parlent d’une guerre d’usure, d’un épuisement progressif de l’armée ennemie sur le front nord.
C’est précisément pour cette raison que l’ennemi n’a pas été en mesure de retirer toutes les forces qu’il a positionnées au nord depuis le 8 octobre, malgré la pression extrême qu’il subit à Gaza. Même en Cisjordanie, il a redéployé des troupes à Gaza depuis la Cisjordanie, mais il ne s’est pas retiré du nord, car il y est confronté à une menace bien réelle, à un front véritable. Israël a un problème d’effectifs. Récemment, une chaîne de médias israélienne a rapporté qu’il existait une pénurie massive de soldats, au point qu’un grand nombre de marins ont dû être convertis en fantassins pour renforcer leurs effectifs.
Leurs mots (sont sans équivoque) : « Nous avons perdu le nord. » Pendant 11 mois, les cris des habitants du nord ont exercé une pression considérable, contraignant Netanyahou, Gallant et tous les autres à reconnaître l’ampleur du problème, à se tourner vers le nord pour y régler le problème (posé par le Hezbollah).
L’un des éléments de pression les plus importants sur l’entité ennemie dans cette bataille est le front d’attrition au nord, en plus d’autres fronts comme le Yémen, qui joue un rôle majeur, que ce soit en mer Rouge, en mer d’Arabie, dans l’océan Indien, ou par le soutien populaire massif chaque semaine, ou par les missiles, dont le plus récent est « Palestine 2 ». Il y a aussi le front irakien. Quant au front libanais, il ne fait aucun doute qu’il exerce une pression considérable et constitue l’une des cartes de négociation les plus importantes dont dispose aujourd’hui la Résistance palestinienne pour atteindre ses objectifs et mettre un terme à l’agression.
Les objectifs d’Israël et la manière de les contrecarrer
Dès le premier jour, l’ennemi a cherché à éteindre et faire cesser le front de soutien au Liban, en utilisant tous les moyens de pression et d’intimidation, même si, sur le champ de bataille, il a dans une grande mesure – mais pas complètement – respecté les règles d’engagement qui se sont établies, alors qu’il ne cesse de menacer de déclencher une guerre. Dans le passé, 1 % de ce qui se passe depuis les 11 derniers mois aurait suffi pour qu’Israël déclenche une guerre. Mais c’est là le résultat de l’évolution des dynamiques sur les fronts et de l’équilibre de la terreur et de la dissuasion (qui ont empêché l’ennemi de mettre ses menaces à exécution).
Les tentatives de séparer le front du Liban du front de Gaza, les menaces permanentes de guerre… Souvenez-vous que pendant 11 mois, Israël a agité la menace d’une guerre totale et en a même fixé des échéances, aidé en cela par certains médias au Liban et dans le monde arabe qui ont relayé cette propagande. Une guerre totale sera déclenchée dans deux jours, dans deux heures, dans une semaine… Nous vivons dans cette atmosphère depuis 11 mois. Et le but de tout cela était de faire pression sur l’Etat libanais, sur le peuple libanais, sur toutes les factions de la Résistance au Liban et en particulier sur le Hezbollah pour faire cesser ce front (de soutien). (L’ennemi a utilisé tous les moyens) : assassinats d’individus, de combattants et de dirigeants, destruction de milliers de maisons, terreur infligée à la population, comme les avions de chasse israéliens franchissant le mur du son en plein milieu de la nuit, surtout au sud. Tout cela fait partie de la bataille en cours, y compris l’attaque que nous venons de subir (attaque aux bipeurs et talkie-walkies). Mais toutes ces tentatives ont échoué. La Résistance libanaise est restée ferme dans sa position, poussant l’ennemi à adopter une escalade encore plus radicale qui est le plus haut niveau de crime qu’il puisse perpétrer. Il prétend qu’il a préservé les civils, mais il a tué au cœur des civils, tuant des civils et ciblant des structures civiles.
Ce coup porté par l’ennemi israélien, constituant un crime majeur, tel était son objectif. Il ne s’agit pas là d’une analyse (mais d’une certitude), car mardi après-midi, quelques heures après la frappe, des messages officiels et officieux nous ont été transmis, disant clairement « Notre objectif via cette opération est de vous faire cesser votre soutien à Gaza et d’interrompre les combats sur le front libanais, faute de quoi nous avons d’autres surprises ». C’est ce qu’ils nous ont dit mardi après-midi, et mercredi, l’attaque supplémentaire dont ils nous avaient menacés s’est concrétisée (avec l’explosion des talkie-walkies).
L’objectif est donc limpide Peut-être que certains estiment que l’objectif est plus que cela, qu’il ne s’agissait que d’une frappe préliminaire qui sera suivie après quelques heures d’une vaste opération militaire, c’est possible. Mais au minimum, ce dont nous sommes sûrs, ce qui nous a été transmis et a également été transmis aux autorités officielles du Liban, est que c’est là l’objectif de l’opération. Israël le revendique : le but est de soumettre la Résistance, de la contraindre à se rendre, à cesser ses opérations et à sortir de cette bataille. Et bien sûr, certains pays occidentaux se déclarent prêts à nous trouver une porte de sortie, via un accord au Conseil de sécurité qui mettrait en application la résolution 1701, et voilà, nous arrêterions la guerre et abandonnerions à leur sort Gaza, le peuple de Gaza et la Résistance à Gaza, ainsi que le peuple de Cisjordanie et de Palestine et toute cette bataille. Ainsi, tout ce que nous avons offert en guise de sacrifices et de martyrs, tous nos efforts, toutes nos confrontations sévères et sanglantes durant une année serait réduit à néant. Et il nous est impossible de consentir à une telle chose.
L’objectif de ces attaques de mardi et de mercredi, et le contexte dans lequel elles s’inscrivent, est donc de séparer les deux fronts et de stopper le front libanais.
La réponse à ce crime majeur, au nom des martyrs, de leurs familles, des blessés dans les hôpitaux, de ceux qui ont perdu leurs yeux et leurs mains, de tous ceux qui font preuve de patience et de résilience, de tous ceux qui ont pris sur eux la responsabilité de ce devoir moral, humanitaire et religieux : soutenir Gaza, soumise à un génocide, à des massacres de masse, à la famine, à la soif, aux maladies et au siège. Nous disons à Netanyahou, à Gallant – qu’il voulait évincer, mais qui est resté en poste jusqu’à présent –, au gouvernement ennemi, à l’armée ennemie et à la société ennemie : « Le front libanais ne s’arrêtera pas tant que l’agression contre Gaza ne cessera pas. » Cela fait onze mois que nous disons ces mots. Ils peuvent sembler répétitifs aujourd’hui, mais ils prennent tout leur sens après ces deux frappes majeures, après tous ces martyrs, toutes ces blessures, toutes ces souffrances. Je le dis clairement : quels que soient les sacrifices, quelles que soient les conséquences, quelles que soient les possibilités, et quel que soit l’horizon vers lequel se dirige la région, la Résistance au Liban ne cessera jamais de soutenir le peuple de Gaza, le peuple de Cisjordanie et tous les opprimés de cette terre sacrée.
C’est la première réponse. La première réponse : contrecarrer les objectifs de l’ennemi. Il a peut-être tué, blessé, exercé sa monstruosité, mais a-t-il atteint son but ? Il n’a pas atteint son but. Comme à Gaza, où depuis onze mois, il massacre et génocide, mais n’a pas réussi à accomplir un seul de ses objectifs annoncés.
Bien sûr, en plus de cet objectif principal, il existe d’autres objectifs implicites, comme frapper le soutien populaire à la Résistance (pour l’affaiblir). Et un troisième objectif est de frapper la structure même de la Résistance. Au sujet du second objectif, à savoir frapper notre base de soutien populaire, si l’on observe les attentats, où ont-ils eu lieu ? Dans la banlieue sud, dans la Bekaa, dans le Sud, ce qui est naturel, car c’est là que se trouvent les jeunes et les institutions du Hezbollah. Certains attentats ont également eu lieu dans le Nord et dans la région des monts Keserwan. À travers ces explosions de masse, l’ennemi cherchait à frapper cet environnement, à l’épuiser, à l’affaiblir, à le soumettre, et à le pousser à s’opposer à la Résistance et à s’écrier en direction de ses dirigeants : « Assez ! », comme certains, en dehors du cercle de la Résistance, tentent de le faire. « Ça suffit ! Nous en avons fait plus qu’assez (pour la Palestine) ! »
Mais cet objectif a également échoué. Il a échoué mardi, et il a échoué mercredi. Lorsque nous écoutons les blessés dans les hôpitaux, ceux qui y sont encore ou ceux qui en sont sortis, lorsque nous voyons, comme tout le monde a pu le constater, et comme je les ai entendus moi-même sur les chaînes de télévision, leur moral élevé, leur immense patience, leur volonté inébranlable, leur détermination à retourner sur le terrain, à rejoindre les fronts, à reprendre le combat, leur insistance à persister dans cette action, dans ce rôle et à assumer leur responsabilité, cela constitue une réponse à l’ennemi qui fait échouer cet objectif. Quiconque entend les familles des martyrs, quiconque entend les familles des blessés, ressent leur force, écoute leurs paroles, perçoit leur détermination, leur patience et leur fermeté, reçoit les messages qu’ils envoient et les discours qu’ils tiennent à notre intention dans les médias, ne peut qu’être frappé de respect devant leur endurance, leur résolution, leur courage, leur foi et leur résilience, au point d’en être gêné (par le sentiment de ne pas en faire assez pour la Palestine). Le message est tout aussi clair à travers les funérailles massives des martyrs dans tous les villages, villes et cités, qui se sont tenus avant-hier, hier et aujourd’hui. Les slogans et les chants des cortèges funéraires constituent la réponse de l’environnement populaire de la Résistance, ainsi que celle du pays tout entier à travers la solidarité et la compassion. Si l’ennemi pensait que ces massacres et ces crimes mèneraient à davantage de divisions, de fragmentations ou d’abandon au niveau national et libanais, c’est précisément le contraire qui s’est produit.
L’un des objectifs de l’ennemi était également de porter atteinte à la structure même de la Résistance. Il pensait qu’une grande partie des bipeurs et des talkie-walkie étaient détenus par de hauts responsables et des secteurs-clés de la Résistance – et ce n’était pas le cas, car ils ont des bipeurs anciens, les nouveaux ayant été distribués ailleurs –, et il comptait éliminer le plus grand nombre de dirigeants et responsables, frapper les secteurs-clés, frapper et ébranler toute la structure, désorganiser le système de contrôle et le commandement et causer le chaos, la confusion, la faiblesse et la fragilité dans la structure de la Résistance et du Hezbollah. Mais cela ne s’est pas produit. Je vous l’affirme, cela ne s’est pas produit une seule fois. Cela ne s’est pas produit une seule fois. Dès les premiers instants, le commandement et le contrôle sont restés opérationnels, les dirigeants et échelons ont suivi les faits dans le détail, et ont annoncé leur disposition sur le front, où toutes les armes et toutes les forces étaient prêtes, car une attaque israélienne était possible, et nous nous devions de prendre toutes les mesures de précaution en prévision d’une offensive. Aujourd’hui, je vous l’affirme : la structure de la résistance n’a pas été ébranlée. Et je peux vous dire davantage : par la Grâce de Dieu le Très-Haut, et par l’accumulation des efforts, par la bénédiction du sang des martyrs et des sacrifices des combattants, des blessés, des dirigeants et des cadres à tous les échelons, depuis 1982 jusqu’à ce jour, cette structure est d’une force, d’une robustesse, d’une capacité, d’un état de préparation, d’effectifs et de fermeté telles qu’aucun crime, aussi grand soit-il, ne peut l’ébranler. Soyez rassurés. À tous les amis et sympathisants qui s’inquiètent à travers le monde – et c’est légitime, car ce qui s’est produit est considérable –, je souhaite les rassurer, avec lucidité et responsabilité, et en aucun cas par arrogance, que notre structure est très vaste, forte, robuste et ferme, nos capacités sont grandes et notre état de préparation est élevé. Que l’ennemi sache que ce qui s’est produit n’affectera ni notre structure, ni notre volonté, ni notre détermination, ni notre cohésion, ni nos capacités, ni notre système de commandement et de contrôle, ni notre présence sur les fronts et notre disposition, mais cela les renforcera. Vous pouvez en avoir la certitude.
Voilà pour ce qui concerne le fait de faire échouer les objectifs de l’ennemi. Si l’objectif de l’ennemi est de séparer les deux fronts, il se berce d’illusions. S’il cherche à fragiliser l’environnement de la résistance, il rêve. Jusqu’à présent, il s’est révélé d’une stupidité et d’une bêtise incroyables. Certains d’entre eux ont déclaré qu’ils sont certes détenteurs d’une technologie avancée, mais qu’ils ont démontré au monde entier par leurs actions à quel point il sont d’un degré de stupidité élevé, car ils ne réalisent pas leurs objectifs. Jusqu’à présent, cet ennemi ne comprend rien à la profondeur du moral, de la culturel et de la spiritualité de cet environnement, de cette Résistance et de ce peuple, et il en va de même au niveau national et quant à la structure de la Résistance.
3/ La position du Hezbollah face à ces attaques
La dernière partie de mon discours est une sorte de synthèse – je reviendrai à notre riposte à la fin de mon propos. Ces dernières semaines, de nombreuses discussions ont eu lieu autour du nord. Ils commencent à parler de déplacer le poids (de la force militaire israélienne) au nord, de la guerre au nord, et d’autres pressions. Les propos des uns et des autres divergent, mais il est question d’une escalade militaire. Certains parlent d’une guerre partielle, d’autres encore de combats, s’étendant sur une durée de quelques jours et certains vont même jusqu’à évoquer une guerre totale. Je ne vais pas analyser cela maintenant, à la fois faute de temps, et parce que c’est inutile, puisque les jours à venir révéleront les faits. Mais il est certain que tout ce qui se dit sur le nord a un objectif déclaré. Nous l’avons toujours dit : l’essentiel est de contrecarrer et de déjouer les objectifs de l’ennemi. L’ennemi est vaincu et défait en l’empêchant de réaliser ses objectifs. C’est la nature des batailles de la Résistance et de toutes les résistances populaires à travers l’Histoire. Quel est l’objectif affiché par le gouvernement ennemi de Netanyahou et Gallant pour le front nord ? Rétablir la sécurité pour permettre aux « habitants du Nord », d’après leurs mots, de retourner dans leurs colonies. Cela est devenu un quatrième objectif, qui s’ajoute aux trois objectifs annoncés liés à la guerre contre Gaza. A nos yeux, ce quatrième objectif est de faire retourner les colons occupants usurpateurs de la Palestine aux zones frontalières avec le sud-Liban. Tel est l’objectif.
Eh bien, Netanyahou, peux-tu atteindre cet objectif ? Le peux-tu, toi Netanyahou ? Hier, tu étais euphorique. Toi, Gallant, ton gouvernement, ton armée et ton entité êtes confrontés à un défi. Nous avons relevé ce défi dès le 8 octobre, et aujourd’hui, nous acceptons à nouveau ce défi. Je le dis à Netanyahou, à Gallant, à son armée et à son entité : vous ne pourrez pas ramener les colons du nord dans leurs colonies ! Vous ne pourrez pas ramener les colons occupants usurpateurs dans les colonies du nord de la Palestine occupée, quoi que vous fassiez. Vous n’y parviendrez pas. C’est là un défi majeur entre nous et vous. La seule solution, comme nous le disons depuis le 8 octobre, et nous le répétons maintenant après bientôt une année entière, la seule solution est d’arrêter l’agression et la guerre contre le peuple de Gaza et contre la bande de Gaza, et par conséquent contre la Cisjordanie. C’est la seule solution. Sans ça, rien de tel ne se produira. Aucune escalade militaire, aucun assassinat, aucune guerre totale ne pourra ramener la population à la frontière, jamais avec la grâce de Dieu. Bien au contraire, ce que vous vous apprêtez à faire ne fera qu’accroître le déplacement de la population dans le nord et éloignera encore plus toute possibilité de retour en toute sécurité. Vous le savez bien. Je ne vais pas élever la voix, car cela fait onze mois que nous nous battons, et nous continuons à nous battre avec un certain niveau de capacité. C’est donc aussi là notre engagement.
Il y a autre chose qu’il faut dire clairement : cet idiot, le commandant de la région nord, prétend vouloir établir une ceinture de sécurité à l’intérieur du territoire libanais. Tout d’abord, nous aimerions qu’ils pénètrent sur notre territoire libanais. Nous l’espérons. Vous savez pourquoi ? A la frontière, ils sont retranchés dans leurs positions, avec d’énormes fortifications. Leurs chars sont peu mobiles. Dès qu’un char bouge, il est immédiatement ciblé par les combattants de la Résistance. Depuis onze mois, ils ont mis en place des procédures rigoureuses pour se dissimuler et se déplacer en toute discrétion. Nous traquons les soldats et les chars dans les plaines et les vallées, de jour comme de nuit. Chaque jour, nous avons besoin d’un effort de renseignement constant pour les localiser et les frapper. Mais s’ils osent entrer sur notre territoire, qu’ils soient les bienvenus ! Ce qu’ils considèrent comme une menace, nous le voyons comme une opportunité, une opportunité historique que nous espérons, et nous l’espérons (ardemment), car elle aura avec certitude des conséquences majeures sur la bataille. Voilà pour la position de principe.
L’illusoire « ceinture de sécurité » au sud-Liban
Deuxièmement, il prétend vouloir établir une ceinture de sécurité. Il pense qu’en créant cette ceinture, il pourra ramener les colons pour qu’ils vivent en sécurité. Il se fait des illusions ! Il se base sur l’expérience de 1978, lorsqu’ils ont établi une ceinture de sécurité dans le sud, puis l’ont étendue en 1982, jusqu’à l’an 2000, où cette ceinture était connue sous le nom de « bande frontalière occupée » au Liban. Mais son raisonnement est erroné et l’analogie est fausse ! Pourquoi ? En 1978, la résistance qui existait alors, et celle qui s’est poursuivie ou qui a été fondée après 1982, comme le Hezbollah, toutes les factions de la résistance — du Hezbollah au Mouvement Amal, en passant par les factions du Front national de résistance et ses diverses composantes, les factions de la résistance islamique, alors le Groupe islamique, le Mouvement de l’Unicité islamique, etc. — toute la résistance considérait alors que le combat et les opérations devaient être menées à l’intérieur du territoire libanais car l’objectif était de libérer la bande frontalière occupée. Ainsi, entre 1982 et 2000, nous n’avons pas mené d’opérations en Palestine occupée, mais toutes les factions de résistance libanaises se concentraient sur la zone frontalière occupée et œuvraient à l’usure de l’armée ennemie et de ses agents, pour les forcer à quitter notre terre. Oui, après 1992, une équation a été mise en place pour cibler les colonies (du nord d’Israël) en représailles aux attaques contre les civils du sud (du Liban), ce qui s’est traduit par les accords de juillet 1993 et d’avril 1996. Mais il n’y avait pas d’opérations contre le nord de la Palestine occupée à proprement parler.
Mais aujourd’hui, la situation est différente ! Si vous pensez qu’en établissant une ceinture de sécurité, si vous y parvenez, vous contraindrez la Résistance à combattre uniquement à l’intérieur de cette zone, et à concentrer ses attaques exclusivement contre cette ceinture de sécurité, vous vous trompez. Si vous entrez dans cette ceinture, les frappes contre les positions militaires, les casernes et les centres militaires continueront, tout comme celles contre les colonies, en réponse aux attaques contre les civils dans le nord de la Palestine occupée. Et ces opérations s’intensifieront encore davantage ! Cette ceinture de sécurité se transformera en un bourbier, un piège, une embuscade, un gouffre et un enfer pour votre armée. Si vous voulez entrer sur notre territoire, allez-y ! Vous y trouverez des centaines de combattants, ceux-là mêmes qui ont été blessés mardi et mercredi, mais qui, aujourd’hui, sont encore plus déterminés à vous combattre et à vous saigner. Il y a donc une erreur de calcul côté israélien. Tu n’as qu’à essayer !
Quelle sera la riposte du Hezbollah ?
Quoi qu’il en soit, voici mon dernier mot : il ne fait aucun doute que l’agression qui a eu lieu est majeure et, comme je l’ai dit, sans précédent. Elle sera sévèrement jugée et punie, et recevra un châtiment juste et implacable, de là où ils s’y attendent et de là où ils ne s’y attendent pas. Cependant, puisque cette nouvelle bataille a été menée dans le secret (par l’ennemi), je vais aujourd’hui changer d’approche. Je ne parlerai ni du temps, ni de la forme, ni du lieu, ni du moment (de notre riposte). Laissez cela de côté. Les informations à ce sujet, c’est ce que vous verrez, pas ce que vous entendrez. L’heure des comptes viendra, mais nous en gardons la nature, l’ampleur, le lieu et les modalités pour nous, et dans le cercle le plus restreint qui soit. Car nous sommes au cœur de la bataille la plus précise, la plus sensible, la plus profonde et la plus importante.
Conclusion
En conclusion, je prie Dieu tout-puissant de couvrir nos martyrs de Sa miséricorde et de les élever aux plus hauts degrés. Je prie Dieu d’accorder patience, satisfaction et sérénité aux familles des martyrs, celle-là même qu’ils expriment, et qu’Il accepte leurs sacrifices et leurs prises de position. Je prie également pour la guérison rapide et complète de nos blessés, afin qu’ils puissent retrouver leurs familles et reprendre leur combat. Je demande aussi à Dieu de raffermir les cœurs de tous les Libanais, ce peuple uni et inébranlable, et que nous parvenions à préserver cet élan positif né du sang des martyrs. J’espère que certains politiciens frivoles, médias et réseaux sociaux ne parviendront pas à gâcher cette magnifique scène nationale, humaine et morale, car aujourd’hui, le Liban a plus que jamais besoin de cette cohésion face à l’ennemi, car c’est un élément de force qui le dissuade de poursuivre son agression contre le Liban ou sa guerre contre le Liban.
Nous prions Dieu de soutenir nos frères en Gaza, en Cisjordanie et en Palestine occupée, qui subissent chaque jour des bombardements, des massacres et un génocide sous les yeux du monde entier. Nous prions pour que tous les combattants et résistants sur tous les fronts de l’Axe de la Résistance restent fermes dans leur combat, et que tous aient la certitude que l’issue de cette bataille sera une grande victoire divine et historique.
Netanyahou, Gallant, Ben Gvir et Smotrich mènent leur entité vers l’abîme, ils mènent leur entité vers la troisième destruction, selon les propres récits. Ces dirigeants stupides, imprudents, égoïstes et narcissiques, ce leadership irrationnel précipitera cette entité dans un gouffre profond.
Et à propos de l’avenir de cette grande bataille, je vous le dis : les jours, les nuits, les semaines, les mois, voire les années à venir, car la lutte contre cette entité est une grande et longue lutte, mais son issue est claire. Les moudjahidines, les croyants, les patients, les combattants et les blessés la verront. Quant aux martyrs, ils en seront les témoins depuis les hauteurs.
Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
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Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples