Le procès de Tunis : « Quand la justice devient une arme de répression » par Salah HORCHANI

Le procès de Tunis : « Quand la justice devient une arme de répression » par Salah HORCHANI

Préambule : Communiqué du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) * -Tunisie : Quand la justice devient une arme de répression – Le procès pour «  complot contre la sûreté de l’État  », prévu le 7 février et reporté au 4 mars, incarne l’autoritarisme grandissant de Kaïs Saïed. Sous prétexte de protéger l’État, le régime écrase l’opposition et étouffe la contestation. 40 figures visées : Journalistes, avocats, militants, et opposants politiques accusés sans preuves, sur des dossiers vides. Droits piétinés : détentions arbitraires, présomption d’innocence bafouée, restrictions aux droits de défense. Silence imposé : interdiction de médiatiser l’affaire, intimidations des avocats et mépris des recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme. Ce procès n’est pas une quête de justice, mais une manœuvre politique pour briser toute résistance dans un contexte de crise économique et sociale étouffante. L’enjeu dépasse les accusés : c’est l’avenir des libertés et de la démocratie en Tunisie qui est en jeu. La mobilisation de la société civile et la pression internationale sont cruciales.

* Source : https://www.facebook.com/crldhtunisie/posts/pfbid02HyGmbz3P4ZdvW7QQJCWanGu6YVknh4FCeet3FtrFviWDX2shL7ku9rTrEkPqYiDbl

Le complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État, « l’affaire des 17 », au départ, appelé

Par l’implication directe du chef de l’État dans sa genèse et son instruction, occupe une place privilégiée [1], [2]

« J’ai personnellement suivi la procédure hier jusqu’à minuit ou environ une heure du matin », a-t-il avoué

Et « ceux qui ont été arrêtés sont des terroristes », a-t-il déclaré, suggérant qu’ils sont, de fait, impliqués

Dans le projet de son assassinat. « L’histoire a prouvé qu’ils étaient des criminels bien avant que les tribunaux ne l’aient fait »

Se prononçant déjà sur leur culpabilité présumée et, « quiconque les acquitte est leur complice », a-t-il ajouté

« Cela s’apparente à une tentative de pression politique sur le pouvoir judiciaire [pour], une condamnation, imposer

Les seuls éléments portés à leur encontre sont des témoignages anonymes affirmant que, un coup d’État, ils préparaient »

Le rapport réalisé par le magistrat instructeur n’apporte pas beaucoup d’éclaircissements sur les faits reprochés

Rapport de 144 pages où les propos de « deux gorges profondes », par les noms de code « XX » et « XXX », désignées

Sont les seuls éléments à charge, ne contenant aucune investigation des services de la sécurité et de la sûreté

Dont le travail s’est limité à explorer le contenu des téléphones, ordinateurs et tablettes confisqués [1], [2]

Je disais donc, une tentative de pression politique sur le pouvoir judiciaire [pour], une condamnation, imposer

La présomption d’innocence qui devrait prévaloir, l’instruction à charge et à décharge avant de se prononcer

Sur la culpabilité de quiconque, quel qu’il soit, piliers de l’ État de droit, lui le juriste, il les a oubliées

Et, pour égayer cette terrible affaire, Bernard Henry Levy à été ajouté, parmi les inculpés

Dont le nombre a été porté, finalement, à une cinquantaine de noms de personnalités réputées

Mais, les accusations ne reposent que sur des spéculations, sans indices ; ils n’ont même pas essayé d’en fabriquer

Et le dossier de l’enquête continue à briller par l’absence de preuves concrètes et par diverses absurdités

Telle que l’affirmation que « les déplacements et contacts de tel prévenu ont pu faire pression sur l’américain Congrès

Et l’Union européenne pour qu’ils émettent des déclarations qui nuiraient à la diplomatie tunisienne et provoqueraient

Également un blocage dans les négociations avec le Fonds monétaire international » : qu’il est fort, l’intéressé ! [3]

Ces dits déplacements et contacts constituent, au vu de ce dossier, la seule et unique preuve de sa culpabilité

Qui pourrait le conduire, pour atteinte à la double sûreté de l’État, à être, à la peine capitale, condamné

Et la diffusion de la vidéo de la référence [2], dans toutes les prisons tunisiennes, a été censurée [4]

Pour priver les détenus, du dit complot, de suivre cette émission où leur culpabilité est fortement malmenée

Et, dans ce triste imbroglio judiciaire inédit, notre président n’a pas hésité à, fermement, déclarer [5]

« La justice est indépendante et je n’y interviens jamais, et je n’interviens dans aucune affaire », a-t-il précisé

« Que cela soit clair pour tout le monde », a-t-il ajouté : Ah si seulement, à joindre le geste à la parole, il arrivait

On ne verrait plus alors les tribunaux et les prisons fréquentés par ses opposants qui pourraient nuire à son projet

Par les voix critiques, réduites au silence, grâce à une instrumentalisation de la loi sur la cybercriminalité [6]

« De complot contre la sûreté [intérieure et extérieure] de l’État, de corruption, de blanchiment d’argent, accusés

Parmi lesquels on peut trouver des hauts fonctionnaires, des avocats, des juges, des journalistes, des membres des forces de sécurité

Incitation à la violence, offense contre le chef de l’ État », autres chefs d’accusation qui ont été considérés [7]

Quant au CRLDHT, « Complot contre la sûreté de l’État ou complot contre l’opposition », il a titré [8]

Les responsables de l’enquête sont en retard d’une longueur quant à leur connaissance de la politique actualité

Car, en dépit des alertes sur les violations des droits humains commises en Tunisie, le choix de l’Union européenne est fait :

Ses engagements en matière de droits fondamentaux, sur l’autel de la coopération migratoire, elle les a sacrifiés

L’époque où l’UE était championne mondiale en matière de droits humains, exigeant que ses partenaires doivent les refléter

Est bien révolue, depuis qu’elle a signé un accord migratoire avec la Tunisie, au détriment de ces droits et leur respect

L’externalisation des frontières de L’UE vers la Tunisie aurait même induit un trafic d’êtres humains parrainé

Par des « personnels en uniforme » ou des « miliciens en civil » où les victimes sont les subsahariens immigrés [9]

Même la France, pays des droits de l’Homme, attachée à la défense des libertés, face à ces graves atteintes, muette, est restée [10]

Face à la répression des opinions critiques, orchestrée par le régime, sous-tendue par son tristement célèbre décret

54, adopté en septembre 2022, qui nous a transformés en un peuple, par l’injustice, étouffé [6]

Utilisé comme un outil d’autocensure servant de prétexte juridique à l’emprisonnement de tout égaré

Salah HORCHANI

[1] https://inkyfada.com/fr/2023/03/24/complot-surete-etat-dossiers-opposition-tunisie/

[2] Voir la vidéo suivante, et, plus précisément, de la minute 32 : 20 à la minute 43 : 40, pour les déclarations de Kaïs Saïed citées dans le texte.

https://www.youtube.com/watch?v=-CnNKYXs2wc

[3] https://www.facebook.com/photo/?fbid=609166235038686&set=a.147936694494978

[4] https://www.businessnews.com.tn/affaire-de-complot–lemission-de-zied-el-heni-censuree-dans-les-prisons-tunisiennes,520,144840,3

[5] Voir la vidéo suivante, de la minute 21 : 20 à la minute 21 : 30.

https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/651791367416042/

[6] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/240922/tout-sur-kais-saied-en-plus-de-8000-vers-qui-pourraient-me-condamner-aux-galeres

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/22/en-tunisie-un-decret-loi-menace-la-libre-expression_6142694_3212.html

[7] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/05/tunisie-deja-incarcere-rached-ghannouchi-condamne-a-vingt-deux-ans-de-prison-supplementaires_6533519_3212.html

[8] https://lematindalgerie.com/tunisie-complot-contre-la-surete-de-letat-ou-complot-contre-lopposition/

[9] https://afriquexxi.info/Crimes-tuniso-libyens

https://statetrafficking.net/

[10] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/250924/tunisie-preuve-que-kais-saied-est-le-fossoyeur-de-la-democratie-et-de-la-republique

https://crldht.com/le-protocole-daccord-ue-tunisie-entre-enjeux-migratoires-et-preoccupations-sur-les-droits-humains/

»» https://www.facebook.com/photo/?fbid=1892617041511016&set=a.120896128683125

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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