

A l’Université Libre de Berlin, la présidence a annulé une conférence avec Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme en Palestine. Un nouvel exemple de censure.
Cette semaine, la venue de Francesca Albanese, militante italienne et rapporteuse de l’ONU sur la Palestine, actuellement en tournée dans le Nord de l’Europe pour donner une série de conférences, a été censurée à la Freie Universität (FU) de Berlin. L’événement qui devait se tenir le 19 février a en effet été annulée suite aux pressions du maire de Berlin Kai Wegner (CDU) et de l’ambassadeur israélien Ron Prosor.
L’annulation est le résultat d’une campagne offensive visant la rapporteuse de l’ONU, qui subit un harcèlement pour ses travaux et ses activités depuis de nombreux mois. Elle est notamment mise au ban pour avoir voulu imposer les termes de « génocide » et d’« apartheid » au sein des institutions internationales pour caractériser la guerre en cours à Gaza. L’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, était même allé jusqu’à l’accuser en octobre dernier d’être « l’une des personnalités les plus antisémites de l’Histoire moderne ».
Ce dernier a personnellement exigé que le président de l’université interdise la conférence, demandant ironiquement si l’université berlinoise était un « camp d’entraînement pour les partisans du Hamas ». De nombreuses personnalités politiques telle que Ina Czyborra, du SPD, ont également instrumentalisé la « sûreté » des étudiants juifs pour justifier l’annulation de l’évènement.
En décembre dernier, en réaction à une précédente annulation d’une conférence de Francesca Albanese, une cinquantaine d’organisations juives internationales avaient apporté leur soutien à la rapporteuse de l’ONU, en dénonçant l’intrumentalisation de leur identité. Elles rejetaient fermement ces campagnes, qui ont pour objectif de « protéger le gouvernement israélien des critiques internationales et de la responsabilité juridique ».
Ces formes d’intimidation s’inscrivent dans une campagne plus large d’interdiction des évènements qui concernent la Palestine en Allemagne depuis dix-huit mois, sous couvert de lutte contre l’antisémitisme. L’organisation féministe pro-Palestine Zora a notamment été perquisitionnée par 150 policiers, la professeure de philosophie de la New School de New York Nancy Fraser a été virée d’une fac, et des militants de l’organisation Samidoun ont été perquisitionnés. Même des figures institutionnelles comme celle de Francesca Albanese, membre d’une organisation internationale au service des intérêts des puissances impérialistes, peuvent faire face à ces offensives.
En France comme à l’international, les figures et les organisations politiques subissent la répression des gouvernements complices du génocide en cours. Pour combattre ces campagnes d’intimidation, il faut un front de la jeunesse et de la classe ouvrière pour la Palestine et contre la campagne de répression en cours.
Une autre université allemande a aussi interdit une conférence.
Allemagne : Conférences pro palestiniennes interdites dans les universités
Les universités allemandes ont interdit les conférences de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la Palestine. La LMU Munich ( Ludwig Maximilian University of Munich) et la FU Berlin (Freie Universität Berlin ) ont annulé son intervention prévue. L’événement berlinois devait aborder la situation en Palestine et reverser tous ses bénéfices à l’UNRWA et Medico International pour les secours à Gaza. Ces interdictions créent des précédents inquiétants, elles bafouent l’article 5 de la Constitution allemande qui protège la liberté académique. Le soutien à la Palestine souffre de plus en plus d’attaques venant de tous les horizons.
Source : Secours Rouge
Le parlement néerlandais a aussi retiré son invitation à Francesca Albanese. On rappellera que les pays Bas sont le pays qui accueille sur son territoire le siège de la cour pénale internationale qui a émit un mandat d’arrêt contre Netanyahou pour génocide.
Source : Dutch parliamentarians withdraw invitation to UN Rapporteur Francesca Albanese
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir