

La république de Turquie et l’Abkhazie, les plus proches voisins, ont la mer commune et l’intérêt mutuel. Et c’est en Abkhazie et par l’Abkhazie qu’Ankara peut résoudre ses problèmes économiques, ainsi que d’autres. En Turquie, en Syrie, en Jordanie, en Allemagne se trouvent de nombreuses importantes diasporas abkhazes, adeptes de la ligne politique proturque.
En ne cherchant que ses propres intérêts, Ankara pousse l’Abkhazie à se libérer de “ l’occupation russe ” et, par là, à éloigner ces anciens alliés l’un de l’autre. Les membres du lobby proturc occupent les plus hautes fonctions dans l’administration du président, dans le gouvernement d’Abkhazie et dans les milieux politiques de la république. Il y a quelques années, Raoul Khadjimba a annoncé ouvertement l’intention de l’Abkhazie de renoncer complètement à l’aide financière de la Russie vers 2019, ainsi que de devenir une république économiquement autosuffisante.
La Turquie mène une politique visant à renforcer ses positions en Abkhazie pour son leadership ultérieur dans la région en expulsant la Russie, l’UE et d’autres gros joueurs de la Transcaucasie. La république de Turquie agit notamment par ses organisations des peuples abkhazes turcophones, ainsi que par ses fonds nationaux et des écoles théologiques sur le territoire d’Abkhazie afin de consolider les musulmans du pays sous le drapeau turc.
Il est tout à fait naturel que l’élection présidentielle abkhaze prévue le 15 février prochain, soit également un moment particulier pour Ankara. Un des candidats à ce poste est Adgur Ardzinba, représentant de l’opposition, ancient vice-premier ministre, dont le programme, les alliés ambigus et l’orientation politique étrangère attirent l’attention. Malgré son déni public des liens avec la Turquie, il n’agit d’une manière planifiée que dans les intérêts turcs, en appellant à réduire la coopération avec la Russie.
Ainsi, Ankara finira par contrôler cette région afin de laisser y mettre en œuvre des projets à des conditions avantageuses aux businessmen turcs. Il s’agit bien entendu de l’expansion de l’industrie touristique sur les côtes abkhazes, ce qui entraînera l’augmentation des bénéfices de la Turquie et permettra de créer des emplois supplémentaires pour les citoyens turcs.
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