
LM avec AFP Hier à 17h54 – mis à jour aujourd’hui à 08h18

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Une centaine de plaintes concernant des faits d’agressions sexuelles et viols sur des enfants commis sur plusieurs décennies, visent le collège-lycée Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). L’enquête a commencé il y a un an et le Premier ministre François Bayrou est accusé d’être au courant depuis de nombreuses années sans avoir alerté sur la situation. Voici ce que l’on sait.
Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur une centaine de plaintes visant des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les années 1970 et 1990. Mis en cause par Mediapart pour sa non-dénonciation des faits, François Bayrou a réfuté avoir été mis au courant. Le média d’investigation a répliqué mardi soir par de nouveaux documents, accusant le Premier ministre de « mentir ».
Des agressions et viols depuis plusieurs décennies
Au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, des « violences physiques, agressions sexuelles et pédocriminelles commises par des prêtres et des surveillants ou même entre résidents » auraient eu lieu des années 1950 jusqu’aux années 2010, détaille Mediapart le 5 février dernier. Au total, 112 plaintes ont été déposées à ce jour. Au debut de l’année 2024, elles étaient une vingtaine.
La plupart des faits seraient prescrits, mais « l’une des victimes n’est pas encore concernée par la prescription, donc sa plainte pourra être le support des autres », précisait en février dernier auprès de l’AFP Alain Esquerre, plaignant et ancien élève de Bétharram de 1980 à 1985. C’est lui qui a créé un groupe Facebook pour récolter des témoignages sur les violences subies dans l’établissement.
Les plaignants incriminent 22 adultes et un mineur au moment des faits, dont 12 sont toujours vivants, a détaillé en juillet Alain Esquerre. Deux laïcs toujours en vie et un prêtre décédé sont particulièrement visés avec 59, 23 et 17 plaintes déposées contre eux. À noter aussi q’un surveillant d’internat, visé par des plaintes pour violences, agressions sexuelles et viols, a quitté l’établissement le 28 mai 2024 » à la suite d’une rupture conventionnelle », selon son directeur.

Le dossier compliqué par Matthieu Belliard : Bétharram, l’affaire qui embarrasse Bayrou – 13/02 3:59
Pourquoi François Bayrou est-il accusé d’être au courant des faits?
L’actuel Premier ministre est le maire de Pau depuis 2014, a été ministre de l’Education nationale de 1993 à 1997, président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques de 1992 à 2001, conseiller général du même département de 1982 à 2008 et député la 2e circonscription entre 1986 et 1993, 1997 à 1999 puis 2002 à 2012.
L’établissement scolaire incriminé est situé à Lestelle-Bétharram, à quelques kilomètres de la ville de Pau. De plus, François Bayrou y a scolarisé plusieurs de ses enfants et son épouse y a enseigné le catéchisme.
En avril 1996, une plainte avait déjà dénoncé les violences physiques d’un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d’un de ses fils, condamné par la suite. François Bayrou est alors ministre de l’Education nationale dans le gouvernement Balladur.
En mai 1998, alors que François Bayrou était redevenu député des Pyrénées-Atlantiques et président du Conseil général, un ancien directeur de l’institution avait été mis en examen et écroué pour viol.
En mars 2024, celui qui n’était pas encore Premier ministre, évoquait cette affaire dans les colonnes du Parisien. « C’est vrai que la rumeur, il y a vingt-cinq ans, laissait entendre qu’il y avait eu des claques à l’internat. Mais de risques sexuels, je n’avais jamais entendu parler », avait-il affirmé.
Le Premier ministre se défend
Interpellé mardi par le député insoumis Paul Vannier, le Premier ministre a assuré lors de cette séance n’avoir « jamais été informé », dans le passé, de ces agressions sexuelles qui auraient été commises dans l’établissement où ses enfants étaient scolarisés. D’une part « lorsque la première plainte est déposée », selon lui « en décembre 1997 », il a « quitté déjà le ministère de l’Education nationale depuis des mois », soit en mai de la même année.
D’autre part, « est-ce que vous croyez que nous aurions scolarisé nos enfants dans des établissements » où l’on aurait « soupçonné ou affirmé qu’il se passe des choses de cet ordre? », a ajouté François Bayrou, en confirmant avoir inscrit certains de ses enfants dans cet établissement « qui a la réputation d’être strict ». « Je peux vous assurer que tout est faux et qu’une plainte en diffamation sera évidemment portée », a-t-il conclu, sans préciser qui était visé par cette plainte.
Mercredi, après les nouveaux documents dévoilés par Mediapart, le maire de Pau s’est de nouveau défendu lors des Questions au gouvernement, après un appel à sa démission lancé par LFI. « Je vais redire ce que j’ai redit hier, jamais je n’ai été à cette époque averti en quoi que ce soit des faits qui ont donné lieu à des plaintes et des signalements […] J’affirme que jamais je n’ai eu la moindre information […] Je récuse les polémiques artificielles à ce sujet », a balayé le Premier ministre.
Que dit Mediapart?
Dans un article publié mardi soir, le média d’investigation Mediapart a réitéré ses accusations de mensonges envers François Bayrou, en dévoilant notamment une lettre d’un ancien élève, reconnu victime par la Commission reconnaissance et réparation (CRR), qui accompagne les personnes abusées dans des congrégations catholiques.
Adressée avec accusé de réception en mars 2024 à François Bayrou à la mairie de Pau, la missive, qui raconte des faits d’attouchements subis à la fin des années 1950 par cet ancien pensionnaire de Bétharram, est restée sans réponse selon Mediapart. Le chef du gouvernement, originaire de la région, a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cette institution et son épouse y a enseigné le catéchisme, rappelle l’AFP.
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Selon les journaux Le Monde et La République des Pyrénées, l’actuel Premier ministre a aussi rencontré, en 1998, le juge chargé d’instruire le dossier de viol à Notre-Dame-de-Bétharram. Cet ancien magistrat affirme qu’ils avaient évoqué l’affaire et a dit à Mediapart ne pas comprendre pourquoi François Bayrou le « dément aujourd’hui ».
François Bayrou Premier ministre
LM avec AFP
Source : RMC
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Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme