

Il y a un Rambo qui sévit au sud de la frontière et ses aboiements sont tout aussi disgracieux et tout aussi violents que ceux de notre Rambo québécois. Il a d’ailleurs fait de Sylvester Rambo Stallone « ses yeux et ses oreilles à Hollywood… »
Mais ce Rambo à la Maison-Blanche est autrement plus dangereux!
Le réputé journaliste Andrew Coyne le dit crûment : « Rien n’importait, finalement. Ni la probable démence, l’ignorance insondable, l’incontinence émotionnelle ; ni, bien sûr, la campagne chancelante et haineuse, ni les politiques antiludiques et inapplicables. Le candidat en liberté sous caution dans quatre juridictions, l’artiste escroc condamné, le violeur reconnu et le prédateur sexuel en série, le banqueroutier habituel, le pantin de Vladimir Poutine : les Américains ont longuement regardé tout cela et ont dit, oui s’il vous plaît. »
Gaza
Quand le président des États-Unis a relancé l’idée de déporter les quelque 2,3 millions de Gazaouis pour faire de cette bande de terre donnant sur la Méditerranée une station balnéaire « meilleure que Monaco », comme il l’avait avancé en octobre dernier, il reprenait un projet mis en avant un an plus tôt par son gendre, Jared Kushner.
Quand des propos comme « clean Gaza » avaient été dits, à peu près tout le monde y avait vu un projet de nettoyage ethnique. Mais pas Mathieu Bock-Côté! Qu’on a vu s’agiter à la télévision, pourfendant ce qui était pourtant une évidence.
Lors de sa rencontre avec Netanyahou, Trump a affirmé que « les États-Unis allaient prendre le contrôle de la bande de Gaza. Nous la possèderons et nous serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes », ajoutant prévoir d’« aplanir la zone et de se débarrasser des bâtiments détruits ». Il a même précisé récemment que ces expulsions étaient définitives et qu’il n’était pas question d’un retour en Palestine.
51e État
Ce qui avait commencé comme une bonne blague, lors du souper de Mar-A-Lago, revient quasiment chaque jour comme un mantra. Trump peut dire ce qu’il veut. Mais les obstacles à traverser, qu’ils soient juridiques, constitutionnels ou idéologiques, sont trop nombreux pour qu’une annexion soit possible.
Mais il faut voir ce que recherche le matamore derrière tout cela. À l’issue de son bras de fer, il veut voir le Canada et les provinces à genoux dans la gravelle pour arracher d’énormes concessions à l’occasion des prochaines négociations. Pour Make America Great Again, il lui faut avoir accès à des matières premières indispensables, des ressources naturelles comme le zinc, la potasse, l’aluminium, les terres rares. Et surtout notre eau, que nous avons en quantité alors que les États-Unis sont assoiffés.
Musk
Le réputé historien Timothy Snyder, de l’Université Yale, a affirmé récemment « qu’Elon Musk était le dominant et Donald Trump le soumis ».
Lors de l’une de ses dernières incursions dans le monde des « faits parallèles », celui qui se qualifie lui-même de « stable génial » a d’ailleurs affirmé que, grâce au mandat confié au multimilliardaire de fouiller dans les systèmes d’information du Trésor américain, des centaines de milliards de dollars seraient récupérés dans les diverses agences fédérales. USAID, l’agence fédérale d’aide internationale, a été la première à passer à la casse.
Donner autant de pouvoir à un non-élu, qui a désormais en sa possession une foule d’informations délicates sur des millions d’entreprises et de personnes, ne relève d’aucune logique autre que celle d’un homme qui abandonne tous les pouvoirs à celui qui le domine. Qu’on pense aux informations qu’il a colligées sur la NASA, avec laquelle son entreprise SpaceX fait des affaires à hauteur de centaines de millions. Conflit d’intérêts, vous dites?
Conventum de l’extrême droite
En scandant leur nouveau slogan Make Europe Great Again (MEGA), les dirigeants de partis d’extrême droite européens se sont alignés le 8 février sur leur modèle, Donald Trump. Son grand ami, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, y a lancé : « La tornade Trump a changé le monde. Une ère a pris fin. Hier, nous étions les hérétiques. Aujourd’hui, nous sommes le courant populaire! »
Devant les quelque 2 000 participants, la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen, a clamé que « le monde et l’Europe vivent une accélération de l’histoire, ajoutant que nous sommes en face d’un véritable basculement ».
Curieusement, ce sont exactement les mêmes propos que j’avais entendu Bock-Côté exprimer quelques jours auparavant…
Source: Lire l'article complet de L'aut'journal