Salomé Saqué : Résister par Jean-Marc GARDES

Salomé Saqué : Résister par Jean-Marc GARDES

Dans son dernier livre, la journaliste d’origine ardéchoise nous appelle à résister à l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en France.

Dans ce petit ouvrage (150 pages), on ne trouvera pas – ou peu – trace des causes de l’arrivée, de la progression et de l’installation des idées de l’extrême-droite dans les cerveaux des Français ; ce qui, finalement, a permis la lepénisation des esprits. (Voir Retour à Reims de Didier Eribon, Champs 2018).

Non, l’auteure insiste longuement (plus des 2/3 du livre) sur le comment elle s’y prend pour occuper le terrain (Cf. le projet Périclès du milliardaire catholique Pierre Édouard Stérin dévoilé par le journal L’Humanité le 18/07/2024 : 150 millions d’euros investis sur 10 ans pour faire triompher l’extrême droite en France d’ici à 2027 !) ; quels moyens elle utilise -au titre de ceux-ci elle pointe internet et les réseaux sociaux- ; elle parle aussi des « complicités » dont elle bénéficie, et donne un état des lieux déjà occupés par elle.

Dans la seconde partie du livre (le 3eme tiers), elle nous appelle à résister en nous donnant quelques exemples de moyens, à notre portée, pour organiser, entrer en résistance avant qu’il ne soit trop tard.

Parmi ces moyens : le bénévolat et l’engagement dans le collectif.

« Le bénévolat, parce que pratiqué dans des organisations locales, il permet de pallier les insuffisances de l’État, là où l’extrême droite prospère en capitalisant sur les frustrations et le sentiment d’abandon. Il offre alors un cadre propice à l’éducation civique informelle – les valeurs démocratiques telles que l’inclusivité, la tolérance, et la participation active, y sont appliquées au quotidien. »

Pour Salomé Saqué, les associations, qu’elles œuvrent dans le domaine de l’éducation, de l’entraide sociale, du sport ou de la culture, permettent de bâtir un sentiment d’appartenance et de solidarité, en impliquant dans de nombreux cas des personnes de divers origines et milieux sociaux dans des projets communs. Elles offrent ainsi un contrepoison à la division, à l’individualisme prôné par la pensée néolibérale, lequel individualisme offre un terreau fertile à l’extrême droite.

Et, dernière carte que nous invite à saisir Salomé Saqué :

« La confiance en l’avenir et la joie que nous éprouvons à être ensemble. Parce que ce sont des armes dont nous ne pouvons pas nous passer, surtout si l’on veut tenir sur le long terme. »

Avec cet avertissement :

Le laps de temps qu’il nous reste est très court…

Salomé Saqué, Sois jeune et tais-toi, Payot-Rivages, 2024.

Bonne nouvelle ! En quelques mois, ce présent livre sorti en décembre 2024, s’est hissé en tête des ventes d’essais chez les libraires indépendants, devant le livre de Jordan Bardella !

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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