Vue sur VLR, cette image-affiche (Ci-dessous) au titre étrangement orthographié, et dont le texte, ainsi qu’un autre titre, mais sans article ( « Ce qu’« ILS » veulent sauver, c’est pas la Planète, c’est le CAPITALISME !« ) nous ont paru nécessiter quelques réflexions…
Quelqu’un veut-il réellement « Sauver le Capitalisme » ?
Après la fin de l’empire romain, même avec les révoltes d’esclaves, on n’a jamais vu les propriétaires d’esclaves faire des guerres aux premiers seigneurs féodaux et à leurs contingents de serfs…
Ce qui intéresse une classe dominante, ce n’est ni de sauver un écosystème ni même un système économique particulier, mais simplement de rester en position de classe dominante et de profiter du système de domination de classe, quelle qu’en soit la nature économique.
Que le profit qu’elle en tire soit « capitaliste » ou autre, c’est le cadet de ses soucis.
Jusqu’à l’établissement complet de la féodalité, propriétaires de grands domaines où travaillaient déjà des serfs et propriétaires d’esclaves étaient souvent les mêmes et la jointure entre les deux systèmes n’était essentiellement qu’un problème de gestion, bien plus qu’un problème de rivalité, sauf à la rigueur commerciale.
Aujourd’hui le système économique et social est « tertiarisé » à 80%, ce qui signifie que seuls 20% de travailleurs productifs encore en activité, selon les chiffres officiels, sont susceptibles de générer une « plus-value » réellement extractible au sens capitaliste du terme.
Même dans un système de production/consommation tel qu’en Occident depuis les années 50-60 du siècle dernier, et maintenant dans la plupart des économies « émergentes », la « plus-value » n’est évidemment réalisable et réalisée que sur les produits et services effectivement vendus et consommés, afin d’entretenir le cycle.
Même du temps de Marx, la consommation de survie au sein de la classe ouvrière était déjà un élément essentiel de la circulation du capital et de son élargissement par la réalisation de la plus-value (Cf. Grundrisse). Les uns consommant ce que les autres produisaient, tout le monde se faisant dépouiller une seconde fois, au passage, de la plus-value ainsi réalisée.
Dans la société actuelle, où 20% de travailleurs productifs encore actifs ne consomment jamais, en masse globale, que 20% des services produits, sur lesquels une plus-value est donc éventuellement réalisable, 60% des services se trouvent être finalement échangés en masse contre des productions indispensables à la survie du secteur tertiaire, mais qui ne sont donc, en masse, que l’équivalent d’une masse de capital fixe investie dans le secteur productif, sans donc jamais pouvoir réaliser, dans ce cycle, de plus-value réelle, qui ne soit pas, in fine, du crédit et de la création monétaire.
Il n’y a donc pas de « produit du Capital, profits et dividendes qui explosent », mais simplement une explosion de la dette, publique et privée, qui sert désormais de « relai », de « chambre de compensation », en quelque sorte, pour le « profit » parasité par la nouvelle classe dominante, banco-centraliste, et non plus capitaliste.
Pour simplifier à l’extrême on peut néanmoins résumer en montrant qu’entre les 20% de travailleurs productifs encore en activité et les 20% des services consommés dont ils ont socialement besoin dans le monde actuel, le capitalisme au sens réel du terme continue donc de survivre à 40% de l’activité économique globale, mais que cette part est appelée à se réduire encore avec l’automatisation et la robotisation des processus productifs.
Pour aller plus loin il faudrait évidemment rentrer dans une étude fine, secteur par secteur, de ce qui est encore productif en termes de plus-value réalisable, mais même en prenant les chiffres globaux actuels tels quels, et compte tenu que la tendance est évidemment irréversible, sur le long terme, et même à moyen terme, il est donc important, et même essentiel, de comprendre pourquoi le monde actuel a déjà concrètement basculé dans l’ère du banco-centralisme, même si des vestiges encore importants du capitalisme continuent de faire illusion et de masquer cette réalité, surtout aux yeux aveugles, y compris des pseudo-« marxistes », qui ne veulent pas la voir !
Sans changement de « logiciel », que ce soit en termes d’analyse ou de vocabulaire, il n’y aura pas d’alternative réellement constructive.
Luniterre
Source : Agoravox
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