Peut-on imaginer ce qui se passerait si, dans les pages d’un journal cubain ou vénézuélien, on publiait un article demandant un coup d’Etat et une intervention militaire aux États-Unis ?
Mais si un article du New York Times intitulé « il faut chasser Maduro du pouvoir », demande la même chose pour le Venezuela, il ne se passe rien dans ce qu’on appelle la presse libérale. Dans la presse conservatrice, les soutiens à une intervention militaire dans ce pays sont constants et donnés au grand jour.
Cette impunité se produit parce que, au préalable, on a imposé dans l’opinion publique le récit mensonger de la communauté du renseignement des États-Unis et de l’opposition vénézuélienne d’extrême droite : que Maduro est un dictateur, qu’il a volé les élections et caché les procès-verbaux des élections. Alors que c’est le candidat d’extrême droite Edmundo Gonzalez qui n’a pas présenté les procès-verbaux à l’expertise judiciaire, alors que le chavisme et le reste de l’opposition l’ont fait.
Aujourd’hui, les médias occidentaux et les Gouvernements de l’OTAN blanchissent un terroriste d’Al Qaïda qui a usurpé le pouvoir par les armes en Syrie. Ils donnent aussi leur aval à ce que le Gouvernement des États-Unis offre une récompense de 25 000 000 pour arrêter un président élu comme Nicolas Maduro. Pour une semblable pratique de gangster, dans le style du Far-West, il n’y a pas un seul mot de critique dans la grande presse.
En 2024, les États-Unis ont battu deux importants records : un, le nombre de personnes qui vivent dans la rue qui a atteint 18 %, soit un total de 771 000 et deux, le nombre de personnes qui ont perdu la vie à cause de la police, plus de trois par jour.
Sur l’une des si nombreuses vidéo de même nature qui tournent en boucle, nous avons vu, il y a quelques jours, le passage à tabac, dans une prison de New York, d’un homme menotté par plusieurs gardiens qui ont mis fin à ses jours. Il n’y a pas de scandale. Maintenant, imaginez que quelque chose comme ça se produise… à Cuba ?
Au début de cette année, également aux États-Unis, il y a eu deux attentats qui ont fait 15 morts et 300 blessés. Immédiatement, le président entrant, Donald Trump, en a identifié les auteurs comme des « émigrés » et en a profité pour revendiquer, une fois de plus, la « fermeture de la frontière. » On a rapidement appris que les deux actes, sans lien entre eux, avaient été commis par des militaires étasuniens qui avaient servi en Afghanistan. Plus de 1700 vétérans ont commis des délits violents après des missions en Afghanistan et en Irak. Maintenant, imaginez ce que nous lirions si ces militaires étaient russes… ou cubains.
Ce sont les États-Unis qui fournissent les armes et accordent l’impunité diplomatique aux Nations unies au pire État terroristes du monde : Israël. Selon une étude publiée dans la revue The Lancet, le nombre de morts tués par les bombes sionistes à Gaza serait 40 % plus important que le nombre officiel et se situerait aux environs de 80 000. Sans compter ceux qui meurent faute de nourriture, d’eau ou de soins médicaux. En janvier, Israël a déjà battu un autre record : celui des journalistes assassinés : plus de 200. Mais souvenez-vous, c’est à Cuba et au Venezuela que les droits de l’homme ou la liberté de la presse sont violés.
Peut-on imaginer le scandale médiatique si, à Cuba, l’armée enlevait, torturait et assassinait 4 enfants noir de 11,14 et 15 ans ? Mais cela s’est produit dans l’Equateur du néolibéral pro-étasunien Daniel Noboa et l’information n’a pas été un événement. Nous n’avons non plus pas lu de reportage de fond sur l’évolution de ce pays qui, après le mandat du progressiste Rafael Correa, est à nouveau dominé par des bandes du crime organisées, est à nouveau le principal exportateur de cocaïne vers l’Europe et souffre de coupures d’électricité massives.
Et, à propos de pannes d’électricité. Si nous demandons quelle île des Caraïbes, au début de cette année, a subi une panne massive, l’immense majorité des gens répondrait que c’est Cuba. Mais non. C’est Porto Rico, une colonie des États-Unis. Dans la presse, ils en rendent responsable « les dégâts de Maria », un ouragan qui est passé il y a presque huit ans ! Et aussi les « années d’absence de maintenance et d’investissement. » Mais alors, serait-ce que le « système » ou le « modèle » ne fonctionne pas ? Dire cela, jamais ! Cela explique que les pannes à Cuba, un pays, évidemment, qui subit aussi des ouragans constants et, de plus, un blocus de ses investissements, de ses prêts et de ses revenus.
Il y a quelques jours, des hommes armés ont assassiné 2 paysans du MST (Mouvement des Travailleurs ruraux sans Terre) à São Paulo et blessé six autres personnes. L’information est à peine passée dans des dépêche d’agence. Pourquoi la presse, à partir de cette tragédie, ne fait-elle pas de reportage sur ce gigantesque mouvement social qui lutte pour une réforme agraire intégrale et qui regroupe 47 000 familles ? Serait-ce parce que le MST défend le socialisme et a d’importantes relations de soutien mutuel avec Cuba et le Venezuela ?
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir