RapSit-USA2025 : Sunset Boulevard
Est-ce le crépuscule d’Hollywood comme machine à américaniser le reste du monde ? Question intéressante, bien entendu soulignée d’une façon dramatique et grondante par l’énorme incendie déclenché il y a trois semaines et qui continue dans au moins deux zones sur une dizaines atteintes au départ. Outre l’aspect symbolique de cette catastrophe qui frappe une zone peuplée, notamment de célébrités d’Hollywood, il s’agit d’une énorme ponction financière et économique (sans doute vers le tiers d’un trillion de dollars [mille $milliards]) imposée à la Californie, – c’est-à-dire un facteur important de plus illustrant le déclin accéléré de cet État symbolique de la puissance et de la richesse américanistes.
Cette catastrophe est venue, symboliquement justement, souligner la perte considérable de capacité d’influence de la Californie, notamment en son point central d’influence qu’est Hollywood. La défaite de Harris a constitué à cet égard un événement considérable, – malgré l’extraordinaire médiocrité des acteurs de cette “chute finale”, – ou bien, et c’est bien mieux, à cause de cette “extraordinaire médiocrité”, qui concerne aussi bien Harris et ses hordes démocrates et wokenistes que la production hollywoodien telle qu’elle est devenue…
On lit ici des extraits d’un texte de ‘Breibart.news’ sur l’actuel effondrement de la puissance d’influence de Hollywood.
« Un important agent artistique hollywoodien estime que la défaite de Kamala Harris face au président Donald Trump en novembre dernier montre qu’Hollywood ne dirige plus la culture comme autrefois, puisque la pléthore de célébrités qui ont soutenu Harris n’ont pas réussi à modifier le résultat de l’élection.
» “Hollywood n’a plus autant d’importance qu’il le pense”, a déclaré au mzagazine ‘Vulture’ l’agent artistique anonyme qui compte des clients de premier plan. “Les plus grandes stars du monde ont soutenu Kamala Harris. Elle n’aurait pas pu attirer de plus puissants défenseurs. Et cela n’a pas fait bouger les choses. Qu’est-ce que cela vous dit ? C’est troublant parce que les personnes et les choses que vous tenez en haute estime ne sont pas le moteur de la culture. Autant j’aime les films, autant ils ne sont plus le moteur.”
» Comme l’a rapporté ‘Breitbart News’, des dizaines de célébrités ont soutenu Kamala Harris, avec une vague de soutiens sans précédent dans les derniers jours de la campagne. Parmi les stars qui ont publiquement soutenu Harris, on trouve Taylor Swift, Beyoncé, Robert De Niro, George Clooney, Oprah Winfrey, Leonardo DiCaprio, Ben Stiller, Harrison Ford, Jennifer Lopez et Julia Roberts. »
Cet échec de Hollywood est d’autant plus important et significatif que l’hollywoodisme (nom donné à la conception idéologique-américaniste que véhicule Hollywood) que, cette fois, Hollywood ne se contentait pas d’un soutien à apporter à un parti et à un candidat, mais portait une de ses propres valeurs avec toute la puissance supposée de son influence. Avec le monde universitaire, Hollywood est/était le centre productif de l’idéologie-Woke, ou wokenisme, lancé à grand fracas avec le sandale ‘MeToo’ d’un féminisme d’abord défensif, puis devenu agressif et oppresseur, au début justifié par de nombreux excès, ensuite devenu une classique “chasse aux sorcières” dont les USA ont le secret.
De ce point de vue, on comprend que la position d’Hollywood, et sa défaite dans ce cas, constituent un phénomène politique absolument fondamental. Bien entendu, tout cela s’aligne avec la victoire massive de Trump, qui a pris l’initiative étonnante de nommer trois acteurs conservateurs (Sylvester Stallone, Mel Gibson, John Voigt) comme étant ses représentants chargés de surveiller l’évolution idéologique des productions hollywoodiennes.
« L'article de ‘Vulture’ a fourni un aperçu hollywoodien de la deuxième administration Trump, avec des sources indiquant au média de s'attendre à plus d'activité de fusion des médias, moins de wokisme et un effort concerté pour ne pas aliéner la moitié du pays avec des sermons politiques.
» “Le mouvement d’éloignement du Woke était déjà en marche avant même que Trump ne soit réélu”, a déclaré un important producteur de cinéma au média.
» “Nous avons assisté au départ de cadres des studios qui avaient été embauchés pour promouvoir la DEI dans le cinéma et la télévision. Hollywood avait basculé trop à gauche au cours des dernières années et il fallait forcément rendre des comptes”. »
De Hollywood à la Californie.
Il faut considérer avec une attention particulière le sort de Hollywood dans ses rapports avez l’américanisme et avec son public, et au-delà le sort de son cadre qu’est le puissant État de Californie. Les deux choses sont intimement liées certes, et toutes deux de puissants indicateurs symboliques du sort de l’Amérique.
Nous avons déjà souvent abordé ce thème, à mesure de l’évolution des USA, de la Californie et de Hollywood. Nous y avons trouvé les racines même de l’américanisme, particulièrement dans l’époque où cette idéologie (l’américanisme) correspondait parfaitement aux vœux des plus nombreux des citoyens américains. Dans ce cas, Hollywood, le nouveau-venu du XXème siècle avec l’aviation (également très liée au destin de la Californie, en même temps que le Complexe Militaro-Industriel) avait une sorte de contrat avec la façon de faire (plus que la façon d’être, particulièrement inexistante) du citoyen. Hollywood représentait et donnait le ton du citoyen, y compris avec toutes les ruses du simulacre “à la Debord”.
Ainsi écrivions-nous le 4 janvier 2018, en présentant un extrait de ‘La Grâce de l’Histoire’ :
« On voit notamment, dans dans l’extrait de La Grâce que nous présentons, comment on pourrait considérer effectivement la Deuxième Guerre mondiale du point de vue américaniste, comme l’écrit le professeur Roeder Jr., comme un véritable spectacle où chaque Américain serait à la fois spectateur et acteur, et spectacle évidemment hollywoodien comme du Debord avant son heure. Il se serait agi ainsi d’atteindre à une certaine perfection du stéréotype hollywoodien où la production de “l’usine à rêves” se confondrait avec son consommateur, faisant du “rêve” à prétention expansionniste une réalité désormais intangible :
» “La Deuxième Guerre mondiale fut le premier film dans lequel chaque Américain pouvait avoir un rôle. […] La Deuxième Guerre mondiale offrit à chaque citoyen [américain] le double rôle de spectateur et de participant.”
» Pour cette raison, la Deuxième Guerre mondiale fut confisquée, avec la complicité aveugle d’un Churchill (on cite dans le texte l’admonestation de De Gaulle à l’intention d’un Churchill gêné, qui ne répond pas, – parce que Churchill cède toutes les commandes de la guerre aux USA alors qu’à cette époque [novembre 1942] l’Angleterre assume l’essentiel de l’effort de guerre à l’Ouest) ; d’une manière plus générale, pour parler du sort de la machine de guerre allemande en soi, la Deuxième Guerre mondiale fut confisquée au détriment des Russes, comme ces derniers ont pu s’en apercevoir ces dernières années où le rôle de l’URSS/Russie dans la défaite de l’Allemagne a été minorée, et parfois niée dans des conditions invraisemblables de falsification historique. On voit ainsi, avec ce dernier exemple, combien l’opération de “rapt” réalisé par les USA en 1941-1945 constitue le socle de la falsification historique soutenant la politique russe actuelle des USA (et bloc-BAO, surtout des anciens pays-satellites de l’URSS). Elle ne cesse d’être “authentifiée” par les productions hollywoodiennes, comme ce film de Spielberg, ‘Il faut sauver le soldat Ryan’, où les Américains sont seuls à débarquer le 6 juin 1944 et où les indigènes se révèlent être des sauvages sans le moindre intérêt, connus sous le nom de “les Français”. L’arrogance, le mépris pour le reste du monde, la certitude de la supériorité, etc., tous ces travers cités par le Saker-US sont déjà là, ils font partie de la recette et de la tambouille qui continuent à nous être servies. »
C’est donc ce contrat que Hollywood a trahi en devenant ce qu’il ne cesse de devenir depuis les années1990, jusqu’aux ‘Fantasy’-Woke d’aujourd’hui, qui relèvent de la psychiatrie devenue complice des pathologies qu’elle prétend traiter. Cette infection hollywoodienne s’est bien entendu développée dans le cadre californien, devenu ‘California Dream’ dans les années 1960, pour cause de pannes diverses dans l’ ‘American Dream’.
Cette évolution parallèle Hollywood-Californie se fait effectivement au rythme d’incendies de plus en plus gigantesques, alimentant avec enthousiasme le parallèle fait, plutôt qu’avec le réchauffement climatique, avec les œuvres infernales du divin Satan, tant vénéré dans les divers cultes californiens et hollywoodiens. Ainsi, le 15 novembre 2018, c’est au rythme d’incendies qui annonçaient ceux qu’on connaît aujourd’hui que nous développions un texte sur la Californie, sous la plume de PhG qui n’a cessé de travailler sur le rapprochement entre le cinéma, l’aéronautique, le Complexe Militaro-Industriel, les mythes de la magie-bidon, — et le fric, le fric, les montagnes de fric devenues le principal aliment d’immenses incendies.
« La Californie est aussi une quintessence de l’évolution de l’Amérique, comme elle pourrait l’être jusqu’à son effondrement. C’est dans cet État qu’après les ‘Roaring Twenties’ qui avaient emporté toute l’Amérique s’étaient développés dans les années 1930 du temps de la Grande Dépression, à côté d’une pénétration symbolique marquée du communisme chez les beaux esprits, l’industrie aéronautique et de l’armement, un scientisme quasi-mystique qui déboucherait sur le complexe militaro-industriel et accoucherait de la bombe atomique, les fortunes conservatrices friandes de suprémacisme anglo-saxon, la scientologie et l’ésotérisme de bazar qui juraient donner du sens aux soi-disant orgies plus ou moins sataniques de la “moderne Babylone” ; – le Hollywood des moguls et nababs des grands studios, tous juifs impeccablement américanistes et suprémacistes anglo-saxons, qui prêteraient main-forte au mccarthysme pour dresser les listes noires de leurs “artistes” du cinéma qui se donnaient une conscience sociale en côtoyant les communistes… Et, comme on l’a vu, c’est cette Californie qui fut la matrice de la grande rupture des années 1960, bien plus que les États du Sud qui avaient pourtant été le champ de bataille de la lutte des Noirs pour leurs droits civiques.
» Et voilà qu’aujourd’hui, comme hier mais bien plus qu’hier, plus massivement et bien plus symboliquement, voilà qu’aujourd’hui la Californie brûle. Elle brûle sur son Nord, jusqu’à anéantir une ville nommée Paradise, et sur son Sud, jusqu’à forcer à l’exode les stars hollywoodiennes qui ont fait de Malibu leur paradis clinquant et puant des millions de dollars. »
Mis en ligne le 26 janvier 2025 à 15H05
Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org