Jean-Marie Colombani, le lendemain du 11 septembre 2001, soit le 12 (mais dans l’édition datée du 13), avait décidé de la manchette du Monde, le journal qu’il coula moralement et économiquement avec ses amis Minc et Plenel : « Nous sommes tous des Américains ».
C’était un « Je suis Charlie » avant l’heure, qui sonnait comme une injonction, celle de nous placer définitivement sous la tutelle US, avec une idée sanguinaire derrière la tête : accompagner le Pentagone dans son entreprise de destruction du monde libre – c’est-à-dire n’obéissant par à l’Amérique, n’ouvrant pas son marché à ses multinationales –, rebaptisé de l’axe du mal.
« Dans ce moment tragique où les mots paraissent si pauvres pour dire le choc que l’on ressent, la première chose qui vient à l’esprit est celle-ci : nous sommes tous Américains ! Nous sommes tous New-Yorkais, aussi sûrement que John Kennedy se déclarait, en 1962 à Berlin, Berlinois. Comment ne pas se sentir en effet, comme dans les moments les plus graves de notre histoire, profondément solidaires de ce peuple et de ce pays, les États-Unis, dont nous sommes si proches et à qui nous devons la liberté, et donc notre solidarité.
[…] Cette situation commande à nos dirigeants de se hisser à la hauteur des circonstances. Pour éviter aux peuples que ces fauteurs de guerre convoitent et sur lesquels ils comptent d’entrer à leur tour dans cette logique suicidaire. Car on peut le dire avec effroi : la technologie moderne leur permet d’aller encore plus loin. La folie, même au prétexte du désespoir, n’est jamais une force qui peut régénérer le monde. Voilà pourquoi, aujourd’hui, nous sommes américains. »
Henri Maler, l’empêcheur de pontifier en rond du site Acrimed, avait repris le Corse de volée.
Mais Jean-Marie Colombani parle pour « nous ». Un « nous » de majesté friserait la mégalomanie, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. C’est un « nous » de solidarité qui englobe non seulement tout un peuple, mais tout un pays, gouvernement inclus, voire gouvernement d’abord. Et ce « nous » ne désigne pas collectivement la rédaction du Monde, mais le monde entier, c’est-à-dire, selon une optique tout à fait singulière, cette partie du monde qui doit aux États-Unis sa liberté. Et ceux qui doivent aux gouvernements et à l’armée des États-Unis, l’oppression, la servitude ou la guerre ?
Un quart de siècle plus tard – comme les choses passent vite, le 11 Septembre, c’était hier ! –, un changement s’est opéré en Amérique, qui préfigure, de la même façon qu’après l’attentat israélien de New York, mais dans un autre sens, un changement mondial. Dans la bouche de Trump, secondé par Vance et Musk, l’axe du mal n’est plus pour l’instant l’alliance russo-chinoise, secondée par l’Iran. Certes, Trump a accentué les sanctions pour faire plier les maîtres de Téhéran, mais son propos est plus de guerre économique que de guerre nucléaire ou conventionnelle. C’est déjà ça, pour les peuples qui souffrent. On pense aux Ukrainiens, aux Russes, aux Palestiniens, et même aux Israéliens devenus les otages de dirigeants littéralement fous.
Même si Trump a déjà lancé son programme America first, si ça peut profiter à la paix, ce sera déjà pas mal. Alexis Haupt, qui ne se fait pas d’illusions sur ce nouvel Empire, a résumé ce changement :
« Petite clarification au sujet d’Elon Musk.
Je n’ai pas une confiance aveugle en lui. Ni confiance tout court d’ailleurs. Je sais que le pouvoir et la richesse égarent les âmes, même les belles âmes. Seulement, voilà :
1. Sans lui mon compte n’existerait plus et ma modeste contribution dans cette guerre du récit (création de concepts : « complosophisme », « médiavers », etc.etc.) aurait été quasi stérile sur internet.
2. Il est entré en guerre frontale avec nos pires ennemis : ils dénoncent sans filtre la tyrannie qui sévit en Europe, rend la liberté d’expression, dénonce les idéologies mortifères et toxiques pour les enfants, la pédocriminalité, la censure, les médias menteurs, diffuse de gigantesques scandales que la presse qualifie de complotistes depuis des années…
3. C’est l’homme le plus riche de la planète.
4. Peut-être est-il même en train de devenir l’homme le plus influent du monde.
5. Je ne suis pas naïf. À vrai dire, je suis pour la démocrate directe : je me méfie donc de tout homme de pouvoir ou de fortune. De tout culte de la personnalité.
6. Néanmoins, force est de constater que pour l’instant, et je dis bien pour l’instant, tout ce qui advient grâce à lui dans cette guerre de l’information et dans la guerre tout court que nos « élites » nous livrent, nous est favorable.
7. Je comprends les lanceurs d’alerte qui sont dubitatifs à son égard. Voire même qui pensent qu’il deviendra dangereux tôt ou tard ( transhumanisme, hégémonie, nouveau dominant…). Néanmoins, ces lanceurs d’alerte ne se rendent pas compte que sans Musk, ils seraient réduits à leur petit site internet ou une page Facebook shadowbanée pour diffuser leurs messages d’alerte.
8. Partant de là, continuons à dénoncer, ne tombons pas dans le culte du sauveur et observons. Bref, saisissons-nous pleinement de l’outil que nous offre Elon Musk pour faire cela : la plus grande agora de l’histoire humaine, ce simple réseau social qui est en train de faire s’effondrer le médiavers, X. »
Aujourd’hui, sans trop d’illusions mais avec pas mal d’espoirs, on peut donc dire, comme Colombani, mais après le renversement du 5 novembre 2024, qu’effectivement, nous sommes tous Américains. La manchette du Monde du 13 septembre 2001 tient encore : le monde occidental (surtout son oligarchie) est frappé d’effroi par ce changement de paradigme, cette remise en liberté des libertés. Ça ne plaît pas à tout le monde, aux tenants de l’Ancien Régime, par exemple macronien.
Libé utilise ce 22 janvier 2025 la méthode Charlie pour salir ses adversaires : l’associer à la merde. Le Charlie de Charb avait fait pareil avec Marine, et avait été blanchi par la justice franc-mac, on dit généralement républicaine. C’est cette collusion qui est en train de voler en éclats sous les coups de Musk.
Le monde est donc saisi d’effroi par l’attentat trumpiste, presque son coup d’État. Ce n’est pas encore exprimé dans les médias occidentaux mondialistes, mais ça ne saurait tarder : un fasciste ne peut que prendre le pouvoir par la force ! Même par la force des urnes et du vote populaire… Quelle contradiction ! Où l’on voit que la pseudo-démocratie à l’américaine ou à la française est pour le coup bien dans la merde.
Les Français épris de libertés, dont ils sont privés depuis cinq ans au moins, se sentent plus proches du peuple américain, qui a voulu reprendre la main sur ses affaires, comme il a investi le Capitole le 6 janvier 2021, malgré les résistances et la violence du Système, que de la dominance européiste et mondialiste qui pille et détruit notre pays. Mais un changement est à l’œuvre, les aspirations des peuples commencent à bousculer les oligarchies.
Nationalistes de tous les pays, unissez-vous !
Vers la révolte des nations !
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation