Trois discours récents de Sayed Ali Khamenei, Guide Suprême de la République Islamique d’Iran, consacrés aux développements en Syrie, au Liban et en Palestine occupée.
La jeunesse syrienne courageuse expulsera les sionistes de Syrie
Texte intégral du discours prononcé par l’Imam Khamenei, Guide de la Révolution islamique, lors d’une rencontre avec des élégistes et des panégyristes. Cette réunion s’est tenue à la Husseiniya de l’Imam Khomeini (ra) le 22 décembre 2024, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Dame Fatima al-Zahra (psl), fille du Prophète Muhammad (psl).
- Introduction
- L’exemple de Fatima al-Zahra (section religieuse)
- La nécessité de combattre la propagande ennemie (transition)
- La situation en Syrie (section politique)
Source : english.khamenei.ir
Traduction : lecridespeuples.substack.com
1. Introduction
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.
Toutes les louanges sont dues à Dieu, Seigneur des mondes. Que la paix et les salutations soient sur notre Maître et notre Prophète, Abul-Qasim al-Mustafa Muhammad, ainsi que sur sa lignée pure, choisie et immaculée, particulièrement sur le légat de Dieu sur terre [l’Imam Mahdi].
Je tiens à vous adresser mes félicitations pour l’anniversaire béni de la naissance de la Dame des femmes du monde et de l’élue parmi les sceaux des Prophètes, Fatima al-Zahra (as). Notre rencontre aujourd’hui est d’une grande luminosité, spirituelle et agréable. Vous, chers frères et sœurs qui nous écoutez, ainsi que les interprètes et les récitants, avez véritablement créé l’atmosphère spirituelle dont nous avions tous besoin aujourd’hui. Que Dieu vous protège et vous soutienne, si Dieu le veut. Je voudrais dire quelques mots sur Fatima al-Zahra (as), puis aborder brièvement des questions liées aux élégies et aux élégistes, ainsi que quelques questions d’actualité.
2. L’exemple de Fatima al-Zahra (section religieuse)
Dieu Tout-Puissant cite deux femmes comme exemples pour l’humanité toute entière, hommes et femmes : « Et Allah cite un exemple pour ceux qui croient : la femme de Pharaon… » (Coran 66:11), et ensuite, « Et Marie, fille d’Imran… » (66:12). Ce sont deux femmes que Dieu Tout-Puissant a choisies comme modèles pour l’ensemble de l’humanité, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes. Une narration, rapportée aussi bien dans les sources chiites que sunnites, mentionne que le Prophète (psl) a dit : « La vertu de ma fille Zahra est plus grande et plus élevée que celle de ces deux femmes » (Ibn Shahr Ashub, Manaqib al-Abi Talib, 3:323). Il est important de souligner que lorsqu’il est dit que ces femmes sont des exemples, ce n’est pas seulement de leurs vertus qu’il s’agit. Il faut prêter attention au fait qu’elles sont également des modèles. Elles représentent un sommet.
Vous et moi n’atteindrons peut-être jamais ce sommet, et nous ne l’atteindrons assurément pas, mais nous devons néanmoins nous en rapprocher. Pendant la brève période de la vie de Fatima al-Zahra (as) après le Saint Prophète (saas), qui a duré deux ou trois mois selon diverses narrations, tout ce que cette noble dame a manifesté et tout ce que le monde a pu observer peut servir de modèle pour l’humanité entière, et pas seulement pour les musulmans.
Le fait qu’une jeune femme, seule, se soit dressée contre une vaste foule, un pouvoir, un gouvernement, qu’elle ait défendu ce qui était juste avec courage [le premier calife l’ayant privée de son héritage, la terre de Fadak, au nom d’un hadith allégué selon lequel les Prophètes ne laissent pas d’héritage, qui contredit plusieurs versets du Coran, de même que son époux l’Imam Ali a été mis à l’écart du califat ; ces deux faits sont évoqués par ce hadith du Sahih Bukhari avec des biais manifestes en faveur des califes ; pour la version chiite, voir cette synthèse sur Fadak ou cette traduction automatique du sermon de Fatima, et cet ouvrage sur le califat], qu’elle ait convaincu toutes les personnes raisonnables par la force de son argumentation, qu’elle n’ait laissé aucune question en suspens et qu’elle ait continué à proclamer ces mêmes vérités et les solides fondements de la foi chaque fois que les femmes de Médine venaient lui rendre visite, jusqu’aux tout derniers jours de sa vie, est un accomplissement qui ne pouvait être réalisé que par une personnalité éminente, distinguée et unique comme Fatima al-Zahra (as).
Chacune de ces qualités, cependant, est en elle-même un modèle : défendre ce qui est juste, faire preuve de courage, parler avec franchise, raisonner avec solidité et faire preuve de fermeté. C’est précisément ce que Dieu Tout-Puissant a déclaré dans le Coran : « Levez-vous pour l’amour de Dieu, seuls ou à deux » (Coran, s. 34, v. 46). Si vous êtes deux, levez-vous et défendez fermement Dieu contre ce qui contredit Son commandement. Si vous êtes seul, levez-vous quand même. Fatima al-Zahra (as) est le véritable exemple de ce noble verset.
Khwarazmi, un érudit sunnite, a rapporté un hadith où le Messager de Dieu (saas) s’adressa à Salman [al-Farisi], son plus proche compagnon. Le Prophète déclara : « L’amour de ma [fille] Fatima est bénéfique en cent lieux. » (Maqtal al-Hussain, 1: 100) Cet amour vous sera bénéfique en cent lieux après cette vie terrestre. « Le plus facile de ces lieux est la mort et la tombe ». Ainsi, l’amour de Fatima procure des bénéfices en cent lieux, et le plus aisé de ceux-ci est à l’instant de la mort et dans la tombe.
À première vue, ce hadith signifie que l’amour de Fatima al-Zahra (as) est à votre avantage. Cela est vrai et indiscutable : cet amour possède la qualité de vous être bénéfique. Cependant, un examen plus attentif révèle une autre interprétation : « L’amour de Fatima Zahra pour une personne » procure également ces bénéfices.
Cette idée est fréquente dans les expressions persanes : « L’amitié d’untel vous sera utile. » Cela désigne son amitié envers vous. Cette seconde signification est importante et bien plus exigeante. La première est accessible à quiconque perçoit la lumière éclatante de ses vertus. Mais que Fatima al-Zahra (as) développe un amour pour vous — voilà l’aspect difficile.
Ce qui concerne directement cette assemblée d’élégistes et de panégyristes est lié à cet amour réciproque. Fatima al-Zahra (as) aime celui ou celle qui prend ses traits en exemple dans sa vie. L’une de ses caractéristiques essentielles est la « clarification ». Dès le début, elle a clarifié les choses, exposant la vérité à ceux qui l’ignoraient, qui la négligeaient ou qui l’avaient oubliée. La clarification est l’un des actes les plus marquants de Fatima al-Zahra (as).
La pratique du maddahi [récitation d’élégies et de panégyriques] est une voie pour suivre son exemple dans cet acte de clarification. Je tiens à souligner que les programmes réalisés aujourd’hui par ces messieurs ont également permis de clarifier les vérités. En exprimant leur amour pour les Ahl al-Bayt (la Famille du Prophète, saas), ils ont éclairé les réalités actuelles, comme Fatima al-Zahra expliquait celles de son époque. Clarifier les enjeux contemporains est un devoir primordial.
Ainsi, le Prophète (as) a dit : « Le croyant s’engage dans le djihad avec son âme, son épée et sa langue » (Tafsir Nemooneh, 15:383). Le croyant lutte parfois avec sa vie, parfois avec des armes, et parfois avec sa langue. Ce dernier combat, par la parole, peut surpasser en influence et en importance celui par la vie. Ce message s’adresse à vous, élégistes et panégyristes présents ici et à travers le pays : le djihad par la langue.
Vous possédez les outils nécessaires pour ce djihad : un art hybride. Le maddahi rassemble plusieurs formes d’art : la voix, la mélodie, la poésie, la gestion des foules — qui est un art majeur — et l’interaction directe avec le public. Contrairement aux réseaux sociaux, les rassemblements réels permettent de s’adresser face à face aux gens, ce qui constitue un art fondamental. Le maddahi est donc un média à part entière. En tant que tel, il peut servir d’outil de clarification. C’est un outil essentiel de clarification.
3. La nécessité de combattre la propagande ennemie (transition)
Aujourd’hui, nous avons besoin de clarification. Semer le doute est l’une des principales méthodes de l’ennemi. Ils élaborent des plans. Certains de ces plans sont évidents dans les informations que vous voyez, mais d’autres sont plus subtils. Cependant, nous en sommes conscients. Ils investissent et déploient des moyens pour détourner l’esprit des gens de la vérité. Qui doit répondre à cela ? Qui doit rétablir la vérité ? Qui doit apporter les éclaircissements nécessaires ? Vous faites partie de ceux capables d’entreprendre cette mission cruciale.
Si votre acte de maddahi éveille la conscience — d’abord la conscience — puis apporte de l’espoir, sans décourager mais en motivant, alors vous aurez accompli une tâche fondamentale, immense, qui ne peut être réalisée par de nombreux autres moyens d’expression ou de diffusion. Vous pouvez combattre la propagande alarmiste et défaitiste de l’ennemi. L’une des principales tactiques de l’ennemi consiste à susciter la peur et à effrayer les gens. Vous pouvez contrer les tentatives de l’ennemi de semer la discorde et le désespoir.
Chacun des points que je soulève ici est un élément fondamental. Revitaliser la société, proclamer des messages comme « Nous ne serons pas vaincus », « Nous hisserons le drapeau de l’Islam sur le Golan », « Nous défendrons le sanctuaire sacré en Syrie » et autres déclarations similaires s’inscrivent dans cette lutte. Autrement dit, nous devons résister à l’alarmisme de l’ennemi, combattre ses tentatives de division et contrer ses efforts pour semer le désespoir.
Le principal outil de l’ennemi est de semer la peur et le défaitisme. Vous êtes forts, mais ils mettent en lumière vos faiblesses pour vous effrayer. Vos mains sont pleines, mais ils prétendent qu’elles sont vides pour vous décourager. Vous devez prêter attention à ces enjeux.
Aux débuts de l’islam, lors de la bataille d’Uhud, les musulmans ont subi un revers. Une figure comme Hamza, le Maître des martyrs, a trouvé le martyre. Ali ibn Abi Talib (as), le Commandeur des croyants, a été blessé de la tête aux pieds. Même le Prophète Muhammad (saas) a été blessé. Plusieurs personnes on trouvé le martyre. À leur retour à Médine, les hypocrites virent dans cette situation une occasion de semer le doute et de faire de la propagande. Ils commencèrent à dire : « Les gens se sont rassemblés contre vous, craignez-les » (Coran, s. 3, v. 173).
Dieu Tout-Puissant révéla un verset en réponse à cela : « En vérité, c’est Satan qui effraie ses partisans. Ne les craignez donc pas » (s. 3, v. 175). Le Coran nous enseigne que c’est le diable qui cherche à instiller la peur chez ses adeptes. Ne les craignez pas. Ces paroles puissantes du Coran ont réduit au silence les hypocrites trompeurs. Aujourd’hui, vous devez proclamer : « En vérité, ce n’est que Satan. » Ceux qui excellent en littérature, en poésie ou les intellectuels devraient réfléchir. Ils doivent élaborer une logique qui soit à la fois convaincante et plaisante pour le public, présentée sous forme poétique, avec le ton des élégies ou des éloges, et ancrée dans la louange des Ahl al-Bayt. Ils doivent transmettre ce message au peuple : « En vérité, c’est Satan qui effraie ses partisans. »
4. La situation en Syrie (section politique)
Les principaux enjeux de notre région aujourd’hui concernent la Syrie. Je ne souhaite pas l’analyser en détail ; d’autres peuvent s’en charger, mais j’ai quelques remarques à formuler. Premièrement, un groupe d’émeutiers, soutenus par des gouvernements étrangers et leurs plans, a exploité les faiblesses internes de la Syrie pour la plonger dans l’instabilité et le chaos.
Il y a environ deux ou trois semaines, j’ai déclaré ici-même que le plan des États-Unis pour dominer les nations repose sur deux options : soit ils établissent un régime dictatorial avec lequel ils peuvent négocier, discuter et se partager les intérêts du pays ; soit, si cela échoue, ils provoquent le chaos et les troubles. En Syrie, cela a conduit à des émeutes et au chaos. Ils s’imaginent maintenant, dans leur illusion, qu’ils ont triomphé.
Voir Khamenei sur la Syrie : ‘L’Axe de la Résistance sera victorieux’
Les États-Unis, le régime sioniste et leurs alliés pensent avoir remporté une victoire et commencent à formuler des affirmations extravagantes. C’est une caractéristique de ceux qui suivent le diable. Lorsqu’ils se sentent victorieux, ils perdent le contrôle de leurs paroles, commencent à faire des déclarations ridicules et à proférer des absurdités. Aujourd’hui, ils se réfugient dans des discours insensés.
L’une des absurdités prononcées par un responsable américain est la suivante. Voici l’essence de ses propos ; il ne l’exprime pas explicitement, mais il l’implique clairement : il soutient que quiconque fomente des émeutes en Iran bénéficiera de leur appui. Ces insensés s’illusionnent ! Premièrement, la nation iranienne, par ses pas assurés, écrasera sous ses pieds tout mercenaire américain qui accepte ce rôle. Et le deuxième point est que les sionistes essaient de se donner l’apparence de vainqueurs et adoptent la posture des triomphateurs. Ils viennent, parlent, lancent des affirmations extravagantes et se vantent. Misérables ! Où avez-vous remporté une victoire ? Avez-vous gagné à Gaza ? Ils ont tué plus de 40 000 femmes, enfants et nourrissons sous les bombes, mais ils n’ont pas réussi à atteindre un seul des objectifs qu’ils avaient initialement annoncés. Est-ce cela, une victoire ? Avez-vous détruit le Hamas ? Avez-vous libéré vos propres prisonniers ?
Vous avez affirmé vouloir détruire le Hezbollah. Vous avez martyrisé un homme tel que Sayed Hassan Nasrallah, avec toute sa grandeur. Avez-vous réussi à détruire le Hezbollah ? Le Hezbollah est vivant. La Résistance palestinienne est vivante. Le Hamas est vivant. Le Jihad islamique est vivant. Vous n’avez pas gagné. Vous avez été vaincus. Oui, le chemin vous était ouvert en Syrie. Il n’y avait même pas un seul soldat armé pour vous arrêter. Vous avez pu avancer de quelques kilomètres en Syrie avec vos chars et votre équipement militaire. Ce n’est pas une victoire. Ce n’est pas une victoire. Aucun obstacle ne vous bloquait. Ce n’est pas une victoire. En effet, les jeunes courageux et dévoués de Syrie vous expulseront définitivement de là.
Le troisième point concerne leur propagande : ils disent sans cesse, concernant la République islamique, que celle-ci a perdu ses mandataires dans la région. Voilà encore une affirmation totalement fausse. La République islamique n’a pas de forces mandataires. Le Yémen combat par foi. Le Hezbollah combat parce que sa foi puissante l’attire sur le champ de bataille. Le Hamas et le Jihad islamique combattent parce que leurs convictions les y obligent. Ils n’agissent pas en notre nom. Si nous décidons un jour de passer à l’action, nous n’aurons pas besoin de forces supplétives.
Des hommes honorables et fidèles sont présents et continueront à l’être au Yémen, en Irak, au Liban, en Palestine et, si Dieu le veut, bientôt en Syrie. Ils luttent contre l’oppression et le crime pour eux-mêmes, et ils combattent le régime sioniste imposé (par des puissances extérieures). Nous aussi, nous nous battons, et, avec la grâce de Dieu, nous éliminerons ce régime de la région.
https://x.com/MyLordBebo/status/1841183543093051731
Ce que je dis n’est pas une déclaration politique. Ce sont des vérités que nous avons expérimentées directement. Le Hezbollah — il est bon que vous le sachiez — le Hezbollah libanais est un groupe honorable, fort, solide et puissant, qui a émergé des troubles au Liban dans les années 1980. À l’époque, toute la région était en proie au chaos : guerres civiles, émeutes, insécurité. Au cœur de cette insécurité, de cette menace, l’opportunité du Hezbollah s’est présentée, et il a vu le jour.
Avant [la perte] de notre cher martyr, Sayed Hassan [Nasrallah], il y a eu [la perte de son prédécesseur] Sayed Abbas [Moussaoui], ainsi que d’autres encore. Ils ont eux aussi été martyrisés. Non seulement leur martyre n’a pas affaibli le Hezbollah, mais il l’a renforcé. Il en est de même aujourd’hui, et il en sera de même demain. Du cœur des menaces surgissent des opportunités, si nous sommes attentifs, si nous avons un sens des responsabilités, si nous accomplissons nos devoirs et si nous démontrons par nos actes ce que nous avons dans nos cœurs et dans nos paroles.
Je prévois également qu’un groupe fort et honorable émergera en Syrie. La jeunesse syrienne n’a rien à perdre. Leurs universités ne sont pas sûres, leurs écoles ne sont pas sûres, leurs maisons ne sont pas sûres, leurs rues ne sont pas sûres, leurs vies ne sont pas sûres. Que peuvent-ils faire ? Ils doivent se dresser avec une détermination ferme contre ceux qui ont orchestré et provoqué cette insécurité et, avec la grâce de Dieu, ils [les Syriens] triompheront d’eux. Par la grâce de Dieu, l’avenir de la région sera meilleur demain qu’aujourd’hui.
Que les salutations, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
Le rôle du martyr Soleimani dans la lutte contre les États-Unis et Daech était unique
Texte intégral du discours prononcé par l’Imam Khamenei, Guide de la Révolution islamique, lors d’une cérémonie commémorant le cinquième anniversaire du martyre du général Qassem Soleimani. Cette réunion a eu lieu à la Husseiniya de l’Imam Khomeini (ra), le 1er janvier 2025.
- Introduction
- Tout honneur est à Dieu
- L’œuvre de Qassem Soleimani
- De Téhéran à Gaza, l’étendard de la Résistance flotte toujours haut
Source : english.khamenei.ir
Traduction : lecridespeuples.substack.com
1. Introduction
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Louange à Dieu, Seigneur des mondes, et que la paix et les salutations soient sur notre Maître et Prophète, Abul-Qassem al-Mustafa Muhammad, ainsi que sur sa lignée pure, choisie et immaculée, en particulier le légat de Dieu sur Terre (l’Imam Mahdi).
Bienvenue, chers frères et sœurs. Nous sommes à l’aube du mois de Rajab, un mois de prière, d’adoration et d’invocation de Dieu. Saisissons cette occasion pour connecter nos cœurs, nos âmes et nos intentions à l’immensité de la miséricorde divine. Tout est entre les mains de Dieu. Demandons-Lui détermination, force et succès dans notre servitude envers Lui. Les supplications du mois de Rajab regorgent de significations profondes, de concepts élevés, et d’enseignements divins et islamiques sublimes. Implorons Dieu pour la santé, le succès et Son aide.
2. Tout honneur est à Dieu
Notre réunion aujourd’hui se tient en mémoire de notre cher martyr, le martyr Soleimani, ainsi qu’en souvenir du martyre de plusieurs pèlerins qui visitaient son sanctuaire l’an dernier. Certaines de leurs familles sont présentes ici, aux côtés de frères et sœurs libanais — dont certains ont été blessés lors des événements au Liban. Ce rassemblement est marqué par le martyre et la sincérité. L’atmosphère de cette Hussainiya est illuminée par votre présence et celle de ces êtres lumineux.
Dieu Tout-Puissant a démontré que l’honneur est entre Ses mains. Quel honneur que des gens parcourent de longues distances, parfois depuis d’autres pays, pour se recueillir sur la tombe et le sanctuaire du martyr Soleimani à l’occasion de l’anniversaire de son martyre et réciter la sourate Al-Fatiha en son honneur. N’est-ce pas de l’honneur ? C’est cela, l’honneur. Lorsque vous œuvrez pour Dieu, Il vous répond de cette manière. Bien sûr, ceci est la récompense dans ce monde. Quant à son statut dans le royaume de la miséricorde et des bénédictions divines, il nous est inimaginable. Mais sa récompense dans ce monde, c’est ce que nous voyons : un sanctuaire visité par des milliers de personnes. Cet honneur est accordé par Dieu. Lorsque nous agissons avec sincérité, Dieu répond ainsi. Certains recherchent l’honneur en utilisant de mauvais moyens et outils.
Le Coran dit : « Cherchent-ils auprès d’eux un honneur ? » Se tournent-ils vers les mécréants et les hypocrites pour obtenir de l’honneur ? « Tout l’honneur appartient à Dieu » (s. 4, v. 139). L’honneur est entre les mains de Dieu. Il appartient à Dieu. Il est sous Son contrôle. Ce verset est extrait de la sourate An-Nisa. Un autre verset, tiré de la sourate Fatir, déclare : « Quiconque recherche l’honneur [doit savoir que] tout l’honneur appartient à Dieu » (s. 35, v. 10). L’honneur est entre les mains de Dieu. Ces enseignements doivent être compris et intégrer notre mode de vie ainsi que les orientations que nous prenons. Si nous recherchons l’honneur, nous devons savoir quelle est la véritable source de l’honneur.
J’aimerais partager quelques points, dont l’un porte sur le martyr Soleimani. Bien des choses ont été dites et écrites sur lui. Des livres ont été rédigés au sujet de ses qualités et de sa personnalité. Des œuvres artistiques ont été créées, et beaucoup ont parlé de lui. J’ai également abondamment parlé de lui dans le passé. Aujourd’hui, je vais brièvement évoquer quelques aspects du martyr Soleimani, afin que nous puissions apprendre de lui et nous en inspirer pour avancer dans cette voie.
3. L’œuvre de Qassem Soleimani
Le premier point que je souhaite mentionner est qu’au tout début des méfaits de l’armée américaine dans notre région, au début des années 2000, à savoir en Afghanistan et en Irak — où les États-Unis sont intervenus officiellement en y commettant véritablement des actes infâmes — le martyr Soleimani est immédiatement entré en action. Il n’a pas pris en compte les dangers ni la puissance de l’ennemi. Leur objectif principal était, bien sûr, l’Iran. Les attaques contre l’Afghanistan, à l’est de l’Iran, et contre l’Irak, à l’ouest, ont été menées sous divers prétextes. Ce n’était qu’une façade. Le véritable objectif était d’encercler l’Iran islamique et la nation iranienne des deux côtés. Tel était leur but. Lorsque ces deux offensives ont échoué, l’ennemi n’a naturellement pas atteint ses objectifs. Le martyr Soleimani s’est mobilisé dès le départ.
Voir Nasrallah : les groupes soutenus par Soleimani ont chassé l’armée américaine d’Irak en 2011
Le rôle de cet homme noble et sincère dans ce djihad était unique. Il n’en a ni parlé ni n’a écrit à ce sujet, et je doute que quiconque ait pu documenter ses qualités ou les détails de manière exhaustive pour que cette information subsiste. C’est véritablement regrettable. Bien sûr, il existe une abondance de connaissances à ce sujet, que moi-même et d’autres possédons. Cependant, ces récits doivent être préservés en tant qu’éléments de la compréhension politique de notre pays. Ces faits doivent être documentés pour que les générations futures puissent en tirer des enseignements.
Dès le début de l’invasion de l’Irak par les forces étrangères et des attaques menées contre ses villes, notamment Najaf, Karbala, Kazimiyan, Bagdad et d’autres lieux, et alors que, à Najaf, certaines personnes avaient trouvé refuge dans la cour sacrée du sanctuaire de l’imam Ali (as), sans défense, dépourvues d’armes adéquates et même de nourriture suffisante, Soleimani a estimé qu’il avait un devoir à accomplir. Il a commencé à communiquer avec ces personnes, les a aidées et les a sauvées. Bien entendu, l’Autorité religieuse a pris à ce moment-là une initiative très positive et extrêmement efficace, d’une importance capitale [le 13 juin 2014, l’ayatollah Sistani a émis une fatwa imposant la lutte contre Daech]. [Cependant], Soleimani fut le premier à entrer sur le terrain.
Les États-Unis n’étaient pas venus en Irak pour simplement destituer Saddam et repartir. Ils étaient venus pour renverser Saddam et prendre sa place. Ils ont d’abord nommé un administrateur militaire, un général [nommé Jay Garner], pour gouverner l’Irak. Puis, constatant que cette approche était très défavorable, ils l’ont remplacé par un homme politique du nom de [Paul] Bremer.
C’est le martyr Soleimani qui a été à l’origine de la destitution de ce second responsable. Grâce à un processus difficile, complexe et prolongé, il a permis à l’Irak de revenir sous contrôle des Irakiens eux-mêmes, afin qu’ils puissent choisir leurs propres dirigeants. Il a déclenché une guerre hybride, comprenant une guerre culturelle, une guerre militaire, une guerre médiatique et une guerre politique. Haj Qasem a accompli tout cela à cette époque.
Après un certain temps, ce fut au tour de Daech. Lorsque les États-Unis se sont rendu compte que leur implication directe en Irak et dans d’autres zones de la région n’était pas à leur avantage, ils ont créé Daech. Les États-Unis ont eux-mêmes admis avoir créé Daech. Celui qui est à nouveau intervenu sur le terrain et a affronté Daech était le martyr Soleimani. Je reviendrai plus tard sur un point important à ce sujet.
La jeunesse irakienne s’est particulièrement illustrée. Elle a réellement excellé dans ce domaine. Cependant, le rôle du martyr Soleimani a été crucial. Sans lui, cela n’aurait pas été possible. Ainsi, lors d’un événement régional d’une importance capitale, où la vie et la mort de la région étaient en jeu, il est intervenu avec une telle initiative, un tel courage et une telle détermination, mettant sa propre vie en péril. Des événements étranges se sont produits au cours de ces années de confrontations que j’ai mentionnées. C’est un premier point.
Le second point est que la stratégie constante du martyr Soleimani dans ses luttes jihadistes était de redonner vie au Front résistant. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’il a exploité les capacités et mobilisé les jeunes prêts à servir dans ces pays, et ce de la meilleure manière possible. Il mobilisait les forces locales dans chaque pays où il se rendait — en Irak d’une certaine façon, en Syrie d’une autre, et au Liban encore différemment. Il rassemblait les forces locales prêtes à agir.
Par exemple, en Irak, l’Autorité religieuse a émis une fatwa ou une décision contre Daech, exhortant la jeunesse et le peuple à se mobiliser pour leur résister. Des milliers de jeunes étaient prêts à se battre, mais que pouvaient-ils accomplir sans organisation, sans armes et sans formation ? Qui les a organisés ? Qui leur a fourni des armes ? Qui leur a offert une formation de courte durée ? C’est le martyr Soleimani, avec l’aide de ses amis irakiens — dont le martyr Abou Mahdi — qui a réalisé cela. Ne sous-estimez pas le rôle du martyr Abou Mahdi. C’était un homme vraiment exceptionnel, une personne de grande valeur, tout comme le martyr Soleimani et d’autres. Dieu merci, beaucoup de ces personnes sont encore en vie, bien que certaines aient atteint le martyre. C’est le martyr Soleimani qui a conduit ces forces sur le champ de bataille. Cette qualité du martyr est une leçon : savoir tirer le meilleur parti des capacités existantes pour accomplir un travail important, savoir quoi faire et faire preuve de détermination. Voilà ce qu’a fait le martyr Soleimani.
Voir Nasrallah raconte Qassem Soleimani et les coulisses de sa victoire contre Daech en Irak
Un autre point à souligner à propos de ce martyr est que, à chaque étape de cette bataille majeure entreprise par ce cher frère et ami proche, la défense des sanctuaires sacrés était l’un de ses principes fondamentaux. Il considérait qu’il était de son devoir de défendre Al-Atabat Al-Aliyat [les sanctuaires nobles d’Irak], de protéger Zainabiyya [le sanctuaire de Dame Zainab], de préserver les lieux de repos des compagnons du Commandeur des croyants — certains étant enterrés en Syrie et d’autres en Irak — et de défendre la mosquée Al-Aqsa, un sanctuaire majeur pour le monde islamique. C’est pour cette raison que le dirigeant palestinien [Martyr Haniyeh] a désigné le martyr Soleimani comme le « martyr d’Al-Quds [Jérusalem] » dans son discours avant la prière funéraire du général Soleimani. Le martyr Soleimani a défendu ce sanctuaire. Il a même considéré l’Iran comme un sanctuaire et l’a défendu en tant que tel. Prenez bien note de cela ! La logique de la défense des sanctuaires sacrés et des lieux saints est une logique très importante. C’était une autre des caractéristiques de cette honorable personnalité.
Une autre caractéristique du martyr Soleimani était que sa vision des problèmes du pays n’était ni étroite ni limitée. Cela est très important. Il percevait les enjeux nationaux à travers une perspective globale et internationale. Que signifie cela ? Cela signifie qu’il pensait que chaque événement majeur survenant dans la région, voire dans le monde, avait des répercussions internes et influençait les affaires du pays.
Dans la mesure où ces affaires concernaient le martyr Soleimani — il y avait des domaines qui ne le concernaient pas, comme les questions économiques qui ne relevaient pas de lui —, il savait reconnaître, comprendre et analyser l’impact des événements mondiaux et y répondre. Il identifiait les menaces au-delà des frontières et s’efforçait de trouver des solutions. C’est ce que l’islam nous enseigne : les individus doivent être capables de détecter un danger à l’avance. Le Commandeur des croyants a dit qu’il ne s’est pas laissé distraire ou endormir par les berceuses de l’ennemi [Nahj al-Balaghah, sermon 6]. Ainsi était-il [le martyr Soleimani]. C’était une autre de ses qualités. Voilà quelques-unes des caractéristiques de ce précieux martyr.
Ces qualités existaient chez le martyr Soleimani, mais pas uniquement en tant qu’individu. Le martyr Soleimani, en tant que personne humaine, est d’une importance secondaire. Ce qui importe, c’est son rôle en tant que membre d’une école de pensée et en tant qu’homme engagé sur une voie orientée vers un but. Le martyr Soleimani incarnait ces qualités en tant qu’école de pensée, il les poursuivait avec conviction et estimait avoir un devoir à accomplir. C’est ce que nous appelons aujourd’hui « l’école de Soleimani », qui est l’école de l’islam et du Coran. Il adhérait à cette école et en appliquait les principes. [Ainsi], il est devenu un modèle, un axe, un centre.
Si nous avons cette même foi, si nous accomplissons ces mêmes actes et ces mêmes œuvres justes, nous deviendrons des Soleimani. Si l’un de nous s’engage sur cette voie avec le même dévouement, il recevra aussi cette grâce divine. Voilà donc le premier point concernant le martyr Soleimani.
Le point suivant concerne la question de la « défense des sanctuaires ». La « défense des sanctuaires » est un concept devenu si familier à notre peuple et à notre société iranienne que les meilleurs d’entre nous étaient prêts à se sacrifier pour elle. Le sang d’individus vertueux a été versé, et des vies précieuses ont été sacrifiées pour cette cause, celle de la défense des sanctuaires. Certaines personnes qui — sans vouloir employer un terme négatif — manquent d’une analyse correcte, d’une compréhension adéquate et de la conscience nécessaire des enjeux, s’imaginent, expriment ou peut-être même diffusent l’idée que, à cause des événements récents dans la région, le sang versé pour défendre les sanctuaires a été gaspillé ! C’est une grave erreur et une faute majeure que commettent ces individus. Le sang des martyrs n’a pas été versé en vain.
Si ces personnes n’étaient pas parties, si ce combat n’avait pas eu lieu, si Hajj Qasem Soleimani ne s’était pas aventuré avec tant de courage dans les montagnes et les déserts de cette région, et s’il n’avait pas emmené avec lui ces défenseurs des sanctuaires, ces lieux sacrés n’existeraient plus aujourd’hui. Vous pouvez en être certains. Non seulement il n’y aurait plus aucune trace du sanctuaire de Dame Zaynab, mais il n’y aurait non plus aucune trace de Karbala ou de Najaf. Quelle est la raison de cette affirmation ? Samarra. Il y a eu un certain laxisme à l’égard de Samarra. Vous avez vu comment ils ont détruit le dôme du sanctuaire des Askariyyayn. Ils ont brisé le zarih. Qui a fait cela ? Les groupes takfiris, avec l’aide des États-Unis.
Il en aurait été de même partout. S’il n’y avait pas eu cette défense, le sort de ces sanctuaires sacrés, ces qiblas des cœurs des musulmans, aurait été identique à celui du dôme du sanctuaire des Askariyyayn, détruit. Ils sont allés là-bas, ont lutté, se sont donnés sans relâche, ont affronté l’ennemi, l’ont frappé durement et ont su défendre une grande vérité. Cette grande vérité ne se limite pas au lieu sacré lui-même. Elle concerne le propriétaire de ce lieu [qui y repose]. Elle concerne l’école de pensée de ce noble Imam.
Comprenons également que, dans la culture coranique, tout sang versé sur le chemin de Dieu l’est à juste titre et n’est jamais en vain. Aucun de ces sacrifices n’est perdu. Même si la victoire n’est pas obtenue, le sang versé n’est pas vain. Le sang de Hamza a été versé lors de la bataille de Uhud. Cela a-t-il été en vain ? Non. Surtout, le sang du Maître des martyrs [l’Imam Hussain (psl)] a été versé à Karbala. Était-ce en vain ? Non.
Le sang versé sur le chemin de la vérité n’est jamais perdu. Le Coran en parle également. Il déclare : « Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, puis est tué ou bien soumet [l’ennemi], Nous lui donnerons bientôt une grande récompense » (s. 4, v. 74). Peu importe que vous soyez victorieux ou tué, vaincu et perdant. L’essence de cet effort est précieuse aux yeux de Dieu. Ce djihad est précieux et significatif devant le Tout-Puissant. Et, bien sûr, la victoire est assurée. Ne vous laissez pas décourager par l’actuelle parade du mensonge. Sachez que ceux qui paradent aujourd’hui seront un jour piétinés par les croyants.
4. De Téhéran à Gaza, l’étendard de la Résistance flotte toujours haut
Le point suivant concerne la Révolution et la République islamique. Les événements de ces dernières années, au cours desquels le martyr Soleimani, ses camarades et ses amis ont été actifs et visibles — par exemple, lors des événements liés à la défense du Sanctuaire — ont démontré que la Révolution islamique et la République islamique sont vivantes, florissantes, et constituent un arbre fructueux « qui donne ses fruits à chaque saison, par la permission de son Seigneur » (Coran, s. 14, v. 25). Cela a été prouvé. Les jeunes des années 2000 et 2010, tout comme ceux des années 1980, sont entrés en action, ont combattu et ont sacrifié leur vie. De la même manière que certains jeunes des années 1980 imploraient leurs parents de les laisser partir à la guerre, certains jeunes des années 2000 et 2010 ont également supplié leurs parents de les autoriser à partir.
Le martyr Hojaji a embrassé les pieds de sa mère en lui demandant la permission de se rendre sur les champs de bataille et de défendre les lieux saints. Cela prouve que la Révolution est vivante. De nombreux mouvements sociaux émergent dans le monde. Ils commencent avec enthousiasme, vitalité et dynamisme, mais finissent souvent par sombrer dans le désespoir et s’éteindre. Pourtant, plus de 40 ans après, la République islamique est toujours vivante. Aujourd’hui encore, ce jeune homme s’est levé ici, et il représente sans aucun doute des millions de jeunes qui déclarent : « Si nécessaire, si défendre l’islam contre l’ennemi l’exige, nous sommes prêts à sacrifier notre vie. »
Les défenseurs du Sanctuaire ont démontré que l’étendard de la Résistance flotte toujours haut. Malgré tous les investissements et efforts déployés par l’ennemi au fil des ans, il n’a pas réussi à faire baisser le drapeau de la Résistance, ni au Liban, ni en Palestine, ni en Syrie, ni en Irak, ni en Iran. Ils n’y sont pas parvenus et n’y parviendront pas.
Un point important à souligner ici est que cette fermeté et cette force nationale reposent sur certains facteurs fondamentaux dans tout pays, et ces facteurs doivent être protégés.
L’une des grandes erreurs commises par certains pays est d’éliminer les éléments qui apportent la stabilité et la force. Un groupe de jeunes croyants, prêts à sacrifier leur vie, constitue le facteur le plus important de la puissance d’une nation. Ils ne doivent pas être écartés. C’est une leçon pour nous. Dieu soit loué, ce principe est largement respecté ici. Les autres pays devraient également prêter attention à ce point. Ils doivent identifier leurs facteurs de stabilisation. Si ces facteurs sont supprimés, il se produira ce qui est arrivé dans certains pays de la région. En retirant les éléments de stabilité et de force, on aboutit à une situation semblable à celle de la Syrie : un chaos total. Cela mène à l’occupation du territoire syrien par des forces étrangères. Les États-Unis d’un côté, le régime sioniste d’un autre côté, et d’autres puissances agressives encore [la Turquie] s’y implantent.
Bien entendu, ils ne peuvent pas y rester indéfiniment. La Syrie appartient au peuple syrien. Ceux qui ont envahi les terres du peuple syrien seront un jour contraints de battre en retraite face à la force de la jeunesse syrienne dévouée. Il ne fait aucun doute que cela arrivera. L’envahisseur doit se retirer [de lui-même] des terres appartenant à une nation ; sinon, il sera forcé de partir. Aujourd’hui, les États-Unis continuent de construire des bases en Syrie, mais ces bases seront sans aucun doute un jour piétinées par la jeunesse syrienne.
Le Liban est un symbole de Résistance. Il a subi des coups, mais il n’a ni fléchi ni plié le genou. L’ennemi frappe, mais [comme le dit le Coran,] « Si vous souffrez, eux aussi souffrent comme vous » (s. 4, v. 104). L’ennemi a également subi des pertes, et les vainqueurs finaux seront ceux qui détiennent le pouvoir de la foi. Le Liban est un symbole de Résistance et il triomphera. Le Yémen est également un symbole de Résistance et sera victorieux. Si Dieu le veut, les ennemis et les agresseurs — en tête desquels se trouvent les États-Unis cupides et criminels — n’auront d’autre choix que de libérer les peuples et les nations de la région et de se retirer de cette région dans l’humiliation, si Dieu le veut.
Que les salutations, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
Nous soutenons la Résistance partout où elle s’oppose aux actions malveillantes du régime sioniste.
Texte intégral du discours prononcé par l’Imam Khamenei, Guide de la Révolution islamique, lors d’une rencontre avec des milliers de personnes de la province de Qom. Cette réunion a eu lieu à la Hussainiya de l’Imam Khomeini (ra), le 8 janvier 2025, à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement historique de 1978 du peuple de Qom contre le régime oppressif des Pahlavi.
- Introduction
- L’Iran sous le Shah
- Le soulèvement du 9 janvier 1978
- La nécessité de combattre la propagande défaitiste
- Les relations entre l’Iran et les Etats-Unis
- Entretenir l’optimisme est un devoir impérieux
Source : english.khamenei.ir
Traduction : lecridespeuples.substack.com
1. Introduction
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Toutes les louanges reviennent à Dieu, Seigneur des Mondes, et que la paix et les salutations soient sur notre Maître et Prophète, Abul Qasim al-Mustafa Muhammad, ainsi que sur sa lignée pure, choisie et immaculée, en particulier le reste de Dieu sur Terre (l’Imam Mahdi).
Je tiens à souhaiter la bienvenue à tous nos chers frères et sœurs venus de Qom, qui ont illuminé et embaumé l’atmosphère de notre Hussainiya par leurs souffles ardents, leurs cœurs rayonnants et le souvenir de leurs martyrs bien-aimés. Outre l’événement du 19 Dey (9 janvier), qui est une date importante et sur lequel je reviendrai, j’apprécie profondément cette opportunité de rencontrer les pieux, courageux et actifs habitants de Qom. Je prie le Tout-Puissant de continuer à accorder Ses bénédictions et faveurs à ces personnes chères, de les protéger et de leur donner du succès dans toutes leurs entreprises.
2. L’Iran sous le Shah
La commémoration de l’événement du 9 janvier 1978 est nécessaire et impérative pour deux raisons. Premièrement, parce que le 9 janvier 1978 est l’un des sommets de l’histoire de notre pays. Celui qui étudiera l’histoire de notre pays à l’avenir verra ce jour, et votre rassemblement ici à cette occasion, comme l’un des moments les plus marquants de notre histoire. C’est ce jour-là qu’un immense mouvement a été déclenché, conduisant à une révolution monumentale qui a ébranlé le monde et redessiné la carte politique mondiale. C’est un sommet. Deuxièmement, il est crucial de tirer des leçons de cet événement. Ces événements, ces « Jours de Dieu » (Ayamollah), nous invitent à apprendre et à réfléchir. Nous devons à la fois nous inspirer de ces événements et en retenir les leçons. Ainsi, votre rassemblement annuel, qu’il ait lieu ici ou à Qom même, est une action nécessaire, honorable et, si Dieu le veut, porteuse de fruits.
J’ai noté quelques points dans cette seconde partie, concernant les leçons et idées à tirer de l’incident du 19 Dey, que je souhaite partager avec vous.
Un des points concerne le type d’Iran souhaité par le régime américain et l’arrogance mondiale (les forces de l’impérialisme). Aujourd’hui, alors que tout le monde s’exprime, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, nous devons comprendre la vision des États-Unis pour l’Iran, leurs souhaits et leurs ambitions. Cela se comprend à travers les événements liés à l’incident de Qom. Quelques jours avant le 19 Dey, le président américain de l’époque, Carter, était à Téhéran. Lors d’une réunion officielle, il a adressé des louanges excessives à Mohammad Reza Shah, déclarant : « Aujourd’hui, grâce à cet homme, l’Iran est un îlot de stabilité. » En d’autres termes, pour le président américain en 1977, cet Iran-là était un modèle idéal. Mais à quoi ressemblait l’Iran en 1977 ? Permettez-moi de vous en exposer trois ou quatre aspects.
Sur le plan de la politique étrangère, l’Iran était totalement subordonné aux États-Unis. À cette époque, plus de 50 000 conseillers militaires américains étaient présents en Iran, que ce soit au sein de l’armée ou dans d’autres secteurs. Ils étaient également actifs dans les agences de renseignement et autres organisations, tout en étant rémunérés par l’Iran, leur salaire étant prélevé sur le trésor public iranien. Selon des recherches, les sommes perçues par ces conseillers dépassaient le budget total alloué au ministère de l’Éducation à l’époque. Ce n’est qu’un exemple. La politique étrangère que les États-Unis souhaitaient pour l’Iran était une politique totalement servile, servant leurs intérêts ainsi que ceux du régime sioniste. Par la volonté de Dieu, la Révolution a eu lieu. Si elle n’avait pas eu lieu, quelques années plus tard, toutes les plaines fertiles du pays, comme celle de Qazvin – déjà sous contrôle sioniste – leur auraient été cédées. La plaine de Qazvin était sous contrôle sioniste. Voilà ce qu’était la politique étrangère de l’époque.
La politique intérieure du régime [Pahlavi] se caractérisait par une répression totale de tout mouvement au sein du pays et par une dictature implacable. Tous les groupes opposés à la monarchie avaient été isolés par la pression et la répression exercées par le régime. Cela incluait le Front national, un groupe engagé dans des activités politiques, le Mouvement pour la liberté [de l’Iran], ainsi que diverses factions telles que les Fedayeen, des guérilleros communistes armés opérant dans les forêts. Tous ces groupes ont été réprimés. Je vous le dis, hormis le mouvement dirigé par le vénéré Imam [Khomeini] — un mouvement religieux actif dans tout le pays depuis environ 1974 ou 1975 jusqu’en 1978, et jusqu’à la victoire de la Révolution —, il n’existait aucune organisation ou institution dans le pays capable d’exprimer des opinions ou de protester. Ils avaient tout réduit au silence. Telle était la politique intérieure du régime [Pahlavi].
Sur le plan économique, la population du pays comptait environ 35 millions d’habitants à l’époque. Près de six millions de barils de pétrole étaient vendus chaque jour. Prenez bien conscience de ces chiffres ! Aujourd’hui, lorsque nous vendons 1,5 million de barils, notre administration s’en enorgueillit. À cette époque, près de six millions de barils de pétrole étaient vendus et exportés quotidiennement. Cet argent entrait dans le pays mais allait directement dans les poches d’une certaine classe sociale. Le fossé entre les classes était effroyable. Le coefficient de Gini — un indicateur bien connu des économistes qui mesure l’inégalité entre les classes — s’élevait alors à 51 %, un chiffre extrêmement élevé. Ce fossé entre les classes était immense. Les classes pauvres étaient laissées pour compte. Les revenus du pays n’étaient pas dépensés pour le pays, ni pour le peuple, ni pour le développement, ni pour des initiatives constructives. Le niveau de vie de la population était très bas. Voilà à quoi ressemblait l’économie.
Sur le plan scientifique et technologique, le pays était en retard par rapport à la majorité des autres nations du monde et se situait parmi les pays les moins avancés. Telle était notre situation en matière de science et de technologie.
D’un point de vue culturel, on assistait à une propagation accrue de la corruption et de la vulgarité, à un éloignement progressif des valeurs morales et religieuses, à une promotion de la culture occidentale, et à une banalisation croissante de l’immodestie, plus marquée encore que dans les pays européens. Certains journalistes locaux rapportaient que l’immodestie chez les femmes iraniennes, en termes d’habillement, de tenue pudique et de modestie, était pire que dans les pays européens. Voilà à quoi ressemblait la culture !
C’était donc l’Iran d’alors. Sa situation politique, interne et externe, son économie, sa science et sa culture étaient louées par le président américain. Celui-ci glorifiait Mohammad Reza pour avoir créé un tel Iran, à tel point que même ses propres proches — ceux qui l’entouraient — disaient que son discours était exagéré. Mais il persistait dans ses louanges. Ils appréciaient cet Iran, le souhaitaient ainsi, et continuent de le souhaiter encore aujourd’hui pour notre pays. Carter a emporté ce vœu dans la tombe, et ils feront de même.
3. Le soulèvement du 9 janvier 1978
La deuxième leçon à tirer du soulèvement du 19 Dey concerne l’erreur de calcul du système américain. Ceux qui sont fascinés par l’attrait superficiel des États-Unis, qui oublient la richesse spirituelle de leur propre nation et de Dieu, et qui considèrent les États-Unis comme un modèle éclatant, devraient méditer sur « l’erreur de calcul des États-Unis ». Le 10 Dey de l’an 1356 (31 décembre 1977), Carter est venu ici, a prononcé un discours, fait l’éloge de ce pays, donné quelques conseils, et déclaré que ce pays était un « îlot de stabilité », entre autres propos similaires. Puis, le 19 Dey, seulement neuf jours plus tard, l’incident de Qom a éclaté. C’était une erreur de calcul de leur part. Ils avaient mal interprété la situation et commis une erreur d’analyse. Les habitants de Qom se sont soulevés au nom de la nation iranienne, animés d’une motivation qui a résonné dans tout le pays. Plus tard, ce soulèvement s’est manifesté et tout le monde a pu en être témoin. Ce jour-là, ce sont les habitants de Qom qui ont su prendre la tête de ce mouvement et le faire apparaître.
La Révolution islamique a émergé du cœur du bastion le plus important de l’impérialisme. Voilà l’erreur de calcul des États-Unis. Ils ne comprenaient pas ce qui se passait : « Ils pensaient que leurs forteresses les protégeraient de Dieu. Mais Dieu les atteignit de là où ils ne s’y attendaient pas » (Coran, s. 59, v. 2). Cela rappelle fortement l’histoire du Prophète Moïse (as). Le mouvement de Moïse a commencé à l’intérieur même de la maison et du palais de Pharaon, ce qui a finalement conduit à la destruction du palais de Pharaon et des Pharaons. Sous les Pahlavi, l’Iran était une forteresse solide des intérêts américains. C’est au cœur de cette forteresse que la Révolution a pris naissance et a éclaté. Les Américains n’ont pas compris ce qui se passait, ils ont été trompés. Ils sont restés endormis et négligents. C’est cela qu’on appelle l’erreur de calcul des Américains. Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, au cours des dernières décennies, les Américains ont souvent fait des erreurs et des fautes dans les affaires concernant l’Iran. Mon message s’adresse principalement à ceux qui sont intimidés par les politiques américaines : ne soyez pas intimidés.
Au cours des quarante dernières années, ou un peu plus, les États-Unis se sont trompés dans la plupart des politiques qu’ils ont adoptées à l’encontre de la République islamique. Prenons l’exemple des sanctions. Pourquoi ont-ils imposé des sanctions ? Pour mettre à genoux l’économie iranienne. Pourtant, pendant cette période de sanctions, nous avons accompli les plus grandes avancées dans les domaines de la science et de la technologie. Les réalisations les plus remarquables. C’est également durant cette période que nous avons exercé l’influence régionale la plus étendue. Nous avons constaté, à la même époque, le plus grand nombre de jeunes prêts à œuvrer dans divers domaines. Les calculs des États-Unis se sont avérés erronés. Ils voulaient paralyser l’Iran. Mais l’Iran n’a pas été paralysé. Oui, bien sûr, les sanctions ont nui au pays. Il ne s’agit pas de dire qu’elles n’ont causé aucun tort. Elles ont causé des dommages. Avec la grâce de Dieu, un jour, la nation iranienne les tiendra responsables de ces préjudices.
Pour résumer cette deuxième leçon liée au mouvement des habitants de Qom : le mur de béton de l’arrogance occidentale s’est fissuré à l’endroit même où ils avaient placé leurs plus grands espoirs, en Iran ! Cela a véritablement ébranlé la forteresse de l’Occident. Ce mur de béton, construit à coup de propagande, d’argent, de pots-de-vin et de toutes sortes de crimes, et qui existe encore aujourd’hui, doit être démoli. La Révolution islamique a provoqué la première fissure dans ce mur. Voilà la deuxième leçon de l’événement de Qom.
4. La nécessité de combattre la propagande défaitiste
La troisième leçon est la suivante : en réfléchissant aux événements de Qom, nous comprenons que nous devons nous immuniser, protéger nos pensées et renforcer l’opinion publique contre la propagande de l’ennemi. C’est l’une des leçons essentielles de l’événement du 9 janvier. Tout comme les habitants de Qom avaient acquis une immunité mentale ce jour-là. Pourquoi ? Parce qu’un article avait été publié, accusant l’Imam et le calomniant. Quel était leur objectif ? Ces individus contrôlaient tout. Des milliers de partisans de l’Imam étaient torturés, emprisonnés ou exilés. Alors pourquoi publier cet article ?
Eh bien, ils avaient compris une vérité fondamentale qui reste valable aujourd’hui : on ne peut vaincre une nation uniquement par des moyens matériels. Des moyens immatériels sont également nécessaires. Et quels sont-ils ? La propagande, la persuasion et la clarification. Voilà pourquoi j’attache tant d’importance à la clarification. Ils cherchaient à saper le moral du peuple vis-à-vis de l’Imam vénéré. Des milliers de ses partisans étaient en prison, en exil, soumis à des pressions et à des coups. Mais cela ne suffisait pas. Ils voulaient éliminer le Zulfiqar (nom de l’épée de l’Imam Ali) qui animait les cœurs près du sanctuaire du Commandeur des croyants (Imam Ali) et qui avait engendré ce vaste mouvement : la voix puissante de notre honorable Imam (alors exilé à Najaf).
Le contrôle était strictement appliqué. Mais un seul message ou une déclaration de l’Imam suffisait à raviver l’espoir dans les cœurs abattus, à redonner courage aux épuisés et à réchauffer le champ de bataille de la lutte. Le soulèvement des habitants de Qom a déjoué ce plan. Si vous, habitants de Qom, n’aviez pas agi ce 9 janvier, cette campagne de calomnies et d’articles insultants se serait poursuivie, d’abord sous une forme, puis sous des formes encore plus complexes. Elle aurait évolué : de l’Imam vénéré à l’ensemble du clergé, puis de là à l’essence même de la religion, et ainsi de suite. Les habitants de Qom ont mis un terme à ce processus. Ils ne l’ont pas laissé se produire.
Il en va de même aujourd’hui. Les Américains ont bien compris que leurs objectifs ne peuvent être atteints uniquement par des moyens matériels. Voyez combien de personnes ils ont tuées à Gaza. Les chars, les canons, les bombes, les mitrailleuses, les drones sont arrivés ; ils ont martyrisé de nombreuses figures importantes. Mais ils n’ont pas pu éteindre l’école de pensée. Au Liban, ils ont martyrisé des figures comme Sayed Hassan Nasrallah du Hezbollah et tué beaucoup d’autres personnalités importantes. Ce sont là des actions matérielles. Pourtant, ils n’ont pas pu, ne peuvent pas et ne pourront pas éliminer le Hezbollah.
Ils doivent donc recourir à des moyens immatériels. Ils doivent utiliser la propagande. C’est un indicateur clé pour moi, pour vous, et pour le peuple iranien aujourd’hui.
Les tactiques de guerre douce incluent : les mensonges, la tromperie, la création d’un fossé entre la réalité et les pensées ou perceptions du public. Lorsque vous vous renforcez, l’ennemi propage l’idée que vous vous affaiblissez. Lorsqu’il s’affaiblit lui-même, il fait croire qu’il devient plus fort. Lorsque vous devenez invulnérable, il affirme : « Je vous détruirai par des menaces. » Voilà comment fonctionne la propagande de l’ennemi. Et certaines personnes en subissent l’influence. Aujourd’hui, la tâche fondamentale et cruciale de notre appareil de propagation, de nos institutions culturelles et de propagande, de notre ministère de la Culture et de l’Orientation, de notre organisme de radiodiffusion et de nos activistes sur les réseaux sociaux est de déchirer et briser le voile de l’illusion de pouvoir de l’ennemi, et d’empêcher sa propagande d’influencer l’opinion publique. C’est exactement ce qu’ont fait les habitants de Qom ce jour-là (le soulèvement du 9 janvier 1978). Ce jour-là, ils ont saisi cet outil de l’ennemi et l’ont détruit. Ils ont agi de sorte que l’ennemi ne puisse plus continuer. Voilà la troisième leçon.
Concernant l’utilisation des leçons du 19 Dey, j’aimerais aborder un autre point lié à cette question : l’essence des puissances arrogantes n’a pas changé. Personne ne devrait croire que les États-Unis d’aujourd’hui sont différents de ceux d’autrefois, ou que le régime sioniste actuel diffère de ce qu’il était à l’époque. Non, c’est la même chose. Seules leurs méthodes ont changé, leurs outils ont évolué. À l’époque, ils utilisaient des articles écrits. Aujourd’hui, leurs moyens et outils sont mille fois plus diversifiés, plus étendus et plus efficaces. Nous devons donc être mille fois plus vigilants qu’à cette époque. Il faut rester attentif, prudent, assurer la sécurité, et créer une immunité. Nous ne devons pas croire ce que dit l’ennemi. Voilà la clé. Nous ne devons pas croire ses paroles. Si vous voyez dans la propagande ennemie quelque chose qui semble conçu pour vous influencer, rejetez-le. Sachez qu’il ment. Sachez qu’il ment ! Si vous détectez des signes de tromperie dans une déclaration, rejetez-la immédiatement. À chaque Nowruz (Nouvel An iranien), le président américain adresse ses félicitations au peuple iranien. Mais ce message est-il sincère ? Il est évident qu’il s’agit d’un outil de tromperie. C’est un énorme mensonge. Ils sont prêts à éliminer des millions d’Iraniens. Regardez ce qu’ils ont fait à Gaza. D’un côté, ils donnent de l’argent et des armes à l’ennemi ; de l’autre, ils disent parfois : « Oui, ce serait bien que de telles choses [les massacres] n’arrivent pas. » Nous ne devons pas croire les paroles de l’ennemi.
Voilà donc les leçons tirées du 19 Dey.
5. Les relations entre l’Iran et les Etats-Unis
J’aimerais partager quelques autres points avec vous. Premièrement, voyez, mes chers frères et sœurs, l’Iran, votre pays, est un sommet stratégique en termes de ressources naturelles et humaines, ainsi qu’en termes de position géopolitique. Ce pays regorge de ressources dans ces domaines, et c’est un don de Dieu. Sa population, ses ressources humaines, surpassent la moyenne mondiale. Ses ressources naturelles dépassent la moyenne mondiale. Sa position géographique est plus sensible que celle de nombreux autres pays. Il en va de même pour sa position géopolitique, puisqu’il se situe au cœur du monde islamique. Ce pays, cet espace vaste qui constitue une ressource stratégique, était entre les mains des États-Unis pendant des décennies, depuis le milieu des années 1940, soit environ 80 ans. Cette source de richesse, votre Iran, a appartenu aux États-Unis pendant de nombreuses années. Votre Révolution a eu lieu et a arraché cette richesse des mains des États-Unis. Les États-Unis ne pardonneront jamais l’amertume de cet événement.
Certains disent : « Vous ne voulez ni négocier avec les États-Unis ni établir de relations avec eux. Quelle différence y a-t-il entre eux et les pays européens, qui sont semblables aux États-Unis ? Pourquoi entretenez-vous des relations avec eux ? Les États-Unis pourraient également avoir une ambassade ici, comme eux. Vous avez des relations avec eux [les pays européens]. » Non ! Il y a une différence. La différence réside dans le fait que les États-Unis avaient revendiqué la propriété de ce pays, et celui-ci leur a été arraché de leurs mains et de leurs griffes. Leur ressentiment envers ce pays et envers la Révolution est donc semblable à celui d’un chameau rancunier ! Ils ne renonceront pas facilement. C’est complètement différent de certains pays européens. Oui, ces pays européens ne sont pas non plus des amis proches de la nation iranienne. Nous le savons et le comprenons. Mais cela relève d’une question complètement différente. Voilà le premier point.
Les États-Unis ont perdu une immense richesse et une opportunité politique et économique majeure en raison de la Révolution islamique. En outre, au cours des quarante dernières années, ils ont dépensé des sommes considérables pour tenter de retirer l’Iran à l’autorité de la Révolution islamique et de le reprendre sous leur contrôle. Mais ils n’y sont pas parvenus. Leur ressentiment envers la République islamique est bien différent de celui qu’un autre pays pourrait nourrir. Il est profondément distinct. C’est pourquoi nous affirmons qu’il y a une différence entre les États-Unis et les autres pays occidentaux. Les États-Unis ont été vaincus en Iran et cherchent à se venger de cette défaite. C’est la raison pour laquelle ils manifestent leur hostilité par tous les moyens possibles.
Deuxièmement, l’une des exigences des puissances arrogantes en général – et des États-Unis en particulier – est que, lorsque les responsables de tous les autres pays, y compris ceux de la République islamique, réfléchissent aux différents problèmes de leur pays, lorsqu’ils conçoivent des politiques et élaborent des plans, ils doivent également tenir compte des intérêts des États-Unis et prendre en considération ces derniers. C’est ce qu’ils veulent. Bien sûr, nous ne sommes pas en contact direct avec eux, mais ils communiquent ces attentes à nos responsables par divers canaux. Nous en avons vu de nombreux exemples au fil des années. Ils interviennent comme intermédiaires sur des questions économiques, culturelles ou de politique étrangère, et disent : « Si vous voulez faire cela, modifiez-le et faites-le de cette manière pour que les États-Unis en tirent également profit. »
Je considère cela comme une menace pour la démocratie. Si, à une quelconque époque, les responsables de notre pays cédaient à cette attente déraisonnable des États-Unis, ils mettraient en péril la nature démocratique et républicaine de notre pays. Pourquoi ? Parce que le peuple nous a élus. Il nous a élus pour travailler dans son intérêt, et non pour que nous servions les intérêts des États-Unis.
Ceux qui prennent des décisions en matière de culture, d’économie, d’inflation, de production, de monnaie, de questions culturelles, de hijab, etc., doivent toujours garder à l’esprit qu’ils ne doivent pas tenir compte des désirs des États-Unis, des positions des États-Unis ou de celles des sionistes. Ils doivent prendre en considération les intérêts de notre pays et ceux de la République islamique.
Heureusement, la position claire et courageuse de notre honorable président à l’égard du régime sioniste a réjoui le peuple et lui a apporté de la satisfaction. Il a été ferme et décisif, tant envers le régime sioniste qu’en ce qui concerne les actions des États-Unis, en adoptant une position claire contre le soutien des États-Unis à ce régime. C’est une excellente chose.
Les responsables de notre pays doivent être vigilants à cet égard. Ils ne doivent pas céder aux exigences de ceux qui nourrissent une inimitié tenace envers la nation iranienne et la République islamique, ni à celles de ceux qui souhaitent la ruine de l’Iran.
6. Entretenir l’optimisme est un devoir impérieux
La question suivante est celle de l’espoir. L’espoir ! Nous devons espérer recevoir les conseils divins, l’assistance de Dieu et la force que Dieu a donnée aux nations. Cela contraste fortement avec ce que l’ennemi cherche à accomplir, à savoir ôter l’espoir du cœur de nos jeunes et les pousser à se décourager. Tous ceux qui ont une audience médiatique, qui peuvent prendre la parole et bien exprimer les choses, doivent considérer qu’il s’agit de l’un de leurs objectifs majeurs et les plus importants : garder l’espoir vivant dans les cœurs. Ils ne doivent jamais prononcer des mots qui engendrent le désespoir. C’est une question à laquelle le grand Imam accordait une attention particulière.
Prenons l’exemple de l’événement survenu le 9 janvier. Voici ce qu’il s’est passé ce jour-là. Les habitants de Qom se sont soulevés, et leur soulèvement a été écrasé. Des martyrs sont tombés, des personnes ont été blessées, et les rues ont été teintées de sang. C’était le 9 janvier. Le 22 janvier, soit douze jours plus tard, un message de l’Imam est parvenu de Najaf. Dans ce message, l’Imam a déclaré : « Je donne à la nation iranienne, qui possède une telle conscience, une telle vigilance, un esprit fort et un courage inégalé, la bonne nouvelle de la victoire. » Le peuple de Qom avait été réprimé dans les rues. Qui aurait pu imaginer une victoire ? Pourtant, l’Imam a déclaré : « Je vous annonce la victoire. » Le peuple était réprimé dans les rues de Qom. Qui aurait cru à la possibilité de la victoire ? L’Imam Khomeini a dit : « Je vous annonce la victoire ! » Il a annoncé qu’à travers vos actions, grâce à votre mouvement, vous avez bouleversé l’Iran et changé la politique mondiale. Telle est la promesse de victoire de l’Imam Khomeini.
Qui aurait cru à l’époque que ce mouvement atteindrait un tel point qu’une grande puissance révolutionnaire comme la République islamique émergerait dans cette région, capable de perturber et d’entraver tous les objectifs néfastes de l’Occident, empêchant ainsi de nombreuses transgressions et politiques ? Qui l’aurait cru ? Qui aurait imaginé qu’un jour viendrait où le drapeau américain serait brûlé dans les pays occidentaux, voire à Washington même ? Qui l’aurait imaginé ? Ce jour-là, l’Imam Khomeini a déclaré : « Je vous annonce la victoire. » Cela signifie que nous ne devons jamais laisser s’éteindre la lumière de l’espoir.
Même aujourd’hui, au milieu de nos défis économiques – nous rencontrons des problèmes économiques – ceux qui sont bien informés et les experts perçoivent un avenir plein d’espoir. Par exemple, lorsqu’il est indiqué dans nos politiques que nous visons une croissance de 8 % pour l’économie du pays, certaines personnes font des affirmations laissant entendre qu’une telle chose est impossible. Lors de l’exposition économique à laquelle le président a assisté, des experts économiques ont affirmé et présenté des preuves montrant que nous pouvons atteindre une croissance de 8 % sans avoir besoin d’aide extérieure, et le président a répété leurs propos. C’est pourquoi nous devons être optimistes dans tous les domaines. Toutefois, l’espoir sans effort est vain. Nous devons être pleins d’espoir et travailler dur [en même temps]. Nous devons être pleins d’espoir et mettre en œuvre les conditions du progrès. Nous devons être pleins d’espoir et savoir ce que nous voulons, ce que nous recherchons et comment nous devons y parvenir. Voilà ce que signifie l’espoir.
Le dernier point que je souhaite aborder est que les divers événements – qu’il s’agisse de nos propres événements ou d’événements régionaux comme ceux de la Syrie – ne doivent pas faire oublier la question palestinienne dans nos esprits. L’essence même de la Résistance, c’est la résistance contre les actions malveillantes du régime sioniste. Voilà ce qu’est la Résistance. La Résistance est vivante et doit rester vivante. Elle doit devenir plus forte chaque jour. Nous soutenons la Résistance. Nous soutenons la Résistance à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, au Yémen, et partout où ils se tiennent fermement et résistent aux actions malfaisantes du régime sioniste.
Que les salutations, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
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