Soupçons de financement libyen : le procès de Sarkozy débute ce lundi, on vous résume l’affaire

Soupçons de financement libyen : le procès de Sarkozy débute ce lundi, on vous résume l’affaire

Le 06 janvier 2025 à 06h00

À partir de ce lundi, 12 prévenus, dont Nicolas Sarkozy et trois anciens ministres, sont jugés dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne 2007 de l’ex-chef de l’État. Voici le résumé de cette affaire.

Soupçons de financement libyen : le procès de Sarkozy débute ce lundi, on vous résume l’affaire
12 prévenus, dont Nicolas Sarkozy et trois anciens ministres, seront jugés dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne 2007 de l’ex-chef de l’État. (Photo EPA/Ludovic Marin)

En 2012, des accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007, lancées l’année précédente par le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, se précisent : Mediapart publie une note affirmant que Tripoli aurait, en 2006, donné son accord pour un financement de 50 millions d’euros.

Nicolas Sarkozy porte plainte. Une instruction pour « faux » se soldera par un non-lieu, définitif en 2019.

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Mouammar Kadhafi, président libyen, accueillant Nicolas Sarkozy à tripoli, en juillet 2007.
Mouammar Kadhafi, président libyen, accueillant Nicolas Sarkozy à tripoli, en juillet 2007. (Photo EPA/Sabri Elmhedwi)

2 Ouverture d’une information judiciaire

Le 3 mai 2012, l’ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, affirme, selon des propos rapportés par ses avocats tunisiens, que la Libye a bien financé la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy. Dans la soirée, un avocat français disant également le représenter dément les propos de ses confrères tunisiens.

En décembre, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine affirme devant un juge détenir des preuves de ce financement libyen. Le 19 avril 2013, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X.

L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, en 2019.
L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, en 2019. (Photo EPA/Julien de Rosa)

3 Tableaux de Guéant

Fin avril2013, le Canard enchaîné révèle qu’une perquisition chez l’ex-ministre de l’Intérieur Claude Guéant a permis de découvrir un versement de 500 000 euros depuis l’étranger. Ce dernier justifie cette somme par la vente de deux tableaux de maître en 2008. Le 7mars 2015, l’ancien ministre est mis en examen pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée.

Claude Guéant, ancien secrétaire général de Nicolas Sarkozy et ancien ministre de l’Intérieur, en 2017.
Claude Guéant, ancien secrétaire général de Nicolas Sarkozy et ancien ministre de l’Intérieur, en 2017. (Photo EPA/Stéphanie Lecocq)

4 Nouvelles accusations

En 2016, le carnet de Choukri Ghanem, ancien ministre libyen du Pétrole mort quatre ans plus tôt, est transmis aux enquêteurs. Il mentionne trois versements en 2007 destinés à Nicolas Sarkozy, totalisant au moins 6,5 millions d’euros.

Le 15novembre, Ziad Takieddine affirme, dans une vidéo publiée par Mediapart, avoir remis cinq millions d’euros en liquide, provenant de Libye, en 2006 et 2007 à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant. En 2020, Guéant fera condamner Ziad Takieddine pour diffamation. Ce dernier est mis en examen le 7décembre 2016, notamment pour complicité de corruption et de trafic d’influence.

Le 8janvier 2018, l’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire, est arrêté à Londres. Extradé vers la France, il sera mis en examen notamment pour corruption active deux ans plus tard.

Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne de 2007, et ancien ministre du Budget et du Travail, en janvier 2024.
Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne de 2007, et ancien ministre du Budget et du Travail, en janvier 2024. (Photo EPA/Ludovic Marin)

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5 Mises en examen

Le 21mars 2018, Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens. Le 29mai, Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne, est à son tour mis en examen, pour complicité de financement illégal. Les juges aggravent les charges contre Claude Guéant, le 11septembre, avec de nouvelles mises en examens notamment pour corruption passive.

Puis, le 16octobre
2020, Nicolas Sarkozy est à nouveau mis en examen, cette fois pour « association de malfaiteurs ». Deux mois plus tard, Claude Guéant et un autre ex-ministre, Brice Hortefeux, le seront à leur tour pour ce même motif.

Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Immigration, du Travail et de l’Intérieur, en février 2022.
Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Immigration, du Travail et de l’Intérieur, en février 2022. (Photo EPA/Ludovic Marin)

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6 Subornation de témoin

Le 11novembre 2020, Ziad Takieddine, en fuite au Liban, dédouane dans la presse française l’ex-chef de l’État et accuse l’ancien juge d’instruction chargé du dossier, Serge Tournaire, d’avoir déformé ses propos. Mais, auditionné à Beyrouth par les juges français le 14janvier 2021, Takieddine incrimine à nouveau l’ex-chef de l’État.

Une information judiciaire est ouverte en juin2021 pour subornation de témoin et association de malfaiteurs concernant la rétractation temporaire de Takieddine. Une douzaine de personnes sont mises en cause à des degrés divers dont Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy et la reine de la presse people, Mimi Marchand.

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7 Fin des investigations

Fin 2021, la Cour de cassation balaie le dernier recours procédural déposé par Nicolas Sarkozy. Le 21octobre 2022, les juges d’instruction bouclent leur enquête. Le 24août 2023, deux magistrates financières signent le renvoi de l’ex-président devant le tribunal correctionnel.

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8 Coup d’envoi du procès

C’est donc plus de 12 ans après les premières révélations que Nicolas Sarkozy sera jugé aux côtés de onze autres personnes, à partir de ce lundi 6janvier, jusqu’au 10 avril prochain. Un procès avec, donc, un ex-Président de la République, mais aussi trois anciens ministres sous l’ex-président parmi les prévenus : Claude Guéant, ancien secrétaire général du Président et ancien ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qui a été ministre de l’Immigration, puis du Travail et enfin de l’Intérieur, et Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne de 2007, et ancien ministre du Budget, puis du Travail.

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Source : Le Télégramme

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À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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