Le pouvoir traite désormais les opposants politiques comme des droits communs. Scholler évoque l’énorme deux poids, deux mesures qui plane sur notre pays. Le concept de double justice, comme celui de double nationalité…
« Ce qui est terrible, c’est d’être réveillé à 6 heures du matin par des inspecteurs de la police judiciaire de Paris… Et d’être ensuite maintenu pendant 35 heures en garde à vue, dans une cellule, avec des criminels de haut vol »
Scholler fait une comparaison dérangeante pour les bien-pensants :
« Tous ces gens qui se félicitent de ce qu’il se passe en ce moment étaient les mêmes qui appelaient la France entière à être dans la rue pour Charlie Hebdo, et si on se rappelle ce qui est Charlie Hebdo, nous on est vraiment des enfants de chœur quand on voit les caricatures qui ont été faites de Erdoğan, les caricatures qui ont été faites du prophète Mohammed, les caricatures qui ont été faites du pape Benoît XVI, enfin des choses abominables, qui a été présenté comme s’il était pédophile, et là c’était véritablement dans tous les kiosques de France, de préférence pas loin d’églises ou de cathédrales, histoire de vraiment marquer le coup.
Et on voyait que c’était des opérations concertées avec l’État, c’est pas juste des comiques qui agissaient parce qu’ils avaient un humour destructeur, et là subitement, il fallait que tout le monde manifeste pour dire le droit au blasphème, le droit à la caricature, le droit à l’excès, le droit au machin, on est les Français, liberté d’expression, liberté de pensée ! »
Liberté d’expression de la haine
Pour dire le nouveau Charlie, rien ne vaut cette interview d’une jeune collaboratrice du journal, issue de Sciences Po et du Figaro (!), et qui ne connaissait même pas l’hebdomadaire satirique en 2015…
En 2015, à peine majeure, Coline Renault ne travaillait pas encore pour le journal satirique. Étudiante en première année à Sciences Po, la jeune femme connaissait à peine le canard lorsqu’elle a appris la triste nouvelle, sur les pistes de ski. Ce qui ne l’a pas empêchée le 11 janvier de participer à la marche blanche organisée partout en France. « Je me souviens que nous étions tous choqués, mais que je n’avais pas encore tout à fait pris conscience que c’étaient des journalistes qui avaient été attaqués », partage Coline Renault. […]
Depuis son arrivée en 2022, deux autres jeunes journalistes et trois étudiants en alternance sont venus compléter l’équipe. Pour Coline Renault, cette nouvelle génération, qui a également pris part au numéro anniversaire même s’ils n’étaient pas encore là lors des attentats en 2015, se sent « responsable de faire vivre le journal ». « Je ne me dis pas tous les matins que je vais défendre la liberté d’expression. Mais comme le dit Riss [dessinateur à Charlie Hebdo], l’insouciance des jeunes redonne de la vie », note la Parisienne.
On marche sur la tête. Et le 9 janvier, ne l’oublions pas, Charlie fêtera le dixième anniversaire de l’attentat avec le CRIF.
Dix ans après les attaques jihadistes de janvier 2015, Charlie Hebdo et le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) organiseront une soirée « de débats et d’hommage » commune le 9 janvier, indique le Crif dans sa lettre d’information. La soirée organisée à la Mutualité de Paris veut « retrouver l’esprit de la manifestation du 11 janvier 2015 », qui avait réuni près de 4 millions de personnes dans tout le pays après les attentats, et « réaffirmer un engagement républicain partagé pour la liberté d’expression, contre l’antisémitisme et l’islamisme, pour la laïcité », précise le Crif. (Le Figaro)
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