Depuis que le président français Emmanuel Macron a, dans son délire jupitérien, qualifié les dirigeants haïtiens de CONS, parce qu’ils ont mis hors-jeu Gary Conille qui, tout en étant un zélé et dévoué serviteur des intérêts internationaux, était propulsé, par anomalie stratégique, localement assumée, au poste de Premier Ministre haïtien, il m’est apparu que l’indigence peut être aussi con-juguée, autrement dit ra-con-tée, comme une CONNERIE universelle en mode stratégique par concordance écosystémique, et cela, par-delà les différences économiques et culturelles d’un monde fragmenté, mais combien relié dans sa perte de sens et son abandon de repères éthiques. Alarmé par ce renoncement à l’apprenance, je propose cet article pour revisiter et mettre à jour l’axiomatique de l’indigence pour tous, en appropriant, à l’aune de l’épistémologie macronienne, le concept de la connerie comme une nouvelle donne contextuelle exploitable pour expliquer le vide stratégique dans lequel s’engouffrent presque tous les États occidentaux, dans le sillage des effondrements qu’ils ont provoqué dans les pays du Sud pour leur abondance. La connerie nous parait donc être un acte d’abdication stratégique par lequel les groupes politiques, économiques et académiques dominants d’un pays choisissent, en toute irresponsabilité, de se soumettre à des diktats globalistes pour assumer des intérêts transnationaux, contraires aux objectifs de leur nation, en échange d’un anoblissement qui ne les rend pas moins insignifiants.
L’ère du vide stratégique : De Conille à Macron
Pour voir la plénitude de l’insignifiance d’un CON stratégiquement anobli, Il suffit de penser à Gary CON-ILLE, l’ex Premier ministre haïtien qui, en qualité de fonctionnaire international et de portefaix, exclusivement dévoué aux intérêts de la communauté internationale, n’avait pas hésité, avec son ministre de la Justice, à célébrer le succès de l’assistance internationale que lui promettaient les États-Unis en juillet 2024, alors même que, depuis 1994, soit depuis trente ans déjà, les États-Unis et la communauté internationale ne cessent d’envoyer et de financer des missions d’expertise et d’appui au renforcement des institutions haïtiennes, pour aucun succès notable, défendable, viable et durable. Bien au contraire, de dysfonctionnelles en 1994, les institutions étatiques haïtiennes sont devenues en 2024, malgré ou à cause de l’assistance internationale, insignifiantes et vidées de leur sens. Manquer d’intelligence stratégique, au point de ne pas intégrer ce bilan d’insignifiance au moment de recevoir une nouvelle assistance, est un signe éloquent de connerie. La CONNERIE s’impose donc, dans l’air d’un temps stratégiquement vide, comme l’hymne célébré par un CON local qui accepte un anoblissement international pour enfumer son pays et : Contrarier ses Objectifs Nationaux et Novateurs par Entêtement à Rejeter l’Intelligence Endogène.
En effet, quelle plus grande CONNERIE que de célébrer une assistance internationale conçue stratégiquement pour implémenter invariablement des cycles de transition circulaire aléatoire, dont la mission est de maintenir Haïti sur la trajectoire de sa séculaire régression ou stagnation anthropologique ? Et c’est justement à ceci qu’on reconnaît qu’un CON est un acteur stratégiquement insignifiant qui, par flexibilité cognitive, oublie qu’après l’appui promis par les puissants, c’est toujours le beau temps de la récolte des fonds pour les charognards de l’assistance internationale qui vivent de la détresse des peuples. Lesquels, par-delà les miettes qu’ils reçoivent continuent d’être mille fois plus submergés par la merde, et doivent admettre qu’il faut que rien ne change pour que les fonds continuent d’être mobilisés par de nouvelles promesses d’appui.
Mais, quoi que pense et dise le grand stratège jupitérien qui tiers-mondise la France depuis 2017, la connerie stratégique n’est pas qu’une singularité de gouvernance des shitholes. On la retrouve aussi dans les mégalopoles, et de manière plus visible depuis 2019 et 2022, sous les effets conjugués du contexte de la COVID 19 et de celui de la guerre par procuration que mène l’OTAN contre la Russie par l’Ukraine interposée. Ces deux contextes ont fracassé les impostures démocratiques qui servaient d’enfumage et de vernis, masquant l’impensé stratégique qui caractérise les pays occidentaux dans leur soumission aux diktats étasuniens, par-delà leur richesse et culture.
La CONNERIE stratégique universelle fragmentée et modulée
Objectivement quel que soit le prisme à travers lequel on observe et analyse l’évolution des sociétés humaines, on ne peut s’empêcher de constater qu’il se déroule un même scénario invariant qui consacre l’impunité arrogante pour une minorité et l’impuissance agonisante pour une majorité. Ce scénario invariant, qui dit la vérité primitive et barbare de la civilisation occidentale, est écrit par un metteur en scène globaliste qui dans son rôle de Grand Barbare Occidental, s’autorise à dicter à tous les peuples du monde et aux États qui président leur destin et assurent leur devenir les rôles qu’ils doivent jouer dans la tragi-comédie de la faisabilité de l’histoire. Mais qu’on ne s’y trompe pas, si ce scénario parait différent d’un État à un autre, c’est parce qu’il est réinterprété localement selon les codes des récits nationaux et est exécuté, selon les budgets des pays et selon les talents des acteurs qui siègent comme stratèges à leur sommet.
Il est donc manifeste que le résultat du scénario de soumission pour les mégalopoles, dans sa version produite et exécutée par les énarques de la France, sera de loin plus enjolivant que le scénario de soumission pour les shitholes, dans sa version produite et exécutée par la comédie des ratés en Haïti. Mais empressons-nous de dire que cette différence, tant dans le budget de sa production que dans le talent des acteurs qui l’exécutent, s’explique rigoureusement et objectivement par l’histoire : la France a hérité d’un passé de puissance esclavagiste et coloniale qui lui a permis d’accumuler primitivement une richesse qui a contribué à son essor culturel, technologique et scientifique. Au contraire, Haïti a été broyée par la dynamique d’accumulation primitive de la richesse française, mais pas uniquement, et traîne ce boulet comme un handicap qui donne à sa stratégie un tracé erratique. Pourtant la France, quel que soit son rayonnement culturel et sa grandeur économique, par rapport à Haïti, n’a pas plus d’autonomie et encore moins de maîtrise de ses stratégies géopolitiques. La marge qu’elle a sur sa stratégie locale dépend de l’histoire et de son alignement sur les intérêts étasuniens. Il suffirait qu’elle ose s’écarter de cette ligne de soumission pour qu’elle soit Syrianisée, Balkanisée et tiers-mondisée. Et pour paraphraser Théophraste dont l’humour chirurgical fait des ravages sur le site du journal Le Grand Soir : Sans ce pillage historique, la France serait « dans la même merde » qu’Haïti. Et ce n’est pas peu dire !
C’est à l’aune de ce prisme que nous voulons analyser les propos sulfureux du président français, Emmanuel Macron, qui, dans un de ses délires jupitériens, s’était permis de traiter les dirigeants haïtiens actuels de CONS. Évidemment, beaucoup d’analystes et influenceurs internationaux, notamment français, et l’immense majorité des Haïtiens ont catalogué ces propos d’insulte pour Haïti. Pourtant, l’épistémologie TIPÉDANTE, que nous mettons en œuvre à coup de données contextuelles pour analyser l’indigence du monde, dans ses multiples versions, nous suggère d’aller au-delà de l’insulte pour donner à ce concept de CON, un contenu qui puisse donner à Haïti des raisons de s’irradier de colères intelligentes, en appropriant ce qui blesse sa dignité nationale pour que sa population apprenne à protéger davantage ce qu’elle a de noble et d’intelligent, pour s’affirmer dans une résurgence malgré les vents mauvais qui soufflent fort dans les temps indigents. Ainsi pour nous, le mot CON n’a rien d’une insulte. ET pour cause ! Autant les dirigeants haïtiens, pas que ceux d’aujourd’hui, sont de vrais CONs, par leur zèle à se proposer à la servitude des étrangers, de préférence blancs, les dirigeants européens, et notamment Emmanuel Macron et Olaf Scholz, sont des hyper CONs, par leur ingéniosité à sacrifier les intérêts de leur population pour offrir des adjuvants de succès aux Etasuniens, dans sa guerre contre les puissances émergentes du SUD Global.
Dans ce contexte, selon l’épistémologie TIPÉDANTE, un CON est un acteur internationalement anobli qui excelle dans l’art de Contourner, voire de contrarier, les Objectifs Nationaux de son pays, en se soumettant au jeu des manipulations géostratégiques où l’errance s’impose comme artefact de valeurs universelles assumées par aliénation ou objectifs de bonne gouvernance adoptés par assistance interposée.
Ainsi, sous cet angle ‘‘con-modulé’’, le monde peut être lu et vu comme un écosystème fragmenté par les ondes d’une foudroyante CONNERIE stratégique en pleine éruption. Éruption sur le magma duquel surfent des CONS qui se sont transmués en stratèges pour orienter leur écosystème vers l’errance. Une errance cultivée par les groupes dominants de nombreux pays qui assument de renoncer à l’autonomie et au pouvoir de décision sur les levier stratégiques qui orientent le devenir de leur pays, pour se contenter de jouer le rôle de portefaix des élites globalistes, qui se sont données pour mission de dépecer l’humanité en lambeaux d’impuissance et d’agonie pour mieux entretenir et fructifier cette hégémonie par laquelle, elles s’arrogent le droit d’imposer au monde, comme valeurs universelles, un ensemble d’artefacts culturels et de règles basées sur de pseudos droits qui ne sont que des adjuvants de leur succès.
Selon cette modulation fragmentée, dans les shitholes comme Haïti, on retrouve les CONs zélés qui, en retour de leur anoblissement international comme enfumeurs de leur écosystème local, s’entêtent à réciter et appliquer les injonctions de bonne gouvernance dictées par les agences internationales, au détriment des intérêts de leur pays ; dans les mégalopoles, comme la France, il y a les CONs ingéniés qui, tout en se prêtant, dans des contextes économiques et culturels différents, au même rôle d’exécuteurs des injonctions globalistes dictées par le grand barbare atlantique, se croient, par suffisance culturelle et épidermique, au-dessus des CONs zélés des shitholes. Or rien n’est plus illusoire et faux. Car pour le grand barbare atlantique, qui décide des règles imposables à tous, au-delà des nuances épidermiques qui hiérarchisent ses rapports avec les différents écosystèmes, il n’y a que ses intérêts économiques et géostratégiques qui prédominent sur tout le reste. Et pour cause ! Dans leur rôle de gendarme de l’ordre occidental, ordre conçu pour servir et protéger les intérêts de l’empire étasunien, les États-Unis traitent les pays occidentaux comme ils traitent les pays du tiers-monde. C’est-à-dire avec le même mépris total pour leurs peuples et les intérêts de ceux-ci. Et à ce titre, un CON jupitérien n’a pas plus de valeur qu’un CON shitholien.
Faut-il rappeler que selon le journaliste Seymour Hersh c’est Washington qui a saboté les gazoducs Nord Stream pour empêcher tout rapprochement des Européens avec les Russes qui leur livraient un gaz bon marché, mettant ainsi le gaz schiste étasunien en position de leadership pour sauver l’Europe, tout en s’assurant de l’alignement des principaux pays européens sur les diktats étasuniens dans le contexte de la guerre de l’OTAN contre la Russie par l’Ukraine interposée ? Faut-il rappeler le camouflet imposé à la France par les États-Unis, en sous-mains, dans l’affaire des sous-marins australiens ? En effet, alors que la France avait signé avec l’Australie le « contrat du siècle », en 2016, assurant la vente à l’Australie par le français Naval Group de douze sous-marins français à propulsion conventionnelle, sur une durée de trente ans, les États-Unis ont manœuvré en eaux troubles et ont poussé les Australiens à mettre fin à ce contrat au profit des intérêts étasuniens.
Des nuances de connerie : de shithole en mégalopole
Donc au regard de ces événements attestant que du point de vue de ses intérêts, le Grand Barbare Occidental, qui prétend assurer le rôle de gendarme du monde, traite avec le même mépris les peuples des shitholes et des mégalopoles, il faut oser se demander, si la connerie des dirigeants haïtiens, si « intelligemment » dénoncée par Emmanuel Macron, n’est pas la version shitholienne d’une connerie jupitérienne exécutée différemment pour des raisons histories ponctuées de barbarie, de pillage et de déshumanisation ? D’ailleurs qui peut être bien plus CON qu’un chef d’Etat, pris en étau par ses impostures et sa folie jupitérienne, et tout en peinant à mettre de l’ordre dans le bordel qu’il a semé dans son pays, se propose de faire la guerre à la Russie, pays stratégiquement résilient, rompu à l’art de vaincre les fous furieux, qu’ils soient Empereur comme Napoléon Bonaparte (hiver 1822) ou Führer du Troisième Reich comme Adolf Hitler (hiver 1942), qui ont toujours rêvé, comme les dépeceurs actuels de la France, de ramener ce pays à l’âge féodal.
En nourrissant ce dissensus sur la connerie locale et globale, je veux, de manière insolente, mais non moins intelligente, souligner que la connerie stratégique reste la posture selon laquelle ceux qui, dans l’exercice de leur fonction stratégique au sommet de leur pays, se complaisent, par mécréance, insignifiance et indigence, à orienter l’évolution de leur pays selon les diktats imposés par des agences internationales ou des puissances transnationales, alors même que les dirigeants de ces agences ou de ces puissances ne sont pas appelés à subir les conséquences des bricolages indigents qu’ils proposent pour ajuster stratégiquement ces pays comme arrière-cour de leur puissance globale. De ce fait, si les CONs zélés au sommet des institutions haïtiennes ont shitholisé ce pays, il y a lieu de remarquer que Macron fait office de con ingénié, puisque malgré sa hauteur jupitérienne, son envol stratégique, comme chef d’État français, ne l’empêche pas de faire chuter ce pays, autoproclamé des droits de l’homme, dans la grande marre des pays où les sanguinaires qui les dirigent confisquent le pouvoir malgré les désaveux électoraux, brident la liberté d’expression et se considèrent comme au-dessus des lois. Preuve que la jupitérisation stratégique ne ramène pas moins au final, dans une commune connerie universelle, à la shitholisation stratégique. Il n’y a donc que des nuances de connerie entre les shitholes et les mégalopoles.
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