Modernité contre tradition : symboles opérationnels

Modernité contre tradition : symboles opérationnels

Modernité contre tradition : symboles opérationnels

• Il nous a pris l’étrange idée de mettre en comparaison symbolique deux événements récents ou en cours, sans aucun rapport entre eux sauf celui de symboles que nous leur attribuons dans le cadre de l’affrontement actuel entre tradition et modernité. • L’un concerne le naufrage d’un navire russe dont les marins rescapés dans un canot de sauvetage se sont vus refuser l’accès à bord d’un cargo norvégien tout proche. • L’autre concerne l’adoption par la Force aérienne chinoise de traitements pour leurs pilotes remontant au Vème siècle.

_________________________

Nous allons tenter de proposer une démonstration inédite qui peut dérouter mais qui, à notre sens, mérite le coup d’œil pour la réflexion. Il s’agit de montrer, à partir d’une vision symbolique d’événements opérationnels concrets, que la modernité est destructrice et déconstructurante de principes essentiels à l’organisation humaine, tandis que la tradition la plus secrète et la plus ancienne peut être adaptée aux activités ultra-modernes et ultra-technologiques, – puisqu’elles existent, – avec un probable succès absolument inattendu.

Nous prenons pour cela deux nouvelles du temps présent que nous allons rapporter d’une façon suffisamment détaillée, mais sans excès. Nous les considérerons d’un point de vue hautement symbolique, c’est-à-dire complètement représentatif des tendances que nous voulons illustrer. Nous n’en faisons aucun argument d’une actualité quelconque, y compris idéologique.

Le viol d’une loi essentielle de la mer

Le premier cas est celui du naufrage, sans guère de doute à la suite d’une attaque terroriste de type ukrano-CIA/MI6 d’un cargo russe, son naufrage dans ces conditions barbares, et le sort des matelots qui l’ont évacué. Le navire est le ‘Ursa Major’, appartenant à la firme Oboronlogistics, coulé en Méditerranée, au large d’Alger, sur la ligne de navigation nommée ‘The Rail’, très fréquentée comme la voie la plus rapide entre Gibraltar et le Canal de Suez.

L’incident a été dénoncé avec une extrême fermeté par Dimitri Medvedev, et il est ainsi présenté par RT.com essentiellement à la lumière des déclarations de Oboronlogistics

« Le service de presse d'Oboronlogistics a déclaré vendredi à RIA Novosti. “Le canot de sauvetage [transportant les marins russes] se dirigeait vers le navire battant pavillon norvégien ‘Oslo Carrier 3’, qui se trouvait à proximité. A l’approche du canot, le navire norvégien, dont l'équipage était en partie russophone, a refusé d'accepter les marins de l'Ursa Major, invoquant une sorte d'interdiction”.

» Des navires de sauvetage espagnols ont néanmoins réussi à récupérer 14 membres d'équipage vivants. Deux sont toujours portés disparus.

» Oboronlogistics a dénoncé le refus de l'équipage du navire norvégien comme une violation flagrante du droit maritime, en vertu duquel les navires sont obligés d'aider les personnes en détresse en mer, à moins que cela ne mette leur propre équipage en danger.

» Oboronlogistics LLC est sous le coup de sanctions occidentales pour ses liens avec le secteur de la défense russe. Toutefois, les sanctions comprennent des exemptions explicites pour des raisons de sécurité maritime ou lorsque la santé ou la sécurité de l’équipage des navires sanctionnés est en danger. »

Toute personne qui a tant soit peu pratiqué la navigation, notamment en haute mer, sait en effet que l’une des lois fondamentales de la navigation, et surtout l’une des lois humaines fondamentales, fondant la solidarité naturelle et symbolique des gens de mer, est de se porter au secours de naufragés dans la  mesure de ses moyens.

Le constat est que la russophobie fondée sur le simulacre et le mensonge, qui est l’une des plus récentes productions de la perversion et de l’inversion modernistes, produit à son tour une attaque directe et non dissimulée contre les principes essentiels de toute tradition de la vie sociale et collective de l’espèce humaine depuis la plus haute antiquité. Elle constitue un acte de haine contre les principes de la conduite opérationnelle humaine dans toutes les circonstances de la nature du monde.

Ainsi la modernité montre-t-elle sa volonté de destruction, de ‘cancellation’, de tout ce qui est principiel et traditionnel.

Le “Qigong” pour les pilotes de chasse

Cette autre nouvelle a été moins répandue mais n’en est pas moins très significative. Nous ne nous attachons pas à la valeur ni à la véracité de toutes les données reprises ci-dessous ; seule nous intéresse la démarche d’une force aérienne ultramoderne allant pêcher dans sa tradition vieille de 1600 ans ou plus des pratiques pour améliorer la conditions physiques et mentales de ses pilotes.

Le cas est, pour notre tentative de démonstration, encore plus nette que le précédent et ne demande pas, pour lui-même, d’explication supplémentaire concernant sa valeur symbolique. L’extrait ci-dessous vient d’un article de Guillaume Aigron, du site ‘secret-défense.org’, du 13 décembre 2024.

« En Chine, une pratique traditionnelle nommée “Qigong” est désormais intégrée à l'entraînement régulier d'un groupe de cinquante pilotes robustes de l'Armée de l'air. Cette méthode, connue sous le nom de “Baduanjin”, est une forme spécifique de “Qigong” qui s'appuie sur l'énergie vitale, ou “qi”, pour optimiser le développement musculaire et la préparation mentale.

» Origine du “Baduanjin”

» Selon la légende, Bodhidharma aurait initié le “Bā Duàn Jǐn” au Ve siècle au monastère Shaolin, et au XIIe siècle, le général Yue Fei l'aurait adapté pour renforcer la santé de ses troupes. Toutefois, l'origine exacte de cette pratique reste incertaine ; des illustrations dans le tombeau des Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.) suggèrent l'existence de mouvements similaires bien avant ces périodes. Le terme “brocart” fait référence aux longs manteaux des dignitaires impériaux, symbolisant la bonne santé, et désigne les huit postures initiales du “Bā Duàn Jǐn”, qui étaient auparavant au nombre de douze et présentent plusieurs variantes.

» Des bénéfices physiques et mentaux prouvés

» L'analyse récente des données issues de cette pratique suggère une amélioration considérable des performances de ces pilotes par rapport à ceux qui suivent des exercices de style occidental. Les pilotes pratiquant le “Qigong” ont enregistré une augmentation moyenne de 15% de l'épaisseur de leurs groupes musculaires principaux, notamment dans les zones du dos et de la taille. »

Le progrès et son double

Bien entendu, nous n’avons jamais voulu présenter ces deux affaires selon la minutie des vérités d’une apparence, ni l’aborder avec cet esprit de scientisme qui nous mettrait nécessairement dans le camp des modernistes. Nous voulons les apprécier chacun pour ce qu’elles sont, l’une qui indique le progrès (être antirusse, n’est-ce pas très-certainement progresser ?) et l’autre qui regarde vers la tradition et lui demande conseil.

Nous sommes en effet dans cette rupture sous nos pieds et dans nos âmes, dans ce laps de temps imprécis où l’on mesure de plus en plus précisément les catastrophes engendrées par le progrès dispensé avec assurance par la modernité et où l’on commence à penser, après y avoir cru, qu’il y avait chez nos Anciens une splendide sagesse.

Et plus encore ! Les deux approches de l’esprit se heurtent, s’affrontent et se donnent à voir, et l’on voit ainsi qu’une très ancienne tradition a même la générosité d’apporter au résultat infâme du progrès le plus avancé quelques valeurs supplémentaires, – ou plutôt quelques véritables valeurs, – à moins bien sûr qu’il s’agisse d’une manœuvre complotiste des traditionnalistes. Cela doit lui en coûter, cette générosité-là, mais quoi la tradition est bonne joueuse.

Cela répond-il à ceux qui prônent un retour en arrière ou quelque chose dans cet esprit-là ? Certainement pas, simplement parce que ce n’est pas du tout le propos, – c’est un tout autre problème, absolument différent, complètement hors de notre portée d’appréhension et de compréhension. Par contre, cela, cet affrontement symbolique, montre la faiblesse de la modernité par rapport à son arrogance et ses certitudes d’elle-même…

Rien de nouveau sous le soleil, sinon l’augmentation considérable du volume de la bêtise humaine. Là, il y a “progrès”.

 

Mis en ligne le 27 décembre 2024 à 18h30

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You