Comment fonctionne l’influence israélienne au Maroc
Éditions Mellah de Meknès, 2024, 216 p., 16,5 €
Lundi 4 décembre 2023, par Lionel Labosse
La Vingt-sixième tribu de Jacob Cohen (né en 1944) est un roman à clés, dans la lignée du Printemps des sayanim, du même auteur, que j’ai chroniqué naguère. Jacob Cohen peut être considéré comme un « juste » (mot que j’emprunte au Gal Delawarde), un juif qui dénonce les manigances de la « communauté juive organisée » et d’Israël pour manipuler tous les États où vit la diaspora juive, avec le levier de la Shoah et de l’antisémitisme. En l’occurrence, il s’agit dans ce livre d’un cas clinique plus complexe que la France dans Le Printemps des sayanim. Le pivot de la manipulation n’est autre que « Rachel Zoulalaye », alias Audrey Azoulay, l’une des plus illustres sayanim de la planète, qui exerce la fonction de Directrice générale de l’Unesco, et détourne cette fonction au profit de son pays de cœur, alors qu’elle a exercé un rôle politique majeur en France et que son père « David Zoulalaye » (André Azoulay) est « conseiller du Roi du Maroc ». L’article de Wikipédia consacré à cette dame se focalise sur le fait qu’elle ne possède pas la nationalité marocaine. Mais quelles autres nationalités possède l’agent Azoulay ? Pour éviter d’entrée la carte de l’antisémitisme, je renvoie à mon journal préféré, le Jerusalem Post qui classe 30e à son palmarès 2023 des 50 Juifs les plus influents, André et Audrey Azoulay avec ce commentaire : « André Azoulay conseille le roi du Maroc Mohammed VI et a été surnommé « le Juif le plus puissant du monde musulman ». Sa fille Audrey est une force motrice à la tête de l’UNESCO ». L’intérêt de ce livre et de tout ce que fait Jacob Cohen est de « porter la plume dans la plaie » selon le mot d’Albert Londres. C’est de la fine chirurgie qui nous montre comment les choses se font concrètement. Si l’on publie un Palmarès de l’influence juive, il est on ne peut plus légitime d’étudier en quoi consiste cette influence.
Je me contenterai pour ce bref article de quelques extraits significatifs. L’histoire est celle d’un volet de la « normalisation » entre le Maroc et Israël, consacré à la shoatisation des manuels scolaires, au « retour » de certains juifs au Maroc en leur « restituant » des biens qu’ils avaient pourtant vendus lors de leur départ, et au projet de Rachel Zoulalaye au nom de l’Unesco, d’instituer tout un appareil de célébration du shoatisme et d’exploitation de la culpabilité, en échange de la restauration d’un port par l’Unesco. Lire Relations entre Israël et le Maroc sur Wikipédia.
1er extrait (p. 122) : la sexualité est un levier d’influence
« En arrivant dans la capitale berbère, Victor avait ouvert officiellement une annexe du Projet Aladin. L’ivresse de la normalisation, et quelques appels adressés au gouverneur, avaient réduit les méfiances. Mais l’objectif était moins de sensibiliser la jeunesse à la tragédie de l’holocauste qu’à lui proposer un cadre de rencontres discret. On admirait cet animateur venu d’ailleurs, on retrouvait presque chez lui un ancien compatriote, mais sans les tares de l’homme local. Progressivement, et en fonction de leur sensibilité personnelle, ou du désir de certains de matérialiser des fantasmes enfouis, il les initiait à leur histoire antique, au mythe de tribus berbères ayant pratiqué le culte mosaïque avant d’être converties par l’islam conquérant. Ces choses-là passaient facilement dans l’intimité de l’alcôve, et quelques jeunes rêvaient déjà à une identité perdue, synonyme d’émancipation.
Victor ne ménageait pas sa peine, comptant sur les jeunes filles pour gagner à la cause un frère, un cousin, ou même un fiancé. Il fit alors une découverte étonnante. L’explosion homosexuelle en Israël, sa légitimation par tous les gouvernements, obligeant les partis religieux et les guides spirituels à taire leurs critiques, et l’hystérie étrangère faisant de Tel Aviv une des capitales gays mondiales, lui avaient attiré force propositions, à la limite du harcèlement, ce qui l’avait rendu particulièrement susceptible.
À Tinghir, un jeune homme de bonne famille, plus raffiné qu’efféminé, poète dans l’âme, lui avait affirmé vouloir le servir, gagner son intimité, le prendre comme modèle, sans autre exigence qu’une manifestation de tendre complicité. Il était au comble du bonheur lorsque Victor lui faisait un geste subreptice. Ils n’étaient pas légion, il fallait redoubler de prudence, mais les retombées étaient appréciables. »
2e extrait (p. 183) : Influence juive : comment ça marche concrètement
« – Il y a d’abord un aspect formel qui a son importance. D’où a émergé l’idée de la Journée Nationale ? Nous ne sommes pas demandeurs et nous ne devons pas donner l’impression de l’être. Vous savez à quel point nos ennemis observent nos faits et gestes. La moindre initiative est décortiquée, à la recherche d’un éventuel complot. Imaginez ce qu’ils pourraient faire avec ce nouveau concept.
Il prit son verre de thé et but en soufflant bruyamment à la manière des blédards. Il attendait que l’idée fît son chemin. Le gouverneur de Fès en fit le premier le lien.
– Je comprends votre point de vue. J’ai fait la même observation avec nos compatriotes juifs de Fès. Nous avons un budget important pour les rénovations ou tout autre projet. Ils rechignent le plus souvent à exprimer leurs souhaits. Ils n’osent jamais formuler d’exigences. Quand ça vient de moi ou de mon cabinet, ils approuvent alors avec reconnaissance.
La présidente de l’UNESCO cachait à peine son contentement. Ce gouverneur était une perle rare, une bénédiction du ciel. Elle devrait en parler à son père. »
3e extrait (p. 198) : « Une volonté de domination sans limite »
« – Je ne comprends pas leur soif de vengeance. Je parle toujours des juifs, mais du monde entier. C’est peut-être leur vraie nature finalement. Ils ont vécu pendant des siècles à l’ombre des nations, donnant une image de gens instruits, pusillanimes, faibles, dociles, humbles, fidèles à leur Dieu et aux pays qui les hébergeaient. De Gaulle les a magistralement définis en 1967 : « Un peuple d’élite, sûr de lui et dominateur ». Quelle prescience !
Moulay Ahmed Elkouhen semblait rendre un hommage posthume au grand homme d’État français. Le jeune historien n’osait presque pas bouger, tant il avait l’impression de vivre un moment exceptionnel.
– Aujourd’hui ils ont tout, tout ce qu’un peuple peut souhaiter. Un État à eux, parmi les plus puissants de la planète. Et des communautés dans le monde occidental qui, malgré leur faible nombre, ont pris quasiment le contrôle de ces pays, leur font faire ce qu’ils veulent, les mènent par le chantage, l’intimidation, la trahison. Regarde comment la puissante Amérique se plie à leurs volontés.
Le businessman se désaltéra avec un grand verre d’eau.
– On aurait pu se dire, voilà, ils sont arrivés au sommet, ils vont cueillir les lauriers de leurs efforts, de leur obstination, de leurs conquêtes. Ils vont offrir aux Palestiniens une compensation honorable, aux voisins arabes des plans de coopération régionale, pour vivre en paix et en sécurité, pour faire revivre le mythique âge d’or andalou, la proximité des gens du livre. Que nenni ! Leur cruauté dépasse l’entendement. Une cruauté gratuite, implacable, contreproductive enfin. Et une volonté de domination sans limite. Les Grecs anciens appelaient cela l’hybris, une sorte de malédiction, car elle se retourne contre eux et précipite leur défaite. Espérons. »
4e extrait (p. 211) : « Enseignements sectaristes (sic) du peuple élu supérieur aux autres »
– Aucune différence. Ces religieux, pour autant qu’ils soient de bonne foi, reprennent à leur compte, et les diffusent largement, les enseignements sectaristes du peuple élu supérieur aux autres, et prédestiné à les dominer à la fin des temps. Ils ont le racisme chevillé à leur foi. Il faut voir les enseignements, officiels et publics, d’un de leurs plus grands guides spirituels, dont le nom de famille ressemble à ton prénom.
Il sourit de cette cocasserie, avec aussi l’expression de celui qui savait à quel homme de Dieu son neveu faisait allusion.
– J’ai évoqué leurs pratiques déloyales, surtout vis-à-vis d’une société accueillante. Mais le pire, c’est de chercher à corrompre, à détourner les jeunes de leurs traditions, voire de leur religion, de les entraîner dans une spirale de débauche, non pour le plaisir mais pour leur faire perdre leur âme.
Le businessman eut un sourire presque complice en reprenant son verre.
– Je ne fais pas de plaidoyer pour le puritanisme. Le Marocain aime la vie et tous les plaisirs qu’elle offre, parfois en passant outre aux règles de la morale ou de la religion. Mais il ne le fait pas dans l’ostentation ni la provocation. On peut appeler cela l’hypocrisie, mais la nature humaine est ainsi faite, tout le monde ne peut être un saint comme Hadj Brahim. »
Articles & Vidéos
Voir une entrevue de l’auteur sur ce livre : « Jacob Cohen à Algérie54 : Mohamed VI tente de plaire par tous les moyens à son nouvel allié sioniste ».
Jacob Cohen est un bon connaisseur des traîtrises de l’intelligentsia maghrébine, et sa lecture éclaire d’un jour nouveau les manigances des lobbies juifs par le monde. Par exemple, voyez un autre article du 27 novembre 2024 : « Écrivains algériens. Lobby sioniste. Trêve au Liban ».
Dans cette émission sur les chansons sur Radio-Courtoisie, je me suis permis d’interpeller l’équipe ultra pro-sioniste de « La Ligne Droite » en leur suggérant de donner la parole à Jacob Cohen sur le point précédent (30’).
Sans rapport direct avec cet article, voici une vidéo du comédien Robert Castel, juif pied-noir natif de Bab El Oued qui reprenait ici en 2012 « Adjini Adjin », une chanson de son père Lili Labassi, un des maîtres du chaâbi. Voyez cet article. Il y a eu un âge d’or où les communautés s’entendaient bien au Maghreb. Qui a intérêt à détruire tout ça ?
Source : Altersexualité
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme